CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

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CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 06 août 2015, 19:03

La loi Macron qui avait empaqueté en douce le projet CIGEO voit ce petit paquet retoqué
Loi Macron : le Conseil constitutionnel entérine le principal
Plafonnement des indemnités prud’homales et enfouissement de déchets radioactifs, les deux principales mesures de la loi Macron qui concernent l’industrie ont été retoquées par le Conseil constitutionnel. Cependant, l’essentiel du texte demeure et entrera en application entre cette année et 2017


06 Aout 2015 Usine Nouvelle

L’enfouissement des déchets radioactifs en question

Le gouvernement avait inscrit le projet Cigeo, du nom du centre de gestion et de stockage de déchets nucléaires censé voire le jour à Bure (Lorraine), dans la loi Macron adoptée via l'article 49-3. Alors même que les opposants criaient au déni de démocratie. Pour sa part, le gouvernement a suivi l’avis des experts qui n’envisagent pas d’autres possibilités pour gérer les déchets nucléaires. De plus, il voulait éviter que le projet ne ressorte en 2017 en pleine campagne présidentielle. Et bien les choses ne se dérouleront pas comme prévu. Qualifié de "cavalier législatif" par les Sages, le Conseil constitutionnel a rejeté le projet d’enfouissement des déchets radioactifs.

Les autres mesures retoquées
..................
http://www.usinenouvelle.com/editorial/ ... al.N344080

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 06 août 2015, 19:03

La loi Macron qui avait empaqueté en douce le projet CIGEO voit ce petit paquet retoqué
Loi Macron : le Conseil constitutionnel entérine le principal
Plafonnement des indemnités prud’homales et enfouissement de déchets radioactifs, les deux principales mesures de la loi Macron qui concernent l’industrie ont été retoquées par le Conseil constitutionnel. Cependant, l’essentiel du texte demeure et entrera en application entre cette année et 2017


06 Aout 2015 Usine Nouvelle

L’enfouissement des déchets radioactifs en question

Le gouvernement avait inscrit le projet Cigeo, du nom du centre de gestion et de stockage de déchets nucléaires censé voire le jour à Bure (Lorraine), dans la loi Macron adoptée via l'article 49-3. Alors même que les opposants criaient au déni de démocratie. Pour sa part, le gouvernement a suivi l’avis des experts qui n’envisagent pas d’autres possibilités pour gérer les déchets nucléaires. De plus, il voulait éviter que le projet ne ressorte en 2017 en pleine campagne présidentielle. Et bien les choses ne se dérouleront pas comme prévu. Qualifié de "cavalier législatif" par les Sages, le Conseil constitutionnel a rejeté le projet d’enfouissement des déchets radioactifs.

Les autres mesures retoquées
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http://www.usinenouvelle.com/editorial/ ... al.N344080

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 08 août 2015, 13:02

Enfouissement des déchets nucléaires : Bercy annonce une proposition de loi en 2016

AFP le 06 août 2015

Le ministère de l'Économie prévoit de relancer l'autorisation du projet d'enfouissement des déchets radioactifs Cigéo à Bure (Meuse) l'an prochain, alors que le Conseil constitutionnel a censuré mercredi l'article de la loi Macron donnant le feu vert à ce projet contesté par les écologistes.

"L'expérimentation de l'enfouissement des déchets nucléaires (Cigéo) devrait faire l'objet d'une proposition de loi au premier semestre 2016", indique Bercy dans un communiqué prenant acte de la décision du Conseil. Ce dernier a censuré la disposition en faveur de Cigéo jugeant qu'il s'agissait d'un "cavalier législatif", c'est-à-dire un article n'ayant rien à voir avec l'objet du projet de loi pour la croissance et l'activité.

Les écologistes avaient saisi le Conseil constitutionnel sur cet article, qualifiant son introduction dans la loi de "coup de force". Le député écologiste Denis Baupin s'est félicité jeudi d'une "belle victoire" et d'un "échec pour le lobby nucléaire".

Le projet Cigéo, piloté par l'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (Andra), doit accueillir les déchets les plus radioactifs (3% du total des déchets nucléaires) à 500 mètres sous terre à Bure, ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue.
http://www.connaissancedesenergies.org/ ... 016-150806

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par kercoz » 08 août 2015, 13:08

"cavalier législatif" ne me semble pas tres heureux.
"Passager clandestin" serait plus pertinent.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 08 août 2015, 13:14

kercoz a écrit :"cavalier législatif" ne me semble pas tres heureux.
"Passager clandestin" serait plus pertinent.
effectivement dans la news du 06 Aout j' était resté perplexe avec cette expression.
J' aurais du regarder dans Wikipdedia qui connait :
Un cavalier législatif est un article de loi qui introduit des dispositions qui n'ont rien à voir avec le sujet traité par le projet de loi.

Ces articles sont souvent utilisés afin de faire passer des dispositions législatives sans éveiller l'attention de ceux qui pourraient s'y opposer.

La constitution française, dans son article 45, dispose que les amendements parlementaires doivent avoir un lien, même indirect, avec le texte en discussion en première lecture devant les deux Chambres du Parlement. Par la suite, tout nouvel amendement doit être en lien direct avec l'objet du projet ou de la proposition de loi.

En France, le Conseil constitutionnel censure ce type de dispositions.

Sont particulièrement sanctionnés les cavaliers budgétaires (insérés dans une loi de finances) et sociaux (insérés dans une loi de financement de la sécurité sociale).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cavalier_l%C3%A9gislatif

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 12 août 2015, 15:07

"Je déposerai cet automne un nouveau projet de loi sur Cigéo", Jean-Yves le Déaut, député PS de Meurthe-et-Moselle et vice-président de l’OPECTS

le 10 août 2015 Usine Nouvelle

Vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) et député PS de Meurthe-et-Moselle, Jean-Yves Le Déaut a défendu l’insertion du projet Cigéo dans la loi Macron. En exclusivité pour l’Usine Nouvelle, il annonce son intention de déposer dès septembre un nouveau projet de loi sur les conditions de stockage souterrain des déchets radioactifs les plus dangereux.

L'Usine Nouvelle : Comment expliquez-vous que le Conseil constitutionnel ait rejeté l’inscription de l’amendement Cigéo inscrit dans loi Macron ?

Jean-Yves Le Déaut : Le rejet porte sur la forme et non sur le fond. Les Sages ont rejeté l’amendement car le gouvernement n’avait pas prévu d’aborder ce chapitre dans la loi Macron. À mon sens, l’amendement Cigéo avait pourtant sa place dans un texte sur la relance économique. Aujourd’hui, Areva présente des pertes et se trouve en difficulté. Si on ne montre pas la volonté de gérer les déchets, c’est la filière nucléaire entière qui ne sera pas stable. Cigéo est donc lié à la croissance et l’activité de cette filière.

Admettez-vous que le rajout de l’amendement Cigéo le matin même de l’adoption de la loi Macron à la faveur du 49.3 ait pu être vécu comme un coup de force ?
Ce n’était pas un coup de force. Le texte initial défendu par Gérard Longuet a été débattu à toutes les étapes, à l’Assemblée comme au Sénat. Puisque les sages estiment que Cigéo n’a pas sa place dans la loi Macron, je reprends la balle au bond : je déposerai en septembre une nouvelle proposition de loi sur la question des conditions de stockage, de la réversibilité et du droit à l’expérimentation de la récupérabilité (1) des déchets. Il me paraît important d’ouvrir le débat sur la base d’un dossier de présentation du centre de stockage et d’une alvéole expérimentale. Je souhaite que cette proposition de loi, que je déposerai en septembre avec d’autres collègues députés, soit inscrite au calendrier législatif de janvier 2016. Je note d’ailleurs que Denis Beaupin (député Vert de Paris, NDRL) affirme souhaiter débattre et j’ai tendance à le croire.

Pourquoi vouloir à ce point accélérer le projet Cigéo ?
Le débat dure depuis 1991. Le principe de l’enfouissement a obtenu le soutien des conseils généraux et l’aval du Parlement. Sur des sujets comme ceux-là, après 25 ans de débat, il faut trancher. Il serait coupable et inacceptable de ne rien faire. La loi de 2006 prévoyait que l’Andra présente son dossier en 2015 et sa demande d’autorisation de création (Dac) en 2017. Or, compte tenu des manœuvres de retardement, elle ne disposera pas de la maîtrise foncière nécessaire à cette échéance. Sans modification législative, elle ne sera pas en mesure de présenter les documents nécessaires au dépôt de la Dac. Mieux vaut y consacrer un texte spécifique. C’est pourquoi je souhaite un débat public : entreposage contre stockage.

Comprenez-vous que les opposants à Cigéo vous désignent comme membre du lobby nucléaire ?
Je n’accepte pas ce terme. Le lobby nucléaire n’a pas intérêt à l’enfouissement, car il lui faudrait sortir les réserves financières affectées à la gestion des déchets. La Cour des Comptes situe le coût global du projet entre 13 et 35 milliards d’euros – estimation par ailleurs très particulière, puisqu’elle inclut à la fois le coût de construction et les coûts de maintenance inchiffrables aujourd’hui. En comparaison, les 100 millions d’euros annuels d’aide économique aux territoires concernés ne représentent pas grand-chose. Le lobby nucléaire a donc tout intérêt à ce que l’on ne décide pas tout de suite entre l’entreposage des déchets en surface et une solution définitive.

Propos recueillis par Pascale Braun

(1) La réversibilité consiste à réaliser l’enfouissement de manière progressive et flexible afin de laisser à la génération suivante des choix sur la gestion à long terme des déchets radioactifs. La récupérabilité porte sur la capacité à retirer les colis de déchets stockés déjà enfouis.
http://www.usinenouvelle.com/article/je ... ts.N344308

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Message par energy_isere » 12 janv. 2016, 17:48

Déchets nucléaires : la facture de Cigeo double à 32 milliards d’euros

Par Ludovic Dupin - Usine Nouvelle le 12 janvier 2016

Le doublement du devis du projet de stockage souterrain pourrait forcer les producteurs de déchets à accroître leurs provisions. Mais ces derniers estiment que des optimisations techniques permettraient de diminuer les montants.

La France a fait le choix d’enterrer ses déchets les plus radioactifs dans une couche d’argile à 500 mètres de profondeur à Bure (Meuse). C’est le projet Cigeo. Ce dernier n’a jamais cessé de déchaîner les passions, chez les porteurs du projet comme ses opposants...


Un nouveau rapport de l’Andra (Agence nationale­ pour la gestion des déchets radioactifs), le futur exploitant de Cigeo, a été rendu public. Il réévalue sensiblement le coût du projet, qui doit être financé par EDF, Areva et le CEA.

Selon ce document, le coût de construction du projet et son exploitation pendant plus d’un siècle coûteraient 32,7 milliards d’euros. L’investissement initial serait de 19,8 milliards d'euros, l'exploitation de l'infrastructure (opération, maintenances, personnels, etc.) coûterait 8,8 milliards, les impôts atteindraient 4,1 milliards. C’est un doublement - qui était pressenti - du dernier devis qui avoisinait les 16 milliards d’euros.

Devis variable

Mais le rapport rappelle que de grandes incertitudes demeurent sur ce montant en fonction des choix techniques qui seront pris. Elles peuvent atteindre jusqu’à 30 %, témoigne l’Andra. Ainsi, EDF, Areva et CEA qui doivent, selon la loi, d’ores et déjà, provisionner les montants, parlent plutôt d’un montant de 20 milliards d’euros en prenant en compte les optimisations qui ont été imaginées ces dernières années.

La guerre des devis est toutefois moins vive qu’elle ne le fut par le passé. Preuve en est, l’Andra et les producteurs de déchets se sont fendus d’un communiqué commun. "Il existe ainsi des visions différentes du chiffrage, selon la manière dont sont anticipés les progrès technologiques et les optimisations", assument-ils. Ils ajoutent : "Pour converger, de nombreux échanges techniques ont lieu entre l’Andra, maître d’ouvrage du projet et les exploitants nucléaires concernés, EDF, Areva et le CEA".

Arbitrage du ministère

Illustration de cette volonté de travailler ensemble, le patron de l’Andra Pierre-Marie Abadie et le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, se sont rendus ensemble au laboratoire souterrain de l’Andra, le 7 janvier dernier. Ils ont visité les installations souterraines où sont testées les méthodes de confinement des déchets nucléaires et les procédés de creusement des galeries.

Désormais, il faudra attendre l’arbitrage du ministère de l’Ecologie sur le montant à provisionner. Il sera aidé en cela par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui jugera des options de sûreté. L’autorité indépendant viserait déjà un renforcement de certaines mesures, ce qui renchérirait encore le devis.

La construction de Cigeo devrait débuter en 2020 pour une mise en service industrielle en 2025.
http://www.usinenouvelle.com/article/de ... os.N373160

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Re: Le stockage des déchets nucléaire en France.

Message par energy_isere » 17 janv. 2016, 19:12

EDF et Areva augmentent leurs provisions pour le site de Bure

Publié le 15 janvier 2016, Usine Nouvelle
PARIS (Reuters)

EDF et Areva ont annoncé vendredi qu'ils allaient inscrire dans leurs comptes de 2015 des provisions supplémentaires pour des montants respectifs de 800 millions d'euros et 250 millions d'euros après avoir été informés par le gouvernement de l'estimation, supérieure à leur propre prévision, du coût du site d'enfouissement des déchets radioactifs de Bure (Moselle).

Un arrêté ministériel signé ce vendredi indique que l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) estime le coût du Centre industriel de stockage géologique (Cigeo) à 25 milliards d'euros, disent les deux sociétés, qui en prennent acte.

EDF et Areva l'estimaient à 20,8 milliards d'euros.

"La prise en compte de ce coût aura pour conséquence, dans les comptes consolidés du Groupe EDF au 31 décembre 2015, une augmentation de l'ordre de 800 millions d'euros des provisions" pour ce projet, écrit EDF dans un communiqué.
"Cette augmentation des provisions aura un impact négatif sur le résultat net part du groupe 2015 de l'ordre de 500 millions d’euros net d’impôts", ajoute l'électricien, en précisant que son conseil d'administration évaluera l'impact de cette provision sur le dividende.

EDF doit publier ses résultats annuels le 16 février.
Areva, de son côté, annonce qu'il inscrira dans ses comptes 2015 "un complément de provision de l’ordre de 250 millions d'euros".

"Le groupe mettra à jour l’évaluation de son besoin de financement lors de la publication des résultats annuels, le 25 février", ajoute le groupe nucléaire.
http://www.usinenouvelle.com/article/ed ... re.N373976

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CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 20 janv. 2016, 18:22

Bon, il est temps de faire un fil dédié sur ce projet.

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Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 20 janv. 2016, 18:33

Les travaux pratiques de l’Andra pour stocker les déchets radioactifs à Bure

Par PASCALE BRAUN - Usine Nouvelle le 20 janvier 2016

A l'occasion de sa cérémonie des vœux organisée le 18 janvier en Haute-Marne, l’Agence nationale de retraitement des déchets radioactifs (Andra) a annoncé que le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) passerait en 2016 du stade de l’avant-projet sommaire à celui des travaux pratiques dans la perspective d’un décret d’autorisation de construction escompté dans deux ans. Mais la perspective de l’enfouissement des déchets hautement radioactifs aux alentours de Bure (Meuse) reste tributaire d’incertitudes budgétaires et d’échéances législatives.

Selon l’Agence nationale de retraitement des déchets radioactifs (Andra), le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) pour l’enfouissement des déchets hautement radioactifs, situé à Bure (Meuse), entre en phase de travaux pratiques. Venus présenter leurs vœux le 18 janvier au centre technologique de Saudron (Haute-Marne), Christophe Bouillon et Pierre-Marie Abadie, respectivement président du conseil d’administration et directeur général de l’Andra, ont détaillé les réformes de gouvernance, les avancées techniques et les rendez-vous législatifs escomptés au cours de la nouvelle année.

Une maîtrise d’ouvrage mieux assumée

"Une nouvelle gouvernance associant les producteurs de déchets permettra un pilotage plus stratégique et un travail technique mieux orienté et mieux cadré", promet Pierre-Marie Abadie, nouveau directeur général de l’Andra.

L’agence a créé une direction du projet Cigéo qui en assure désormais le pilotage global en lien avec les métiers ingénierie et recherche-développement. Cette réorganisation doit lui permettre de passer de l’avant-projet sommaire remis en 2015 à un avant-projet détaillé (APD) dont la restitution est prévue fin 2017.

Le document servira de base à la demande de décret d’autorisation de construction (Dac) dont la délivrance est espérée vers la fin 2021. Selon le scénario le plus court, le début d’exploitation pilote démarrerait fin 2025 pour un enfouissement du premier colis de déchets hautement radioactifs vers 2030.

Cacophonie comptable

Ce calendrier demeure tributaire d’incertitudes financières et d’échéances législatives. L’année a commencé par une cacophonie sur le coût global du projet. Tandis que l’Andra estimait fin 2014 le coût des travaux à 32,8 milliards d’euros sur 30 ans - soit plus du double des évaluations présentées en 2005 -, Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, de l'Energie et des Transports, a fixé le 14 janvier 2016 un objectif de coût de 25 milliards d’euros, plus conforme aux attentes d’EDF.

"L’Andra prend acte de ces objectifs de coûts et s’engage à étudier les économies possibles sans pour autant transiger sur la sécurité. Il est très difficile de comparer le budget de Cigéo, qui inclut la construction, l’exploitation et la fermeture, à d’autres projets comme le tunnel sous la Manche ou une ligne de TGV, qui n’intègrent pas toutes ces composantes", commente sobrement Christophe Bouillon, député (PS) de Seine-Maritime nommé le 24 décembre 2015 à la présidence du conseil d’administration.

Perspectives centennales et réalités immédiates

"Je ne parierais pas un kopeck sur ces évaluations. Il n’est pas raisonnable de présenter la facture alors que le projet n’est pas encore autorisé", affirme pour sa part Bruno Sido, président (LR) du conseil départemental de Haute-Marne.

"Les perspectives à 130 ans nous éloignent des réalités immédiates. Cigéo est un projet dont les entreprises locales ont besoin. Il connaît des lenteurs et des atermoiements et le comité de haut niveau chargé de son suivi ne s’est pas réuni une seule fois depuis trois ans. J’y vois un mauvais signal et j’espère l’intervention d’Emmanuel Macron pour répondre à nos attentes", poursuit Bruno Sido également président de l’Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Sénateur (LR) de la Meuse, Gérard Longuet a lui aussi placé son intervention sous le signe du consensus politique pour accélérer le projet Cigéo qu’il a ajouté in-extremis en juillet 2015 au projet de loi Macron 2. "Vous êtes socialiste, pas moi. Vous êtes jeunes, je ne le suis plus. Mais nous sommes complémentaires. J’ai parfaitement conscience du caractère forcé de cet amendement, mais il répondait à une évidence politique. J’espère aujourd’hui que le gouvernement trouvera un espace pour débattre du projet de loi Le Déaut sur la réversibilité de l’enfouissement", a lancé l’ancien ministre de la Défense à Christophe Bouillon.

Comme annoncé en août 2015 dans L’Usine Nouvelle, le député (PS) de Meurthe-et-Moselle Jean-Yves Le Déaut a déposé le 10 novembre dernier un projet de loi visant à préciser les modalités de création d’une installation de stockage réversible en couche géologique profonde des déchets de haute et moyenne activité à vie. Ce projet ouvrirait la voie à une mise en service partielle de Cigéo tout en reportant les impératifs de maîtrise foncière de l’Andra, autre talon d’Achille du projet.
http://www.usinenouvelle.com/article/le ... re.N374561

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Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 26 janv. 2016, 19:54

Eboulement mortel dans le laboratoire de déchets nucléaires de Bure

Par Ludovic Dupin - Usine Nouvelle le 26 janvier 2016

Un éboulement dans le laboratoire souterrain de Bure a provoqué un mort et un blessé. Ce site est en activité depuis 2000 et c’est le premier évènement du genre.

Le mardi 26 janvier, un éboulement a eu lieu dans le laboratoire souterrain de Bure dans la Meuse. Les secours sur place font état d’un mort, un prestataire d'Eiffage, et d’un blessé. On ignore encore les raisons de l’accident.

Ce laboratoire souterrain, situé à 500 mètres de profondeur dans une couche d’argile, est un lieu d’expérimentation pour préparer Cigéo, le site d’enfouissement des déchets hautement radioactifs produits par le parc nucléaire français. Il est géré par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

Tests de forages

Sur ce site, sont testés une multitude de paramètres comme la vitesse de migration de traceurs radioactifs dans le sol, des emballages pour contenir les déchets ou encore des techniques de forages et de consolidation des galeries. On peut imaginer que ce soit ce type d’opérations qui ait conduit à l’accident présent. Le laboratoire a été inauguré en 2000 et aucun effondrement de galleries n’était jamais survenu. C'est cependant le deuxième décès, le premier étant lié à des opérations industrielles.

Cette tragique actualité survient alors que le programme d’enfouissement des déchets nucléaires est au cœur d’une polémique. Dans un dernier rapport, l’Andra a annoncé un doublement du coût de Cigéo à plus de 30 milliards d’euros. De leur côté, les industriels producteurs de déchets avancent un coût de 20 milliards d’euros. Le ministère de l’Ecologie, du développement durable et de l’Energie a tranché à 25 milliards d’euros.
http://www.usinenouvelle.com/article/eb ... re.N375647

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Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par kercoz » 26 janv. 2016, 20:44

L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par Remundo » 27 janv. 2016, 12:54

entre l'explosion du budget et l'accident minier, on peut être rassuré...

Quelle maîtrise du sujet !

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Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par Iguane » 27 janv. 2016, 17:44

Lire à ce sujet :
Le projet CIGEO d’enfouissement en profondeur des déchets nucléaires à Bure : Comment l’aventurisme des nucléocrates s’apprête à engager la France dans un désastre sans précédent qui pourrait bien, un jour, être qualifié de crime contre la biosphère
par Hans Zumkeller
https://apag2.wordpress.com/2014/02/12/cigeo/

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Re: CIGEO le stockage des déchets nucléaire ultime

Message par energy_isere » 29 janv. 2016, 21:59

Le coût de Cigéo n'a rien d’extravagant selon Francis Sorin

Usine Nouvelle le 29 janvier 2016,

Francis Sorin est membre honoraire du Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire. Il est l'auteur de "Les déchets nucléaires, où est le problème ?" Selon lui, les 25 milliards d’euros que coutera le projet Cigéo, de stockage profond des déchets nucléaires très radioactifs, ne sont pas excessifs au regard de la durée d’exploitation du site et de l’apport du nucléaire.

Cigéo (centre de stockage pour les déchets nucléaires à vie longue) devrait, selon l’évaluation du gouvernement, coûter de l’ordre de 25 milliards d’euros. Un montant inférieur aux calculs de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) mais supérieur aux estimations des producteurs de déchets (EDF, Areva, CEA). L’évaluation gouvernementale ne prétend pas à l’exactitude définitive : elle pourra évoluer au fil du temps et doit être tenue comme l’objectif devant éclairer, aux conditions actuelles, la gestion du projet.

A la publication de ce montant, les organisations opposées à Cigéo ont, comme on pouvait s’y attendre, déclenché les grandes orgues de l’indignation dénonçant un projet "pharaonique" aux coûts "délirants". Considérée en elle-même, la somme de 25 milliards d’euros peut apparaitre effectivement très élevée. Mais si on la replace dans son contexte on mesure alors qu’elle n’a rien d’extravagant ou d’insupportable et qu’elle couvre de surcroit des contreparties hautement positives.

Cigéo ne plombera pas l’économie du secteur nucléaire

Il faut noter en premier lieu que ce coût de 25 milliards est étalé sur 140 ans (à compter de 2016) et comprend non seulement la construction de l’équipement, mais aussi son coût d’exploitation durant toute la période, sa fermeture, ainsi que les taxes et impôts afférents ! Pour prendre la juste mesure de cette somme, soulignons qu’elle correspond à un coût annuel de l’ordre de 178 millions d’euros à comparer au chiffre d’affaires annuel cumulé de 80 milliards réalisé par les trois principaux producteurs de déchets !

Même si ces derniers sont tenus de réaliser des provisions conséquentes - grevant parfois sérieusement leurs résultats - pour garantir les dépenses futures, la globalité des financements à assurer sur un siècle-et-demi pour Cigéo apparait, au vu de ces chiffres, parfaitement supportable. Ces montants sont d’ailleurs en cohérence avec les évaluations des professionnels de la filière et de la Cour des Comptes qui estiment que le stockage des déchets continuera de représenter de 1% à 2% du coût total de production du kilowattheure nucléaire. On est loin, comme on a pu le lire ici ou là, du « boulet » qui va plomber définitivement le bilan économique de l’industrie nucléaire !

Soulignons par ailleurs que grâce aux provisions constituées et régulièrement réévaluées, nous ne laisserons pas "l’ardoise" de Cigéo à nos descendants. Ces provisions étant répercutées d’une manière ou d’une autre dans le prix de vente de l’électricité, c’est sur le consommateur actuel, sur vous et moi, que pèse l’essentiel du financement de ce stockage futur.

La contrepartie de deux grands avantages

Pour une estimation pertinente du projet, il faut aussi mettre au regard de ces coûts deux grands avantages dont les déchets de Cigéo sont en fait la contrepartie obligée : l’équipement va être un dopant formidable pour l’économie de Meuse/Haute Marne, avec plusieurs milliers d’emplois directs et indirects à la clé.

Cigéo et ses déchets sont certes une contrainte mais ils sont d’abord la contrepartie d’un processus électrogène écologiquement vertueux qui ne rejette pratiquement pas de pollution à l’atmosphère. Car à l’inverse des autres grandes sources de production d’électricité, charbon, pétrole et gaz, qui dispersent leurs déchets dans l’environnement, le nucléaire récupère et confine les siens.

Comme je le souligne dans mon livre (1), les quelque 80 000 m3 de déchets appelés à être stockés à Cigéo résultent d’une production électronucléaire qui, se substituant aux combustibles fossiles, a permis d’éviter le rejet depuis les années 1970 de plus de 15 milliards de tonnes de CO2, le principal gaz responsable de l’effet de serre et d’environ 50 millions de tonnes de dioxyde de soufre, 25 millions de tonnes d’oxyde d’azote, 2 millions de tonnes de poussières et particules fines !

Outre une importante contribution à la lutte contre le réchauffement climatique, ces chiffres signent une diminution des dommages à la santé des personnes dus à la production d’énergie. C’est ainsi qu’une étude du Goddard Institute (2) estime à environ 290 000 le nombre de décès évités en France, entre 1971 et 2009, grâce au remplacement des combustibles fossiles par le nucléaire.

Au-delà de sa vocation de stockage, Cigéo doit donc aussi être regardé comme un élément de la politique énergétique qui engendre ces avantages écologiques et sanitaires. C’est l’ensemble de ces considérations qu’il faut prendre en compte pour une juste appréciation du projet et de son coût.

Francis Sorin

• "Déchets nucléaires, où est le problème ?", Francis Sorin, EDP Sciences novembre 2015, 160 pages, 18 euros.

• "Mortalité évitée et émissions polluantes liées à l’utilisation de l’énergie nucléaire", J.Hansen et P.Karesha, Etude pour le Goddard Institute parue dans Environmental Science and Technology, juin 2013.
http://www.usinenouvelle.com/article/le ... in.N375608

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