[Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par Aerobar » 18 déc. 2008, 16:38

GillesH38 a écrit :il y a une raison, celle que j'ai expliquée à la fin de mon post = avec une croissance exponentielle, tout s'épuise en quelques temps de doublement.
Ha bon, il y a des ressources qu'on extrait ad vitam eternam selon un rythme exponentiel ?

On voit sur ce schéma (source page 102 du doc de Lahérrère) qu'après un démarrage certes quasi-exponentiel pour le pétrole, on finit toujours par un schéma vaguement linéaire. A partir de là, le raisonnement très "vache sphérique" de l'exponentielle ravageuse ne tient plus.
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par GillesH38 » 18 déc. 2008, 16:49

c'est une illusion d'optique due au fait qu'une exponentielle ressemble toujours à une droite sur un petit intervalle ;-) (en fait, petit par rapport au temps de doublement)

le comportement "apparemment exponentiel" est celui à + 5% /an des 30 glorieuses, ce qui correspond à un temps de doublement de 70/5 = 12 ans ( !!) . A 2 % par an, on n'est plus qu'a 35 ans. Vu l'echelle du graphique, le comportement est evidemment exponentiel au début ,moins évidemment a la fin, mais il l'est quand meme si on maintient une croissance de 2% par an pendant quelques décennies.

Evidemment, si ton point est que c'est impossible de le maintenir, je suis tout a fait d'accord ;-). Mais dans ce cas, on s'approche d'un pic, donc tu deviens "piquiste universel ;-)" . Et il faut quand meme raconter tout ça aux économistes !
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Message par Aerobar » 18 déc. 2008, 17:28

Tout ce qu'on peut dire aujourd'hui avec certitude, c'est qu'il nous reste au moins 80 ans d'uranium alors qu'on a à peine gratté le sol à quelques endroits. On est un peu comme l'homme de 1910 qui pouvait, en toute bonne foi, se demander s'il y aurait encore du pétrole à la fin du XXème siècle.

Les chercheurs ont d'ailleurs compris que l'argument de la raréfaction n'était pas assez puissant pour encourager la recherche sur la Gen4 : ils utilisent de plus en plus celui de la réduction drastique du volume des déchets nucléaires des générations électronucléaires précédentes.
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par grand gravelot » 18 déc. 2008, 18:06

Aerobar a écrit :Tout ce qu'on peut dire aujourd'hui avec certitude, c'est qu'il nous reste au moins 80 ans d'uranium alors qu'on a à peine gratté le sol à quelques endroits. On est un peu comme l'homme de 1910 qui pouvait, en toute bonne foi, se demander s'il y aurait encore du pétrole à la fin du XXème siècle.

Les chercheurs ont d'ailleurs compris que l'argument de la raréfaction n'était pas assez puissant pour encourager la recherche sur la Gen4 : ils utilisent de plus en plus celui de la réduction drastique du volume des déchets nucléaires des générations électronucléaires précédentes.
Je ressasse toujours un peu les mêmes questions mais même si nous n'avons pas découvert tous les gisements d'uranium, la priorité pour son exploitation et son transport reste lié à un pétrole pas trop cher.Tu soulignes le fait que ce n'est pas parcequ'il y a un epuisement du pétrole qu'il y a un épuisement de toutes les autres énergies.Selon moi c'est le cas( a part le gaz).Prenons la pêche: l'usage du pétrole a ouvert un champs d' espace et de possibilité de pêche immense.Même si les ressources étaient en nombre suffisant, le fait de ne plus avoir de pétrole élimine des stocks disponibles(poissons grandes profondeurs).De plus l'usage du pétrole a detruit tous les stocks de poissons facilement accessible.Il en va de même selon moi avec le charbon, les renouvelables et l'uranium, leur quantité est liée à celle du pétrole ou à un bond technologique dans le domaine du transport et du stockage de l'énergie.Fin du pétrole = moins de reserves de charbon et d'uranium.

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Message par GillesH38 » 18 déc. 2008, 18:24

Aerobar a écrit :Tout ce qu'on peut dire aujourd'hui avec certitude, c'est qu'il nous reste au moins 80 ans d'uranium
a la consommation actuelle. C'est le tR dont je parle dans les équations. Mais si on commence à le faire croitre, le temps est beaucoup plus court. Et trouver de nouvelles réserves ne décalera pas beaucoup le temps d'épuisement, si on continue à croitre.

Le probleme c'est qu'on imagine qu'on va continuer à croitre encore un peu, mais bien sur un jour on va s'arreter, promis. En réalité, on continue à croitre jusqu'a ce qu'on rencontre des problemes, comme je l'ai signalé sur le fil sur la démographie. Et donc il est illusoire de penser qu'on va régler le probleme sur le long terme, si on envisage un processus de croissance de consommation d'une ressource finie. On rencontrera TOUJOURS le probleme - et assez vite, quelques temps de doublements.
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par Aerobar » 18 déc. 2008, 18:37

quelques temps de doublements
On a dû mal s'exprimer tout à l'heure : IL N'Y A PAS de phénomène macro-industriel, comme l'extraction d'une ressource naturelle, qui puisse augmenter de façon exponentielle indéfiniment, tout simplement parce qu'on ne peut augmenter exponentiellement les moyens qui permettent son extraction de façon exponentielle. D'où cette transformation de l'exponentielle en droite ou plutôt en mouvement brownien oscillant vaguement autour d'une droite.

On a assez débattu sur ce forum du fait que le pic pétrolier sera plus dû à des facteurs économiques que géologiques : c'est l'argent, ou plus exactement la richesse mondiale, qui est incapable de croître de façon exponentielle, malgré tous les prodiges d'innovation de nos chers financiers.
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par hyperion » 18 déc. 2008, 20:51

si on envisage un processus de croissance de consommation d'une ressource finie. On rencontrera TOUJOURS le probleme - et assez vite, quelques temps de doublements.
oui c'est pas forcement un processus de croissance industrilelle ou de richesse qui est mis en cause, c'est bien un processus de croissance de consommation.

si nous faisons chaque année mieux avec la meme quantité de ressource , et tu peux sans doute me donner la formule de façon à savoir doser dans le temps le dopage des ingenieurs ;) , qu'est-ce qui empeche que la croissance reelle industrielle et de richesse continue quasi eternellement?

et cette histoire de rnr , c'est tout de même un peu celà du point de vue theorique.
je rappelle une caractéristique UNIVERSELLE d'une croissance exponentielle à taux constant
une croissance exponentielle de CONSOMMATION
T=t1/2 /0,7 * ln (1+ 0,7*tR/t1/2)
dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par Tovi » 19 déc. 2008, 00:28

Il ne faut pas oublier qu'en général les réserves connues et exploitées sont celles qui sont les plus accessibles et les plus rentables.
Le PU signifie, comme pour le pétrole, qu'à partir d'un certain point il n'est plus rentable de l'exploiter. Ou alors à coups de subventions, pour sauver les apparences.
Ca parait un peu stupide mais ça se fait ! Déjà, une bonne partie du prix de l'électricité nucléaire est payée par l'impôt : recherche, traitement des déchets, démantelement des centrales et même l'exportation chez les voisins !

Ca se passe également dans certains domaines comme la pêche, quand on subventionne les pêcheurs quand le pétrole est trop cher, pour sauver les emplois (mais pas les poissons...).
L'automobile, pour sauver les emplois, soutenir les ventes.

On risque de voir se multiplier les délires de ce genre dans les années à venir. Délires qui ne feront qu'accelérer la chute brutale : plus de poisson, plus de pétrole, plus d'uranium dès que plus de sous :-D

Prix de l'uranium
et coût de l'électricité nucléaire

Lorsque le prix de l'oxyde d'uranium U3O8 était de dix dollars la livre, l'uranium comptait pour environ 5% du coût de production de l'électricité d'origine nucléaire. Avec un prix de cent dollars la livre, cette proportion devient 34% et le coût de production du kWh d'origine nucléaire est augmenté de 45%.

En 2000-2003, le coût du combustible nucléaire représentait 15% du coût de production de l'électricité nucléaire (5% pour l'uranium et 10% pour les divers traitements). A cette époque le prix de l'uranium était de dix dollars la livre (454 grammes) d'oxyde U3O8. Ce prix, pour les contrats à long terme, est passé à vingt dollars en 2004, trente en 2005, cinquante en 2006 et plus de quatre-vingt pour le premier semestre 2007.

Sur le marché à court terme (spot) le prix de l'uranium dépasse les cent dollars en moyenne sur les six premiers mois de l'année 2007, avec des valeurs mensuelles plus importantes encore.

Dans ces conditions, on ne peut plus dire que le prix de l'uranium représente 5% du coût de l'électricité nucléaire. Une fois le prix de l'uranium répercuté dans le coût du combustible nucléaire chargé dans les réacteurs, cela représente 21% du coût de production électrique avec un prix de 50$/lb (50 dollars la livre), 34% pour 100$/lb, 44% pour 150$/lb et 51% pour 200$/lb.

Comparé au coût de production pour un prix de l'uranium (oxyde) à 10$/lb, cela correspond à une augmentation respective de 20% - 45% - 70% et 95% du coût de production de l'électricité d'origine nucléaire.
Bien entendu, une augmentation comparable du prix de l'électricité sera répercutée sur le consommateur.

Le prix de l'uranium n'est pas répercuté de façon immédiate dans le coût de production de l'électricité, car les contrats à long terme pour l'achat d'uranium varient en durée, clauses de révision et mode d'indexation des prix. Le cycle du combustible doit aussi être pris en compte avec un délai moyen de deux ans entre l'achat d'uranium et le chargement du combustible dans le réacteur.

Si elle est étalée dans le temps, cette augmentation très importante du coût de production de l'électricité nucléaire est cependant inévitable.


Prix de l'uranium, de la conversion et des Unités de Travail de Séparation (SWU)
Prix en dollar 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Uranium Spot 7,30 9,90 11,60 18,70 28,80 49,90 106,00
Uranium LT 10,12 10,62 12,10 20,38 30,58 49,88 86,67
Conversion LT 5,08 5,92 6,49 9,67 13,17 13,38 13,00
UTS (SWU) LT 99,75 104,50 105,00 105,83 109,58 129,00 138,83

Le prix de l'uranium est en réalité celui d'une livre (454 g) d'oxyde d'uranium U3O8
Spot : marché à court terme - LT : marché à long terme (contrats de longue durée)
SWU : Separation Work Unit (Unité de Travail de Séparation)


Prix à long terme de l'uranium, en dollar par livre d'oxyde d'uranium U3O8
Image
Source : uranium-info (une livre = 454 grammes)


Lorsque le prix de l'uranium représente 5% du coût de production de l'électricité, cela signifie une valeur de 10 pour l'uranium et 190 pour l'ensemble des autres coûts. Dans la mesure où les autres coûts ne varient pas, le fait de passer à 100 pour l'uranium sans modifier les autres coûts (190) donne un coût total de 290 au lieu de 200 (45% d'augmentation) et le prix de l'uranium représente alors 34,48% du coût total de production de l'électricité d'origine nucléaire.

Taux de l'uranium dans le coût du MWh nucléaire selon le prix de l'uranium (U3O8)
Coût de l'uranium 10 20 50 100 150 200 300 400
Autres coûts 190 190 190 190 190 190 190 190
Coût total 200 210 240 290 340 390 490 590
% U dans coût total 5,00 9,52 20,83 34,48 44,12 51,28 61,22 67,80


Une fois répercuté dans le coût de production du kWh (kilowatt-heure) d'électricité, le prix actuel de l'uranium conduira à une augmentation de 45% du coût de production de l'électricité d'origine nucléaire.


Coût du MWh d'électricité nucléaire selon le prix de l'uranium (oxyde U3O8)
Prix uranium 10 20 50 100 150 200 300 400
Coût MWh en Euro 32,00 33,60 38,40 46,40 54,40 62,40 78,40 94,40
Coefficient 1,00 1,05 1,20 1,45 1,70 1,95 2,45 2,95
% d'augmentation 0 % 5 % 20 % 45 % 70 % 95 % 145 % 195 %

La production mondiale d'uranium (42.000 tonnes) est insuffisante depuis une vingtaine d'années. L'utilisation de sources secondaires d'uranium (25.000 tonnes), provenant de stocks civils et militaires, permet de combler la différence avec la consommation des centrales nucléaires (67.000 tonnes). Ces stocks seront épuisés en 2015 et la production minière ne pourra augmenter de façon suffisante en huit ans pour correspondre à la demande de consommation.

La production d'uranium est estimée de façon fiable une dizaine d'années à l'avance. Les projets d'exploitation de nouveaux gisements sont connus et il faut dix ans au moins pour mettre une mine en exploitation, en dehors des problèmes techniques imprévus.

Avec cette pénurie d'uranium dès 2015 et une production mondiale d'uranium en déclin à partir de 2025, le prix de l'uranium ne pourra qu'augmenter de façon considérable. Un prix supérieur à 200$/lb dans les prochaines années est non seulement réaliste mais sans doute sous-estimé en regard de la réalité des prix sur la période 2010-2020 et au delà.

Le coût de production de l'électricité nucléaire sera tellement élevé que ce moyen de produire l'électricité n'aura plus aucune justification économique.

Sans parler du coût de l'électricité obtenue à partir des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz) qu'il convient d'éliminer, l'électricité provenant des énergies renouvelables (éolienne, solaire, marine et autres) aura un coût de production inférieur à celui du nucléaire. C'est déjà le cas pour l'éolien sur de nombreux sites, ce sera vrai pour le solaire au sud de l'Europe dans quelques années.

Le combustible des réacteurs nucléaires qui produisent de l'électricité est réalisé à partir de l'uranium. Pour un tiers des réacteurs utilisés en France, le combustible est un mélange d'uranium et de plutonium appelé MOX (Mixed Oxyde).

Le minerai d'uranium est extrait de mines souterraines ou à ciel ouvert, ou par lessivage à l'acide sulfurique (in-situ leaching). L'oxyde d'uranium U3O8 est extrait du minerai par voie chimique et concentré en une poudre appelée "yellow cake" pour son transport. C'est sous cette forme qu'il est commercialisé.

La conversion consiste à transformer l'oxyde d'uranium U3O8 en hexafluorure d'uranium UF6 qui est solide à la température ambiante et devient un gaz à 56°C.

L'uranium naturel se compose pour l'essentiel de deux isotopes : U238 (238U : 99,28%) et U235 (235U : 0,71%). Seul l'uranium U235 est fissile. Les réacteurs nucléaires les plus répandus ont besoin d'un uranium dont la teneur en U235 est de 3 à 4% pour permettre la réaction de fission..

L'enrichissement permet d'augmenter la teneur de l'isotope U235 dans le combustible, soit par diffusion gazeuse, soit au moyen de centrifugeuses. Le travail nécessaire pour enrichir l'uranium en U235 est évalué selon une unité complexe appelée Unité de Travail de Séparation (UTS) ou Separative Work Unit (SWU).

Les opérations se poursuivent avec la fabrication du combustible, sous forme de pastilles d'oxyde d'uranium (UOX ou MOX) empilées dans des tubes spéciaux (gaine ou crayon) réunis ensemble pour former un assemblage, lequel est chargé dans le réacteur.

Le traitement des déchets nucléaires constitue une autre série d'opérations. Leur coût réel est sous-estimé, comme celui du démantèlement des réacteurs en fin de vie, dans les calculs de coûts actuels.


Sources : UxC - Uranium-info - Energy Watch Group

Voir aussi : Uranium Resources and Nuclear Energy du Energy Watch Group

source : http://futura24.site.voila.fr/nucle/prix_cout.htm
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par GillesH38 » 19 déc. 2008, 06:25

Aerobar a écrit :
quelques temps de doublements
On a dû mal s'exprimer tout à l'heure : IL N'Y A PAS de phénomène macro-industriel, comme l'extraction d'une ressource naturelle, qui puisse augmenter de façon exponentielle indéfiniment, tout simplement parce qu'on ne peut augmenter exponentiellement les moyens qui permettent son extraction de façon exponentielle. D'où cette transformation de l'exponentielle en droite ou plutôt en mouvement brownien oscillant vaguement autour d'une droite.
comme tu peux le vérifier, une droite correspond à un taux de croissance relatif tendant vers zéro. Il faut le dire aux économistes.
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par GillesH38 » 19 déc. 2008, 06:28

hyperion a écrit :
si on envisage un processus de croissance de consommation d'une ressource finie. On rencontrera TOUJOURS le probleme - et assez vite, quelques temps de doublements.
oui c'est pas forcement un processus de croissance industrilelle ou de richesse qui est mis en cause, c'est bien un processus de croissance de consommation.

si nous faisons chaque année mieux avec la meme quantité de ressource , et tu peux sans doute me donner la formule de façon à savoir doser dans le temps le dopage des ingenieurs ;) , qu'est-ce qui empeche que la croissance reelle industrielle et de richesse continue quasi eternellement?
une croissance de l'économie sans croissance de la consommation correspond à une croissance exponentielle de l'efficacité énergétique, le point de PIB produit par unité d'énergie. Tu remplaces le probleme des réserves infinies par le probleme d'une productivité infinie, qui est tout aussi absurde. En quelques siècles, tu devrais multiplier ta productivité par des centaines, en quelques millénaires, par des milliards de milliards. Est ce que tu penses pouvoir produire une valeur d'un milliard de $ avec un microjoule ?
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par Tovi » 19 déc. 2008, 09:46

Avec beaucoup d'inflation, oui :-D
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par GillesH38 » 20 déc. 2008, 08:50

la croissance est bien sur calculée en $ constants (en fait en PPA), donc en ayant soustrait l'inflation, et je parlais donc en $ constants ;-).
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par Berthier » 20 déc. 2008, 19:04

Moi ce que j'aime, c'est la mauvaise foi des anti-nucléaires :

"tu n'obligeras personne à passer au véhicule électrique"

Moi je n'oblige personne, il se trouve que dès 2.7 euros le litre, il est plus intéressant de passer au véhicule électrique pour les trajets urbains. Comme le prix des batteries est susceptible de baisser, la limite peut être plus basse.

"le nucléaire est financé par l'impôt"

Il faut connaître les ordres de grandeurs :
-Chiffre d'affaire d'EDF : 55 milliards d'euros (dont 32 milliards en France : ce que paient les français)
-Budget du CEA autour de 3 milliards d'euros financement pas entièrement public, finalité pas seulement énergétique (mais aussi militaire), recherche pas seulement nucléaire (mais aussi fondamentale et ENR).
-Budget de l'ANDRA 100 millions d'euros financé par les producteurs de déchets.

Dans les autres pays l'électricité est beaucoup plus chère. Donc le nucléaire est un investissement public particulièrement rentable, avec des retombées sur l'emploi, le nucléaire c'est surtout de l'investissement, seul une faible part du coût sert à payer des importations. En comparaison l'éolien et le photovoltaïque sont largement subventionnés et font appel à des produits importés. il n'est pas rare lors de l'installation PV les subventions atteignent 30 à 50 % du coût d'un kWh, 3 à 4 fois plus cher pour le consommateur.

En gros un kWh PV est subventionné à 10 à 15 centimes d'euros.

Calculons maintenant combien le kWh nuc est subventionné :

Les français paient à EDF 32 milliards d'euros pour 400 milliards de kWh soit 8 centimes d'euros, les subventions au CEA c'est moins de 1/10 de cette somme soit même pas 0.8 centimes d'euros par kWh. Le kWh consommé génère aussi des recettes pour l'Etat, par exemple la TVA 5,5% de la somme.

Le coût des renouvelables est sous estimé, on ne prend pas en compte leur caractère intermittent. Par exemple, on est obligé de réserver des centrales au gaz pour palier le caractère intermittent des ENR. Même si les kWh gaz, ne sont pas produits, il y a là un coût en capital. Ce coût n'est pas comparable à celui des pointes que le nuc ne peut fournir. Il correspond au caractère imprévisible de la production, qui nécessite nécessairement un investissement parallèle. Ce prix peut-être estimé à au moins 1 centime d'euros du kWh (coût de l'investissement d'un kWh fossile). Si l'éolien grignote les carbonées, il épargne la consommation de carbonées, mais l'existence de la centrale fossile, qui doit toujours exister. Le raisonnement ne tient pas si les centrales carbonées existaient déjà, mais l'expérience montre que la croissance de l'électricité carbonée croît avec le développement de l'éolien. Je serais un plus chaud partisan de l'éolien si il y avait un gel des centrales carbonées.

enfin "quand il y aura moins de pétrole, il y aura plus de nuc"
Sur 90 millions de tonnes de pétrole importés combien servent à la production nucléaire ?
sûrement moins que les 2 millions de tonnes de l'agriculture ou que les 10 millions de tonnes de biocarburants que la France pourrait produire.

mais ce qui déçoit le plus dans les antinucléaires, c'est leur incapacité d'avouer à nos concitoyens les limitations qu'imposerait un monde sans nuc et sans fossile. Normalement les antinucléaires devraient au moins souhaiter qu'on essaie de mettre au point des RSF pour éliminer les déchets à vie longue, et bien non, il est clair pour eux alors que les RSF ne fonctionneront jamais. Les centales solaires thermodynamiques à sels fondus oui, les réacteurs nucléaires à sels fondus, ils disent non.

J'entendais Etienne Klein dire que les étudiants choisissaient les vérités qui leur plaisaient dans la science et se construisaient une vue du monde.

La vérité objective c'est qu'un RNR de 600 MW fonctionne, et l'expérience est tellement mauvaise qu'on en construit un autre de 800 MW.

La vérité objective c'est qu'un petit réacteur a fonctionné à une échelle de temps suffisamment longue dans les années 60 et qu'un programme international aujourd'hui avec des capacités de calculs et de modélisation nettement supérieurs réétudie le concept. Ce réacteurs a déjà subi une sélection (Gen IV : 6 réacteurs choisis parmi 42).

la vérité objective c'est qu'on ne peut produire 80 MW ou même 30 MW avec seulement du renouvelable en France en cette saison.

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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par Aerobar » 20 déc. 2008, 21:11

Berthier a écrit :Il faut connaître les ordres de grandeurs :
-Chiffre d'affaire d'EDF : ...
-Budget du CEA ...
-Budget de l'ANDRA ...
Pour être complet - mais cela ne modifie pas les prémisses du raisonnement, donc les conclusions restent valables - il manque le coût de fonctionnement de l'Autorité de Sûreté Nucléaire et surtout celui de l'aval du cycle nucléaire, dont une partie est pris en charge par la collectivité (qui paiera la ventilation des déchets jusqu'à la fin des temps ? Ni EDF ni l'ANDRA
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Re: [Nucléaire] Le point sur les réacteurs de Génération 4

Message par Berthier » 20 déc. 2008, 22:05

Aerobar a écrit :Pour être complet - mais cela ne modifie pas les prémisses du raisonnement, donc les conclusions restent valables - il manque le coût de fonctionnement de l'Autorité de Sûreté Nucléaire et surtout celui de l'aval du cycle nucléaire, dont une partie est pris en charge par la collectivité (qui paiera la ventilation des déchets jusqu'à la fin des temps ? Ni EDF ni l'ANDRA
Berthier a écrit :Il faut connaître les ordres de grandeurs :
-Chiffre d'affaire d'EDF : ...
-Budget du CEA ...
-Budget de l'ANDRA ...
Pour être complet - mais cela ne modifie pas les prémisses du raisonnement, donc les conclusions restent valables - il manque le coût de fonctionnement de l'Autorité de Sûreté Nucléaire et surtout celui de l'aval du cycle nucléaire, dont une partie est pris en charge par la collectivité (qui paiera la ventilation des déchets jusqu'à la fin des temps ? Ni EDF ni l'ANDRA
l'ASN : 50 millions d'euros.
La ventilation une faible partie de tous les ventilateurs qui fonctionneront jusqu'à la fin des temps.

Il y aura aussi toujours des décharges dont il faudra gérer les émanations de méthane.

Le but de l'industrie nucléaire est de majorer la masse de combustible usé à 300 000 tonnes en 2030 et de le consommer dans les réacteurs rapides ensuite jusqu'à qu'il ne reste plus grand chose en 2060.

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