Effectivement, les conséquences d'un accident sont systémiques :
- une éolienne par terre, on peut immédiatement agir, voir ce qui peut être fait dans le calme, la reconstruire en recyclant facilement les pièces qui ne sont pas abimées, recupérer le cuivre en quantité importante. Bref, gérer cela comme un simple outil, abimé, mais récupérable immédiatement, sans attendre.
- l'accident nucléaire, c'est des kilomètres de rayons de personnes terré chez eux, l'évacuation de villes entières, la météo et le sens du vent comme une épée de Damoclès. Bref, c'est la panique, le déplacement de population, la décontamination des personnes exposées, et des territoires pollués. Comme si les japonais, après le séisme et le tsunami, n'avaient que cela à faire : se terrer et fuir !
Moi qui suis assez concilient avec le nucléaire (en fait, je ne supporte pas 1 chose essentiel dans le nucléaire français : c'est le refus de débattre des pro sur le nucléaire français, bien au-delà de la mauvaise foi de part et d'autre des pro et anti), je pense que le point de retour vient d'être franchi au Japon, et donc dans le monde.
Hubert Reeves était pro nucléaire (par formation), et par projection sur la transition énergétique qui va nous forcer à aller vers une société durable, est devenu anti nucléaire.
Suivant le "manuel de transition", ce tableau montre que le nucléaire est très mal placé :
L'échelle montre le retour d'énergie pour l'énergie investie (source the ecologist magazine), ce qui fait apparaitre que le coût énergétique du nucléaire (le fameux
EROEI) est pourri.
On peut discuter dans le détail, mais globalement, la tendance correspond au tableau ici présent.
Historiquement, les centrales nucléaires «civiles" sont des usine à faire la matière première pour une bombe nucléaire.
De plus, la technologie est complexe, la production est centralisée. C'est donc un type de production "compatible" pour le capitalisme et la technoscience :
centralisation et complexité = pouvoir.
A l'opposé,
éolien ou solaire = décentralisation = simplicité = résilience = dilution du pouvoir.
Le nucléaire est donc en opposition avec la résilience. Et il met en danger non seulement le territoire, en cas d'accident, mais aussi les pays voisins.
La France va avoir maintenant du mal à tenir sa posture, vis à vis de son peuple, mais aussi vis à vis des peuples européens.
Nous allons devoir bouger, c'est évident.