Le paradoxe déjà signalé, est le suivant :
On annonce d'une part que la "parité réseau" est atteinte et même largement dépassée. Fort bien.
D'autre part il y a toujours besoin d'aides sous diverses formes dont principalement un tarif d'achat garanti.
Autre point : les prix nuls voire négatifs de l'électricité de "marché" à certains moments. Ce qui est scandaleux pour certains.
Tout cela peut paraître contradictoire, mais est une conséquence de l'intermittence du PV (et de l'éolien).
L'électricité, tout le monde sait cela ici, ne peut être stockée et donc doit être produite à la demande. C'est ce que RTE (gestionnaire de réseau) gère en prévoyant fort bien la consommation et en mobilisant les ressources nécessaires en temps voulu. Par exemple, en "appelant" un barrage ou une centrale thermique en cas de besoin. Les temps de réaction des différents moyens sont échelonnés de quelques poignées de secondes à quelques heures selon leur inertie. Il faut saluer d'ailleurs le travail de ces opérateurs peu nombreux au demeurant.
On comprend bien qu'une centrale capable de mobiliser vite des puissances importantes peut négocier un prix de gros élevé. Par contre celui qui propose du courant quand la demande est faible voit sa cote diminuée. C'est le marché.
Donc pour les producteurs (je ne parle pas des consommateurs) le vrai prix de vente est l'intégrale sur un an de la production fois le coût instantané.
Dans ces conditions le PV, malgré une parité réseau théorique, est vendu bien en deçà, à perte donc. Ce qui explique les subventions mais aussi l'obligation légale pour RTE d'absorber en priorité le PV et l'éolien à prix garanti.
Si on laissait faire le gestionnaire de réseau, c'est simple, il refuserait le PV et l'éolien ! Par exemple, pour équilibrer le réseau RTE considère l'éolien pour zéro quand sa production est maximale ! En effet une éolienne débite au maxi quand le vent est fort (
) mais s'il forcit un peu elle stoppe brutalement pour raison de sécurité. De ce point de vue le PV est un peu moins brutal.
Maintenant, tous ces petits problèmes seront réglés quand on aura des solutions de stockage à une échelle et un prix acceptables. En effet, si le coût du stockage est de plusieurs fois celui de la parité réseau autant ne pas stocker ni produire ...
En attendant, tant que PV et éolien ne dépasse pas un certain seuil cela passe. Surtout si on dispose d'un nombre suffisant de centrales thermiques capable de fournir 100% des besoins maximaux. Par exemple un soir d'hiver bien bien froid avec un gros anticyclone sans vent. Mais cela veut dire que ces centrales sont donc sous utilisées quand PV et éolien sont au top. D'où au final un prix pour le consommateur très élevé et des électriciens en quasi faillite.