[Uranium] Ressources, production et consommation mondiale

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Message par gte79 » 30 mai 2007, 14:25

Schlumpf a écrit :
des centrifugeuses bientot en Iran
Ca fait longtemps qu'ils ont acheté à L'Allemagne (entre autre) la technologie pour produire avec centrifugeuse ! Quasi étonnant que nous en soyons encore en France, au temps de l'avant centrifugeuse !
On a choisi dans les années 70 la diffusion gazeuse, car à cette époque les avantages de la centrifugation n'étaient pas évidents. Et vu l'usine (et les investissements) gigantesques que ca représente on n'allait pas décider au bout de 10 ans de changer de technologie ! On use GB1 jusqu'au bout (la technologie marche parfaitement, malgré sa conso d'électricité), et pour GB2 on passera à la centrifugation, beaucoup moins consommatrice d'énergie.

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Message par aleph0 » 04 juin 2007, 08:53

Rien ne se perd...
http://www.uic.com.au/wns0525.htm
China's uranium from coal ash project
China National Nuclear Corp has commissioned Sparton Resources of Canada with the Beijing No.5 Testing Institute to undertake advanced trials on leaching uranium from coal ash out of the Xiaolongtang power station in Yunnan. The ash contains 160-180 ppm U - above the cut-off level for some uranium mines. The power station ash heap contains over 1000 tU, with annual arisings of 106 tU.
Sparton 23/4 & 17/5/07.
Voir également :
http://www.ornl.gov/info/ornlreview/rev ... lmain.html
Lire par exemple les considérations sur le contenu énergétique de l'uranium et du thorium contenu dans le charbon, comparativement à l'énergie libérée par combustion...

EDIT:
Je viens d'ailleurs de penser que si on se mettait à produire massivement des carburants à partir de charbon, nos automobiles, avions, etc. se mettraient à rejeter dans l'atmosphère des centaines, des milliers de tonnes d'uranium et de thorium, à moins de l'extraire avant.

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Message par GillesH38 » 04 juin 2007, 11:20

aleph0 a écrit :EDIT:
Je viens d'ailleurs de penser que si on se mettait à produire massivement des carburants à partir de charbon, nos automobiles, avions, etc. se mettraient à rejeter dans l'atmosphère des centaines, des milliers de tonnes d'uranium et de thorium, à moins de l'extraire avant.
pas vraiment, la réaction de liquéfaction ne se produit qu'avec le carbone, ce sont les résidus solides après la réaction qui contiennent toutes les impuretés dont les métaux lourds. De toute façon on brule deja abondamment du charbon dans les centrales électriques, les hauts fourneaux, les cimenteries; vu les concentrations quand meme faibles d'U et de Th (d'ailleurs il doit y avoir plein d'autres métaux comme le plomb, le vanadium et que sais je encore), c'est une pollution tres mineure par rapport au CO2, et il faut rappeler qu'une simple maison en granit breton est deja notablement radioactive !
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par Glycogène » 04 juin 2007, 11:25

gte79 a écrit :On a choisi dans les années 70 la diffusion gazeuse, car à cette époque les avantages de la centrifugation n'étaient pas évidents.
Centrifugation qui était déjà utilisé industriellement depuis les années 40, et on ne savait pas évaluer la rentabilité dans les années 70 ???
Je veux bien le croire, mais bon si on a fait la même erreur (grossière à mon avis) sur d'autres composant de la filières nucléaire, je m'inquiète un peu...

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Message par aleph0 » 04 juin 2007, 11:36

GillesH38 a écrit : pas vraiment, la réaction de liquéfaction ne se produit qu'avec le carbone, ce sont les résidus solides après la réaction qui contiennent toutes les impuretés dont les métaux lourds. De toute façon on brule deja abondamment du charbon dans les centrales électriques, les hauts fourneaux, les cimenteries; vu les concentrations quand meme faibles d'U et de Th (d'ailleurs il doit y avoir plein d'autres métaux comme le plomb, le vanadium et que sais je encore), c'est une pollution tres mineure par rapport au CO2, et il faut rappeler qu'une simple maison en granit breton est deja notablement radioactive !
Ok si le procédé élimine toutes les impuretés. Pour ce qui est des centrales à charbon, les résidus solides sont (en principe) retenus par des filtres. Si le CTL se généralise, les résidus deviennent aussi bien une source d'uranium et thorium que les cendres de combustion dans les centrales thermiques, mais je n'ai aucune idée si celà présente un intérêt économique.
Par contre, 160 à 180 ppmU pour les cendres de charbon provenant des centrales, celà ne semble pas ridicule, surtout qu'on n'a pas à broyer et transporter des millions de tonnes de roche.
La centrale chinoise citée plus haut produirait 106 tU/an, soit environ la moitié de la charge d'un réacteur nucléaire de 1 GWe, et il y a les stocks de résidus accumulés.

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Message par gte79 » 04 juin 2007, 11:41

aleph0 a écrit :Par contre, 160 à 180 ppmU pour les cendres de charbon provenant des centrales, celà ne semble pas ridicule, surtout qu'on n'a pas à broyer et transporter des millions de tonnes de roche.
C'est en effet loin d'être ridicule, étant donné que 8% de la production mondiale d'uranium provient d'une mine (en Namibie) exploitant un minerai à 340 ppm !

http://www.infomine.com/minesite/minesi ... te=rossing

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Message par energy_isere » 12 juin 2007, 12:43

Areva: étudierait éventuelle acquisition du canadien UraMin.

Après l'échec du rachat de l'australien Summit, Areva étudierait une éventuelle acquisition d'UraMin, selon le journal Les Echos.

Si le groupe minier canadien a confirmé des pourparlers en vue de sa possible vente, il apparaît que ces discussions ne sont pas exclusives.

Compte tenu de l'engouement pour les valeurs du secteur de l'uranium, une nouvelle bataille boursière pourrait voir le jour. Le titre UraMin a d'ailleurs gagné 8% hier soir à 355 pence, sa capitalisation avoisinant 1,4 milliard d'euros.

Le quotidien financier rappelle en outre que le groupe Areva s'est fixé de doubler sa production d'ici 2010.

Le titre Areva progresse de 0,18% à 739,8 euros à la Bourse de Paris.
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Message par Jägermeifter » 17 juin 2007, 10:11

Le groupe français Areva a annoncé, vendredi 15 juin, avoir conclu un accord avec le producteur canadien d'uranium UraMin Inc pour lancer une offre d'achat amicale (OPA) en numéraire sur 100 % de cette junior du secteur minier créée en février 2005.

Le numéro un mondial du nucléaire confirme ainsi son ambition de doubler sa production de ce minerai de base pour la fabrication du combustible des centrales en 2011-2012 (Le Monde du 15 juin).

Areva, qui détient déjà 5,5 % du capital du groupe, est prêt à payer 7,75 dollars par action, soit une prime de 21 % par rapport au cours pondéré de ces trois dernières semaines. L'offre valorise UraMin à 2,5 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros). Dirigeants et actionnaires - ils détiennent 25 % du capital - ont soutenu Areva, qui souhaite détenir au moins 75 % du groupe canadien.

Des analystes financiers estiment que c'est un prix bas (si l'on considère le prix par livre d'uranium en terre) qui ne met pas Areva à l'abri d'une surenchère sur UraMin. "C'est une vision simpliste qui ne tient pas compte des coûts de production", répond Olivier Mallet, vice-président du groupe français chargé du secteur mines-chimie-enrichissement.

LE RETOUR DE LA RENTABILITÉ

La valeur d'une mine repose en effet sur divers critères, comme la difficulté d'extraire le minerai et sa teneur en uranium, explique-t-il. Pour autant, une contre-OPA ne peut être exclue. Ces dernières semaines, UraMin aurait été approché par China National Nuclear Corp.

Avec UraMin, le groupe d'Anne Lauvergeon, qui exploite déjà des mines au Niger, au Canada et au Kazakhstan (depuis 2006), enrichirait son portefeuille avec des gisements en Afrique du Sud, en Namibie et en République centrafricaine, qui produiront à partir de 2012. "Ils lui permettront de renforcer sa position parmi les premiers producteurs mondiaux", selon le fondateur d'UraMin, Stephen R. Dattels. Le groupe français arrive au 3e rang mondial, derrière le canadien Cameco et l'anglo-australien Rio Tinto, mais devant Kazatomprom (Kazakhstan).

Areva doit sécuriser l'approvisionnement de ses clients, notamment EDF, qui exploite le plus grand parc de centrales au monde (58 réacteurs). "Nous avons des objectifs ambitieux de développement dans la mine", souligne M. Mallet. Le groupe a réactivé des projets du CEA et de la Cogema qui, faute de rentabilité, dormaient depuis trente ou quarante ans.

Celle-ci est revenue avec la perspective d'une reprise de la construction de nouvelles centrales nucléaires. Le prix spot de l'uranium s'est envolé (de 10 dollars la livre il y a quelques années à plus de 120 dollars aujourd'hui). Celui des contrats pluriannuels (90 % du marché) atteignait 90 dollars.

Entre 2004 et 2007, Areva a doublé le nombre de ses géologues et multiplié par trois ses dépenses d'exploration, indique M. Mallet. Relance de projets anciens, amélioration des techniques d'extraction, partenariats commerciaux et acquisitions, tout est bon pour répondre à une demande qui s'accroît.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 014,0.html
près avoir été boudé pendant vingt ans, le "yellow cake", concentré issu du broyage, du concassage et du traitement chimique du minerai d'uranium avant enrichissement, est redevenu une denrée fort appréciée.

Depuis 2005, la course au rachat de mines d'uranium s'accélère et les prix s'envolent. Comme ses concurrents, le groupe français Areva, qui veut faire passer sa production d'uranium de 6 000 tonnes en 2005 à 12 000 tonnes en 2011, cherche depuis trois ans à étendre son domaine minier.

Déjà bien implanté au Niger, au Canada et au Kazakhstan, le numéro 1 mondial du nucléaire avait vu gros, en 2005, en tentant de prendre une forte participation dans Olympic Dam, la mine géante du groupe australien WMC, finalement rachetée par l'anglo-australien BHP Billiton. Areva discute actuellement du rachat du producteur canadien UraMin, qui dispose de permis en Afrique du Sud, en Namibie et en Centrafrique et vaut 1,4 milliard d'euros au cours actuel. "Nous discutons aussi avec d'autres petites sociétés minières", précise un porte-parole.

Début juin, SXR Uranium One a annoncé le rachat d'un autre canadien, Energy Metal Corporation pour 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros), créant le numéro deux mondial du secteur par les réserves, derrière Cameco, lui aussi canadien. Un poids lourd qui sera bien placé pour répondre à la demande des exploitants des 104 réacteurs nucléaires en service aux Etats-Unis. Par ailleurs, à côté des géants miniers (BHP Billiton, Rio Tinto, Areva...) de petites sociétés tentent de se développer sur ce marché.

Ce n'est pas l'épuisement des réserves mais leur sous-exploitation qui menace les producteurs d'électricité. "Pendant vingt ans, les prix sont tombés à environ 10 dollars la livre, contrecoup des espérances exagérées dans le développement des réacteurs nucléaires (sur 1 800 gigawatt (GW) envisagés, seuls 370 GW ont été réalisés)", rappelle Bertrand Barré, conseiller d'Areva. Les électriciens ont revendu leurs stocks tandis que le marché devait absorber les réserves militaires mises en vente à la fin de la guerre froide. Les mines ont fermé (en France en 2001), des compagnies ont fait faillite et toute exploration a été arrêtée.

La course à l'uranium n'a repris qu'en 2004, quand plusieurs pays ont décidé de lancer ou de relancer la construction de centrales. Jusqu'ici, l'écart entre la production minière (45 000 tonnes) et la consommation des réacteurs (70 000 tonnes) a pu être comblée par le recyclage du combustible usagé et la conversion des stocks militaires. Mais ces derniers s'épuisent et la pénurie menace.

Les pays consommateurs se réveillent. La Chine veut constituer des réserves stratégiques d'uranium. Les pays producteurs veulent valoriser leurs gisements, même s'ils rencontrent parfois l'opposition des écologistes. Le gouvernement tchèque vient d'annoncer que l'exploitation de la seule mine d'uranium d'Europe sera prolongée. Le Niger a récemment accordé une dizaine de permis d'exploration à des groupes canadiens. Longtemps réticente à mettre pleinement en valeur ses ressources, l'Australie (40 % des réserves prouvées) a décidé de produire plus.

L'ouverture d'une mine prenant dix à quinze ans, mineurs et électriciens doivent investir dès maintenant pour sécuriser les approvisionnements et alimenter les réacteurs de nouvelle génération mis en service en 2015-2020.

EDF a décidé de réduire sa dépendance à son fournisseur historique Areva. Depuis 2004, il cherche à "accéder à des zones géographiques à fort potentiel" (Australie, Asie centrale). Certains se demandent si le groupe ne devrait pas investir directement dans des mines. Des analystes pensent aussi que Total, qui envisage de se diversifier dans le nucléaire, devrait reprendre des activités minières abandonnées il y a des années par Elf-Aquitaine.

Aujourd'hui à plus de 100 dollars la livre, l'uranium naturel n'a jamais été aussi cher (même s'il ne représente que 5 % du prix de revient du mégawatt/heure). Preuve qu'il a retrouvé sa cote des années 1970, le Nymex (New York Mercantile Exchange) envisage l'ouverture d'un marché à terme.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 014,0.html

Des infos intéressantes. Dommage que le journaliste continue à écrire que le prix de l'U représente toujours 5% du prix total.

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Message par sceptique » 17 juin 2007, 10:57

J'essaye donc une nouvelle fois de faire le calcul du cout de l'uranium dans le MWh nucléaire.
- 1 kg U naturel fournit autant d'énergie que 10 000 kg de pétrole avec une centrale nucléaire classique (à multiplier par 50 ou 100 dans un surgénérateur).
- 1 kg de pétrole = 42 MJ soit avec une centrale électrique de 38% de rendement : 42 * 0.38 = 16 MJ = 4.5 kWh
- donc 1 kg U fournit dans ces conditons et sauf erreur 45 MWh.

Conclusion :
U naturel 20 Euros/kg cout dans 1 MWh : 0.44 Euros (prix "historique")
U naturel 200 Euros/kg cout dans 1 MWh : 4.4 Euros (prix spot actuel)

le prix du MWh est très variable. En prenant 30 Euros le MWh on a donc :
U naturel 20 Euros/kg cout dans 1 MWh : 1.5 %
U naturel 68 Euros/kg cout dans 1 MWh : 5 %
U naturel 200 Euros/kg cout dans 1 MWh : 15 %

Autre raisonnement plus simple avec l'équivalence 1 kg U = 10 tep = 70 barils
200$ le kg U -> 3$ par baril équivalent. Il y a de la marge ...

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Message par gte79 » 19 juin 2007, 12:17

La chance sourit aux audacieux : voilà une boîte montée par quelques géologues, sur le point d'être rachetée cash par Areva pour 2,5 milliards de $ !

http://www.arevagroup.com/servlet/cp_15 ... 91-fr.html

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Message par energy_isere » 19 juin 2007, 12:55

Effectivement pour une boite qui n' a que 2 ans d' age, c'est pas mal !
propos d'Uramin

UraMin Inc. a été fondé en février 2005 et est coté aux bourses de Londres et de Toronto sous la désignation "UMN". La société a pour objet commercial l'acquisition et la prospection de gisements miniers, essentiellement d'uranium. Sa trésorerie nette est actuellement d'environ 285 millions de dollars US et sa capitalisation boursière est d'environ 2 milliards de dollars sur une base non diluée.

UraMin se concentre actuellement sur le développement de ses projets avancés d'exploration à Trekkopje en Namibie, Bakouma en République Centrafricaine et Ryst Kuil en Afrique du Sud. A travers sa joint venture en Afrique du Sud, UraMin a également déposé des demandes de licence d'exploration pour d'importants gisements d'uranium dans le Karoo (Afrique du Sud).

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Message par Jägermeifter » 04 juil. 2007, 21:04

Un nouveau rapport du Sénat sur la sécurité d'approvisionnement électrique. http://www.senat.fr/rap/r06-357-1/r06-357-1.html

Je vous copie le chapitre correspondant aux ressources en uranium :
http://www.senat.fr/rap/r06-357-1/r06-3 ... html#toc98
1. Un combustible primaire abondant

Si l'électricité d'origine nucléaire apporte sécurité d'approvisionnement et indépendance énergétique, c'est tout d'abord en raison d'une bonne disponibilité du combustible primaire utilisé dans les centrales, l'uranium, en ce qui concerne tant le niveau des ressources mondiales que les filières d'approvisionnement françaises.

Le minerai d'uranium présente l'avantage d'être bien réparti sur la planète et disponible en quantité dans des pays présentant une bonne stabilité politique, l'Australie détenant par exemple près du quart des réserves mondiales. Ainsi que l'a souligné lors de son audition M. Bertrand Barré, conseiller scientifique auprès de la présidente du directoire d'Areva, cette entreprise, bien que n'ayant pu racheter la mine australienne d'Olympic Dam, est le troisième producteur mondial d'uranium et exploite 20 % des réserves mondiales. Elle exploite cette ressource minière, ou envisage de le faire, dans la plupart des pays disposant de réserves importantes (Canada, Niger, Kazakhstan, Ouzbékistan, Mongolie...), et procède désormais à d'intenses activités d'exploration, en réponse à l'augmentation du prix de marché de l'uranium.

Les raisons de la hausse des prix de l'uranium

Selon les explications fournies par M. Bertrand Barré, le prix de la livre d'oxyde d'uranium s'est maintenu, en dollars courants, à un niveau de 10 dollars entre 1984 et 2004. Ce faible coût trouvait d'abord ses raisons dans le déclin des projections de développement du parc nucléaire au niveau mondial, lié au contre-choc pétrolier et à l'accident de Tchernobyl. Dans ces conditions, les électriciens, qui avaient constitué des stocks d'uranium sur la base de projections plus optimistes, les ont réintroduits sur le marché au fur et à mesure des annulations des projets de nouvelles centrales nucléaires. Par ailleurs, la fin de la guerre froide a réduit les besoins d'uranium à usage militaire, les Etats-Unis et l'ex-URSS mettant alors eux aussi sur le marché une partie de leurs stocks. La combinaison de ces deux facteurs a entraîné à la baisse les prix de l'uranium, la moitié de la consommation d'uranium des réacteurs civils provenant, jusqu'à la fin des années 1990, de ces sources secondaires. Les bas prix de l'uranium, qui ne couvraient plus les coûts d'extraction, ont conduit à la fermeture d'un grand nombre de mines et mis un coup d'arrêt aux activités de prospection. Avec la relance actuelle des programmes électronucléaires dans le monde et l'épuisement des sources secondaires, les prix ont augmenté au début du XXIème siècle. Ainsi, en 2004, ils sont passés de 10 à 30 dollars par livre d'oxyde d'uranium, ce qui a favorisé une reprise des activités d'exploration. Toutefois, les délais de mise en service (entre 10 et 15 années) d'une mine ne permettant pas répondre immédiatement à la demande, les prix « spot » de l'uranium s'établissent aujourd'hui à plus de 100 dollars.

Reste que l'uranium acquis par les électriciens sur la base des prix « spot » ne correspond qu'à une fraction assez faible de leurs approvisionnements. La plupart des livraisons d'uranium s'effectue sur la base de contrats à long terme, dont les prix ne sont pas indexés sur l'évolution des cours de marché, comme l'a confirmé à la mission d'information l'un des responsables d'EDF. Par ailleurs, la France possède, sur son territoire, l'équivalent en uranium appauvri de deux à trois années de production.

Au-delà de ces variations du prix du minerai, largement liées à des facteurs conjoncturels, la question stratégique reste celle des réserves mondiales d'uranium114. Dans ce domaine, la situation ne semble pas tendue115 puisque les ressources « assurées », dont les gisements sont clairement identifiés, et les ressources « déduites », rattachées aux précédentes, représentent 4,8 millions de tonnes (MT) d'uranium, chiffre à comparer aux 40 000 tonnes produites et aux 67 000 tonnes consommées pour l'année 2005116(*). Si l'on ajoute à ces chiffres les réserves « spéculatives »117, les réserves « ultimes » sont comprises entre 15 et 22 MT, ce qui autorise deux siècles de consommation à un niveau de 70 000 tonnes d'uranium par an (sans même évoquer les 22 MT d'uranium dont la présence dans les phosphates est avérée).

Au surplus, le passage à la quatrième génération (G IV) de réacteurs nucléaires diminuera considérablement les besoins en uranium si, comme cela est théoriquement possible, ces réacteurs se révèlent aptes à fonctionner en cycle fermé, voire à réutiliser les déchets nucléaires produits par ceux des générations précédentes.

Ainsi, en raison de l'état des réserves mondiales d'uranium et des perspectives offertes par le passage à la G IV, votre mission d'information se déclare convaincue par l'absence de tensions de long terme de nature à fragiliser la disponibilité du combustible nucléaire, y compris dans le cas de figure où le parc mondial de réacteurs observerait une croissance importante dans les prochaines années.
Bon, dans le fond rien de bien nouveau : de l'uranium il y en a plein, et tout ca c'est qu'un problème d'investissement. Comme pour le pétrole en fait. Les débits de production, et bien on n'en parle pas trop, tout comme la qualité de ces réserves d'ailleurs. Il suffit d'investir et op op op, les billets de banques se transforment en barres d'uranium prêtes à l'emploi.

La où j'ai bine rigolé, c'est quand ils parlent des réserves ... en uranium appauvri !!! hahaha, on a bien de la chance en France d'avoir les déchets des autres ! Ils ont oubliés de dire que l'uranium appauvri ne sert à rien, sinon à fabriquer des missiles anti bunker ! Et en plus de 3 ans de production. De production de qui? D'Areva, qui produit la moitié de la consommation française?

Bon, ca me rassure pas, mais ca m'a bien fait rire. Je vais continuer à le lire, il y a des coquilles énormes sur toutes les pages sur les renouvelables. On rigole bien avec les rapports du Sénat...

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Message par Tiennel » 04 juil. 2007, 22:39

Le problème avec ces rapports, c'est qu'il s'agit de synthèses d'entretiens avec des personnalités, selon la méthode énarquienne classique.

Si les personnalités sont bien choisies et que les rédacteurs connaissent leur sujet, ça donne de bons résultats. Apparemment, ici, Areva a bien réussi à faire prendre de l'appauvri pour des lanternes ;) à ces pauvres sénateurs. Ils n'ont pas vu non plus le problème de la charge initiale en Pu qu'il faudra mettre dans les surgénérateurs pour pouvoir les faire démarrer.

Il faut reconnaître que la filière du combustible nucléaire est compliquée ! Je ne connais pas un seul site qui traite l'ensemble de la problématique correctement - à part ce fil, peut-être :)
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Message par Jorkar » 05 juil. 2007, 00:34

Franchement, il faudrait une réforme des institutions pour mettre des vrais experts dans nos assemblées....
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Message par gte79 » 05 juil. 2007, 10:17

Jägermeifter a écrit :La où j'ai bine rigolé, c'est quand ils parlent des réserves ... en uranium appauvri !!! hahaha, on a bien de la chance en France d'avoir les déchets des autres ! Ils ont oubliés de dire que l'uranium appauvri ne sert à rien, sinon à fabriquer des missiles anti bunker ! Et en plus de 3 ans de production. De production de qui? D'Areva, qui produit la moitié de la consommation française?
En toute objectivité, l'uranium appauvri est bien une ressource : on peut le réenrichir, mais cela coûte cher, et la production est évidemment moindre qu'avec de l'U naturel... Je ne pense pas qu'on l'ait jamais fait à George Besse, ou alors à titre expérimental. Si quelqu'un a des infos à ce sujet...

L'uranium dont parle ce rapport est celui issu du processus d'enrichissement de l'U naturel dans l'usine George Besse --> 8 kg d'U naturel (0,7% U235) donne 1 kg d'U enrichi (3,7% U235) utilisé pour fabriquer le combustible et 7 kg d'U appauvri (0,25% U235), pour l'instant stocké.

Par contre il est évident qu'une tonne d'U appauvri ne peut-être comparée à une tonne d'U naturel... Grosso-modo je dirais qu'il y a 4 fois moins "d'énergie utilisable" dans 1 tonne d'U appauvri.

A noter que l'on peut réenrichir le combustible usé qui sort des réacteurs (qui contient encore 0,85% d'U235), mais cet uranium là est contaminé car mélangé (et pas séparable à 100%) avec des produits de fission et actinides très radioactifs. Donc on ne le réenrichit pas dans notre usine que l'on veut garder "propre". En effet le combustible avant son passage dans un réacteur est infiniment moins radioactif qu'après : les pastilles de combustible neuf sont manipulables à la main, alors que les combustibles usés sont manipulés par des robots derrière 1 m de verre blindé...

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