[Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
Publié : 08 avr. 2010, 15:52
Sur le devenir d'ASTRID dont on commence à parler dans les médias grand public.
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Bagnols. Nucléaire - Astrid à Marcoule, les coulisses du projet
Mercredi 7 avril 2010 – Midi Libre.com (http://www.midilibre.com/articles/2010/ ... 79674.php5)
RAPPEL : Le CEA a annoncé la semaine dernière qu'il implanterait le prototype du réacteur de 4 e génération dans le Gard, si l'État valide sa politique énergétique
Même pas besoin de faire du lobbying. C'est tout naturellement que le choix du commissariat à l'énergie atomique (CEA) s'est porté sur Marcoule, si d'aventure, l'État lui concédait le droit de se lancer dans l'aventure de la 4 e génération de l'énergie nucléaire (Midi Libre du 1 er avril).
1 Pourquoi Marcoule ? Les raisons de ce choix sont multiples. Il y a certes l'histoire du site, qui lui confère une image de précurseur dans chacune des étapes du nucléaire français, qu'il soit civil ou militaire. Mais pas que... Le directeur de l'énergie nucléaire du CEA, Christophe Béhar, a avancé de nombreux autres arguments. « Potentiellement, nous avons déjà du terrain sur le site ou à proximité. Et, surtout, la problématique de la séparation et de la transmutation des actinides mineurs est parfaitement connue à Marcoule. » Une dizaine de chercheurs du laboratoire Atalante travaillent déjà sur le sujet depuis quelques années. Et c'est celui-ci que le président Sarkozy a mis en valeur, lorsqu'il a récemment évoqué le nucléaire de demain, celui qui doit permettre de préserver la ressource uranium, donc d'être « durable ».
Autre raison de ce choix, la proximité de Cadarache, site également impliqué dans le travail de recherche et développement (R & D), mais dont l'espace sera fortement occupé dans les prochaines décennies, par un autre projet d'envergue, Iter. Quelques ingénieurs oeuvreront aussi depuis Lyon, Marcoule n'en est pas très loin.
Enfin, il fallait un site en bordure de fleuve et le CEA n'en possède pas beaucoup. Et comme le président Sarkozy a bien dit qu'il ne fallait pas en construire de nouveau...
2 La décision est-elle définitive ? Elle l'est... mais uniquement sur le choix du site, le CEA est sûr de son fait. Ce qui l'est moins, pour le moment, c'est bien la décision finale de l'État de lancer le projet. En fait, dans le calendrier, la première échéance fixée par la loi de 2006 se situe fin 2012, date à laquelle les pouvoirs publics devront pouvoir disposer de premiers éléments budgétaires (investissements, coût de fonctionnement, partenariats éventuels) et techniques.
D'ici-là, le CEA doit donc réaliser un avant-projet sommaire. « La recherche de l'innovation et de la rupture technologique seront privilégiés », promet François Gauché, chef du programme.
Plusieurs indices laissent à penser que la France va s'engager dans ce nucléaire du futur. D'abord, parce que le président de la République a lui même évoqué les besoins énergétiques qui se feront jour en 2030. Ensuite, parce que son gouvernement a choisi de consacrer 650 M€ issus du grand emprunt à ce projet. Pas une paille. Et puis, la France possède une avance significative en la matière, mais de nombreux pays travaillent à leurs futurs programmes. « En Chine, on m'a parlé du projet de construire une centaine de réacteurs en 2050 », assure Christophe Béhar.
3 Quand ? Comment ?
Une fois la décision de poursuivre prise en 2012, le CEA devra rendre son avant- projet définitif en 2014. Là, des équipes arriveraient déjà sur Marcoule pour préparer le travail. C'est en 2017 que la construction du réacteur débuterait, de même que l'atelier des fabrications des coeurs - on ne sait pas encore où. Le chargement du combustible s'opérerait vers 2020. A cette date, « des centaines de personnes » convergeraient vers Marcoule pour de nombreuses années de recherche. Le prototype, comme les réacteurs industriels qui seront ensuite fabriqués, aura une durée de vie de 60 ans. Plus que Phénix, qui s'est éteint l'an passé, non sans des derniers tests, essentiels pour la naissance... d'Astrid.
Ludovic TRABUCHET
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Bagnols. Nucléaire - Astrid à Marcoule, les coulisses du projet
Mercredi 7 avril 2010 – Midi Libre.com (http://www.midilibre.com/articles/2010/ ... 79674.php5)
RAPPEL : Le CEA a annoncé la semaine dernière qu'il implanterait le prototype du réacteur de 4 e génération dans le Gard, si l'État valide sa politique énergétique
Même pas besoin de faire du lobbying. C'est tout naturellement que le choix du commissariat à l'énergie atomique (CEA) s'est porté sur Marcoule, si d'aventure, l'État lui concédait le droit de se lancer dans l'aventure de la 4 e génération de l'énergie nucléaire (Midi Libre du 1 er avril).
1 Pourquoi Marcoule ? Les raisons de ce choix sont multiples. Il y a certes l'histoire du site, qui lui confère une image de précurseur dans chacune des étapes du nucléaire français, qu'il soit civil ou militaire. Mais pas que... Le directeur de l'énergie nucléaire du CEA, Christophe Béhar, a avancé de nombreux autres arguments. « Potentiellement, nous avons déjà du terrain sur le site ou à proximité. Et, surtout, la problématique de la séparation et de la transmutation des actinides mineurs est parfaitement connue à Marcoule. » Une dizaine de chercheurs du laboratoire Atalante travaillent déjà sur le sujet depuis quelques années. Et c'est celui-ci que le président Sarkozy a mis en valeur, lorsqu'il a récemment évoqué le nucléaire de demain, celui qui doit permettre de préserver la ressource uranium, donc d'être « durable ».
Autre raison de ce choix, la proximité de Cadarache, site également impliqué dans le travail de recherche et développement (R & D), mais dont l'espace sera fortement occupé dans les prochaines décennies, par un autre projet d'envergue, Iter. Quelques ingénieurs oeuvreront aussi depuis Lyon, Marcoule n'en est pas très loin.
Enfin, il fallait un site en bordure de fleuve et le CEA n'en possède pas beaucoup. Et comme le président Sarkozy a bien dit qu'il ne fallait pas en construire de nouveau...
2 La décision est-elle définitive ? Elle l'est... mais uniquement sur le choix du site, le CEA est sûr de son fait. Ce qui l'est moins, pour le moment, c'est bien la décision finale de l'État de lancer le projet. En fait, dans le calendrier, la première échéance fixée par la loi de 2006 se situe fin 2012, date à laquelle les pouvoirs publics devront pouvoir disposer de premiers éléments budgétaires (investissements, coût de fonctionnement, partenariats éventuels) et techniques.
D'ici-là, le CEA doit donc réaliser un avant-projet sommaire. « La recherche de l'innovation et de la rupture technologique seront privilégiés », promet François Gauché, chef du programme.
Plusieurs indices laissent à penser que la France va s'engager dans ce nucléaire du futur. D'abord, parce que le président de la République a lui même évoqué les besoins énergétiques qui se feront jour en 2030. Ensuite, parce que son gouvernement a choisi de consacrer 650 M€ issus du grand emprunt à ce projet. Pas une paille. Et puis, la France possède une avance significative en la matière, mais de nombreux pays travaillent à leurs futurs programmes. « En Chine, on m'a parlé du projet de construire une centaine de réacteurs en 2050 », assure Christophe Béhar.
3 Quand ? Comment ?
Une fois la décision de poursuivre prise en 2012, le CEA devra rendre son avant- projet définitif en 2014. Là, des équipes arriveraient déjà sur Marcoule pour préparer le travail. C'est en 2017 que la construction du réacteur débuterait, de même que l'atelier des fabrications des coeurs - on ne sait pas encore où. Le chargement du combustible s'opérerait vers 2020. A cette date, « des centaines de personnes » convergeraient vers Marcoule pour de nombreuses années de recherche. Le prototype, comme les réacteurs industriels qui seront ensuite fabriqués, aura une durée de vie de 60 ans. Plus que Phénix, qui s'est éteint l'an passé, non sans des derniers tests, essentiels pour la naissance... d'Astrid.
Ludovic TRABUCHET