Jägermeifter a écrit :Les maisons au chauffage elec ne sont pas mieux isolés, elles sont plus récentes. Au final, lorsque l'on regarde les stats, effectivement sur l'ensemble du parc, elles consomment moins au m2, mais si on regarde pour une année de construction donnée, les maisons élec ne consomment pas moins que celles au gaz (en énergie final, car en énergie primaire, les logement elec -convecteur- consomment beaucoup, beaucoup plus que tout le reste).
1/3 du parc immobilier est chauffé avec 1/6 d’énergie finale. C'est le chauffage électrique qui a tiré l'isolation en france à l'époque ou le pétrole était presque gratuit, les autres en ont profité, d'ou votre remarque qui est partiellement exacte. Par ailleurs le recours au chauffage central (nécessaire pour une chaudière) entraîne des pertes significatives (structurelles, d'usage, de performance réeles). Une étude du CEREN montre contrairement a ce que vous dites, qu'à année de construction équivalente, le parc de maison chauffé au gaz ou au fioul consomme nettement plus d’énergie finale. L'écart s'est grandement réduit avec l'amélioration des chaudières... mais la surconso moyenne pèse dans les 30%.
La peur des importations d'électricité me laisse de marbre. D’ailleurs, à chaque coup de froid (comme cela sera le cas lundi et mardi de la semaine prochaine), nous sommes importateur, et cela totalement à cause des convecteurs. Vous qui êtes a la fois contre les importations et pour le chauffage élec, vous en dites quoi ? D’ailleurs, lorsqu'il y a beaucoup de vent (comme en Espagne depuis 25 jours), les exportations des pays concernés gonflent. Ca devrait vous plaire !
Je ne parlais pas d'import d’électricité mais de pétrole si on supprime le chauffage elec. De toute façon au vu de nos capacité d'import électrique,les quelques Mwh importés pèsent peanuts sauf peut être un peu quand le Mwh atteint 2000€, ce qui est assez rare et pourrait se régler assez facilement par une mise en valeur des contrat EJP / TEMPO.
Ensuite, l'importation n'est pas un mal en sois, mais même souvent une très bonne affaire commerciale, et c'est bien pour cela que nous sommes importateur en continue d'Allemagne. De même, l'exportation à un cout de revient inférieur au cout complet est une très mauvaise affaire commerciale, tout simplement parce que le prix de marché (cout marginal) est alors très inférieur au cout complet (incluant les couts fixes). Et ça, c'est la spécialité française.
Nous sommes avant tout un pays de transit. Il est assez rare qu'on importe du courant en absolu. Et ça pèse peu dans le volume consommé / produit. Par ailleurs dans la discipline j'importe au prix fort et je brade a l'export, je vous suggère de consulter les données du Danemark.
J'ai parlé de supprimer du nucléaire, mais on peut aussi supprimer du thermique classique, de même volume énergétique annuel, dans l'éventualité où la consommation électrique baisserait (mon hypothèse de baisse du chauffage). Et il est beaucoup moins émetteur de CO2 de bruler du gaz dans sa cave (rendement 80%) que de l'élec (85% de l'électricité marginale française est thermique, avec un rendement de 30 à 55% dans le meilleur des cas, et souvent au charbon surtout en ce moment, et les 15% du temps restant celui du nucléaire, qui module alors -creux de nuits et WE et jours feriés de jours doux principalement, comme entre noël et nouvel an de cette année). L'avantage CO2 est évident ... celui des déchets nucléaire aussi.
Petit rappel, on consomme en gros 500Twh, dont 60 pour le chauffage. Dans ces 60Twh, 30 sont nuke, 15 hydrau, et 15 fossiles. Je doute fort qu'on emmete moins de CO2 en éliminant ces 15Twh et en les remplaçant par environ 90Twh de gaz et de fioul. D'autant plus qu'un ensemble CCCG gaz (rendement >50%) + PAC inverter(360% en moyenne sur un hiver) est deux fois plus perfo qu'une chaudière gaz. D'autre part, la suppression du parc thermique fossile et nucléaire a la fois risque de laisser un certain vide...
Vous ne travailleriez pas dans le commerce des bougies ou des groupes électrogènes par hasard?
Quant aux pannes de vent, cela ne pose effectivement aucun problème, car cet aléa est fréquent et bien dimensionné. Pour preuve, il suffit de regarder les prix de marché, qui ne se produisent qu'en cas de période de vague de froid. En panne de vent, on a une faible hausse, mais jamais de prix (ou alors trouvez moi en un !).
Comparez par exemple la semaine dernière (panne de vent sur CWE -FR, BE, NL, DE) avec celle d'avant (vague de froid), ou avec la semaine prochaine, où l'on aura 6°C sous les normales en début de semaine.
Compte tenu de l'immense pénétration du solaire et de l'éolien dans le mix européen (il me semble <10%) il est un peu normal de ne pas voir grand chose. D'autant plus que l’énergie produite par le backup est meilleur marché... Mais si cette part montait à 50% (comme dans les rêves de certains) la donne serait changée. Je vous rappele aussi que le chauffage elec n'est pas un monopole Français, on en a plus que nos voisins mais l'essentiel du pic n'a pas la France pour origine. Au plus gros du Pic record l'an dernier, on n'importait moins de 10GW, une misère en rapport des productions européennes en jeu a ce moment là.
Regardez aussi les mix fortement EnR, qui ont l'équilibre offre demande le plus confortable de toute l'Europe, confort illustré par une absence de pics de prix. L'Espagne est un exemple frappant, l'Allemagne également.
C'est bien simple, regardez les pics de prix et trouvez ce qui l'a causé. L'éolien ne pose de problème que lorsqu'il produit trop, et c'est sur ça que travaillent tous les GRT européens.
En sachant que les pays disposant de ces ENR ont un backup thermique rapide significatif (et qui de surcroît coûtent moins cher que Energie à laquelle ils se substituent...) on comprend qu'ils soient heureux d'allumer leurs centrales. Le con-sommateur Allemand ou Danois doit prier pour qu'il fasse du brouillard et pas de vent...
Le plus amusant est qu'avec une part ridicule d'ENR, ils ont déja des problèmes de surproductions.... quand ils en auront 50% ça va devenir très compliqué.