Nicolas Sarkozy rassure les salariés de Photowatt
14 fev 2012 Usine Nouvelle
En déplacement, mardi 14 février, sur le site de Photowatt en Isère, le chef de l'Etat a affirmé son soutien à la filière photovoltaïque.
C’était certainement son dernier déplacement avant l’officialisation de sa candidature mercredi soir. Chez Photowatt, Nicolas Sarkozy a annoncé les contours de la reprise de l’entreprise par EDF.
EDF doit se développer dans le renouvelable
"Pour l'avenir de Photowatt, la recherche, l'innovation, c'est capital, comme pour toutes les entreprises en France", a-t-il souligné devant les salariés. Ainsi pour justifier la demande du gouvernement auprès d’EDF pour voler au secours de l’entreprise, le président de la République a expliqué : "EDF doit se développer dans le renouvelable, donc le photovoltaïque".
"Nous ne voulons pas que la filière photovoltaïque disparaisse de France", a-t-il martelé.
Les emplois préservés
Puis de promettre la pérennité des emplois aux salariés, probablement rassurés après de nombreuses semaines d’incertitude. "Tous les emplois de Photowatt, tous seront préservés", a-t-il insisté. Il a précisé que 85 d’entre eux seraient embauchés par EDF dans le bassin d’emploi de 60 km autour de Bourgoin.
"Le Président ne manque pas de toupet"
Aussitôt la visite achevée, les reproches ont commencé à fuser de toute part – période pré-électorale oblige. Dans un communiqué, François Bayrou s’indigne et explique pourquoi Nicolas Sarkozy "ne manque pas de toupet". Son porte-parole chargé des questions d’environnement souligne : "Rappelons que la situation de redressement judiciaire de cette entreprise) n'a d'autre conséquence que les décisions du Président de la République lui même, qui, avec le moratoire sur le photovoltaïque début 2011, a mis à terre cette filière émergente".
Le "pompier pyromane"
Réaction identique du côté d’Europe Ecologie – Les Verts. Eva Joly qualifie le Président de "pompier pyromane", dans un communiqué.
"Alors qu'il est prêt à mettre des milliards d'euros pour le nucléaire, le gouvernement sacrifie la filière photovoltaïque et utilise ses déboires comme justificatif fallacieux pour défendre sa politique énergétique pronucléaire. C’est un sabotage organisé", accuse-t-elle.
Quant au candidat socialiste, François Hollande, c'est son conseiller aux affaires énergétiques qui a réagi. François Brottes a repris les propos d'Eva Joly, qualifiant le déplacement du chef de l'Etat auprès des salariés d'"opération de pompier pyromane". "C'est fort de café de voir tout ce qui n'a pas été fait pour faire démarrer les énergies renouvelables", estime-t-il.
Un tarif de rachat spécifique pour les panneaux "made in France"
L'annonce du gouvernement tombe alors à point nommé. En effet, le gouvernement va créer un tarif de rachat spécifique, plus élevé, pour l'électricité photovoltaïque produite à partir de panneaux fabriqués en France. c'est ce qu'a indiqué la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, le même jour.
"Il va y avoir un tarif plus élevé, d'au moins 10%, quand l'électricité sera produite à partir de panneaux fabriqués en France, c'est-à-dire à partir de 60% de valeur ajoutée produite en France", a expliqué la ministre aux journalistes de l'AFP.