L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 10695
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par Remundo » 03 nov. 2010, 19:22

c'est un problème de gaz naturel présent dans le sel de Gorleben.

Cela poserait des problèmes de sécurité (par ex une accumulation de gaz + point chaud = boum)

Un peu gênant s'il s'agit de déchets de haute activité :-D

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90863
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 06 nov. 2010, 19:29

Krolik,

savez vous ce que vont devenir à court terme les CASTOR qui arrivent à Gorleben ? (et ceux qui sont arrivé antérieurement).

Je crois qu' ils restent en surface pour le moment vu que le coup des mines de sel n' est pas encore validé.

Avez vous de la litterature la dessus ?

J' ai trouvé ce pdf daté de janvier-2000 : http://www.laka.org/docu/boeken/pdf/1-01-2-12-16.pdf

page 53 ca dit dans le chapitre sur l' Allemagne ::
....
A small amount of the spent fuel elements has been reprocessed in the German reprocessing plant in Karlsruhe,
but for most fuel elements there are reprocessing contracts with the plants in La Hague and Sellafield. All
this radioactive waste is stored in temporary storage facilities aboveground.
The BfS does not give a
complete overview of which amount is stored where and confines itself to reporting that the utilisation of
temporary storage capacity for heat-generating waste is of the same order as that for low-level heatgeneration
waste, which is about 40%, and will be sufficient till the year 2007[11].
The Gruppe Ökologie in Hannover made an overview of the free temporary storage capacity for spent fuel
elements. The storage capacity at the nuclear power stations is 6,562 MT and a license has been granted for
central repositories at Gorleben (3,800 MT), Ahaus (3,960 MT) and Greifswald (620 MT)[12].
In mid-1999, the depot in Gorleben held five containers with 39 tonnes of spent fuel elements and three
containers with vitrified high-level waste. For this depot a license has been granted for 150 containers with
20 to 28 drums each of nuclear fission waste from reprocessing plants[13]. The temporary storage depot in
Gorleben can therefore house another 245 Castor containers.
In Ahaus, 50 of the 420 places are taken by fuel
pellets from the high-temperature reactor THTR. There are six Castor containers so there is space for 3,700
MT of spent fuel elements. The Gruppe Ökologie has ascertained that there is free storage capacity for a total
of 13,000 MT of spent fuel elements. To date, 8,600 MT of spent fuel elements have been produced at the
nuclear power stations in the course of their industrial processes. If the use of nuclear energy would be
abandoned immediately, there would be enough temporary storage capacity, from a purely mathematical
point of view, even if the reprocessing contracts would be cancelled and the spent fuel would be returned by
France and England.
......
Il y aurait de la place pour 245 Castor.
Mais comment sont ils entreposés sur place ?
Le CASTOR qui est conditionné à la Hague reste il en l' état ? Ou bien il y a encore une autre protection qui vient se mettre encore au dessus ou autour ?

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2870
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 06 nov. 2010, 22:59

Remundo a écrit :c'est un problème de gaz naturel présent dans le sel de Gorleben.

Cela poserait des problèmes de sécurité (par ex une accumulation de gaz + point chaud = boum)

Un peu gênant s'il s'agit de déchets de haute activité :-D
Il y a eu des essais avec explosion d'un wagon citerne de propane à côté d'un conteneur HA-VL.
Wagon citene chauffé par un bon feu d'essence.
Il ne se passe rien. Je vous ai déjà mis le lien sur la vidéo des essais en Allemagne.
Et ce ne serait pas une simple détente de Chapman-Joguet qui pourrait y faire quelque chose.
Le problème n'est pas là.
@+

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 10695
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par Remundo » 06 nov. 2010, 23:34

Peut-être, mais votre article indique en titre
Umstrittenes Atommüll-Lager
Forscher warnt vor explosivem Erdgas in Gorleben
"Stockage de déchets radioactifs controversé : un chercheur met en garde contre du gas naturel explosif à Gorleben."

Même en admettant l'extrême résistance des containers (et c'est optimiste), on a vu mieux. Je vous concède quand même que les Allemands pourrissent la vie du lobby français en choisissant un site d'enfouissement aussi "vaseux" que Gorleben (dégazage et ruissellement d'eau).

Au moins auraient-ils pu chercher une zone à peu près étanche et sans dégazage, d'argile ou de granit, que sais-je... N'y a-t-il pas de bons géologues en Allemagne? :roll:

Ou alors c'est juste qu'ils ont la flême de faire un trou et que leurs vieilles cavités de sel leur permettraient de se débarrasser du problème à bon compte...

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2870
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 07 nov. 2010, 00:33

Je vous remets le lien de la vidéo. Un malheureux dégazage dans un espace clos... peanuts.. Pour tuer une personne par éclatement des poumons il suffit d'un soliton de 0,3 bars, Pour un castor il doit falloir taper dans les 30 000bars, et pour obtenir une telle pression il faut un édifice pyrotechnique dédié... charge creuse ou équivalent..
http://www.dailymotion.com/video/x870wl ... eaire_tech

Et pour une fois je serai d'accord avec vous, les Allemands ne sont pas sérieux dans le nucléaire. En foutant une alarme indue sur le fameux "nuage de tchernobyl", ils ont le retour de leur incompétence dans le domaine, bien méritée.
Mais on peut citer d'autres cas de leur incompétence.
@+

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90863
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 07 nov. 2010, 18:44

Une connaissance pratiquant l' Allemand m' indique un lien avec photo du site de surface de Gorleben.

http://www.bgr.bund.de/cln_116/nn_32487 ... __nnn=true

Image
Die Schachtanlage des Erkundungsbergwerks Gorleben (rechts) in Niedersachen (Landkreis Lüchow-Dannenberg).
Die Castorbehälter mit radioaktivem Abfall stehen in dem Brennelementelager (links). Oben links: Die Elbe.


D' aprés ce que je comprend les CASTORS sont entreposés dans le site de gauche (en forme de triangle).

Le fleuve au fond à gauche est l' Elbe.

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 10695
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par Remundo » 07 nov. 2010, 19:57

"Brennelementelager" =Les entrepôts d'éléments brûlants.

Même s'ils semblent manquer de sites d'enfouissement valables....
Y'a pas à dire, les Allemands savent appeler un chat un chat ;)

Nous on appelle ça "des colis", voire des "Castors" :mrgreen:

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90863
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 08 nov. 2010, 13:07

Puisqu' on a un fil nuke dédié sur l' Allemagne ont peut rapeller le probléme de la mine de Asse.
Et oui, Gorleben est pas le seul probléme.
ASSE II, le stockage des déchets nucléaires tourne au désastre.

Par Michel Verrier, mercredi 10 février 2010

En inaugurant le stockage des déchets nucléaires dans une mine de sel il y a quarante ans l'Allemagne était à la pointe de la technique. Quarante plus tard elle a toujours une longueur d'avance, mais en préparant son évacuation!
Les autorités fédérales de surveillance des rayonnement et déchets nucléaires (BFS) ont remis en effet le 15 janvier leur expertise recommandent le dé-stockage des 126000 barils de déchets nucléaires entreposés entre 1967 et 1979 dans la mine de sel de Asse II, en Basse-Saxe, dans la région de Braunschweig. Dont 1300 fûts de déchets de moyenne activité, contenant environ 11 kg de plutonium de l'usine de traitement de combustible usé de Karlsruhe.

Chaque jour, depuis des décennies, 12 m3 (12000 litres) d'eau ruissellent en moyenne sur les parois de la mine de sel. La montagne exerçant une pression gigantesque sur les galeries, failles effondrements et cassures se multiplient. 32 points d'infiltrations supplémentaires ont été recensés depuis 1988. Certaines galeries s'effondrent, des barils, encastrés dans le sel ont été endommagés sans que l'on sache précisément lesquels. A tel point qu'au delà de 2020 elle ne sera plus exploitable.
L'expertise de la BFS confirme ce que les écologistes assurent depuis belle lurette dans la région. "Asse est à peu près aussi troué qu'un morceau de gruyère suisse", selon Sigmar Gabriel, président du SPD, ancien ministre de l'environnement et natif de Braunschweig. La saumure qui ruisselle vers le fond de la mine peut être radioactive dans des proportions qui dépassent jusqu'à dix fois la norme. Recueillie dans une "piscine" à plus de 500 mètres de profondeur elle est évacuée vers la surface. Mais les infiltrations régulières, pourraient provoquer une inondation qui serait fatale. Une vrai "catastrophe nucléaire". La nappe phréatique contaminée rendrait la région voisine inhabitable, et "ce ne serait plus qu'une question de temps », selon les écologistes.
Question responsabilité, les autorités se renvoient la balle.
Le « bureau des mines du Land de basse-Saxe", à Clausthal-Zellerfeld ", prévenu du danger, n'aurait pas jugé utile de sonner l'alarme au ministère de l'environnement qui tiendrait généralement peu compte de ses observations. Le « centre Helmholtz de Münich » chargé de l'exploitation d'Asse II prétend avoir informé le bureau des mines à temps et préparé la fermeture inévitable de l'exploitation. Mais les spécialistes de l'atome et des déchets seraient « tombés de haut » en découvrant l'étendue du désastre, assure un professeur de l'université technique régionale de Clausthal.
L'opinion publique n'a rien su ou presque pendant trente ans.
Si l'évacuation est décidée, et le temps presse souligne la BFS, Le chantier durerait une dizaine d'années et couterait 2,5 milliards d'euros, payés pour l'essentiel par le contribuable. Ce sera la méthode la plus coûteuse et la plus délicate pour sécuriser Asse II.

« Techniquement c'est un sacré défi, Il faudra déplacer des futs dont le contenu et l'état est inconnu », note Thorben Becker, expert du Bund (fédération allemande de la protection de la nature et de l'environnement). Certains devront être extraits des galeries comblées par le sel. Une manoeuvre difficile, qui exposera à des risques de contamination élevés ceux qui seront chargés de son exécution.
D'autres solutions, telles que le comblement total de la mine seraient évidemment plus rapides et moins couteuses. Mais ce ne serait que reculer pour mieux sauter. Car « cela ne marcherait que si Asse II était un massif stable, ce qui est pratiquement exclu. » Bétonnée, la mine deviendrait au contraire une marmite infernale, une bombe à retardement. Extraits d'Asse II les 126 000 barils devraient être transportés et entreposés dans les galeries de la mine de fer désaffectée de Konrad, toute proche.
Mais celle-ci n'est pas, pour l'instant, prévue pour cet usage. Et la résistance au déménagement, des écologistes et de la population locale s'annonce déjà puissante.
http://www.michel-verrier.com/BerlinBlo ... u-desastre

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90863
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 08 nov. 2010, 20:54

Article de l' Usine Nouvelle sur e retour des déchets à GORLEBEN : http://www.usinenouvelle.com/article/le ... ns.N141232
Historique des convois vers l’Allemagne
1996 : 1 transport → Retour de 28 conteneurs
1997 : 1 transport → Retour de 56 conteneurs
2001 : 2 transports → Retour de 336 conteneurs
2002 : 1 transport → Retour de 336 conteneurs
2003 : 1 transport → Retour de 336 conteneurs
2004 : 1 transport → Retour de 336 conteneurs
2005 : 1 transport → Retour de 336 conteneurs
2006 : 1 transport → Retour de 336 conteneurs
2008 : 1 transport → Retour de 308 conteneurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90863
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 15 mars 2011, 16:50

Le lobby nucléaire allemand pris de court par la volte-face de Merkel

De Aurélia END (AFP) – il y a 1 heure

BERLIN — En annonçant la fermeture provisoire de plusieurs réacteurs nucléaires, Berlin prend de court les géants allemands de l'énergie, qui comptent sur l'atome pour améliorer leurs résultats et leurs bilans carbone.

EON et RWE, premiers opérateurs nucléaires d'Allemagne, ont déjà perdu entre 9 et 10% de leur capitalisation boursière à la suite des incidents à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima.

Les deux autres opérateurs de centrales en Allemagne, le groupe public régional EnBW et une filiale de l'entreprise publique suédoise éponyme Vattenfall, ne sont pas cotés mais n'en sentiront pas moins les conséquences de la volte-face d'Angela Merkel.

La chancelière avait récemment prolongé de douze ans la durée de vie prévue des 17 réacteurs du pays malgré une opinion publique très hostile.

Mais elle a décidé lundi de suspendre pour trois mois cette décision.

Et mardi, elle a annoncé que pendant ce moratoire, les sept plus vieux réacteurs nucléaires d'Allemagne seraient mis à l'arrêt, le temps d'examiner leur sécurité.

L'annonce a pris de court les quatre opérateurs, tous concernés.


Il y a quelques mois encore, les grands noms du nucléaire semblaient au contraire avoir une ligne directe avec la chancellerie. Les organisations écologistes avaient d'ailleurs dénoncé la prolongation des centrales comme un cadeau fait par Mme Merkel au lobby nucléaire, après une campagne très agressive de ce dernier.

Désormais, ils adoptent un ton très mesuré.

EnBW a ainsi consenti sans rechigner mardi à arrêter définitivement l'un de ses réacteurs nucléaires, situé dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest) et en service depuis 1976.

L'entreprise a déclaré mardi "espérer un dialogue nouveau, ouvert et responsable sur les conséquences d'un arrêt des centrales".

Vattenfall, qui opère deux réacteurs déjà à l'arrêt depuis des années en raison de pannes en série, "se soumet aux décisions politiques", a dit une porte-parole à l'AFP.

RWE, qui doit mettre à l'arrêt de manière provisoire deux vieux réacteurs, a indiqué pour sa part dans un communiqué "prendre très au sérieux les inquiétudes de la population", tout en estimant qu'il "n'y avait pas de raison de remettre en cause totalement l'allongement de la durée de vie des centrales".

La stratégie, qui se dessine de la part des groupes d'énergie, semble être de consentir à la fermeture des centrales les plus anciennes, les moins productives, dans l'espoir de conserver les autres.

"A court terme, quatre à cinq réacteurs peuvent être arrêtés sans réelle conséquence, cela correspond à l'excédent d'électricité produit en Allemagne aujourd'hui", explique à l'AFP Claudia Kemfert, experte en questions énergétiques de l'institut DIW.

"L'énergie nucléaire pèse environ 20% de la production d'électricité en Allemagne, le pays est beaucoup moins dépendant dans ce domaine que la France par exemple", constate Theo Kitz, analyste de Merck Finck, qui n'en estime pas moins que les géants de l'énergie paieraient cher un retour à la date-butoir de 2020.

"Les centrales nucléaires sont toutes amorties, ce sont de pures machines à bénéfices", explique-t-il.

Sans compter que si les réacteurs nucléaires sont condamnés, "il faudra compenser par des centrales à charbon, les seules capables de fournir de l'électricité en continu", contrairement aux énergies renouvelables trop aléatoires, poursuit M. Kitz.

Or qui dit charbon dit émissions de CO2 en hausse, une mauvaise nouvelle alors que l'achat des "droits à polluer", jusqu'ici accordés gratuitement par le gouvernement, va devenir obligatoire
http://www.google.com/hostednews/afp/ar ... f7a771.501

pascal47
Condensat
Condensat
Messages : 538
Inscription : 05 oct. 2007, 18:30
Localisation : Agen (France)

CL'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par pascal47 » 18 mars 2011, 12:25

AFP / 18 mars 2011
Charbon, gaz, vent veulent profiter de la disgrâce du nucléaire en Allemagne

BERLIN - A peine le gouvernement allemand a-t-il remis en cause cette semaine son soutien à la filière nucléaire que les producteurs d'énergies concurrentes se sont lancés dans la bataille pour s'imposer comme alternative.

Dans l'immédiat, le paysage énergétique allemand ne devrait pas être bouleversé par l'annonce, mardi par la chancelière Angela Merkel, de l'arrêt forcé, pour au moins trois mois, des sept plus anciens réacteurs sur les dix-sept que compte le pays.

La production des réacteurs mis à l'arrêt, en plus d'un huitième déjà éteint pour des raisons techniques, correspond en effet au surplus d'électricité actuellement produit en Allemagne, selon le ministère de l'Economie.

Mais la pause forcée pourrait se prolonger car le gouvernement a décidé de se repencher sur l'allongement de la durée de vie de douze ans en moyenne qu'il vient tout juste de consentir aux réacteurs nucléaires, et plusieurs centrales paraissent d'ores et déjà définitivement condamnées.

Quel scénario si les 17 réacteurs allemands, censés fonctionner jusqu'après 2030, devaient s'arrêter de tourner plus tôt? Chaque entreprise ou lobby tente déjà de jouer sa carte.

Le président de l'Agence allemande de l'environnement, Jochen Flasbarth, a calculé que l'Allemagne pouvait se passer définitivement de neuf de ses réacteurs "sans porter atteinte à la sécurité énergétique et sans devoir importer davantage".

A plus long terme, "en dix ans, il est possible de remplacer toutes les centrales nucléaires en accélérant le développement des énergies renouvelables et la construction de centrales à gaz", affirme le Centre allemand de technique aérospatiale, également actif dans la conception de turbines à gaz.

Il prévient toutefois qu'un tel bouleversement "irait de pair avec une augmentation de 40 millions de tonnes par an des émissions de CO2 et des coûts de production plus élevés".

La fédération BDEW, qui représente les énergies conventionnelles (gaz et charbon), a estimé que "se reposer sur les capacités existantes n'était pas une solution en soi", et plaidé pour la construction de nouvelles centrales à charbon, une énergie qui représente déjà près de la moitié de la production d'électricité en Allemagne.

Le BDEW a également fait valoir qu'en l'état charbon et gaz restaient indispensables pour compenser les fortes fluctuations dans la production des énergies renouvelables.

La fédération des énergies vertes, le BEE, a elle assuré que le vent, le soleil et la biomasse étaient en mesure d'assurer d'ici 2020 quelque 47% de la consommation allemande d'électricité.

"Et nous pensons qu'il est possible d'atteindre 100% dès 2030, à condition de faire un très gros effort", notamment pour développer les techniques de stockage d'électricité et renforcer un réseau électrique inadapté au boom des énergies vertes, a dit à l'AFP Daniel Kluge, porte-parole du BEE.

Un tel scénario de sortie accélérée du nucléaire pour passer au "tout renouvelable" coûterait quelque 230 milliards d'euros en investissements et ferait flamber les factures d'électricité, a toutefois prévu le magazine Spiegel, dans son édition internet.

Sans compter qu'un tel tournant nécessiterait l'implantation tous azimuts d'éoliennes géantes et le développement accéléré de lignes à haute tension, déjà objets de vives réticences au niveau local. "Est-ce faisable avec les colériques citoyens allemands?", s'interroge le magazine.
Daniel Pennac (La fée Carabine)
"Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi la société n'est qu'un rêve de prédateur."

http://www.le-message.org/

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90863
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: CL'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 18 mars 2011, 19:27

L’Allemagne arrête cinq réacteurs nucléaires

18 mars 2011 Usine Nouvelle

La crise nucléaire japonaise a poussé le gouvernement allemand à revoir sa politique énergétique. Les plus vieux réacteurs ont été arrêtés cette semaine afin de s’assurer de leur sureté.

Sur les 17 réacteurs nucléaires allemands, seuls dix sont encore en état de marche. Cette décision fait suite à la promesse de Berlin d’arrêter les plus anciennes centrales, alors que la crise nucléaire au Japon inquiète une opinion publique allemande déjà rétive à cette énergie.

Les sept plus vieux réacteurs du pays sont désormais indisponibles pour une durée minimale de trois mois, le temps de vérifier leur sureté. Deux d’entre-eux étaient déjà en arrêt pour des raisons techniques. Biblis A, le dernier réacteur situé dans la Hesse, « est en cours de fermeture et sera retiré du réseau dans les heures qui viennent », selon une porte-parole de RWE. Quand ce sera fait, il n’y aura plus que neuf réacteurs produisant de l’énergie en Allemagne.

Ces arrêts représentent une véritable volte-face. La chancelière allemande Angela Merkel avait récemment accepté de prolonger de douze ans en moyenne la durée de vie des réacteurs en dépit d'une opinion publique hostile. Mais les évènements au Japon et l’arrivée d’élections régionales ont changé la donne. La chancelière a décidé de réexaminer cet allongement et de lancer une grande inspection de la sûreté des réacteurs.
http://www.usinenouvelle.com/article/l- ... es.N148590

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 90863
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: CL'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par energy_isere » 27 mars 2011, 10:26

Siemens pourrait renoncer à sa coentreprise avec le Russe Rosatom (presse) :

AFP le 26/03/2011

L'allemand Siemens envisage d'abandonner son projet de coentreprise avec le groupe public russe Rosatom dans le nucléaire, après la catastrophe à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, affirme l'hebdoadaire économique allemand WirtschaftsWoche paru samedi.
On se souvient que SIEMENS avait rompu son alliance avec AREVA il n' y a deux ans. :mrgreen:

Rappel du divorce : http://www.lepoint.fr/actualites-econom ... 6/0/310200

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2870
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 31 mars 2011, 19:03

Les usagers du système électrique européen doivent désormais s’attendre à des hivers périlleux. Il serait prudent que ceux qui le peuvent révisent leur poêle ou leur cheminée. Dans tous les cas, le KWh va devenir une denrée de plus en plus chère... que les producteurs stables devront faire payer à son juste prix.
@+

Allemagne: la vague Verte renforce la pression sur l'industrie de l'atome

AFP (http://www.google.com/hostednews/afp/ar ... 7b320c.741)

De Céline LE PRIOUX

BERLIN — Le récent triomphe électoral des écologistes allemands accroît la pression sur l'industrie de l'atome de ce pays, déjà mise à mal après la catastrophe de la centrale japonaise de Fukushima.
Officiellement, les géants de l'énergie RWE, Vattenfall et EON, tous opérateurs de centrales nucléaires, refusaient de commenter les scrutins du Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-Palatinat (ouest), où les partis de la coalition au pouvoir ont subi une cinglante défaite dimanche.
Il n'empêche: la chancelière conservatrice Angela Merkel, tout en rappelant qu'elle était "partisane de l'usage pacifique du nucléaire", a insisté dès le lendemain des élections pour que le changement de politique énergétique "arrive plus vite".
"Nous devons renoncer plus rapidement à l'atome que ce qui était prévu", a renchéri l'un des barons de son parti chrétien-démocrates (CDU), le chef du gouvernement régional de Basse-Saxe (nord), David McAllister.
Les Libéraux (FDP), grands perdants de ces élections régionales et partenaires minoritaires dans la coalition de Mme Merkel, font désormais savoir, par la voix de leur secrétaire général Christian Lindner, qu'ils prônent une fermeture définitive des sept réacteurs les plus anciens du pays, mis à l'arrêt pour l'instant pour trois mois après l'accident au Japon.
Un changement de ton de la part de cette formation proche des entrepreneurs: quelques jours avant le vote, le ministre libéral de l'Economie Rainer Brüderle avait indiqué, selon des rapports de presse, que le moratoire de trois mois sur les centrales décidé après Fukushima était une décision électoraliste.
"La pression sur l'industrie du nucléaire est encore montée d'un cran après le scrutin de dimanche", estimait Claudia Kemfert, analyste d'un des grands instituts de recherche économique allemand, DIW.
La bourse de Francfort ne s'y est pas trompée: lundi, les actions des groupes d'énergie verte montaient en flèche.
"On ne va pas en rester au moratoire", prédisait un haut responsable d'un des grands groupes énergétiques allemands au quotidien Süddeutsche Zeitung, mardi.
Ironie de l'histoire: la majorité des actions d'EnBW, l'électricien le plus dépendant de l'atome en Allemagne, est depuis le scrutin dans le Bade-Wurtemberg dimanche aux mains du premier chef de gouvernement régional écologiste de l'histoire du pays.
"Nous sommes convaincus que EnBW travaillera bien et de façon constructive avec le nouveau gouvernement et va ainsi pouvoir continuer à développer l'approvisionnement énergétique du pays", a déclaré son patron, Hans-Peter Villis, dans un courriel à l'AFP.
Le président du directoire de cette ancienne filiale du français EDF, qui possède quatre centrales et a jusqu'ici très peu investi dans l'énergie renouvelable, a refusé de commenter plus en détail les résultats de ce scrutin qui a mis fin à 58 ans de règne CDU.
Les géants de l'énergie allemands ne comptent en tous les cas pas se plier aux décisions du gouvernement fédéral sans réagir.
RWE et EON ont tout deux indiqué à l'AFP qu'ils évaluaient actuellement les conséquences du moratoire sur les centrales, ce qui pourrait aboutir à une contestation juridique de leur part.
Ils indiquent aussi que leurs actionnaires pourraient porter plainte contre eux pour ne pas avoir suffisamment défendu les revenus de l'entreprise.
Selon un calcul récent de l'hebdomadaire Der Spiegel, l'arrêt pour trois mois des centrales pourrait coûter à tous les groupes allemands au total un demi-milliard d'euros.

Copyright © 2011 AFP

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2870
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 01 avr. 2011, 18:45

Quelques remous suite à la fermeture de sept centrales.
@+
http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html

L'allemand RWE porte plainte contre l'arrêt d'un de ses réacteurs par Berlin

LEMONDE.FR avec AFP | 31.03.11

Le réacteur Biblis A situé dans l'Etat régional de Hesse est le seul de RWE concerné par la décision du gouvernement.AFP/DANIEL ROLAND

Le groupe énergétique allemand RWE a annoncé, jeudi 31 mars, qu'il allait porter plainte contre la mise à l'arrêt sur décision de Berlin de l'un de ses réacteurs nucléaires pendant trois mois, alors que son rival E.on y a renoncé.

Le 15 mars, le gouvernement allemand avait ordonné l'arrêt immédiat des sept plus vieux réacteurs du pays afin de les soumettre à un examen de sécurité décidé après la catastrophe nucléaire du 11 mars au Japon, et ce pour une durée d'au moins trois mois.

"Nous voulons porter plainte vendredi auprès du tribunal administratif de Cassel (Centre) contre la mise à l'arrêt pour trois mois du réacteur Biblis A", a déclaré une porte-parole de RWE, confirmant un article du quotidien allemand WAZ à paraître vendredi. "Il y a des doutes sur les fondements juridiques" du moratoire décidé par le gouvernement de la chancelière Angela Merkel, et "nous voulons que cela soit éclairci par le tribunal", a précisé la porte-parole.

Le réacteur Biblis A, situé dans l'Etat régional de Hesse (Centre), était le seul de RWE concerné par la décision du gouvernement. Biblis B, situé juste à côté, avait déjà été arrêté pour inspection.

E.ON PRÉFÈRE NE PAS ALLER DEVANT LA JUSTICE

RWE prend ainsi la décision inverse d'E.on, qui avait au contraire annoncé jeudi que le groupe énergétique renonçait à porter plainte contre la mise à l'arrêt de deux de ses réacteurs nucléaires pendant trois mois.

E.on avait justifié sa décision par son souci de ne pas mettre "au premier plan des conflits juridiques pendant la durée du moratoire de trois mois", décidé par le gouvernement.

Répondre