th a écrit :@vincent128: Arrete s'il te plait d'être vindicatif sur ces sujets !
Je continue d'être vindicatif car je ne supporte pas qu'on utilise des arguments erronnés, surtout quand on a déjà été prévenu qu'ils sont erronnés.
Je t'ai déja expliqué que ne n'ai aucun lien avec le nucleaire. J'etais même anti-nucleaire quand j'était plus jeunes ! Mais depuis j'ai appris à compter.
Permets-moi d'en douter ! Quand tu additionnes Canada + Allemagne + Japon + Afrique du Sud, tu arrives à 4 exemples montrant que des pays peuvent utiliser le nucléaire civil sans développer le nucléaire militaire. Moi je compte deux perdants de la seconde guerre mondiale qui n'ont pas le droit de se militariser, un état notoirement pacifique et un qui a effectivement succombé pendant une dizaine d'années au nucléaire militaire secret. Aucun de ces exemples n'est donc pertinent, à mes yeux. Tu arrives à un total de quatre exemples, moi à zéro. L'un de nous deux ne sait pas compter jusqu'à quatre !
Sur le fond : comme tu le dis toi même, "de nombreux pays ont utilisé le prétexte ..." .
C'est bien qu'il n'y a pas de lien systematique entre nuke civil et militaire, contrairement à ce qu'a écrit echazare.
Je n'ai pas dit que echazare avait raison, j'ai dit que tu as utilisé des arguments erronés pour le contrer. S'il a tort, cela devrait être facile de trouver des arguments corrects, non ?
Si le nucleaire n'avait pas d'application civile, penses tu que ca aurait empéché les americains, les russes et les suivants de fabriquer la bombe ?
De Gaule, Kim Il-sung, ... ont ils cherché un pretexte civil pour decider de lancer leur programme ?
Premièrement, je n'ai pas dit que l'intention militaire n'était pas déterminante pour un certain nombre de pays. J'ai dit que le nucléaire civil servait de prétexte et de paravent. Je parle du paravent qui sert au transfert et au développement du programme militaire, pas de l'intention.
Deuxièmement, effectivement les deux premières puissances nucléaires n'ont guère caché que leur intention première était militaire : USA, URSS. Ceci dit, cette intention n'était pas publique, puisque les programmes étaient secrets au moins les premières années. Tant qu'on était dans le secret, pas besoin de prétexte ni de paravent. Au-delà, la démonstration devient plus difficile :
- De Gaulle disait que, pour la France, l'un n'allait pas sans l'autre.
- pour la Corée du Nord, tu sembles connaître les pensées profondes de Kim Il-Sung mieux que lui-même...
Mais là aussi, il faut distinguer l'intention profonde de l'affichage effectif.
Le fait est que le programme nucléaire a été lancé au milieu des années 50, sous la menace d'un arsenal militaire implanté par les USA en Corée du Sud. En pleine guerre froide, l'envie de disposer d'une arme de dissuasion était évidemment très forte. Mais aussi, la Corée du nord avait un véritable problème d'énergie.
A ce moment-là, la question du prétexte ou de l'affichage n'existait pas, puisque ce programme était essentiellement secret.
Néanmoins, il s'agissait de petits réacteurs de recherche, qui ne produisaient pas grand chose d'utile. Vers 1985, l'URSS accepte de livrer un réacteur nucléaire puissant et productif, en échange de l'adhésion de la Corée du Nord au TNP. La Corée du Nord a accepté ces conditions (elle adhère au TNP en 1985) mais a retardé jusqu'en 1992 les visites des inspecteurs de l'AIEA. Soit dit en passant le programme russe a été interrompu car la Corée du Nord n'arrivait pas à payer...
Elle utilisait donc à fond le nucléaire civil comme paravent de son programme militaire. Elle a continué à jouer sur ce registre, un jour rompant l'accord, le lendemain promettant d'accepter le démantèlement de leurs installations nucléaires militaires pourvu qu'on leur livre des réacteurs à eau légère à vocation de production d'énergie : c'est l'essence même du traité de 1994, et c'est à nouveau ce qui est promis en septembre 2005.
On voit donc bien que, depuis que le programme nucléaire nord-coréen est connu (1985),
la Corée du Nord a bel et bien largement utilisé le nucléaire civil comme paravent et comme prétexte. De 1985 à 1992, paravent, puisq'elle adhère au TNP et prétend ne pas avoir de programme militaire. De 1994 à 2002, elle a prétendu être prête à désarmer son programme militaire en échange de la construction de réacteurs nucléaires à eau légère (produsient beaucoup d'électricité mais sont bien plus durs à utiliser pour la production de combustible), pseudo-consensus qui a duré jusqu'en 2002. En septembre 2005, les négociations ont abouti à une proposition similaire : nucléaire civil contre désarmement. Même après l'explosion de sa bombinette, elle continue à proposer ce marché.
Enfin, au-delà des premières puissances nucléaires, c'est surtout durant le durcissement de la guerre froide et encore plus avec la mise en place du TNP que le nucléaire militaire devient caché, et le nucléaire civil de plus en plus utilisé comme façade. La Corée du Nord en est un exemple.
OK la recherche nuke a servi, et sert encore, à
quelques pays de pretexte à la recherche militaire. C'est un fait avéré,
et à condamner.
Mais si tu regarde la liste des pays qui ont la bombe,
tres peu, voire aucun, n'a utilisé ce pretexte là :
- Pays avec la bombre : Russie, USA, Chine, France, UK, Inde, Pakistan, Corée N, Israel.
J'en vois bien quelques-uns, surtout dans les récents...
Pour ceux qui ont du nucléaire civil ou qui projettent d'en avoir... j'en vois bien quelques-uns qui sont connus pour avoir développé, développer aujourd'hui, ou avoir l'envie assez nette de développer du nucléaire militaire.
Pour les puissances nucléaires, le transfert de leurs technologie nucléaire à des pays aspirant à l'avoir, a été un puissant moyen d'échange dans les tractations géopolitiques des 60 dernières années. Les accords étaient soient secrets, soit officiels mais ne portaient que sur du nucléaire civil, étant entendu qu'on leur donnerait ensuite discrètement des coups de pouce pour franchir la barrière vers le militaire. La France, notamment sous Miterrand, a été très forte à ce petit jeu-là. Plusieurs ouvrages, documentaires et émissions de radio et de télé ont traité de ces sujets, ces dernieres années. La description de cette face cachée de la prolifération nucléaire trace en négatif une bonne part de la géopolitique des 60 dernières années ! En faire un panorama exhaustif est une tâche longue et difficile, que je ne vais pas certainement pas faire ici et maintenant, simplement parce qu'il te prend une fois de plus la fantaisie de minimiser énormément le rôle du nucléaire civil dans le transfert et le développement du nucléaire militaire.
