ITER, la fusion nucléaire

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par krolik » 19 mai 2011, 22:27

ITER me laisse complètement "froid"..Je n'irai pas défendre ce bazar.
@+
Source : La Provence.com

Iter : les eurodéputés visitent et les "anti" manifestent
Publié le mardi 17 mai 2011 à 09H41

14 élus européens sont venus voir l'état d'avancement et discuter du coût

Ph serge mercier

Ils sont quatorze. Quatorze eurodéputés originaires de plusieurs pays de l'Union et membres de formations politiques diverses. Depuis hier, et jusqu'à demain, ils sont sur le territoire de la communauté du pays d'Aix, pour rencontrer l'équipe à la tête d'Iter - le pharaonique projet de réacteur thermonucléaire expérimental, en train d'émerger sur la commune de Saint-Paul Lez Durance - mais aussi les élus, et des associatifs... qui parfois martèlent leur opposition au programme.

Ceux-là mêmes ont organisé hier soir une manifestation sous les fenêtres de l'hôtel du Roi René, à Aix, où se tenait une réunion entre les parlementaires européens et les responsables du projet, notamment Osamu Motojima, directeur d'Iter Organization. Soit entre 150 et 200 militants venus sous les bannières d'Europe-Ecologie Les Verts, du Partit Occitan, du NPA ou encore de Greenpeace. Car cette visite des élus européens intervient dans un contexte financier particulier.

Depuis l'annonce du triplement du coût de la construction du réacteur (de 5 à 15 milliards), entériné en juillet 2010 par les sept partenaires du projet de fusion thermonucléaire - Europe, États-Unis, Chine, Inde, Japon, Corée du Sud et Russie - l'Europe a bien l'intention de surveiller les cordons de sa bourse.

Et les anti-nucléaire comptent bien rebondir sur le contexte international - la catastrophe de Fukushima - pour insister sur ce qu'ils considèrent comme "une énergie dangereuse, qu'on ne maîtrise pas suffisamment", pointant la zone sismique sur laquelle est bâtie Cadarache, les dangers d'une rupture de barrages en amont, mais aussi la délicate manipulation du tritium - qui entre dans le processus de création de la fusion - etc.

Sur les 14 députés présents à l'hôtel, quelques-uns sont allés à la rencontre des manifestants.Ce fut le cas de Jean-Luc Bennhamias (Modem, Écologie et Démocratie) et de Michèle Rivasi (Europe Écologie), deux des parlementaires ouvertement hostiles à l'augmentation des crédits pour le projet Iter.

Est-ce à dire que cette manifestation va influencer les élus lors du prochain vote du budget européen, probablement en novembre prochain ? Probablement pas, selon l'Allemande Monika Hohlweier, du PPE (centre et centre-droit): "Sur 14 eurodéputés, 10 sont pour, et 4 contre Iter", lâchait-elle hier soir. Une nouvelle manif est prévue ce matin, devant Cadarache.

Julien DANIELIDES (jdanielides@laprovence-presse.fr



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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par energy_isere » 15 juin 2011, 20:34

Malgré Fukushima, la Provence se prépare dans une relative sérénité à accueillir le réacteur expérimental à fusion thermonucléaire Iter.


L'enquête publique relative à la création de l'installation à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, a été lancée mercredi dans une douzaine de communes réparties sur quatre départements.

Du 15 juin au 20 juillet, les habitants des communes environnantes pourront consulter les 3.500 pages du dossier et consigner leurs observations.

Cette nouvelle étape dans le projet international suscite pourtant davantage d'animosité à l'échelon international qu'au niveau local où l'on a pris l'habitude de vivre au contact de l'industrie nucléaire.

"Une fois de plus, on se retrouve devant le fait accompli puisque le chantier est déjà bien avancé", regrette le président du comité de défense de l'environnement de Jouques et Peyrolles, Maurice Welhoff.

L'enquête publique porte sur le bâtiment du "tokamak", la chambre de confinement qui se trouve au coeur d'Iter et qui abritera en novembre 2019 les premières expériences de fusion. Sa structure en béton armé se compose d'une partie souterraine, profonde de 13 mètres, et d'une partie aérienne d'une hauteur de 61 mètres.

Les travaux de terrassement ont pour leur part débuté au mois de mars 2008. Plus de 2,5 millions de mètres cubes de matériaux ont été dégagés pour construire une plate-forme longue d'un kilomètre et large de 400 mètres sur une surface totale proche de 42 hectares.

A l'abri des regards, le chantier ne suscite guère de polémique. Il est vrai qu'ici, au coeur de la Provence, le désastre nucléaire de Fukushima n'a pas soulevé de passion particulière dans ces villages qui cohabitent, en bonne harmonie, depuis une cinquantaine d'années avec le Centre d'études nucléaires (CEA) de Cadarache.

"Cadarache et nous, c'est une histoire sans accroc", affirme le maire socialiste de Saint-Paul-lez-Durance, Roger Pizot.

"Le coeur des 21 réacteurs de base du CEA ne sont pas plus gros que le tambour d'une machine à laver. Rien ici n'est comparable à Fukushima ou Tchernobyl", ajoute celui qui est aussi le président de la Commission locale d'information.

Ce sentiment de sécurité est largement partagé par la population locale, même si Fukushima a un peu changé la donne.

"Les gens ne sont pas dupes sur ce projet mais ils ne sont pas encore prêts à passer dans une opposition active", explique Maurice Welhoff.

"Ils n'ont toutefois plus une confiance aveugle dans le nucléaire comme c'était encore le cas dans un passé récent. Fukushima a eu le mérite de leur rappeler que l'accident n'était pas qu'un fantasme", ajoute-t-il.

Il est aussi bien difficile pour les gens du cru de mordre la main qui les nourrit. Le CEA fait vivre une large partie des familles du Val de Durance, entre Sisteron et Aix-en-Provence. Avec ses 6.000 salariés, le CEA est l'un des plus gros employeurs de la région.

Le projet Iter doit créer 500 emplois directs et 3.000 emplois indirects, dont 1.400 en Provence, pendant la phase de construction. Durant la phase d'exploitation, 1.000 personnes seront directement employées par Iter, dont 400 scientifiques, étrangers pour les deux tiers.

"Nul ne songe à nier les retombées économiques à l'échelon local, mais les gens supportent de plus en plus mal les inconvénients liés à la situation: spéculation sur les terrains à bâtir, manque de transports en commun ou encore augmentation de la pollution dans une région parmi les plus touchées en France par les pics d'ozone", tempère Maurice Welhoff.

Les voix discordantes se font aussi entendre au-delà des limites du territoire provençal.

Avant sa mort, Le prix Nobel de physique Georges Charpak avait réclamé l'été dernier avec plusieurs chercheurs de haut l'arrêt du projet de réacteur, jugé hors de prix et inutilisable.

Le coût du projet, porté par la Chine, la Corée du Sud, l'Europe, l'Inde, le Japon, la Russie et les États-Unis, s'est depuis envolé, passant de 5,9 milliards d'euros en 2001 à 16 milliards d'euros aujourd'hui, dont 45% à la charge de l'Europe.

"C'est un véritable hold-up sur le contribuable européen et les générations futures. Alors qu'on ne sait même pas si cette technologie produira de l'électricité un jour, la facture a déjà triplé", s'insurge l'eurodéputée écologiste Michèle Rivasi.

Décrié par ses opposants scientifiques et politiques, Iter reste aussi sous la stricte vigilance de l'autorité de sûreté du nucléaire (ASN) qui, en 2008, avait retoqué le dossier de création de l'installation nucléaire avant de le juger recevable, en 2010, après révision de plusieurs points.

Le gendarme du nucléaire poursuit aujourd'hui l'instruction technique de la demande d'autorisation relative à l'installation du super réacteur, dont l'enquête publique est l'un des volets.

Points positifs, l'ASN a constaté une "progression du niveau de sûreté" et des "efforts de transparence" du CEA lors des 49 contrôles menées en 2010 sur le site de Cadarache.
http://www.lexpress.fr/actualites/2/act ... 02762.html

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par kercoz » 16 juin 2011, 10:40

Le site proposé par les japonnais etait situé a ROKKASHO MURA:
http://en.wikipedia.org/wiki/Rokkasho,_Aomori

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par energy_isere » 16 juin 2011, 11:18

kercoz a écrit :Le site proposé par les japonnais etait situé a ROKKASHO MURA:
http://en.wikipedia.org/wiki/Rokkasho,_Aomori
A ROKKASHO les Japonais vont se consoler avec l' installation et l' utilisation dés Janvier 2012 du supercomputer pour faires les simulations numériques de ITER.
Rokkasho to host supercomputer for fusion research

Recherche internationale sur la fusion nucléaire contrôlée (projet ITER) : Bull retenu pour fournir le supercalculateur de Rokkasho
8820 processeurs Intel Xeon, 70 560 cœurs au total, 280 téraoctets de mémoires .....

et j' en avait fait un post le 14 Avril 2011 : viewtopic.php?p=292014#p292014

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par krolik » 16 juin 2011, 12:50

Ce sont les Japon&ais qui ont obtenu le meilleur lot, car en sus de l'informatique massivement parallèlle ils ont labo de R&D de matérieux étrangeoïdaux... Ils vont sortir un tas d'applications exotiques auxquelles on ne pense pas.
@+
Dernière modification par krolik le 16 juin 2011, 13:54, modifié 1 fois.

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par energy_isere » 16 juin 2011, 12:55

krolik a écrit :Ce sobnt les Japon&ais qui ont obtenu le meilleur lot, car en sus de l'informatique massivement parallèlle ils ont labo de R&D de matérieux étrangeoïdaux... Ils vont sortir un tas d'applications exotiques auxquelles on ne pense pas.
@+
Ils doivent étudier quoi plus précisément comme matériaux ?

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par krolik » 16 juin 2011, 13:56

Des céramiques supraconductrices qui résistent à des flus importants de neutrons dans les 12 MeV.
En matériau étanche au vide d'un côté et poreux à l'extérieur pour laisser sortir l'hélium qui va se former..
Et comme cela différentes petites choses..
@+

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par krolik » 07 juil. 2011, 13:34

Enfin il faut être convaincu...
@+
Oui, le défi Iter mérite d'être relevé !

Les Echos
(http://lecercle.lesechos.fr/node/36269) - 06/07/2011

(Par Bernard Bigot administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique) - La presse se fait régulièrement l'écho des interrogations soulevées par le réacteur expérimental de fusion thermonucléaire Iter (« Les Echos » du 1 er juillet). Pour mieux saisir les enjeux de cet ambitieux projet, il me paraît important de rappeler dans quels buts, et de quelle manière il a été initié.

La question d'une énergie durable est probablement le plus grand défi que l'humanité ait à relever au cours de ce siècle. Pour la première fois de notre histoire, l'accès à l'énergie appelle un formidable effort de recherche pour maîtriser les technologies innovantes indispensables à la satisfaction de nos besoins. Aujourd'hui, l'énergie primaire consommée par les 6,5 milliards d'habitants de notre planète repose pour 80 % sur l'utilisation des combustibles fossiles, pour 14 % sur celle des ressources renouvelables et pour 6 % sur les technologies nucléaires. Nous serons 9 milliards avant 2050, et chacun sent bien que l'enjeu des prochaines décennies est de trouver les moyens de réduire fortement la proportion des ressources fossiles utilisées.

Malgré leur grand intérêt et la nécessité de les développer fortement, les énergies renouvelables n'apporteront pas à elles seules la solution au problème posé, en raison de leur caractère intermittent intrinsèque, et ce, quelle que soit la réduction de leur coût de production. Il est très vraisemblable qu'un bouquet énergétique s'imposera, accompagné d'une réduction drastique de notre consommation par habitant. Ce bouquet inclura nécessairement une production centralisée continue d'électricité, complétée par des sources distribuées d'origine renouvelable. L'appel au nucléaire est incontournable pour se substituer en partie aux énergies fossiles. Au-delà du nucléaire de fission, dont le récent accident de Fukushima rappelle les risques inhérents si la sûreté n'est pas élevée au rang de priorité absolue, ce sont donc les potentialités de la fusion, cette énergie du soleil et des étoiles, qu'il nous faut explorer.

Le potentiel de cette source d'énergie est considérable. La réaction que l'on cherche à maîtriser est la fusion de noyaux de deutérium et de tritium qui produit de l'hélium. 40 litres d'eau et la batterie d'un ordinateur portable contiennent suffisamment de lithium, précurseur du tritium, et de deutérium pour satisfaire la consommation électrique actuelle d'un Européen pendant quarante ans !

L'étape cruciale pour la fusion est le projet Iter. Son objectif principal est de démontrer d'ici à une quinzaine d'années un gain d'énergie d'un facteur 10, voire plus, avec la production d'une puissance thermique de 500 MW. Le succès d'Iter, complété par une intense recherche sur les matériaux, devrait ouvrir la voie à la réalisation d'un prototype préindustriel électrogène avant la fin de la première moitié de ce siècle. L'application industrielle suivra une ou deux décennies plus tard. Cette perspective a convaincu 34 pays de s'associer dans le cadre de l'Organisation Iter, désormais basée à Cadarache.

Le coût annuel du projet pour l'ensemble des partenaires d'Iter représente moins de 0,02 % de leur marché de l'énergie. Est-ce trop pour tenter de démontrer la faisabilité d'une source d'énergie au potentiel si considérable ?

Au moment même où l'enquête publique en vue de la délivrance de l'autorisation de création d'Iter se déroule en Provence, où l'Union européenne cherche à réunir les moyens financiers nécessaires pour lui permettre de remplir en 2012-2013 les engagements qu'elle a pris en 2006, en intégrant les surcoûts constatés depuis, et où le Japon veille à réduire autant que possible l'impact d'un terrible tremblement de terre sur le calendrier de livraison des composants dont il a la responsabilité, certains s'interrogent sur la poursuite de l'effort. Laissons de côté ceux qui, opposants systématiques à toute technologie nucléaire, ont fait profession de dénaturer les faits. Ecoutons plutôt ceux qui se demandent sincèrement si le projet n'est pas aujourd'hui « trop cher, trop tard, trop incertain ». Il est vrai que la finalisation du projet, la complexité inhérente à une collaboration internationale d'ampleur inédite, ainsi que la hausse du prix des matières premières et de la main-d'oeuvre, ont conduit à une forte révision à la hausse du coût de construction. La contribution européenne est maintenant estimée à 6 milliards d'euros (conditions économiques 2008), à comparer aux 2,7 milliards prévus en 2001, soit un peu moins qu'un doublement en euros constants. Ces sommes sont importantes, certes, mais le coût annuel du projet pour l'ensemble des partenaires d'Iter représente moins de 0,02 % de leur marché de l'énergie. Est-ce trop pour tenter de démontrer la faisabilité d'une source d'énergie au potentiel si considérable ?

Pour ce qui est du calendrier, la démonstration de la faisabilité de la fusion en tant que source d'énergie devrait intervenir dans moins de vingt ans, au moment précisément où le remplacement des énergies fossiles pour produire de l'électricité sera de pleine actualité. Cet argument invite tout simplement à ne prendre aucun retard. Quant aux incertitudes, bien sûr qu'elles demeurent puisqu'il s'agit de recherche, même si les résultats acquis à ce jour ont toute raison de donner confiance sur les chances de succès d'Iter.

Alors, oui, le défi mérite d'être relevé, comme en ont convenu quasi unanimement les membres du Parlement européen qui ont visité le site au mois de mai dernier.

Bernard Bigot


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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par energy_isere » 31 août 2011, 21:08

Le projet Iter prend un an de retard

31 août 2011 Usine Nouvelle

Le réacteur expérimental subit les conséquences du séisme au Japon. Les premiers résultats sont dorénavant attendus pour 2020, et non plus 2019.

Le premier réacteur à fusion nucléaire, construit à Saint-Paul-Lez-Durance dans le sud de la France, utilise des pièces fabriquées au Japon. La production de des éléments, dont des "cables supraconducteurs", est fortement perturbée par la catastrophe qui a touché le Japon.

Les gestionnaires du projet Iter ont dû réorganiser les étapes de mise en place. Le retard aurait pu aller jusqu'à deux ans. Le chantier a débuté en 2010, mais il n'y aura pas obtention d'un premier plasma avant fin 2020, au lieu de 2019.

Les travaux se poursuivent, les fondations du futur complexe sont actuellement coulées. Une première couche de béton armé a été déposée au fond d'un trou long de 120 mètres et profond de 20 mètres. L'installation finale pèsera 360 000 tonnes et s'élèvera à 60 mètres au dessus du sol.

Depuis son lancement, le projet a vu son coût tripler. Il s'élève aujourd'hui à 12,9 milliards d'euros. L'Union Européenne assure environ 45% du budget, des débat sont en cours sur les moyens de financer les surcoûts (1,3 milliard pour 2012-2013).


http://www.usinenouvelle.com/article/le ... rd.N157796

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par Remundo » 31 août 2011, 21:28

Précisons quand même que l'obtention d'un plasma ne signifie pas production nette d'énergie... Déjà c'est beau lorsque le plasma approche l'équilibre énergétique par le bas...

Recréer ce qui se passe dans le soleil en remplaçant sa colossale gravité par des millions de °C "auto entretenus" sur Terre... Il suffit de braquer des miroirs vers le ciel, c'est bien suffisant...

Tout ça pour plus de 10 G€... Du grand n'importe quoi... mais avec ITER, on est habitué. :-&

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par krolik » 01 sept. 2011, 00:19

energy_isere a écrit :
Le projet Iter prend un an de retard

Le chantier a débuté en 2010, mais il n'y aura pas obtention d'un premier plasma avant fin 2020, au lieu de 2019.

S'ils arrivent à produire un plasma en 2030 ce sera pas mal, la structure de l'architecture industrielle est mal fichue de base, indépendemment des problèmes techniques et scientifiques.
@+

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par Seiya » 29 nov. 2011, 20:59

ITER : une machine dangereusement instable
Certains experts doutent de la faisabilité technique, à coût raisonnable, du projet ITER. Michèle Rivasi, député européenne, veut lancer un débat à l'Assemblée nationale et dans les médias. Elle a commandé un rapport à Jean-Pierre Petit, ancien directeur de recherche au CNRS.

Le projet ITER, mené par un conglomérat international rassemblant les pays développés (Europe, Russie, Etats-Unis, Japon, Corée) et les grands pays émergents (Chine et Inde), vise à démontrer la faisabilité d'une fusion thermonucléaire maîtrisée. Les tests sont menés au centre de Cadarache, près de Marseille.

Le principe d'ITER est de générer de l'énergie issue de fusion thermonucléaire en maintenant à très haute température un plasma de basse densité, confiné dans un vaste chaudron, appelé « tokamak ».
Voir deux articles de la chaine Energie :
Iter en panne, faute de combustible financier
Qu'est-ce qu'Iter?

J'ai travaillé huit mois sur le dossier d'ITER et des « tokamaks » , à la demande de Michèle Rivasi, députée européenne. Conseillé par des spécialistes, bâillonnées, car encore en activité, j'ai découvert, ce que ces gens savent de longue date : que ces tokamaks sont des machines terriblement instables.

Peu de gens, sauf des spécialistes des plasmas confinés savent comment fonctionnent ces chaudières toriques que sont les tokamaks, ITER n'étant que la version géante de ces machines où on projette d'exploiter l'énergie dégagée par la fusion de deux isotopes de l'hydrogène, le deutérium et le tritium, mélange porté à cent millions de degrés. Une fusion qui a déjà été réalisée sur la machine anglaise JET en 1997, pendant ... une seconde.

L'immense majorité des gens, y compris les politiques et les décideurs, n'en savent pas plus que ce qu'on leur sert à longueur d'année, dans des documents de propagande installés sur le net. ITER, deux fois plus grand que le JET, sera « le Soleil dans une éprouvette », « l'énergie illimitée ». Une « machine du futur » qui ne devrait produire ses fruits, c'est à dire de l'énergie électrique, qu'à la fin du siècle, à travers ses successeurs, DEMO, puis PROTO, avec à chaque fois un gain en taille d'un facteur 2.

Ceux-ci sont parcourus par un fort courant électrique, qui se boucle dans leur chambre torique. Dans le JET anglais : 4 millions d'ampères. Dans ITER : 15 millions. Une fuite, un dysfonctionnement dans le système qui crée le champ magnétique de confinement, ou simplement des poussières détachées de la paroi peuvent en un millième de seconde provoquer un décrochage complet. La température du plasma s'effondre alors d'un facteur 10.000, le champ magnétique devient chaotique.

Il se produit alors ce qu'on appelle une disruption. Cessant de se boucler sur lui-même, l'énorme courant électrique se projette sur la paroi selon un arc électrique dont l'intensité égale celle du courant de fonctionnement, évoqué plus haut Imaginez un dragon qui se mordrait la queue et, lâchant soudain celle-ci, il s'en irait aussitôt mordre la paroi de sa prison, avec fureur. Dans les machines actuelles, ceci engendre des dégâts spectaculaires, mais superficiels.

Les colères d'ITER qui, prédisent les spécialistes, atteindront les 15 millions d'ampères, perforeront une paroi d'un centimètre d'épaisseur, composée à 80 % d'un métal toxique et cancérigène, le béryllium, dont la température de fusion n'est que de 1280°C. Ce sursaut paroxystique s'accompagnera de forces gigantesques (de 5000 à 15.000 tonnes pour ITER) susceptibles d'endommager gravement la machine. Dans une thèse récente, l'anglais Andrew Thurston dit que si une disruption se produisait sur une machine comme DEMO, cela serait simplement catastrophique.

Ces disruptions, peut-on les éviter ? Difficilement, les causes étant très variées. Une simple fuite, l'abrasion de la paroi, peuplant le plasma de fines particules, la moindre erreur technique peuvent déclencher l'instabilité, qui se développera alors si rapidement, en un millième de seconde, qu'il ne sera pratiquement pas possible de la contrer.

J'ai rédigé un rapport que Michèle Rivasi a diffusé au sein de la commission Information Recherche Energie. Traduit en anglais, ce document touchera bientôt les 124 membres de cette commission. Elle l'a également transmis à la commission du budget.

Ceci a déclenché la fureur de Bernard Bigot, Administrateur Général du CEA, qui a cherché à provoquer une rencontre entre cette parlementaire et des spécialistes d'ITER. Michèle Rivasi a donc invité ceux-ci « en terrain neutre », dans un local de l'Assemblée Nationale, le 16 novembre dernier, en exigeant que je sois présent et que cette rencontre soit filmée par un journaliste. Les experts ont déclaré forfait. Voir la vidéo. Michèle Rivasi ne compte pas en rester là, et recherchera un débat public à l'Assemblée Nationale ainsi que dans les médias. On trouvera le fameux rapport en cliquant ici, et un document plus étoffé à cette adresse. Comme elle le souligne, alors que les spécialistes étaient parfaitement au courant, on a caché cette dangerosité au public et aux décideurs. Au cours d'une visite à Cadarache, en questionnant les responsables, elle a même découvert avec stupeur qu'il n'avait pas été prévu d'assurer ITER !

En savoir plus :
http://www.enquete-debat.fr/archives/mi ... opos-diter
http://www.jp-petit.org/NUCLEAIRE/ITER/ ... noncee.pdf
http://www.jp-petit.org/chronique.pdf

Thèse de Cédric Reux (novembre 2010) :
http://www-fusion-magnetique.cea.fr/en_ ... c_reux.pdf

Thèse d'Andrew Thornton (janvier 2011)
http://etheses.whiterose.ac.uk/1509/1/A ... _FINAL.pdf
"C’est ainsi que ce qui peut l’aider et l’aiderait, devient sa perte, comme toute énergie mal employée."

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par alga » 30 nov. 2011, 09:56

Il y a aussi une réponse du CEA intéressante :

http://www-fusion-magnetique.cea.fr/en_ ... xus_vf.pdf

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par krolik » 30 nov. 2011, 10:33

Je reste toujours pantois sur le fait que l'on puisse accorder une quelconque crédibilité à JP.Petit, même un instant très court.
Entre :
- les Ummites.
- les essais nucléaires sousterrains dans la mine (noyée) de Gardanne.
- la torpille Shkval
- le naufrage du Koursk
- etc..
Rien que des bêtises disqualifiantes.
@+

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Re: ITER, la fusion nucléaire

Message par alga » 30 nov. 2011, 10:43

Une petite citation de Paul Henri Rebut :

« On perd un temps fou avec ces problèmes administratifs, et il faut vingt ans pour faire une machine ! D'autant qu'à la réflexion, ITER n'est probablement pas le bon programme. Plutôt que de se lancer dans une machine de fusion pure, il serait sans doute plus sage de réaliser d'abord un réacteur hybride fission-fusion. Cela diviserait par dix la puissance nécessaire, par au moins deux le coût, et abaisserait bien des obstacles techniques qui paraissent aujourd'hui insurmontables. Mais jusqu'à présent, cette idée n'a guère eu d'échos ».

Source :

http://www.larecherche.fr/content/reche ... e?id=18469

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