CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

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CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 05 déc. 2013, 12:09

Déchets radioactifs, 100.000 ans sous nos pieds ?

05 Dec 2013 enerzine

Creusé dans la glaise meusienne, le laboratoire de recherches de l'ANDRA est le prélude du futur site de stockage de déchets radioactifs à vie longue (cent mille ans) qui accueillera sans doute ses premiers « colis » radioactifs en 2025.
Son installation à Bure, village de 90 habitants entre Meuse et Haute-Marne, anime depuis près de vingt ans une guerre entre les opposants et l'ANDRA, promoteur du site.

En 2013, le « débat public », officiellement organisé, tourne court. Les soirées débats sont copieusement sifflées empêchant tout échange.

Les deux départements bénéficient chacun de 30 millions d'Euros d'aides annuelles qui financent les routes du département mais aussi les salles des fêtes, la rénovation des églises et… les entreprises privées du département. Développement économique pour les uns, achat des consciences pour les autres, la manne nucléaire fait débat.

Le projet de stockage de déchets radioactifs à haute activité et vie longue est-il fiable ? Les ingénieurs communicants de l'ANDRA s'emploient à le démontrer pendant que des scientifiques indépendants pointent les lacunes et les dangers de ce projet unique au monde.

Les accidents d'Asse (Allemagne) ou de Wittelsheim (France) doivent-ils nous faire craindre le pire ? Et comment assurer la sécurité de ces sites pendant cent mille ans ? Au contraire, l'enfouissement est-elle la meilleure des solutions pour ces déchets dont on ne sait que faire ?

Pour le site de stockage, la décision finale est prévue après vote d'une loi en 2015. En attendant, le débat continue…

La chaîne Public Sénat va diffuser le documentaire "Déchets radioactifs, 100.000 ans sous nos pieds ?" une première fois, le lundi 16 décembre à 22h30. Et ensuite le samedi 21 décembre à 22h00 où il sera suivi d'un débat animé par Benoît Duquesne.
http://www.enerzine.com/2/16637+dechets ... ieds+.html

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par mobar » 05 déc. 2013, 14:54

kercoz a écrit :Faudra interdire le pompage gaz de schiste a moins de 35m .
35 00 km plutot :-D
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par mobar » 05 déc. 2013, 14:59

energy_isere a écrit :
Les accidents d'Asse (Allemagne) ou de Wittelsheim (France) doivent-ils nous faire craindre le pire ? Et comment assurer la sécurité de ces sites pendant cent mille ans ?
=; Suffit de quelques vigiles bien formés et encadrés!
Puisqu'on vous dit qu'Edf à déja tout provisionné :-"

Quelle mauvaise foi ces journalistes #-o
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par Remundo » 05 déc. 2013, 15:32

on est bien plus qu'emmerdé avec ces déchets, on est irradié pour des milliers d'années...

Et ils sont là de toute façon, alors qu'en faire ? De ce qu'on sait faire actuellement, et bien l'option la moins néfaste, c'est le stockage géologique... il faudrait veiller à ce qu'il soit réversible. Il faut rester humble et se garder de célébrer ces stockages comme des réussites techniques maîtrisées ad vitam aeternam... on cache juste la poussière sous le tapis, et elle ressort un jour ou l'autre, comme chacun le sait.

De ce que l'on pourrait faire à l'avenir avec des surgénérateurs / réacteurs à neutroniques spécifiques, peut-être transmuter les HAVL (haute activité vie longue) en éléments HAVC (vie courte). Car oui, sur 20 ou 30 ans, c'est raisonnable de penser qu'une société developpée puisse gérer la décroissance de radioéléments encombrants... mais déjà sur le siècle, c'est très ambitieux, et sur le millénaire, c'est carrément irréaliste.

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par mobar » 05 déc. 2013, 16:25

Remundo a écrit :on est bien plus qu'emmerdé avec ces déchets, on est irradié pour des milliers d'années...

Et ils sont là de toute façon, alors qu'en faire ? De ce qu'on sait faire actuellement, et bien l'option la moins néfaste, c'est le stockage géologique... il faudrait veiller à ce qu'il soit réversible. Il faut rester humble et se garder de célébrer ces stockages comme des réussites techniques maîtrisées ad vitam aeternam... on cache juste la poussière sous le tapis, et elle ressort un jour ou l'autre, comme chacun le sait.

De ce que l'on pourrait faire à l'avenir avec des surgénérateurs / réacteurs à neutroniques spécifiques, peut-être transmuter les HAVL (haute activité vie longue) en éléments HAVC (vie courte). Car oui, sur 20 ou 30 ans, c'est raisonnable de penser qu'une société developpée puisse gérer la décroissance de radioéléments encombrants... mais déjà sur le siècle, c'est très ambitieux, et sur le millénaire, c'est carrément irréaliste.
Dans l'état ou se trouve la société aujourd'hui, il faut pas se leurrer, ce qui descendra dans le trou ne remontera jamais de la main de l'homme.
La réversibilité du stockage est une illusion.
Mais je suis bien d'accord, ce sera mieux là plutôt qu'en surface exposé à tous les vents et à tous les coups tordus.

Maintenant ça sert rien d'essayer d'enfumer le pékin moyen.
Le nuke est une énormle connerie, on l'a faite on devra bien l'assumer et nos descendants également

Et on sera bien inspiré de ne pas agraver le problème en arrétant de construire ce type de cochonerie partout sur la planète
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par Remundo » 05 déc. 2013, 18:32

on peut remonter une partie, mais c'est pas facile...

Le simple principe de coulée des radionucléïdes HAVL en verre "R7T7" est déjà délicat si l'on souhaite les retraiter par de futures technologies...

Assez d'accord sur les grandes lignes de ton post, il faut arrêter au plus vite ces cochonneries...

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 13 mars 2014, 20:13

Bure, un grand projet intergénérationnel qui construit la France de demain

13 Mars 2014 Usine Nouvelle

Dans cette nouvelle tribune pour L’Usine Nouvelle, Gabriel Artero, président de la CFE-CGC Métallurgie, a fait l’expérience d’une descente dans les entrailles de la terre en visitant le Centre industriel de stockage géologique Cigéo, à Bure (Meuse). Avec la conscience de faire l’expérience d’un grand projet intergénérationnel qui construit la France de demain.

Les médias en ont fait un nom, un village de notre belle ruralité, Bure vous parle. Le situer sur la carte de France est moins spontané. Bure se mérite. Aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne, il vous faudra près d'une heure au départ de Nancy TGV pour rejoindre ce qui n'est encore qu'un laboratoire, un site qui pourrait abriter le Centre industriel de stockage géologique, Cigéo.

Pourquoi risquons-nous d'entendre parler à nouveau de ce coin de France ? Parce que ce projet est au centre d'intenses débats, un chantier hors normes par son ampleur, par sa durée, par sa portée. Destiné à l'enfouissement des déchets radioactifs à haute activité et à vie longue, en plein milieu d'une couche d'argilite du Callovo-Oxfordien à 495 mètres de profondeur, il doit en assurer la sécurité pour des millénaires.

Le gouvernement prévoit, dans sa prochaine loi sur la transition énergétique, en débat à l'Assemblée nationale, de traiter la question des déchets radioactifs et des procédures d'autorisation de Cigéo, d'ici la fin du premier semestre 2014 en principe. Appréhender et comprendre ce que l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) y étudie et développe nécessitait de s'y plonger, au sens propre comme au figuré. Ce fut fait, en cette fin de mois de janvier.

Dans les entrailles de la terre

Après un accueil dans les équipements de surface et un exposé de mise en perspective des enjeux colossaux liés au site, le grand moment est arrivé. Changement de décor. Dehors, la pluie glaciale a fait son apparition et nous rejoignons prestement le puit de descente, tout proche. Un briefing plus tard sur les mesures de sécurité élémentaires, sortis du vestiaire badgés, bottés, casqués, équipés de gilets fluo et appareils respiratoires de secours à la taille, nous voilà en route pour le fond. Pour moi, une première !

À l'approche de l'ascenseur, changement d'ambiance. Les mines se crispent un peu. Claustrophobes s'abstenir. Mais le professionnalisme et la bonne humeur de nos hôtes font se désinhiber les plus stressés d'entre nous. La durée de la "plongée" d´un peu plus de sept minutes se réduit de moitié en perception, tant l'habilité de notre guide à nous expliquer les mille et un détails, fait oublier qu'il n'y a bien sûr pas d'échelle à crinoline pour la remontée en cas de "pépin". Mais rassurons-nous, au fond tout est prévu au cas où : alvéoles de secours, ventilation de sécurité, nourriture, boissons et même jeux de société s’il fallait y passer la soirée.

L'ascenseur ralentit puis s'arrête. Nous sommes arrivés à moins 495 mètres, au cœur de cette couche géologique du Jurassique. La première impression est celle d'une roche, grise, certes friable, mais loin de l'argile ou de la glaise à poterie. Ce qui frappe aussi c'est l'étonnante absence d'humidité. Car, c'est là une des caractéristiques de cette roche datée à 160 millions d'années, son étonnante finesse et sa grande imperméabilité. Une des raisons qui ont guidé au choix du lieu, éloigné en sus des grandes failles géologiques pour limiter les risques de sismicité.

On y fore, perce, creuse, avec brise-roches hydrauliques ou tunneliers, démontés pièce à pièce, puis acheminés au fond et remontés pour un travail dans ces galeries à échelle réduite par rapport aux futures galeries d'exploitation. S'y croise l'excellence scientifique : géologues, physiciens, chimistes, ingénieurs de toutes spécialités pour mesurer, sonder, tester, élaborer des solutions fiables. Ce qui rend Cigéo unique, c'est son cahier des charges : sa durée d'exploitation par exemple, prévue pour une centaine d'années, le principe de réversibilité ou bien encore une sûreté assurée passivement c’est-à-dire sans intervention humaine même après un éventuel oubli dans le temps.

Un projet intergénérationnel

Dès lors, on comprend mieux les tensions qui peuvent s'exprimer dans l'opinion autour d'un tel projet. Dans le cadre d'une procédure de débat public exigée par la loi pour un équipement d'intérêt national à fort impact socio-économique et environnemental, un panel citoyen a suivi une formation intensive, contradictoire et pluraliste, pour pouvoir s'exprimer sur Cigéo. Il en ressort que des questions restent en suspens, comme celles controversées du calendrier ou de la réversibilité des opérations.

Et le coût, me direz-vous? Les estimations varient entre 15 et 35 milliards d’euros selon la Cour des Comptes. Enoncé ainsi, cela peut paraître énorme. De quoi parle-t-on ? De l’équivalent de 1 à 2% du coût total de la production d'électricité en France. Remis en perspective sur un étalement et amortissement d'un siècle, cela ne devient-il pas supportable par la collectivité ?

Que l'on soit pro ou anti-nucléaire, ce qui est aujourd’hui certain c'est que les déchets sont bien là et qu'ils devront être traités. Plus encore si l'on projette le possible rallongement de vie de nos réacteurs. Plus de 50% sont d'ailleurs déjà inventoriés. Après le nécessaire temps de refroidissement, nous ne pourrons pas renvoyer indéfiniment le débat et les décisions liés à l’enfouissement de ces déchets, ce dernier apparaissant, sous conditions, comme une sécurisation de stockage à long terme.

Visiter et appréhender Bure, c’est, au fond, faire l'expérience de ces grands projets intergénérationnels qui construisent la France de demain. A contrario du gaz de schiste, pour lequel le débat est politiquement et volontairement figé par moratoire, Bure doit avancer et devenir "visible" pour l’ensemble de la collectivité publique. Il est un des éléments d’un ensemble encore plus large sur la transition énergétique dont l’industrie est grandement dépendante. Au-delà, il engage l’avenir des générations futures.

Je ne saurais trop inviter les lecteurs, particulièrement les décideurs, à visiter Bure si l’occasion leur en est donnée. Aucune matière radioactive n'étant présente, c’est en toute sécurité qu’ils pourront se forger une opinion sur un projet industriel unique.

Gabriel Artero, président de la CFE-CGC Métallurgie
http://www.usinenouvelle.com/article/bu ... in.N247906

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par ni chaud ni froid » 13 mars 2014, 23:43

energy_isere a écrit :
Bure, un grand projet intergénérationnel qui construit la France de demain
En un sens, c'est pas faux...
J'ai juste un doute sur "construit".
lock-out pending...

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 20 juin 2014, 18:09

Le cimetière des déchets nucléaires sera testé en 2025

Le Monde | 06.05.2014 à
Par Pierre Le Hir

Image

Assouplir le calendrier… pour mieux continuer. Telle est, en substance, la décision de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), maître d'ouvrage du projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo). La demande d'autorisation de création de ce « cimetière nucléaire », initialement prévue en 2015, ne sera finalisée qu'en 2017. Et son exploitation, à partir de 2025, commencera par une « phase industrielle pilote » de cinq à dix ans. Une façon de donner du temps au temps, donc, mais sans dévier de cap, en dépit de l'opposition persistante des riverains et des anti-nucléaires qui dénoncent « un nouvel enfumage ».
Le projet Cigéo vise à enterrer dans le sous-sol de la commune de Bure, entre la Meuse et la Haute-Marne, les 80 000 m3 de résidus à haute activité et à vie longue générés par le parc nucléaire français. Ces produits, issus du retraitement des combustibles usés, ne représentent que 3 % du volume total des déchets nucléaires, mais ils concentrent plus de 99 % de leur radioactivité et ils ne deviendront inoffensifs qu'au bout de centaines de milliers, voire, pour certains, de millions d'années. Un réseau de 15 km2 de galeries doit être creusé dans une couche d'argilite, à 500 mètres de profondeur, pour abriter quelque 240 000 colis radioactifs.

« CALENDRIER TROP TENDU »

Le planning initial, fixé par une loi de 2006, prévoyait que l'Andra présente au gouvernement, en 2015, une demande d'autorisation de création du Cigéo, soumise à enquête publique, pour une mise en service en 2025. Mais, à la suite de la consultation de la population organisée de mi-mai à mi-décembre 2013 – une concertation qui s'est résumée, pour l'essentiel, à des « débats contradictoires » sur Internet –, la Commission nationale du débat public (CNDP) a considéré que « le calendrier est beaucoup trop tendu » et que « des preuves supplémentaires doivent être apportées sur la sécurité du projet ».

Cette demande rejoignait l'avis d'une conférence de citoyens, un panel de dix-sept personnes ayant reçu une formation accélérée et contradictoire sur le dossier. Ces « candides » ont jugé, eux aussi, que le calendrier prévu n'était « pas réaliste sans une phase d'expérience grandeur nature ».

L'Andra, ont annoncé mardi 6 mai son président, François-Michel Gonnot, et sa directrice générale, Marie-Claude Dupuis, a donc décidé de « poursuivre le projet Cigéo ». Mais, pour tenir compte des inquiétudes et de la « demande de progressivité » exprimés par le public, l'exploitation démarrera - toujours en 2025 - par « une phase de tests grandeur nature ». Ceux-ci seront menés successivement avec des colis factices (non radioactifs), puis avec un petit nombre de vrais colis, enfin avec des déchets à haute activité et à vie longue. Ce n'est qu'à l'issue de cette première phase que débutera « l'exploitation courante », prévue pour une durée de cent ans.

Il y faudra toutefois, au préalable, le feu vert du gouvernement. L'Andra prévoit désormais une demande d'autorisation en deux temps, d'abord en 2015, pour un « plan directeur », puis en 2017, pour le dossier complet. Elle table sur un décret d'autorisation « à l'horizon 2020 ». Dans cette perspective, elle s'engage « à élargir l'information et à favoriser les échanges et la concertation avec les experts et le public ».

QUAND SÉGOLÈNE ROYAL PRÔNAIT « L'ABANDON DU PROJET »

Il y faudra, aussi et surtout, l'accord de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), nécessaire pour toute nouvelle installation nucléaire de base. Cet accord n'est aujourd'hui pas acquis. « L'ASN ne pourra prendre position sur un projet particulier qu'après que la démonstration de sa sûreté aura été apportée », a souligné son président, Pierre-Franck Chevet, auditionné par des parlementaires le 16 avril. De même, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) estime qu'« il reste encore beaucoup de démonstrations de sûreté à faire ». En rééchelonnant son calendrier, l'Andra se donne en fait le temps de peaufiner son dossier technique.

Reste à savoir quel impact la future loi sur la transition énergétique, qui pourrait modifier la place faite à l'atome dans le futur mix électrique français – et de ce fait augmenter le volume des déchets nucléaires ultimes à gérer – aura sur ce projet. La nouvelle ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, Ségolène Royal, s'était déclarée en 2011, lors de la primaire socialiste à l'élection présidentielle, pour « l'abandon des projets de stockage en grande profondeur, en particulier sur le site de Bure ». Interrogée par Greenpeace, elle affirmait : « Nous réorienterons la recherche vers des solutions d'élimination et de retraitement ». Et de rappeler qu'elle avait « participé à la mobilisation et aux nombreuses manifestations contre les projets d'enfouissement dans les sols granitiques des Deux-Sèvres ».

Il faudra aussi compter avec la mobilisation des associations locales et nationales qui, depuis des années, se battent contre la transformation du site de Bure en « décharge atomique ». La coordination Bure-Stop estime, dans un communiqué, que « l'Andra fait semblant de ralentir le calendrier tout en ne changeant strictement rien au projet final : l'enfouissement à partir de 2025 ». Et de réitérer, à l'intention du Parlement qui, in fine, aura à trancher sur le Cigéo : « Le message citoyen est clair : non à l'enfouissement imposé. »
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 25 juil. 2014, 12:16

j' avais raté ça de Mai 2014.
L'Andra fait évoluer le projet Cigeo

7 Mai 2014 Libération

Hier matin, l'Andra a présenté à la presse les suites qu'elle propose de donner au débat public sur le projet Cigéo de stockage géologique des déchets nucléaires. Ce débat, malgré l'échec cuisant des réunions publiques annulées à la suite des interventions de manifestants opposé à leurs tenues, avait permis de pointer des évolutions nécessaires à ce projet. Cela ressortait du rapport de la Commission nationale du débat public, en particulier à la suite de la Conférence de citoyens organisée sur ce sujet.

..............
en entier : http://sciences.blogs.liberation.fr/hom ... cigeo.html

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 31 déc. 2014, 17:09

Cigéo : le coût du projet connu en 2019 ?

11 décembre 2014 | Actu-Environnement.com

L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a publié mercredi 29 octobre un avis de marché pour évaluer le coût du projet de Centre industriel de stockage géologique de déchets radioactifs (Cigéo) à Bure (Meuse). Le document, révélé par le collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs (Cedra), précise que le marché sera constitué de deux lots : l'un concernant la coûtenance et le second, l'estimation des coûts. L'accord-cadre consécutif est prévu pour 48 mois.

Dans le même temps, le projet de loi Macron prévoit quant à lui de décaler de 2015 à 2017, le dépôt de la demande d'autorisation de création du centre. L'Andra réalisera des cahiers des charges techniques spécifiques soumis pour consultation aux titulaires des accords cadre, puis établira un contrat subséquent pour le titulaire retenu. Pour un montant total de 600.000 euros hors TVA, le candidat pourra répondre indépendamment à l'un ou à l'ensemble des lots.

Outre le projet en lui même, son coût provoque également les débats : l'évaluation réalisée par l'Andra atteignait 16 Mds€ tandis que le chiffre avancé par la Cour des Comptes s'élève lui à 36 Mds€.
http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... 23468.php4

Ah, j' apprend la un nouveau mot !
"La coûtenance c’est savoir porter un diagnostic sur l'état d'avancement du projet à partir de l'analyse des éléments concernant les coûts, c’est aussi pouvoir interpréter ce diagnostic pour réestimer les coûts à achèvement et dates de fin des travaux. Le contrôle des coûts est également désigné par le terme de «coûtenance». Il est défini par «le processus permettant, pendant toute la durée d’un projet, de prévoir et de suivre tous les coûts des activités successives pour la réalisation de l’ouvrage avec l’objectif de maîtriser un coût prévisionnel final». Ce processus s’appuie sur une démarche prévisionnelle permanente."
http://www.paperblog.fr/845692/le-mot-d ... outenance/

Dans ma boite on appelle ça le controle des cout, ou le suivi des couts.

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par Remundo » 31 déc. 2014, 17:45

plus les mots sont pompeux, plus c'est le bordel.

On se cache derrière un écran de fumée sémantique...

Sur ce dossier, non seulement on va cacher la poussière radioactive sous le tapis géologique, mais en plus on repousse le problème à plus tard, et ça va coûter très cher de toute façon...

Con-tenance ou la maîtrise de la connerie ? Pour compléter votre vocabulaire d'entreprise à la mode "parler creux sans peine" , je propose cela :

"prévoir et suivre tous les coûts des conneries successives pour la réalisation de l’ouvrage avec l’objectif de maîtriser la stupidité prévisionnelle finale». Ce processus s’appuie sur une démarche prévisionnelle permanente des âneries passées et futures."


N'empêche que pragmatiquement, quoi faire d'autre que ça pour stocker les radionucléides turbulents que l'on a produit depuis des décennies ?

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par mobar » 25 janv. 2015, 19:33

Pour imposer le site de déchets nucléaires Cigéo, l’Andra aurait dissimulé une source géothermique
L’Andra, dont la mission est d’informer le public, aurait caché l’existence d’une ressource en géothermie sous le site envisagé pour Cigéo, centre d’enfouissement de déchets nucléaires. Ce potentiel énergétique remet pourtant en cause le site. L’Agence de gestion des déchets radioactifs était assignée lundi au Tribunal de Nanterre par les associations d’opposants.
http://reporterre.net/Pour-imposer-le-site-de-dechets
http://mirabel-lne.asso.fr/f/d1320_rapp ... s_vb-2.pdf
La transmissivité mesurée dans le forage EST433 est supérieure aux
valeurs rencontrées dans les installations en exploitation du Bassin de Paris.Compte-tenu de l’incertitude sur les interprétations, nous pensons que la transmissivité du Buntsandstein au droit de la zone de transposition se situe dans la gamme des transmissivités rencontrées dans le Dogger parisien.
-
A notre sens, les valeurs de productivités retenues par l’Andra (5m3/h) ne sont pas représentatives
des débits d’exploitation qu’il serait possible d’obtenir, si un ouvrage géothermique était réalisé selon l’état de l’art des connaissances et techniques actuelles. Des débits comparables à ceux obtenus dans le Dogger parisien devraient pouvoir être obtenus
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 25 mars 2015, 13:55

infographie Usine Nouvelle du 19 Mars 2015.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 28 mars 2015, 14:00

« Cimetière nucléaire » : la justice déboute les opposants

LE MONDE | 27.03.2015

C’est une défaite pour les opposants au projet de stockage de déchets radioactifs à grande profondeur, sur le site du village de Bure (Meuse). Ce projet, unique en France, est destiné à enterrer dans une couche d’argilite, à 500 mètres de profondeur, les 80 000 m3 de résidus les plus dangereux générés par le parc nucléaire français actuel, qui resteront radioactifs pendant des centaines de milliers d’années. Le tribunal de grande instance de Nanterre a débouté, jeudi 26 mars, six associations, dont le réseau Sortir du nucléaire, de leur plainte contre l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), pour divulgation d’information erronée.

Les antinucléaires reprochaient à cet établissement public industriel et commercial, chargé de la gestion à long terme des déchets radioactifs, d’avoir sous-évalué le potentiel géothermique du site et d’avoir fourni « une appréciation délibérément partiale des données existantes » afin de faciliter l’implantation du cimetière nucléaire dans cette zone rurale. Ce potentiel est, selon les associations, important et « économiquement exploitable ». Une thèse de nature à remettre en question la pertinence du choix de la zone d’intérêt pour la reconnaissance approfondie (ZIRA) de Bure, puisque, selon les « règles fondamentales de sécurité » énoncées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le site doit « être choisi de façon à éviter des zones pouvant présenter un intérêt exceptionnel en termes de ressources souterraines ».
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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