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Energie / Environnement
NUCLEAIRE - MATIERES PREMIERES -
Energie nucléaire : très cher « gâteau jaune »... [ 04/05/06 ]
Les cours de l'oxyde d'uranium retrouvent leurs niveaux historiques atteints dans la période 1976-1981.
La matière première de l'énergie nucléaire, l'oxyde d'uranium dans sa forme caractéristique de gâteau jaune, culmine aujourd'hui à des prix record, comparables à ceux atteints dans la période 1976-1981. Période qui a suivi le premier choc pétrolier et précédé la crise mondiale qui a commencé aux Etats-Unis en 1981. A 41,50 dollars la livre pour sa livraison rapprochée, ce produit minier est en hausse de 73 % sur un an. Ce niveau de prix est près de 6 fois supérieur à celui de la fin 2000 (7,1 dollars la livre). Quant aux contrats sur le long terme, ils se négocient aujourd'hui à des prix plus élevés que lors du pic atteint en 1978 sur le marché spot (43,50 dollars). Signes que la tendance haussière a peu de chances de s'inverser.
La spéculation est certainement pour quelque chose dans cette montée. Les tensions internationales provoquées par la relance du plan nucléaire en Iran n'y sont pas non plus étrangères. L'Iran qui, par ailleurs, vient d'annoncer la découverte d'une nouvelle mine d'uranium près de sa ville de Bandar Abbas, dans le sud du pays. Mais se cantonner à expliquer l'envol des cours par la crise iranienne actuelle serait oublier que le renchérissement de cette ressource minérale est une constante depuis 2001. « La demande pour des contrats d'approvisionnement à longue échéance reste élevée alors que les disponibilités sont limitées », résument les économistes de Scotiabank.
Lors de la présentation, le 30 avril, de ses comptes trimestriels (lire page 39), le canadien Cameco, numéro un du gâteau jaune avec près du quart de la production mondiale, a dressé un tableau très encourageant d'un marché s'élevant environ à 5 millions de livres, livrables sans délai au premier trimestre de cette année. Le marché de long terme, lui, se porte toujours aussi bien. Cameco l'estime à environ 200 millions de livres en 2006, en retrait de près de 17 % sur 2005 (240 millions de livres), mais toujours confortablement au-dessus de la moyenne annuelle, calculée sur cinq ans, de 80 millions de livres.
441 réacteurs en service
L'eldorado asiatique continue de fournir un joli support aux attentes les plus optimistes. L'accord signé début avril entre l'Australie (quelque 40 % des réserves prouvées d'uranium de la planète) et la Chine populaire pour la fourniture à cette dernière d'oxyde d'uranium en est une pièce maîtresse. Mais il n'y a pas que l'ancien empire du Milieu pour alimenter les espoirs des groupes miniers.
A ce jour, les 441 réacteurs nucléaires en service assurent 16 % de la production mondiale d'électricité. Cameco estime qu'en 2015, ils seront 506 au minimum. Rien qu'en Extrême-Orient, 90 réacteurs sont en construction. Outre la Chine et l'Inde, de nouveaux projets sont attendus au Pakistan, en Indonésie et au Vietnam. Sur le Vieux Continent, la Finlande a démarré la fabrication de son cinquième réacteur. Selon les spécialistes de Citigroup, à l'échelle de la planète, 113 autres réacteurs nouveaux sont à l'étude. Le démarrage de la construction de la plupart d'entre eux ne devrait pas intervenir avant 2010, rappellent-ils. Du côté de l'offre, en revanche, les nouvelles ne sont pas toujours au beau fixe. Certains sites miniers ne débitent plus autant de minerai qu'on ne l'espérait, à l'image de celui géant d'Olympic Dam (en Australie), détenu par BHP Billiton. Aux experts d'UBS de tirer les conclusions : « Le marché de l'uranium ne peut que continuer de progresser. »
MASSIMO PRANDI