La Belgique confirme sa sortie du nucléaire à partir de 2015
Libération (
http://www.liberation.fr/terre/01012368 ... ir-de-2015) - 29/10/2011
Les négociateurs qui travaillent à la formation d'un nouveau gouvernement fédéral, représentants de six partis, sont d'accord pour que le pays se désengage du nucléaire.
Les négociateurs qui travaillent à la formation d'un nouveau gouvernement fédéral en Belgique sont d'accord pour que le pays se désengage du nucléaire à partir de 2015, rapporte vendredi le quotidien Le Soir sur son site.
Les représentants de six partis ont tenu vendredi une réunion consacrée à l'énergie et au développement durable sous la houlette d'Elio Di Rupo, chef du parti socialiste francophone chargé de former le futur gouvernement, dont il devrait prendre la tête en novembre. «Les négociateurs sont parvenus à un accord, confirmant la loi de sortie du nucléaire, à partir de 2015», rapporte le quotidien belge.
Une porte-parole d'Elio Di Rupo a refusé de commenter ces informations. Une autre source proche du dossier interrogée par l'AFP a démenti l'existence d'un accord à ce stade et précisé que si la sortie du nucléaire à partir de 2015 était acceptée par toutes les parties aux négociations, en revanche beaucoup de divergences subsistaient sur le calendrier, les modalités de fermeture des centrales et les mesures de sécurité à mettre en place.
Le débat sur le bien-fondé du nucléaire a été relancé en Belgique après l'accident de Fukushima en mars. En 2003, sous l'impulsion des partis écologistes alors au gouvernement, le Parlement belge avait décidé l'extinction progressive, entre 2015 et 2025, des sept réacteurs belges, répartis sur les sites de Tihange (sud) et Doel (nord), au moment où ils atteindraient l'âge de 40 ans.
En 2009, le gouvernement d'Herman Van Rompuy, faute de solution de rechange crédible, avait toutefois passé un accord avec l'exploitant des centrales Electrabel (GDF Suez) afin de prolonger de dix ans les trois plus anciens réacteurs, appelés à fermer en 2015. Mais la chute du gouvernement fin avril 2010 et la crise politique qui perdure depuis lors en Belgique a empêché le Parlement de donner force de loi à cet accord.
Les négociateurs travaillent toujours par ailleurs sur la «rente nucléaire», selon le quotidien: Di Rupo, qui doit trouver quelque 10 milliards d'euros d'économies, a récemment déclaré qu'il faudrait sans doute augmenter la «taxe nucléaire» prélevée sur les producteurs en Belgique, dont le principal est GDF Suez via Electrabel.
Si le nouveau gouvernement belge revient sur l'accord passé entre GDF Suez et Herman Van Rompuy en 2009, le groupe «réévaluera sa stratégie d'investissements en Belgique et en particulier sa disposition à étendre la durée de vie des trois plus vieux réacteurs», a déclaré jeudi le PDG du groupe, Gérard Mestrallet. La réponse belge a été nette: «Les choses sont claires. Ce n'est pas GDF Suez qui dicte la prolongation du nucléaire mais l'Etat belge. GDF Suez fera ce qu'on lui demandera de faire», a réagi le ministre belge de l'Energie, Paul Magnette.
Fin du nucléaire: Electrabel met en garde et annonce une hausse des prix de l'électricité
RTL.be (
http://www.rtl.be/info/belgique/societe ... lectricite) - 30 Octobre 2011 08h16
Le producteur d'énergie Electrabel dit samedi regretter la "confusion" relative à l'avenir du nucléaire en Belgique et demande que "des décisions claires soient prises et communiquées" dans ce domaine.
Vendredi, les négociateurs pour la formation d'un gouvernement fédéral ont abordé le dossier énergie. Selon plusieurs sources concordantes, le principe de sortie du nucléaire à partir de 2015 n'a pas été remis en cause. Mais les points de vue variaient sur le calendrier de cette sortie. Une situation qu'Electrabel regrette, évoquant une "impression de grande confusion". "Dans une matière aussi fondamentale pour l'économie nationale, il est essentiel que des décisions claires soient prises et communiquées. Il s'agit de donner aux opérateurs, actuels ou potentiels, et à leur personnel la visibilité dont ils ont besoin pour programmer leurs activités et leurs investissements", réagit dans un communiqué la filiale de GDF Suez.
"Irréaliste"
Electrabel souligne que "de nombreuses études" sur la capacité de production disponible ont été menées en Belgique ces dix dernières années et que le gouvernement a conclu il y a deux ans à la nécessité de prolonger pour 10 ans la durée d'exploitation des unités de Tihange 1 et Doel 1 et 2. "Différer toute décision dans l'attente d'une énième étude sur le calendrier des besoins en capacités ou se fonder sur des solutions de très court terme, comme la prolongation 'de un ou deux ans' d'unités nucléaires, serait dommageable et irréaliste", estime encore le producteur d'énergie.
Hausse des prix de l’électricité
"La décision relative à l'avenir du nucléaire est un choix éminemment politique qu'il n'appartient évidemment pas à Electrabel d'influencer. Mais la décision éventuelle de fermer les trois centrales devra aussi être expliquée quant à ses conséquences les plus probables", poursuit Electrabel. Et l'entreprise d'évoquer comme conséquences une dépendance accrue de la Belgique vis à vis des pays voisins, un impact négatif sur le bilan CO2 du pays ainsi qu'une hausse "plus que probable" des prix de l'électricité.