energy_isere a écrit :
250000 tonnes à évacuer ? une paille, 10000 camions à charger de 25 tonnes. Et pis ou c' est qu' on va les mettre ?

Krolik, t' a pas un peu de place dans ton jardin ?
Mais il semble que vous n'arriviez pas à comprendre que ce qui est en-dessous d'une vingtaine de centimètres c'est égal à du "naturel" qui a été débarrassé de son uranium., donc décontaminé partiellement.
Je croyais que vous étiez un spécialiste en énergie avec un pseudo pareil, vous deviez bosser là-dedans, de près ou de loin..
Je vous mets à suivre un autre papier de l'ami J.Pradel, j'aime bien l'histoire de "centimètre d'altitude" de radioprotection..
Si vous voulez discuter avec Pradel vous pouvez venir le 18 Mai à l'unvi René Descartes, il sera là.
@+
L'intégrisme écologique n'atteint-il pas le comble du ridicule avec les très faibles doses
et le rejet zéro ?
Par Jacques Pradel, ancien Président de la Société Française de Radio Protection.
Des gens intelligents ont élaboré le principe ALARA (As Low As Reasonably Achievable) mais le fait d'en laisser l'application à n'importe qui constitue une erreur. Le R de ALARA se révèle être une faille par où s'engouffrent les extrémistes fanatisés dont le raisonnement reste très primaire, volontairement ou non.
Chacun sait que dans le domaine de la métrologie la valeur zéro n'a pas de sens, mais il faut reconnaître qu'une belle grandeur d'âme reste associée à cette exigence de pureté absolue. Dans tous les cas la conclusion est : "coupable".
Il est difficile de rassurer les honnêtes gens et de les convaincre que les très faibles expositions ne présentent plus de danger en dessous d'un certain niveau. Nous nous limitons ici à traiter du cas des expositions aux rayonnements ionisants mais il faut avoir conscience que les problèmes sont ou seront les mêmes pour la plupart des autres risques auxquels les individus sont exposés.
Comment présente-t-on actuellement la nouvelle situation ?
On fait appel à la loi linéaire sans seuil qui suppose, par hypothèse que la probabilité d'apparition d'un effet néfaste, constatée à forte dose, continue de décroître linéairement avec la dose et tend vers zéro lorsque la dose tend aussi vers zéro. Il en résulte que toute dose de rayonnements ionisants, si minime soit elle, n'est pas ainsi considérée comme sans danger et que lorsqu'un grand nombre d'individus sont exposés, on est amené à conclure qu'un certain nombre de cancers peuvent apparaître même si la probabilité est extrêmement faible au niveau individuel. Ces cancers sont certes hypothétiques mais ce qualificatif est rapidement passé sous silence.
Comment peut-on faire accepter ce risque à l'ensemble de la population ?
Il faut reconnaître que cette présentation de la situation rend l'acceptation excessivement difficile. En effet, être responsable d'un cancer supplémentaire pour un million d'habitants, même si vingt pour cent d'entre eux seront atteints en l'absence de l'exposition prise en compte, est très difficile à accepter pour une personne non spécialiste. Mais, pour les rayonnements ionisants comme pour de nombreux produits présentant un impact sanitaire potentiel, les spécialistes ont à leur disposition des repères naturels permettant de rassurer la population sans avoir recours à des considérations complexes basées sur des données statistiques et des hypothèses sanitaires plus ou moins compréhensibles.
Le lobby nucléaire tenu pour responsable n'est probablement pas exactement celui qu'on pense car on oublie que la manne financière et le potentiel médiatique associés aux activités engendrées pour essayer de mieux connaître, d'expliquer puis de combattre les risques découlant des activités nucléaires et des peurs associées peuvent avoir une influence sur les comportements de certains. Mais tous les acteurs de ce lobby devraient changer leur langage et utiliser d'autre unités d'appréciation des risques. Pour communiquer il faut des explications simples voire simplistes même si cela peut légitimement choquer parfois certains spécialistes. Dans un excellent article paru dans RGN de mars-avril 1998 Gunnar Walinder montre bien, grâce à de judicieux exemples reposant sur des comparaisons simples, combien les peurs ressenties sont exagérées.
Nous proposons deux exemples de repères à l'origine d'unités simples d'évaluation de l'effet des faibles doses :
Le premier utilise la variation de la dose due aux rayonnements cosmiques en fonction de l'altitude et adopte comme unité d'intensité de dose le mètre d'altitude supplémentaire. 1 microsievert par an est ainsi remplacé par 4 mètres d'altitude supplémentaire soit deux étages d'un immeuble.
On dispose ainsi d'un repère précieux pour juger de l'intérêt d'études réalisées par de grands penseurs utilisant des modèles de diffusion avec une vision d'intellectuels, contemplant une mappemonde bien assis dans leur fauteuil, et qui concluent qu'une population de quelques centaines de millions d'habitants sera exposée en moyenne à quelques 10-9 Sv par an provenant du radon émis par les résidus de traitement des minerais d'uranium pendant dix mille ans et que l'on peut ainsi voir quelques centaines de cancers supplémentaires s'ajouter aux dizaines de millions normalement attendus. Il nous paraît beaucoup plus compréhensible et acceptable de présenter la situation de la façon suivante : La dose reçue par cette population correspond sensiblement à celle qu'elle recevrait si l'altitude de son lieu de vie augmentait d'environ un centimètre (2 à 3 10-3µ Sv/an). Il devient alors aisé de comprendre que si par exemple on réduisait la hauteur de nos talons de chaussures d'un centimètre cette terrible exposition serait ainsi compensée. Ce type d'argument à d'ailleurs pu être avancé dans d'autres cas plus extrêmes ( 14C) ou l'augmentation d'altitude équivalente était du dixième de millième de millimètre.
Le deuxième repère proposé est fourni par les concentrations en radon dans nos habitations. On utilise alors comme unité de dose l'unité de temps de séjour dans les habitations.
Sans utiliser les fortes concentrations fréquemment rencontrées on peut prendre comme base la concentration moyenne de 50 Bq/m3 (La CIPR préconise d'agir seulement pour des concentrations 4 à 8 fois plus fortes) qui entraîne une exposition d'environ 1 mSv/an.
L'année de séjour dans nos habitations devient ainsi une unité de dose.
Dans l'exemple précédent les doses individuelles moyenne de l'ordre de 10-9Sv/an correspondent à un séjour dans nos habitations de 10-6années soit environ 30 secondes par an.
Donc respirons chaque année trente secondes de plus par la fenêtre et l'effet étudié sera annulé.
Ces deux unités simples, mètre d'altitude supplémentaire et seconde de séjour dans nos habitations utilisées à bon escient peuvent faire comprendre que, dans certains cas, le R de ALARA prend le sens de RIDICULOUSLY ce qui nuit au bon usage de ce principe et va à l'encontre du but recherché.
On peut aussi rappeler l'unité déjà évoquée par ailleurs (Réf : Industrie et Environnement n°190 du 18/06/98 p.4) concernant les contaminations surfaciques à savoir le nombre de mètres carrés qu'une personne peut lécher chaque année sans dépasser la limite de 1 mSv/an (la limite de 4 Bq/cm2 évoquée pour les châteaux de transport se transforme en plusieurs mètres carrés léchables chaque année.) Quant au rejet zéro qui repose aussi sur des considérations relatives aux très faibles doses concernant de larges populations, il n'est pas du tout REASONABLY. Nous nous contenterons de dire à ses promoteurs de faire très attention car ils s'exposent à une épidémie de fécalomes et autres blocages.