krolik a écrit :Mais on module bien la puissance du nucléaire : variation de 70% de la puissance d'une centrale en 20 minutes, ce qui est supérieur aux variations mesurées par RTE sur le réseau, sauf le connerie du type : on éteint toutes les lumières pendant 2 minutes à 20:00 heures pile. Même si ça ne fait que 0,8% de variation du total ça fait un dP/dt trop rapide qu'il faut anticiper spécialement.
Cette remarque est fausse. L'arrêt tant médiatisé des lumières ne pose absolument aucun problème à RTE, qui doit quotidiennement faire face à des aléas beaucoup plus grand et bien moins prévisibles, en particulier aux déclenchements de groupes (déconnection inopinée de centrales classiques). En France, chaque semaine en moyenne, un groupe de plus de 1000 MW déclenche, c'est à dire qu'il se coupe instantanément du réseau en raison de défauts techniques, parfois sans aucun signe préalable. A ce moment, la baisse de puissance peut atteindre 1650 MW (dans le cas d'un EPR), moins évidemment dans le cas d'une centrales plus petite. Cette baisse peut encore être plus importante en cas de perte d'un poste RTE, car plusieurs centrales peuvent être perdues du réseau en même temps. Le dP/dt est alors infini, et la puissance beaucoup plus importante.
Afin de palier à cet aléa, le système électrique est régulé grâce au mécanisme de réserve primaire : chaque producteur doit avoir la capacité de produire instantanément un peu plus d'électricité que ce qu'il produit. C'est obligatoire, mais cette capacité peut être échangée entre producteurs (pour faire fonctionner le nucléaire au max et laisser le charbon faire cette réserve primaire). Ce mécanisme est mécanique (inertie des génératrices) automatique et instantané. La puissance pouvant être libérée est de plusieurs milliers de MW.
Pour plus de renseignement, voir
l'article 14 de l'arrêté du 23 avril 2008.
Après, il y a aussi les mécanismes de réserves secondaire, puis tertiaire (hydro). Bref, éviter d'écouter Jancovici ou Krolik et arrêtez vos lampes si vous en avez envi, cela ne présente aucun danger pour la sureté du système électrique !
krolik a écrit :D'ailleurs les centrales nuc en France travaillent en suivi de charge et plus en base ce qui a pour conséquence de réduire leur taux de disponibilité apparent depuis quelques années. Alors que les Allemands travaillent en base. En 2008 sur les 10 meilleures disponibilités de centrales nuc dans le monde il y avait 6 allemandes, ils en sont fiers.
C'est exact, et selon les documentations publiques d'EDF, cela se monte à 1,5% de la puissance installée.
krolik a écrit :Maintenant une éolienne =égale une centrale classique, une éolienne à 2,5MW et une centrale thermique charbon à 700MW. Je veux bien!!!! C'est ce qui est écrit pourtant.
Et puis arrêter une centrale charbon, ce n'est pas instantané non plus et la faire redémarrer encore moins. Ce ne sont pas des mobylettes.
Une centrale charbon ça pollue un max tant qu'elle n'est pas à son régime de croisière, c'est comme un moteur qui n'est pas chaud, ça crache noir, alors s'amuser à arrêter redémarrer...
Tout à fait, et on peut d'ailleurs constater que les groupes nucléaires varient avec des vitesses du même ordre que les groupes charbon. On peut également constater que la production thermique reste présente en France lorsque la production nucléaire est réduite. Les variations de production éolienne sont également anticipées par des prévisions de production, tout comme les variations de la consommations le sont. Cela ne fait que modifier les programmes de fonctionnement des groupes, et réduire la production thermique d’autant.
krolik a écrit :Et puis, petit détail, avec le réseau actuel on connait très bien les sources d'énergie et les points de consommation, les heures de pointe etc.. Le réseau de transport a été optimisé pour cela. Mais si l'éolien sort du marginal du fait de sa nature fluctuante dans le temps mais auss dans les lieux, il faut prévoir non seulement des puissances de substitution mais aussi des lignes de transport de substitution. Vous avez aimé l'éolien, vous aimerez les pylones et les lignes. C'est le "smart grid" ainsi dénommé pour mieux faire passer le pilule aux Américains, il n'y a qu'à voir le budget du DoE principalement pour le transport électrique. J'ai du vous mettre à charger le rapport d'un attaché de l'Ambassade France à Washington sur le sujet, je vous le remets ici
http://dl.free.fr/mGbPaotT8...
C'est une phrase gratuite et tu auras bien du mal à trouver un document de RTE présentant des nombreuses lignes THT éoliennes que tu prétends, tout simplement parce qu’il n’y en a pas. La production éolienne à besoin de capacités de raccordement, c'est à dire quasi exclusivement de réseau de distribution (20kV), de postes de transformations, et en moindre mesure de transport HTB1 (63/90kV). Tout développement à ces tension sont systématiquement enterrés.
Nota : pour l’offshore, ce sera en revanche plus compliqué.
krolik a écrit :Mais pour en revenir à la phrase que je n'ai toujours pas comprise : que se passera-t-il en 2020 on aura 100% de quoi ? D'éolien et de thermique charbon l'un et l'autre ? L'un compensant l'autre si nécessaire?
@+
En 2020, la production thermique fossile sera marginale 100% du temps, c'est-à-dire qu’à chaque moment de l’année, une production thermique fonctionnera, et le nucléaire sera « tout le temps à fond ». Il n’y aura plus aucune concurrence éolien-nucléaire, si ce n’est dans la tête de certains.