Filiére nucléaire Francaise

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par krolik » 12 févr. 2011, 18:00

Vers une extension de la durée de vie de fessenheim ?
@+
Romandie News (http://www.romandie.com/infos/news2/110 ... va91yi.asp)

Nucléaire: un expert de l'AIEA croit en une prolongation de Fessenheim

FESSENHEIM (Haut-Rhin) - La centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), jugée particulièrement dangereuse par les écologistes à cause de son ancienneté, obtiendra probablement en avril une prolongation de son autorisation d'exploitation, a estimé vendredi l'AIEA.

"Techniquement, il y a un bon potentiel", a jugé Gabor Vamos, qui a dirigé au printemps 2009 une mission d'inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique, lors d'un point-presse à Fessenheim. "Il y a toutes les raisons de croire que la prolongation sera acceptée", a-t-il ajouté.

Le réacteur N.1 vient de subir une importante révision générale, réalisée tous les dix ans, et l'Autorité française de sûreté nucléaire (ASN) décidera en avril si elle autorise ou non une prolongation de son exploitation, en principe pour dix ans. L'ASN doit ensuite entamer son inspection décennale du réacteur N.2 jusqu'à la fin de l'année.

Ces procédures sont distinctes de l'inspection menée par l'AIEA, et M. Vamos a souligné qu'il ne pouvait pas commenter les décisions à venir de l'ASN.

Toutefois, a-t-il observé, l'ancienneté de la centrale - doyenne du parc nucléaire français avec une mise en service en 1977 - ne signifie pas forcément qu'elle est obsolète sur les plans technique et de la sécurité.

Etablir un lien entre âge et vétusté est "une approche très simpliste", a-t-il jugé. A Fessenheim, "ce qui a l'air vétuste est remplacé" régulièrement par du matériel moderne.

"Cela devient la norme, dans le monde du nucléaire, que les centrales demandent une prolongation de leur activité lorsqu'elles atteignent l'âge de 30 ou 40 ans pour lequel elles ont été prévues au départ. Or les ingénieurs qui les ont conçues s'étaient donné des marges de manoeuvre très importantes" en matière de longévité, a-t-il expliqué.

M. Vamos et son équipe d'experts étaient à Fessenheim cette semaine afin d'évaluer en quelle mesure EDF a tenu compte des recommandations de l'AIEA pour améliorer la sécurité de la centrale, formulées il y a deux ans après l'inspection de l'agence onusienne.

Leurs conclusions: 19 des 21 recommandations de l'AIEA ont été suivies par EDF ou sont en voie de l'être. Parmi les deux points litigieux, l'exigence qu'un responsable de la direction soit présent physiquement à la centrale 24h sur 24.

"Nous avons un autre système: nous habitons tout près et sommes joignables très vite par portable et sur un bip, c'est un système validé par l'ASN", a commenté le directeur de Fessenheim, Thierry Rosso, qui a jugé "très positif" le bilan de l'AIEA.

Fessenheim cristallise la colère des militants écologistes, qui y dénoncent les risques sismiques et d'inondation ainsi que de multiples incidents, et voient dans sa prolongation une forme "d'acharnement thérapeutique".

Ils réclament l'arrêt définitif de la centrale. Le tribunal administratif de Strasbourg examinera mercredi une requête en ce sens déposée par l'Association trinationale de protection nucléaire (ATPN). Ce collectif, qui regroupe des associations, particuliers et collectivités suisses, allemands et français, est défendu par l'avocate et ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage.

(©AFP / 11 février 2011)

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par krolik » 17 févr. 2011, 15:55

Et un nouvel INES générique sur plusieurs centrales..
Un défaut potentiel dans la roue de secours de la roue de secours.;
Chaque centrale possède deux générateurs diesel de secours provenant de deux fournisseurs différents, justement pour pallier à ce genre de problème.
@+
17/02/2011 - communiqué de presse

EDF déclare à l'Autorité de sûreté nucléaire une anomalie générique pour un défaut sur les coussinets de groupes électrogènes de secours

EDF vient de déclarer à l'Autorité de sûreté nucléaire une anomalie dite générique pour un défaut sur les coussinets de groupes électrogènes de secours. Classé de niveau 1 sur l'échelle INES pour les centrales de Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Gravelines et Saint-Laurent, cet événement a été déclaré au niveau 2 pour la centrale EDF de Tricastin.

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 02 mars 2011, 19:53

Krolik,

une question SVP : Savez vous à quelle temperature sort l' eau de refoidissement du cicuit secondaire aprés passage en turbine ?
Ce flux de chaleur résiduel dont il faut se débarasser dans les riviéres ou les tours aéroréfigérantes, il est à quelle T° ?
Ou puis je trouver de la doc la dessus ?

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Message par krolik » 02 mars 2011, 20:56

En fait la question ne se pose pas de façon aussi simple d'une température unique.
Bien sûr la température minimale finale intervient dans le rendement de Carnot et de là il n'y a rien à déroger.
Mais au fur et à mesure que la vapeur passe dans les différents étages de détente de la turbine, il y a une partie qui est prélevée pour réchauffer l'eau alimentaire qui remonte vers le générateur de vapeur. Ce doit être un "cycle de Hirn" si je me souviens bien.
Avec le condenseur, les réchauffeurs d'eau, les sécheurs-surchauffeurs entre les étages MP et BP, tout cela s'appelle collectivement le "poste d'eau". C'est ce qui fait qu'il y a toute cette tuyauterie autour d'une turbine.

Maintenant la température minimale finale qui va dépendre du refroidissement extérieur, de la température ambiante.. tourne autour de 25°C, moins s'il gèle à l'extérieur jusqu'à 15°C . En hiver le rendement du cycle augmente du fait de l'amélioration de la "source froide".
Dans les aéroréfrigérants l'eau brute du circuit tertiaire est dans ces valeurs là aussi.
Dans ma jeunesse je suis allé me baigner dans les piscines sous les aéroréfrigérants, à cette époque on ne parlait pas de légionellose, maintenant on ne peut plus passer à moins de 50 mètres des aéro sans un masque "nez de cochon", c'est du délire constamment.
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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 02 mars 2011, 21:27

J' ai du mal à piger. Si ca ressort à une T° aussi basse (tiéde), je trouve ca difficilement compatible d' un rendement énergétique total de en gros un tiers.
Les deux autres tiers passent bien en thermique perdue.
Ou alors c' est l' énormité du débit à relativement basse temperature (tiéde) qui donne ce résultat. #-o
Je vais essayer de me documenter la dessus.

Qu' en dit Remundo ?

A noter que c' est pas spécifique aux centrales nukes. une centrale à charbon doit soulever le méme probléme.

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Message par krolik » 02 mars 2011, 21:42

energy_isere a écrit :J' ai du mal à piger. Si ca ressort à une T° aussi basse (tiéde), je trouve ca difficilement compatible d' un rendement énergétique total de en gros un tiers.
Les deux autres tiers passent bien en thermique perdue.
Ou alors c' est l' énormité du débit à relativement basse temperature (tiéde) qui donne ce résultat. #-o

.
Effectivement c'est l'énormité des débits.
Pour faire monter l'eau de refroidissement dans le chateau d'eau central d'un aéroréfrigérant (une dizaine de mètres pas plus) il est fait appel à des "pompes Bergeron", dont le colimaçon est réalisé en ciment moulé sur place.
Débit énorme mais NPSH de l'ordre de 15 mètres d'eau... un petit rien..
@+

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par Remundo » 02 mars 2011, 23:45

Krolik a tout à fait raison,

la thermodynamique des centrales thermiques n'est pas simple, car il y a des soutirages de vapeurs et du surchauffage.

En gros c'est du cycle de Hirn, mais en beaucoup plus compliqué car les flux sont partagés et reformés via des échangeurs thermiques "presque" réversibles.

Voir page 28 par ex ici
https://intranet.insa-toulouse.fr/view/ ... pitre8.pdf

On peut dire que ce sont de grosses usines à gaz.

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par krolik » 03 mars 2011, 22:13

@Energy,
Puisque vous vous intéressez aux "postes d'eau", j'ai cherché dans mes archives perso et j'ai retrouvé cette photo:
Image
Elle représente un réchauffeur d'eau HP, l'un des deux destinés au soutirage 6 d'une turbine de réacteur nucléaire de 900MW, contrat générique dit "CP2" (Chinon, St Laurent...)
Le bébé en question sur la photo fait dans les 3 mètres de diamètre et 16 mètres de long. Il est bourré de tubes en épingles soudés sur une plaque tubulaire forgée de 430 mm d'épaisseur pour un poids d'une vingtaine de tonnes, ;le poids des trous forés dans la plaque tubulaire doit représenter dans les 5 tonnes enlevé à l'outil de forage.
J'ai un souvenir ému sur cette photo, dans une de mes autres vies, j'ai été successivement, ingénieur soudeur, responsable AQ, directeur commercial de la petite société qui a fabriqué ces engins.
Le poids total du bébé doit être de 175 tonnes, sur une remarque à 60 roues, deux tracteurs alourdis et un pousseur.
Le convoi "roulant" devait faire dans les 400 tonnes. Ces réchauffeurs sont les plus lourdes pièce de chaudronnerie après le réacteur nucléaire et les générateurs de vapeur.

Mais pour restituer l'intérêt des "poste d'eau".
Sue une centrale nucléaire il y a 6 soutirages effectués tout au long de la détente de la vapeur. Ces soutirages alimentent chacun un réchauffeur de l'eau alimentaire, eau alimentaire qui repart dans le GV en provenant du condenseur.
Ces réchauffeurs sont notés R1 à R6. R1 pour la plus basse température à récupérer vers les 3O°C.
En fait les réchauffeurs R1 et R2 sont inclus pratiquement dans le condenseur.
L'eau alimentaire est reprise par une pompe basse pression d'alimentation qui remonte l'eau dans R1-R2-R3 jusqu'à R4.
Mais en fait R4 n'est pas un échangeur c'est une bâche dégazante, c'est à cette emplacement du cycle que les températures en descente de la vapeur et en montée de l'eau alimentaire se croisent. Et en fait elles sont mélangées.
L'eau alimentaire est envoyée dans cette bâche par un "spray" au sommet d'une cloche, c'est le coin le plus froid de l'appareil, le spray favorise le dégazage, et c'est l'air que l'air et l'oxygène inclus dans l'eau alimentaire va se faire piéger et sortit sur, l'extérieur par un clapet. C'est la sortie de vapeur permanente que l'on voit sortir de la salle des machines d'une centrale thermique.
En effet le condenseur étant vers 25-26°C sous pression de vapeur d'eau, est en dépression par rapport à l'atmosphère, et il y a des rentrées d'air dans le condenseur qu'on le veuille ou non. Et l'air, l'oxygène dissout dans l'eau est très mauvais pour la corrosion de l'acier des tuyaux. Dans dégazage astucieux sur le soutirage R4.
Ensuite de quoi l'eau alimentaire est reprise de la bâche par les pompes alimentaires haute pression, pour être envoyé dans les réchauffeur R5 et R6 qui se ressemblent étrangement en dimension et masse. La pression et la température augmentant, les épaisseurs et les masses des appareils à pression augmentent considérablement.. d'où la, photo proposée.
Une centrale thermique à flamme ayant une température de vapeur beaucoup plus haute et un étage de turbine haute pression, comporte elle un soutirage de plus R7.

Mais pour revenir à la source froide proprement dite et les quantités d'eau brute réchauffée.
De mémoire, suite à Feissenheim, le Rhins peut augmenter de 8°C en température entre l'amont et l'aval. Ce qui est sûr c'est que le Rhin ne gèlera plus.
Plus tard sur les autres centrales il a été installé des aéroréfrigérants pour éviter de telles augmentations de température. Le refroidissement est obtenu par dissipation de la chaleur latente de vaporisation de l'eau. Et cela doit s'évaporer à raison de 4m3/seconde; rien à voir avec les milliers de m3 qui passent dans la source froide si pas d'aéroréfrigérant.
En théorie cela pourrait presque fonctionner en circuit fermé, mais à évaporer de l'eau brute on concentre les cochonneries dans le circuit, et pour ne pas avoir de boue et avoir une purge continue, l'eau prélevée dans le fleuve est en quantité supérieure à celle qui est évaporer, et le reste est purgé de retour au fleuve.

Alors bien sûr il y a le gros avantage de la température de la mer, quantité infinie, et réchauffement nul si la prise d'eau est éloignée du rejet. Mais les problèmes qui surgissent sont de deux ordres :
- corrosion du condenseur avec une eau de mer tiède, seul le titane est possible, l'Almiralty Brass (laiton Amirauté) s'il tient pour des hélices de bateaux ne tient pas la corrosion sous eau de mer tiède. Alors il faut que les tubes en titane soient soudés à chaque extrémité sur des plaques en titane.. Et le titane, dans la pratique ne peut se souder que lui-même. Donc il sera utilisé des double plaques tubulaires en acier plaqué titane par explosif... La pression de l'eau de mer est faible dans les tubes, mais supérieure à la dépression de la vapeur condensée, donc si une fuite, tendance à saler le circuit secondaire, ce qui n'est pas admissible..
- bouchage des tubes en titane du condenseur par développement de moules et autres coquillages qui se plaisent bien dans l'eau tiède. Alors ils peuvent être enlevés par la "guerre chimique" un grand coup de chlore de temps, pas tout le temps car les bestioles s'habitueraient. Mais cette méthode est délaissée au profit de la méthode "tapproge" du nom de l'inventeur. Les tubes en titane sont horizontaux, et un système dans les extrémités envoie de façon aléatoire des balles type ping-pong sur la plaque tubulaire. Cela fonctionne en permanence et chaque trou est ramoné de façon statistique chaque deux jours.. de l'autre côté des tubes un filtre récupère et guide les balle qui sortent des tubes vers leur retour à l'origine en passant par l'extérieur. C'est un truc astucieux qui règle un gros problème.

Si vous avez d'autres questions sur les "postes d'eau", vous pouvez toujours les poser.. mais comme je vous l'ai dit c'était lors d'une autre vie, alors ne tirez pas trop sur le pianiste.
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Message par Remundo » 04 mars 2011, 13:40

Jolie pièce de chaudronnerie.

Les prélèvements de vapeur se font pour exploiter sa chaleur résiduelle afin de préchauffer l'eau condensée qui remontent vers la "bouilloire". 5 à 6 lieux de prélèvement permettent d'obtenir un panel de températures croissantes pour préchauffer l'eau condensée de manière continue. Après, c'est le gros coup de chaleur, puis la détente dans les turbines.

La conception de tout ça peut être assez compliquée, notamment avec des "resurchauffes", à savoir qu'on prélève la vapeur partiellement détendue, on l'envoie cuire un petit coup dans la bouilloire (ou à son contact), puis elle se détend mieux dans une autre turbine...

C'est un vrai métier où ingénieurs et meilleurs ouvriers et artisans se serrent les coudes, n'est-ce pas Krolik ? :idea:

Par contre, pour le choix de la source chaude, on "diverge", si j'ose m'exprimer ainsi.

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Message par energy_isere » 04 mars 2011, 13:45

Remundo a écrit : .......Par contre, pour le choix de la source chaude, on "diverge", si j'ose m'exprimer ainsi.
ah oui, Remundo préfére cette chaudronnerie la : viewtopic.php?p=288679#p288679

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Message par Remundo » 04 mars 2011, 14:00

oui, je la trouve plus "brillante" :idea:

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 08 mars 2011, 18:26

L' Usine Nouvelle caresse le CEA dans le sens du poil :
Le CEA sous les éloges du gouvernement

Le 08 mars 2011 Usine Nouvelle

A l'occasion de la signature du contrat d'objectifs et de performance entre l'Etat et le CEA, mardi 8 mars, trois ministres sont venus dire tout le bien qu'ils pensaient du Commissariat à l'Energie Atomique. A l'heure où l'organisme est remis au cœur de la politique nucléaire.

Bernard Bigot, l'administrateur du CEA, était bien entouré. Pour signer le contrat d'objectifs pluriannuel entre l'Etat et le CEA sur la période 2010-2013, pas moins de trois ministres étaient au rendez-vous : Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie et du développement durable, Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement et de la recherche, et Eric Besson, ministre de l'Industrie.

Et chacun y est allé de sa déclaration flatteuse. Eric Besson a présenté le CEA comme « un modèle de coopération entre la recherche publique et les entreprises ». Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, s'est réjouie que « la parité ait été atteinte dans les efforts de recherches entre nucléaire et énergies renouvelables ». Une observation faite un an après que le CEA a été rebaptisé en Commissariat à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives.

Une place centrale

Quant à Valérie Pécresse, elle a tenu à rappeler qu'en 2010, le CEA était « le premier organisme de recherche publique déposant à l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle au niveau international ». Dans les faits, le CEA a déposé 615 brevets, soit 30 % de plus qu'en 2009. Ce qui le place devant l'Université de Berkeley en Californie et l'Institut Allemand Fraunhofer. Chapeau !

Bernard Bigot a pour sa part été félicité personnellement par le ministre de l'Industrie pour sa contribution dans la préparation du Conseil de politique nucléaire qui s'est tenu le 21 février à l'Elysée autour de Nicolas Sazrkozy. Conseil qui a chargé le CEA de mener les négociations avec la Chine autour d'un partenariat nucléaire global et du développement d'un réacteur commun de 1 000 MW.

Derrière ces honneurs faits au vénérable CEA, créé en 1948 par Frédéric Joliot-Curie, il faut voir la place centrale qui lui est redonné dans la filière nucléaire française. « Face à des industriels qui ne s'entendaient pas, il a fallu rapprocher les points de vue », a d'ailleurs fait remarquer Eric Besson.
http://www.usinenouvelle.com/article/le ... nt.N147839

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par krolik » 12 mars 2011, 18:07

Un rapport intéressant sur le développement du nucléaire en France avec les relations internationales.
Une quarantaine de pages
Le texte complet en pdf est chargeable à l'adresse :
http://dl.free.fr/rH3pK7h7g


@+
Le COSSYN, Comité d'Orientation et de Suivi des recherches pour les SYstèmes Nucléaires, a été créé en 2007 dans l'objectif de favoriser les échanges de points de vue sur le nucléaire actuel et de 4ème génération, 
en fonction notamment de l'avancement des programmes français et internationaux et des évolutions de la politique internationae dans ce domaine. Il est co‐présidé par la DGEC et la DGRI. Ses participants sont AREVA, l'ASN, le CEA, le CNRS, EDF, l'IRSN. Son secrétariat est assuré par la DGEC.
 
L’article 3 de la loi N°2006‐739 du 28 juin 2006 de programme relatif à la gestion durable des matières et déchets radioactifs fait un lien explicite entre e développement des réacteurs de 4ème génération 
et la gestion des déchets en disposant que "les études et recherches sur la séparation et la transmutation des déchets radioactifs à vie longue sont conduites en relation vec celles menées sur les 
nouvelles générations de réacteurs nucléaires mentionnés à l'article 5 de la loi de programme n°2005‐781 du 13 juillet 2005."
  
Ce lien fait par la loi matérialise la nécessité d’une démarche cohérente qui permette à la fois de répondre aux besoins énergéiques du pays et d'assurer une gestion optimale des déchets et des matières valorisables.
  
Les travaux relatifs à la gestion des déchets radioactifs sont évoqués principalement dans le cadre d'une autre instance, le Comité d'Orientation et de Suivi des Recherche sur l'Aval du Cycle (COSRAC).
   
Pour assurer la cohérence voulue par la loi, les deux instances COSSYN et COSRAC travaillent en étroite coordination.  
4

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 13 mars 2011, 11:01

Séisme : les centrales françaises résisteraient-elles ?

Dossier : Le Japon après le séisme

La très violente secousse de 8,9 sur l'échelle de Richter qui a frappé le Japon, et a été suivie d'un tsunami dévastateur, a pris de court les systèmes de sécurité des centrales nucléaires. En France, quel est l'état du risque sismique ? Comment se comporteraient les centrales ?


Par Franck Lefebvre-Billiez, le 13 mars 2011


Si les conséquences sanitaires de l'accident de Fukushima génèrent pour l'instant peu d'inquiétudes pour la population française, l'accident survenu dans cette centrale nucléaire japonaise à la suite d'un très violent séisme a déjà des conséquences politiques en France. Le cas Fukushima a ainsi relancé la controverse sur l'utilisation du nucléaire civil, qui sert à produire la plus grande partie de l'électricité française. Avec une question cruciale : ce qui s'est produit au Japon pourrait-il arriver en France ?

La construction des centrales japonaises se fait en fonction de normes drastiques, intégrant notamment le risque sismique. Les bâtiments sont censés résister aux secousses les plus violentes. Mais dans le cas d'un séisme aussi violent que celui enregistré vendredi (le plus important depuis 40 ans dans ce pays : 8,9 sur l'échelle ouverte de Richter), les mesures de sécurité peuvent se trouver dépassées, et même si les bâtiments eux-mêmes résistent, de multiples défaillances peuvent affecter les centrales. La CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité), organisme hostile au développement du nucléaire civil, souligne ainsi que les centrales japonaises "ne sont pas dimensionnées pour résister à tous les séismes envisageables". Et elle cite l'exemple de l'année 2007 : "des séismes intervenus en mars et juillet avaient eu des conséquences sur plusieurs centrales de l'ouest du pays : débordement d'eau contaminée de la piscine d'entreposage de combustibles irradiés (centrale de Kashiwazaki Kariwa), débordement de réservoirs d'effluents radioactifs à la centrale de Shika". Le cas Fukushima n'est donc pas le premier. Malgré les mesures de sécurité. D'où cette idée que le nucléaire est, et reste, une technologie risquée.

Des marges de sécurité jugées confortables

Mais, rétorque l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), la situation française est très différente. Le risque sismique, notamment, est bien moins élevé. Situé à une zone de convergence entre plusieurs plaques tectoniques majeures (les plaques pacifique, nord-américaine, philippine et eurasiatique), le Japon a toujours connu une activité sismique importante. La France, en revanche, est considérée comme une zone à "sismicité modérée", et les tremblements de terre de "forte magnitude" (c'est-à-dire plus de 6 sur l'échelle de Richter) sont rares. Les zones les plus "à risque" se trouvent au niveau des massifs alpin et pyrénéen, dans le Jura et le long du fossé rhénan.

Deux centrales nucléaires françaises pourraient potentiellement être menacées par des séismes importants : celle de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, et celle de Fessenheim, dans le Haut-Rhin. Dans ces deux cas, souligne l'IRSN, la conception des centrales a pris en compte des risques de séisme pouvant atteindre, pour Cadarache, 5,8 sur l'échelle de Richter (avec un épicentre situé tout près de la centrale, à 7 km), et pour celle de Fessenheim, 6,7 sur cette même échelle de Richter (avec un épicentre à 34 km de distance). Si de telles secousses devaient être enregistrées, la construction des centrales prévoit des marges de sécurité considérées comme confortables. Ce qui ne tranquillise pas pour autant les opposants au nucléaire.
http://lci.tf1.fr/science/environnement ... 08745.html

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Re: Filiére nucléaire Francaise

Message par energy_isere » 16 mars 2011, 11:57

Nucléaire : la France vulnérable à la « source froide »

On le vit au Japon, les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi subissent actuellement des dégradations dues à une défaillance de son système de refroidissement, suite au tsunami.
Ainsi, faute de refroidissement, de la vapeur d'eau radioactive (propre au réacteur BWR - boiling water reactor), et de l'hydrogène s'accumulent dans le haut du bâtiment abritant le réacteur, provoquant une explosion (réacteurs 1 et 3). Par chance, les enceintes de confinement des réacteurs ne seraient pas endommagées selon l'agence de sûreté nucléaire nippone (NISA).

Sans aller jusqu'à l'explosion, la France aussi a connu un problème de refroidissement le 2 décembre 2009, à cause notamment d'une arrivée massive de végétaux ......
la suite : http://www.enerzine.com/2/11581+nucleai ... oide+.html

le probléme de Cruas du 02 Dec 2009 n' est pas un scoop ici, car on en avait bien sur parlé.
Ici et les post qui suivent : viewtopic.php?p=259380#p259380

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