[Uranium] Ressources, production et consommation mondiale

[Jägermeifter]

Areva se renforce dans la production d'uranium REUTERS | 14.07.2008 | 17:13

PARIS (Reuters) - Areva veut accélérer le développement de ses activités d'exploitation d'uranium pour faire face à une demande mondiale en pleine croissance pour ce minerai essentiel à la production d'énergie nucléaire, déclare un responsable du groupe nucléaire public.

Les nouvelles acquisitions et les efforts en matière d'exploration permettront au numéro deux mondial de l'uranium de doubler sa production de minerai d'ici 2012 et de profiter de la hausse durable du prix de l'uranium, a déclaré à Reuters Sébastien de Montessus, directeur de l'activité minière d'Areva.

"La mine est l'un des axes stratégiques de développement d'Areva dans le cadre de nos offres intégrées. Le modèle d'Areva c'est Nespresso: on fournit à la fois la machine, les réacteurs, et les capsules, le combustible", a-t-il dit au cours d'un entretien accordé à Reuters dans la tour Areva à La Défense.

La hausse des prix du pétrole et les inquiétudes concernant les changements climatiques ont incité de nombreux pays à rechercher des alternatives moins polluantes que les ressources énergétiques traditionnelles, y compris l'énergie nucléaire.

La perspective de la mise en route de dizaines de nouveaux réacteurs au cours des 10 ou 20 prochaines années a dopé les prix de l'uranium, qui sont passés de sept dollars la livre en 2000 à un record de 136 dollars l'an dernier.

Bien que les cours de l'uranium "spot" soient retombés depuis autour de 60 dollars, Sébastien de Montessus estime qu'ils devraient repartir à la hausse et rester durablement élevés, soutenus par des capacités de production limitées et par les coûts croissants de développement des nouveaux projets.

"Je pense que l'on rentre dans une phase de prix durablement à la hausse", a-t-il déclaré. "La Chine, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, tous ces pays qui relancent leur programme nucléaire, vont avoir besoin de sécuriser sur le long terme des approvisionnements en uranium."

La hausse des prix rend ce pôle "très rentable" et présente des "perspectives très attractives" pour Areva, qui consacrera en conséquence des ressources financières "extrêmement significatives" pour le développer, a souligné Sébastien de Montessus, sans fournir de chiffres.

À LA RECHERCHE D'ACQUISITIONS

Areva est à la recherche d'acquisitions, plus petites ou plus grandes qu'UraMin, rachetée par le groupe l'an dernier pour un montant de 2,5 milliards de dollars et qui lui a permis de mettre la main sur les réserves du groupe canadien en Afrique (Afrique du Sud, Namibie et République centrafricaine).

"Il n'y a pas de tabous sur le sujet. Le marché de l'uranium est prometteur. Le groupe Areva veut jouer un rôle majeur sur cette partie du cycle et nous restons donc ouverts aujourd'hui à toute opportunité, même significative", a-t-il dit. "Nous regardons à la fois des juniors dont les projets sortiront en 2020 et des sociétés qui sont en production ou qui le seront dans les prochaines années", a-t-il ajouté, précisant que dans cette dernière catégorie, les cibles "se comptent sur les doigts de la main".

Areva investit également un milliard d'euros pour lancer la production minière sur le site d'Imouraren au Niger et va dépenser encore 1,0 à 1,5 milliard d'euros dans deux autres projets miniers en Namibie et en Afrique du Sud.

Ces nouveaux projets, avec les sites déjà exploités au Niger, au Canada et au Kazakhstan, permettront à Areva de doubler sa production d'uranium à 12.000 tonnes d'ici 2012, le quart de la production mondiale, contre 6.000 tonnes fin 2007.

Des projets en République centrafricaine, au Gabon, en Mongolie, en Australie, au Québec et en Jordanie devraient prendre le relais au-delà de 2020, a déclaré Sébastien de Montessus.

"Géographiquement, on ne peut plus aujourd'hui avoir tous ses oeufs dans le même panier. UraMin est un moyen de se diversifier en Afrique et ne pas être dans un seul pays pour pouvoir assurer à nos clients, quels que soient les événements, qu'ils soient géopolitiques, naturels ou autres, une garantie d'approvisionnement", a-t-il poursuivi.

Areva cherche également à se diversifier en termes de maturité de ses projets.

Avant sa nouvelle acquisition, Areva était essentiellement présent au Niger, où ses relations ont été tendues l'an dernier, Niamey ayant accusé le groupe français de soutenir les insurgés.

Areva, qui a rejeté cette accusation, a finalement renouvelé son accord avec le Niger en janvier dernier, acceptant d'augmenter les prix de 50%.

Interrogé sur les relations entre Niamey et Areva, Sébastien de Montessus a déclaré: "Je crois qu'elles sont bonnes."

En ce qui concerne le récent enlèvement de quatre salariés d'Areva par un groupe de rebelles touareg le mois dernier, il a dit qu'il s'agissait d'un des plus gros risques auquel le groupe était confronté dans le développement de ses projets au Niger. Les salariés ont été libérés après trois jours de captivité.

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches ... anium.html

[phyvette]

C'est nouveaux investissements en production d'Areva, vont ils changer la donne ? Peut être pas pour le plan mondial, mais au moins ils doivent sécuriser les approvisionnements du parc Français ? Non ?

[Jägermeifter]

On consomme 9000t, et Areva n'en produit que 5800t. Le gap est profond et les délais très courts (ils ne parlent pas de 2012 pou rien).

Areva est un producteur, a signé également des accords et exporte une partie de sa production, notamment aux chinois. Par exemple près d'un tiers des réserves (et de la production) provenant de Trekkopje (les nouvelles mines en développement en Namibie, sur un projet Uramin) ont déjà été achetés et devront être livrés aux chinois. Alors que les coûts d'exploitation explosent...

Et doubler sa production, c'est doubler les effectifs, les camions, les matériels et la production d'énergie sur site, la chaine logistique, les produits chimiques, etc.
Tant que cela n'est pas fait, c'est simplement de la communication. Et la production n'a pas augmenté depuis 3 ans...

[SuperCarotte]

de l'augmentation de la production

Trés intéressante cette présentation

[Jägermeifter]

Je croyais avoir donné ce lien mais ne retrouvant plus le post correspondant, je préfère le redonner au cas où :

Red Book 2007 : Uranium 2007 : Ressources, Production and Demand

Il s'agit du document de référence sur le sujet.

[Jägermeifter]

En complément de ce post de juin dernier :

ARMZ links with Areva, plans new U plant - 22 July 2008

Russian uranium mining company Atomredmetzoloto (ARMZ) has said it intends to set up a joint uranium prospecting and mining venture with French nuclear company Areva. Meanwhile, its Lunnoye subsidiary is to build a new uranium processing plant in Siberia.

According to ARMZ, its latest announcement follows on from a Memorandum of Understanding (MoU) it signed with Areva in December 2007 on establishing a joint venture to prospect for and mine uranium in promising areas in Russia and Africa. ARMZ is part of Atomenergoprom, itself part of Russian state power corporation Rosatom.

ARMZ also said in its statement that it has established "partner relations" for investment projects for uranium prospecting and mining with Mitsui of Japan, and is working to develop cooperation on uranium prospecting and development with LG International of South Korea. It has also recently been involved in setting up uranium joint ventures in Armenia and Namibia, and holds 49.33% of the Zarechnoye uranium project in Kazakhstan. Including its Kazakh output, ARMZ claims to be the world's fifth largest uranium producing company, with plans to triple its uranium output in Russia and Kazakhstan to over 10,000 tonnes by 2015.

ARMZ subsidiary Lunnoye has announced it is to build a new uranium and gold processing plant in Yakutia in north-eastern Siberia. The plant, which would have an annual capacity of 120 tonnes of uranium and 1.5 tonnes of gold, is scheduled to start gold production in 2009 with full capacity, including uranium production, slated for 2011.

The Elkon area of southern Yakutia has reported resources of 320,000 tU in eight deposits including Lunnoye.

[energy_isere]

Les tchéques qui on encore une mine produisant 200 à 300 t d' Uranium par an, songent a ouvrir une mine trés importante à Straz. Cependant 5 à 10 ans sont nécessaire avant un début de production. Les verts sont opposé au projet.

L' articke de Reuters en Anglais :
http://www.guardian.co.uk/business/feedarticle/7688916

Nuclear renaissance may revive Czech uranium mines

[Jägermeifter]

Du nouveau à Bakouma, le site découvert par le CEA, puis récupéré par Uramin avant d'être racheté à prix d'or par AREVA :

Areva finalises Bakouma - 05 August 2008
[Reuters, 2 August] Production at the Bakouma mine in the Central African Republic (CAR) should start in 2010, after the end of difficult negotiations over the uranium deposit. The CAR government had been unhappy about Areva gaining the mining concession with its purchase of UraMin about a year ago. A $43 million deal to realise the mining venture was signed on 1 August by Areva CEO Anne Lauvergeon and CAR President Francois Bozize which would see the country gain 12% of production revenues as well as 1000 new jobs and new health and electricity infrastructure. Lauvergeon said it was a "win-win" deal and that production would peak at around 1200 tonnes of uranium per year in 2012-13.

A bakouma, la roche est difficile à traiter, ça va pas être facile.

Bakouma, c'est 15 000 t (soit deux mois et demie de consommation mondiale) à 0,23% d'Uranium (soit 2,3 kg d'uranium par tonne).

[Jägermeifter]

New uranium mining approaches in Hungary - 06 August 2008

Australia's WildHorse Energy has joined with state-owned Mecsekérc to assess the feasibility of restarting uranium mining in the Mecsek Hills near Pécs in southern Hungary.

A cooperation agreement the two have signed includes an area WildHorse explored which has inferred resources of 11,600 tonnes of uranium (tU). The former Mecsek underground mine which operated from 1956 to 1997 is adjacent.

Initially Mecsek's uranium ore was shipped to Estonia for milling, but from 1963 it was milled on site and concentrate exported to the Soviet Union. A total of about 21,000 tU was produced at an average recovery of 50-60%. Since 1997 the mine has been decommissioned and remediated at considerable expense (about $170 million). Some estimates suggest resources of 27,000 tU [5 mois de consommation mondiale], while Uranium 2007: Resources, Production and Demand - often known as the Red Book - from the OECD Nuclear Energy Agency and the International Atomic Energy Agency predicts 18,400 tU [3 mois de consommation mondiale] .

WildHorse aims to complete the initial technical and economic review under the cooperation agreement by the end of September. This will be discussed with relevant government agencies and community groups. The agreement will then extend to more detailed feasibility work.

Early last year WildHorse was granted a licence to explore for uranium in the western Mecsek mountains of southern Hungary. One of its four project areas is adjacent to the Mecsek mine, the others are within 25 kilometers. It also has exploration permits in the Sudetes mountains of southwestern Poland where twelve underground uranium mines were developed during the Soviet era. The company is also actively investigating the recovery of uranium from coal ash in Europe.

[Jägermeifter]

Je continue ma revue de presse avec une nouvelle de Cigar Lake, qui n'a décidement pas beaucoup de chance :

Remediation work at Cigar Lake suspended - 13 August 2008

Cameco Corp announced that it has temporarily suspended remediation work at the No.1 shaft at its Cigar Lake uranium project, which flooded in 2006, due to an increase in the rate of water inflow to the mine.

In October 2006, a rockfall in the underground production area of the mine led to flooding. Mine operator Cameco expected that closing bulkhead doors would contain the water inflow and protect mine shaft No.1, the future processing area, pumps, a refuge station and a heat exchanger for ore freezing.

Unfortunately one of the doors did not seal properly, allowing water to enter the processing area while worker attempts to fully seal the door were unsuccessful. Furthermore, the rate of water ingress far exceeded the speed water could be pumped out. Finally, Cameco managers decided there was no option but to allow the water to overtake the mine. All staff were evacuated with no injuries and there was no impact on the environment.

Cameco began a five-phase remediation programme in early 2007 to remove water from the Cigar Lake mine. The company had expected to complete dewatering No.1 shaft in the second half of 2008. Cameco said that shaft had been pumped down to 430 metres below the surface when the increase in water flow, to 600 cubic metres per hour, was reported yesterday. Such an inflow rate "is beyond the range that can be managed while sustaining work in the shaft," the company said.

Tim Gitzel, Cameco's chief operating officer, said: "Remediation and dewatering of the No.1 shaft has been progressing smoothly up to this point." He added, "An inflow at this rate is disappointing but our remediation plan, as approved by our joint venture partners, recognised the risk and included specific actions to be taken at various levels of inflow." These actions include additional grouting from the surface and ground freezing if necessary.

In a statement Cameco said, "Work in the shaft has been suspended while the situation is assessed to determine the source and characteristics of the inflow, implications for planned remediation work and the impact, if any, on our planned production date."

"Our current plan is to allow the water level in the shaft to rise to approximately 100 metres below surface," Cameco said. "This will allow additional data to be gathered from instruments used to monitor groundwater conditions. As the water level rises, the rate of inflow will naturally diminish. This information will be analyzed to determine next steps. After this is complete, the water will be allowed to return to the natural equilibrium level."

Cigar Lake is one of the world's most promising uranium deposits, with estimated reserves of 113 million pounds of U3O8 at grades as high as 20.7%. Led by Cameco, holding 50% of the project, a consortium of Areva Resources Canada (37%), Idemitsu Canada Resources (8%) and Tepco Resources (5%) has been developing the deposit in the north of Canada's province of Saskatchewan. Originally, the mine was expected to begin operating in early 2008. In July, Cameco said that the start of production at Cigar Lake was anticipated for 2011 "at the earliest."

Voila un bel exemple démontrant si besoin en était la différence entre une matière extraite, une ressource et une réserve. Ces différences sont, pour l'uranium, très importantes.

[Glycogène]

Au fait, L'U3O8 ne se dissoudrait pas dans l'eau par hasard ?

[GillesH38]

pas trop, je crois. De toutes façons l'uranium ne se trouve pas forcément sous forme de U308 , je pense que c'est plutot une manière d'exprimer sa teneur de façon normalisée en la ramenant au poids d'oxyde, comme les engrais sont aussi exprimés en terme de P205 alors que le phosphore s'y trouve sous forme plus complexe (hydrogénophosphates).

[Seiya]

UO2 à l'état brut, si j'en crois Wikipédia (Pechblende).

[Glycogène]

En effet, d'après wikipédia, l'uranium est le plus souvent sous forme d'UO2, peu soluble dans l'eau. Mais un peu quand même, car dans certaines mines, on traite l'eau pompée dans la mine pour récupérer l'uranium, et surement autre chose.

[Jägermeifter]

Pas de dissolution dans l'eau. En revanche, l'uranium se dissout dans de l'acide sulfurique, ce qui est utilisé quasi systématiquement pour extraire l'uranium de la roche une fois extraite. Les conséquences écologiques sont alors... assez fâcheuses.

C'est même une technique d'extraction : In-Situ Leaching, utilisé notamment à Honeymoon ou Beverley en Australie, mais surtout aux USA (quasiment toute la production) ou au Kazakhstan (la majorité des nouveaux projets). Utilisable dans certaines conditions géologiques, on injecte dans le sol de l'acide, qui dissout l'uranium et est récupéré par un puit d'extraction. C'est une méthode peu chère, évitant de défoncer toute une montagne, permet de récupérer presque tout, mais avec des conséquences écologiques très, mais très fâcheuses.

29% de la production mondiale est extraite de cette manière.

Information sur Wise, la WNA ou Wikipédia ou des rapports comme celui-ci, celui-la, ou celui-ci ou celui-la, et les liens donnés sur ces pages.