Fabuleuse Energie hydroélectrique en Israël, une idée...

Barrages, marées, etc.

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Re: Fabuleuse Energie hydroélectrique en Israël, une idée...

Message par energy_isere » 12 août 2010, 11:56

Sauvegarde de la mer Morte, un cas d'école

Israël, la Jordanie et la Syrie captent à eux trois 98 % des eaux du Jourdain (1). Dépendant quasiment des seules eaux de ce fleuve, en cinquante ans la mer Morte a perdu un tiers de sa superficie et 25 m de profondeur. Face à cette situation, plutôt que de faire en sorte que le Jourdain coule de nouveau, un ambitieux plan de remplissage a été imaginé pour transvaser des eaux de la mer Rouge vers la mer Morte, via des canalisations.

Toutefois, un tel apport dans cette mer à la salinité record et où aucun poisson ne vit, inquiète écologistes comme industriels. Les tests menés ne sont pas concluants et aboutissent à des cocktails variés, sur lesquels les scientifiques en charge de l'étude de faisabilité ne savent que penser. Face à ce projet qui pourrait créer plus de problèmes qu'il ne promet d'en résoudre, la solution alternative, et de bon sens, serait de redonner vie au Jourdain. Une diminution par deux des prélèvements qui y sont effectués permettrait de stabiliser le niveau de la mer Morte. Mais une telle évolution nécessiterait de repenser l'agriculture locale (65 % de l'eau douce utilisée en Israël), fortement dépendante de l'irrigation et tournée vers l'exportation de produits demandant beaucoup d'eau comme les bananes de la région de Jéricho.

En conséquence, les pays concernés, notamment Israël à l'origine de la majorité des prélèvements, préfèrent sortir leurs dollars (le projet est estimé à 15 milliards de dollars, et largement supporté par Israël et la Jordanie) plutôt que de repenser leur rapport à l'eau.

Pascal Farcy

1- La situation du fleuve est telle que l'accord signé par Israël et la Jordanie, pour cesser de rejeter leurs eaux usées dans le Jourdain et les traiter dans des stations d'épuration à partir de 2011, inquiète l'association des Amis de la Terre locale. En effet, sans ces rejets d'eaux usées, il pourrait ne plus y avoir d'eau du tout, prévient un rapport de l'organisation.
http://www.univers-nature.com/inf/inf_a ... gi?id=4312

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Re: Fabuleuse Energie hydroélectrique en Israël, une idée...

Message par energy_isere » 19 janv. 2013, 12:10

Sauver la mer Morte grâce à l'eau de la mer Rouge, un projet controversé

18.01.2013 Le Monde Planéte

Puiser de l'eau dans la mer Rouge pour revitaliser la mer Morte : le projet semble fou et il inquiète les associations écologistes, mais il a désormais l'aval de la Banque mondiale. Après des années d'études techniques, l'institution de Washington a publié cette semaine sur son site Internet la version finale d'un rapport approuvant l'idée de relier par un pipeline de 180 kilomètres de long le grand lac salé que bordent Israël, la Jordanie et la Cisjordanie et la mer qui sépare l'Afrique de la péninsule arabique.

La niveau de la mer Morte descend de plus d'un mètre par an. Sa surface s'est réduite de 950 km2 à 637 km2 en cinquante ans, selon la Banque mondiale. Alors que le lac, alimenté par le Jourdain, était abondé par 1 250 millions de m3 d'eau en 1950, il ne reçoit plus aujourd'hui que 260 millions de m3 annuels. En cause : le pompage intensif de l'eau du Jourdain et de la mer Morte elle-même par l'agriculture et les industries d'Israël et de Jordanie. Le niveau de ce bassin hyper salé est passé de 394 mètres sous le nveau de la mer dans les années 1960 à 423 mètres sous le niveau de la mer aujourd'hui.

Agrandir le plan

"Si rien n'est fait", écrit la Banque mondiale, "la mer Morte atteindra un nouvel équilibre à une altitude qui est environ 100 mètres sous le niveau actuel". Un bouleversement qui pourrait nuire fortement à l'attrait touristique de la région, mais aussi ruiner l'environnement unique créé par ce bassin dix fois plus salé que de l'eau de mer classique.

DIX MILLIARDS DE DOLLARS

L'idée de percer un canal entre la mer Rouge et la mer Morte est étudiée depuis plus d'un siècle. L'accélération de la disparition du lac salé à conduit des responsables israéliens, jordaniens et palestiniens à demander à la Banque mondiale de conduire une étude de faisabilité en 2005.

Son verdict : moyennant un investissement de 10 milliards de dollars, il est possible d'acheminer jusqu'à 2 milliards de m3 d'eau de mer dans la mer Morte, mais aussi de bâtir une énorme usine de désalinisation pour améliorer l'approvisionnement en eau de la région. Les 400 mètres de dénivelé entre l'entrée et la sortie du pipeline pourraient aussi être mis à profit pour faire tourner des turbines et produire de l'énergie.


Problème : cette intrusion massive d'eau de mer n'est pas sans risque écologique, reconnaît l'institution de Washington. Au-delà de 300 millions de m3 par an notamment, selon les experts, l'apport d'éléments marins pourrait entraîner une explosion d'algues rouges et de formations de gypse blanc. Le rapport alerte également sur le risque d'infiltration d'eau de mer dans les nappes phréatiques.

Ces impacts peuvent être "contrôlés et réduits à un niveau acceptable", estime la Banque mondiale. Ce n'est pas l'avis de groupes écologistes comme Les Amis de la Terre au Proche-Orient, qui dénoncent un rapport "irresponsable", dont les conclusions "ignorent le risque environnemental et le prix économique élevé à payer".

UNE EAU INABORDABLE POUR LA POPULATION

L'eau potable issue du site de traitement, dont la capacité passerait progressivement de 320 millions de m3 annuels à 850 millions de m3, serait vendue à un prix inabordable pour les populations de la région, affirme l'ONG. "Les vrais bénéficiaires seraient les hommes d'affaires israéliens associés à la construction de la plus grosse usine de désalinisation du monde et les compagnies étrangères de construction de pipeline", estime Gidon Bromberg, directeur des Amis de la Terre en Israël.

Le ministre israélien du développement économique régional, Silvan Shalom, a assuré que le gouvernement d'Israël allait "travailler à intéresser les personnes influentes pour que ce projet soit réalisé". Mais l'initiative devra réunir des montants importants de prêts internationaux, d'aides étrangères et d'investissements publics pour entraîner l'adhésion du secteur privé. En novembre 2012, la Jordanie avait déjà prévenu qu'elle allait revoir à la baisse sa participation au projet.

L'étude de faisabilité à elle seule a déjà coûté 16 millions de dollars, selon la Banque mondiale. Une somme financée par un fonds international abondé par huit donateurs, parmi lesquels la France, le Japon et les Etats-Unis.

Grégoire Allix
avec les images : http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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Re: Fabuleuse Energie hydroélectrique en Israël, une idée...

Message par energy_isere » 10 déc. 2013, 12:24

l' affaire ressort !
Israéliens, Jordaniens et Palestiniens s’accordent pour « sauver » la mer Morte

Le Monde | 10.12.2013

Stricto sensu, Silvan Shalom, ministre israélien chargé de la coopération régionale, n'a pas eu tort de saluer, lundi 9 décembre, à Washington, la signature d'un « accord historique qui concrétise un vieux rêve ». Qu'Israël, la Jordanie et l'Autorité palestinienne, après plus de dix ans de discussions, trouvent un compromis pour lancer la construction d'un pipeline de 180 km reliant la mer Rouge à la mer Morte, est en soi une avancée significative à l'aune d'une coopération régionale pauvre en réalisations concrètes.

Image

Chacune des parties a des priorités différentes dans ce projet beaucoup plus modeste que celui envisagé à l'origine. Et de nombreuses incertitudes demeurent sur ses retombées positives pour les populations concernées, sur ses conséquences environnementales et sur son financement.

Pour Israël, c'est avant tout un moyen de s'attaquer à l'assèchement inéluctable de la mer Morte, dont le niveau baisse d'environ un mètre par an. Chaque année, quelque 100 millions de mètres cubes d'eau devraient abonder cette étendue d'eau très salée située 423 mètres en deçà de la mer Rouge, soit le niveau le plus bas du globe. Mais cet apport extérieur ne représentera qu'environ 15 % de ce qui serait nécessaire pour stabiliser le niveau de la mer Morte. Le gouvernement israélien y voit aussi une manière d'afficher sa volonté de coopération régionale avec le royaume hachémite. L'intérêt du projet est « stratégico-diplomatique », a confirmé M. Shalom.

PÉNURIE HYDRIQUE STRUCTURELLE EN CISJORDANIE

Les Jordaniens et les Palestiniens ont des préoccupations plus existentielles : le royaume est le quatrième pays le plus pauvre en eau de la planète, et la Cisjordanie pâtit d'une pénurie hydrique structurelle, notamment pour des raisons politiques liées à l'occupation israélienne : les Palestiniens n'ont pas obtenu l'accès à la mer Morte et au Jourdain qu'ils réclament depuis longtemps.

Près de 200 millions de mètres cubes d'eau par an devraient être pompés de la mer Rouge, dont 80 millions seront traités par une usine de désalinisation qui sera construite à Aqaba, en Jordanie. Sur ce total, Israël devrait récupérer de 30 à 50 millions de mètres cubes qui seront attribués à la ville côtière d'Eilat et à la région d'Arava, dans le désert du Néguev, tandis que la Jordanie pourra disposer de 30 millions de mètres cubes d'eau désalinisée.

Le gouvernement israélien ne précise pas le volume d'eau dont devrait profiter l'Autorité palestinienne, mais les chiffres avancés sont de l'ordre de 20 millions de mètres cubes par an, lesquels seront vendus par la compagnie israélienne Mékorot à un prix qui reste à négocier. Ce n'est pas la seule inconnue : les travaux pour construire le pipeline s'échelonneront sur au moins trois ans, et le financement de l'usine de désalinisation est à formaliser.

Des appels d'offres seront lancés en 2014. Israël évoque un coût de 300 à 400 millions de dollars (218 à 291 millions d'euros) pour la construction du pipeline. Celui-ci est devenu un projet pilote par rapport au projet pharaonique du canal mer Rouge-mer Morte dont il était encore question en avril, pour un coût estimé à 9,97 milliards de dollars (7,78 milliards d'euros).

Cette prudence s'explique par les contraintes financières et les risques environnementaux : la mer Morte pourrait connaître une prolifération d'algues rouges et de formations de gypse en raison du mélange avec l'eau de la mer Rouge, et sa composition minérale pourrait être modifiée par le déversement de saumure. Ce qui laisse bien des raisons de penser qu'à ce stade, l'objectif de « sauver la Mer Morte » reste un vœu pieux.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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