Bon je reviens sur le sujet.
D'abord effectivement grave planture concernant les baondance isotopiques. Mais que l'oxygène arrive en premier dans la liste m'étonne beaucoup...A mon avis il y a des critères non précisés, par rapport à la masse terrestre.
Maintenant que l'on trouve de l'uranium n'importe dans les valeurs que j'ai annoncées vous confirmez.
Je ne sais pas d'où sortent les chiffres de Mr Cellier de The Oil Drum.
Il écrit : As large national and private interests are involved, the objectivity and the accuracy of the presented data are certainly not assured. Thus, the resource data do not represent the results of an accurate scientific analysis of geological data. Unfortunately, such possible shortcomings of these resource estimates and possible large uncertainties are not mentioned in the Red Book.
Dons dans la mesure où des intérêts privés et stratégiques nationaux sont impliqués, on peut mettre en doute l'ojectivité des chiffres produits.
On peut ré-écrire cela sous la forme de Winston Churchill : On ne peut faire confiance qu'au statistiques que l'on a trafiquées soi-même..
A partir de là tout est possible.
Ce qu'il y a de sûr c'est que parmi les membres de l'AIEA (environ 130 pays) et ceux de l'OCDE un bon nombre ne sont pas nucléarisés du tout, et certains sont passé anti-nucléaires.
Pour avoir un peu vécu les ambiances locales, je peux vous assurer que ce ne sont pas des monolithes et qu'il y a des débats internes qui frisent la foire d'empogne.
(Au passage les manifs devant l'OMS à Genève pour que la radioprotection soit rapatriées à l'OMS et plus à l'AIEA me semblent ubuesques..mais c'est un autre sujet)
Dans la mesure où ils se sont mis d'accord pour produire leur Red Book ensemble, on peut lui accorder une certaine crédibilité. Sans être d'une confiance infinie, (cf Churchill). Ces organisations ont accès à des moyens "lourds" d'informations géologiques qui ne paraissent pas dans les moyens d'investigation d'un type aussi brillant soit-il à l'Ecole Polytechnique de Zurich.
Pendant la Guerre Froide on a été capable de faire des stocks énormes d'uranium naturel et de l'enrichir. Cette surproduction de guerre met plus de 20 ans à être épongée au civil. Mais on peut remettre cela.
Il faut se rendre compte par exemple qu'en France il y avait des mines d'uranium. En fait on a exploité ces mines pour la simple et bonne raison que l'on voulait se doter d'une force de frappe. Et chaque fois que l'on signe un contrat d'achat d'uranium à l'étranger il y a une clause interdisant à l'acheteur d'utiliser cet uranium à des fins militaires. La France a toujours respecté cette clause scrupuleusement. Et une fois que l'on a eu les stocks militaires suffisants pour... X centaines d'années on a arrêté les mines d'une part et les centrales UNGG qui fabriquaient du bon Pu militaire.
Maintenant si le prix le justifie on peut toujours remettre en route ces mines.
Il y a de nouveaux fournisseurs qui apparaisent sur le marché, comme par exemple la Jordanie. On se met à chercher ... on trouve.
Du point de vue du prix, les prix annoncés ne sont pas significatifs, je l'ai déjà écrit, mais je vais le répéter :
- les prix annoncés du marché sont des "prix spots" pour de petites quantités à enlever tout de suite; qq pourcent du marché.
- les prix qui concernent la majorité des quantités, sont des prix qui sont négociés sur de longues périodes, de l'ordre de 20 / 25 ans et ces prix ne sont pas publiés.
En 1993 alors que le prix de la livre de Yellow Cake était descendue à 4 ou 5 dollars ( du fait de la mise sur le marché de quantités énormes de très-enrichi militaire) on continuait à payer les Nigériens à 24 dollars. Ca on l'oublie aussi.
Les prix négociés à long terme sont une protection pour l'acheteur, mais également pour le vendeur. Et c'est une grosse différence avec le marché du pétrole, que le prix s'envole ou s'abaisse, et l'on retrouvera les variations à la pompe dans les quinze jours..presque surtout si ça monte, pour les baisses c'est plus lent comme répercussion.
En ce qui concerne le déploiement des Génération 4, Berthier vient de faire une synthèse récemment sur le fil dédié.
Mais les Gen 4 on sait que cela fonctionne, il n'y a pas grand'chose à prouver dans le domaine, appliquer les résultats obtenus dans le monde et précédemment en France. Ce n'est pas la chasse à la "Fusion" chimèrique du Jet, ToreSupra, ITER, Démo...etc.. Pour ça on a tout le temps.. qq centaines d'années.
Quant à la fin de SPX, dont je vous mets à suivre le scripte des dialogues à l'Assemblée.
La Gauche et la Droite étaient d'accord pour poursuivre les recherches sur les RNR.
Maintenant qu'un jour la nécessité apparaisse de passer Jospin en Haute Cour pour trahison.. Laissons cette pensée à d'autres..
@+
PREMIER MINISTRE
Abandon du surgénérateur Superphénix
3728. - 23 octobre 1997. - M. Alain Peyerefitte attire l’attention de M. le Premier ministre sur l’abandon annoncé du surgénérateur " Superphénix ". Cette décision paraît avoir été prise de manière arbitraire, sans délibération gouvernementale. À plus forte raison sans débat parlementaire, contre l’avis de l’académie des sciences, sans consultation du commissariat à l’énergie atomique (CEA) ni d’Électricité de France (EDF). Peut-on connaître, peut-on entendre les spécialistes qui ont pu conseiller une telle attitude ? Il est regrettable de constater que des préjugés idéologiques l’emportent sur les intérêts du pays et sur les calculs de la raison. En 1996 et 1997, la parfaite marche de Creys-Malville a démontré que les techniques mises en œuvre dans une centrale à neutrons rapides étaient aujourd’hui au point pour une utilisation à l’échelle industrielle. Cette centrale est un prototype unique au monde. Il est donc normal que, pendant ses premières années de service, elle ait connu des pannes et nécessité des réglages. C’est le lot de tout prototype, surtout à un pareil niveau de haute technologie. Aujourd’hui, il apparaît qu’elle est devenue fiable, moins polluante que les autres centrales nucléaires et a fortiori classiques, et qu’elle fonctionne bien. D’autre part, la sûreté de Superphénix n’a jamais été mise en cause. La direction de la sûreté des installations nucléaires autorise en effet régulièrement, après des vérifications minutieuses, la poursuite de l’exploitation de cette centrale. La décision, confirmée par M. le Premier Ministre dans sa déclaration de politique générale, ne concerne pas uniquement le destin d’un réacteur isolé. Elle s’inscrit bel et bien, par sa dimension stratégique, dans l’Histoire. Elle concerne l’indépendance et la pérennité de l’approvisionnement énergétique de la France. En tout état de cause, une décision si lourde de conséquences ne devrait pas être définitivement arrêtée sans que le Parlement ait eu l’occasion d’en débattre. Il lui demande s’il lui paraît acceptable qu’un effort acharné de trente ans, qui a permis au pays d’acquérir une position de tête dans la technologie nucléaire la plus difficile, se trouve sacrifié à une alliance électorale de circonstance, pour satisfaire une infime minorité, qui n’a à offrir de son côté que des fantasmes ou des illusions de retour au passé.
Abandon du surgénérateur Superphénix
16396. - 13 mai 1999. - M. Alain Peyrefitte rappelle à M. le Premier ministre les termes de sa question n° 3728 qui n’a toujours pas obtenu de réponse à ce jour.
Réponse. - L’honorable parlementaire attire l’attention du Premier ministre sur l’arrêt du surgénérateur " Superphénix ". Conformément à ses engagements politiques, et en particulier à ceux pris par le Premier ministre lors de la campagne législative, le Gouvernement a en effet décidé le 2 février 1998 l’abandon de Superphénix, prototype lancé dans les années 70, dans un contexte de pénurie d’énergie et de faiblesse estimée de ressources en uranium. Cette centrale est désormais inadaptée au contexte actuel. En outre, ce prototype, qui constituait un saut technologique considérable, a été difficile à maîtriser et a coûté beaucoup plus cher que prévu. Il ne peut en l’état constituer un modèle à répliquer à l’identique dans un programme d’équipement en surgénérateur. Pour autant, Superphénix représente une technologie très riche, développée par des personnels particulièrement motivés et performants, qui ont montré que la France savait mettre au point des équipements technologiques innovants de très haut niveau. Il faudra tirer profit de l’expérience accumulée et poursuivre les recherches dans le domaine des réacteurs à neutrons rapides pour l’avenir à plus long terme. Lorsque le Gouvernement a pris la décision d’arrêter Superphénix, le réacteur était à l’arrêt, le Conseil d’État ayant annulé le décret autorisant son fonctionnement. Le précédent Gouvernement n’avait pas signé le décret autorisant Superphénix à redémarrer en tant que centrale de production électrique ; de plus un rapport de la Cour des comptes stigmatisait son coût global. Le Gouvernement a donc décidé que Superphénix ne redémarrerait pas, même pour une durée limitée. Pour autant, les opérations de démantèlement dureront plusieurs années et seront à la charge d’EDF. Le Gouvernement entend mettre à profit l’expérience qui sera acquise lors de ce démantèlement, en vue de celui des centrales classiques. Par ailleurs, le Gouvernement a confirmé la poursuite des recherches sur la transmutation, de manière à fournir au Parlement les moyens de prendre des décisions sur l’aval du cycle 2006. À court terme, les programmes de recherche nécessaires pour le respect de la loi de 1991 ont été orientés sur Phénix, réacteur de taille plus petite mais conçu dès le départ à des fins de recherche. Phénix est particulièrement souple pour l’expérimentation, du fait notamment de la brièveté du cycle, et permet de disposer d’une instrumentation adaptée aux études expérimentales. Sa montée en puissance a été décidée en 1998, après avis favorable de l’autorité de sûreté. Comme suite à une première campagne d’essais, ce réacteur fait actuellement l’objet de travaux de jouvence afin de pouvoir répondre aux programmes de recherche jusqu’en 2004.