https://objectifaquitaine.latribune.fr/ ... 11819.htmlSous-exploitée, la géothermie s'échauffe en Nouvelle-Aquitaine
Ressource renouvelable, la géothermie a l'avantage de pouvoir être produite quasiment partout, sans intermittence et sans perturber le paysage. La Nouvelle-Aquitaine se mobilise pour développer cette énergie encore largement sous-exploitée.
Annelot Huijgen 20 Nov 2024,
Il est temps de passer de la parole aux actes ! C'est ce message que plus de 150 industriels, chercheurs et institutionnels, réunis ce lundi 18 novembre à Bordeaux lors des premières Rencontres de la géothermie en Nouvelle-Aquitaine, voulaient entendre. Guillaume Riou, vice-président à la transition écologique et énergétique de la région, et Mathieu Anglade, directeur régional de l'Ademe, ont signé une convention s'engageant à œuvrer pour le développement de cette énergie renouvelable en présence de Thibaut Heimermann, directeur général d'Avenia. Basé à Pau et dédié aux technologies du sous-sol, ce pôle de compétitivité sera chargé de la mise en musique du texte prévoyant une cartographie des acteurs et l'organisation d'évènements pour faire connaître cette ressource décarbonée, locale et renouvelable, largement sous-exploitée.
Si, au niveau national, la chaleur représente 50 % de la consommation finale énergétique, la part de la captation de la chaleur terrestre n'est que de 1%. Une part que le gouvernement souhaite multiplier par quatre d'ici 2035 d'après son plan d'action dévoilé en février 2023. L'Ademe et la Région avaient chacun déjà dédié des moyens, certes relativement limités, au développement de la géothermie. Le premier a financé 71 études de faisabilité et 31 projets d'investissements pour un total de 7,9 millions d'aides cette année, la seconde promet de financer en priorité cette ressource avec les 196 millions d'euros dédiés aux énergies renouvelables d'ici 2028.
Une ressource mal connue
« La Nouvelle-Aquitaine est la deuxième région en termes de ressources, après l'Ile-de-France », rappelle Jérôme Barrière, hydrogéologue au BRGM. Or, « on ne compte que 1.356 installations soit une production annuelle de 417 GWh comparé à une consommation de 169 TWh », pointe Jérôme Porfirio, représentant régional de l'Association française des professionnels de la géothermie. Principale raison, d'après les professionnels, les collectivités, constructeurs et particuliers connaissent mal cette énergie.
« Les sondes géothermiques peuvent être installées, de 100 à 250 mètres de profondeur, partout, sur des ouvrages neufs ou en rénovation. Elles servent à produire, pendant des décennies, de l'eau chaude sanitaire, du chauffage mais permettent aussi, c'est moins connu, de refroidir des pièces et des installations. Autres avantages, la géothermie est invisible et peut être couplée à d'autres énergies renouvelables », argumente Christophe Bigerel, responsable du pôle chaleur au centre régional des énergies renouvelables.
Des applications multiples
En puisant plus profondément, jusqu'à 3.000 mètres, on atteint l'eau géothermale dans les réservoirs aquifères qui peut être utilisée pour produire de l'électricité, chauffer et refroidir des bâtiments plus importants, tels que des lycées - 11 installations en fonctionnement et 22 projets- et des piscines - telle que celle de Mérignac inaugurée en février 2023- et convient également aux industriels, notamment de l'agroalimentaire.
« Sans oublier les autres usages possibles : le stockage d'énergie, par exemple solaire, la captation de la chaleur fatale (générée par des usines, ndlr), et l'extraction du lithium des eaux thermales. La géothermie peut contribuer de façon déterminante à notre souveraineté énergétique, comme elle le fait déjà dans d'autres pays », souligne Pierre Brossollet, PDG et fondateur, en 2018, d'Arverne. Après avoir levé 200 millions d'euros, ce groupe palois coté en Bourse depuis un an, prévoit de doubler ses effectifs l'an prochain et compte investir plus de deux milliards d'euros d'ici 2030.
La géothermie en France
Modérateurs : Rod, Modérateurs
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97828
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: La géothermie en France
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97828
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: La géothermie en France
https://www.connaissancedesenergies.org ... nce-241213Géothermie et industrie: en France Stellantis avance, Renault renonce
AFP le 13 décembre 2024
Stellantis a inauguré cette semaine une centrale géothermique dans son usine de Caen (Calvados), alors que Renault a renoncé à son projet de géothermie à Douai (Nord).
A Caen, où Stellantis fabrique des boîtes de vitesse, un investissement de 7 millions d'euros permettra de chauffer les ateliers et bâtiments tertiaires, soit 80.000 mètres carrés, tout en refroidissant d'autres installations.
Cette installation, l'une des premières de ce type sur un site industriel en France, doit permettre de réduire de 70% la consommation de gaz du site, et de baisser de 75% ses émissions de CO2.
Cette centrale géothermique, qui a reçu le soutien de l'Ademe et de fonds européens, compte trois kilomètres de tuyaux.
La géothermie est une technologie complexe qui consiste à forer le sol et à y puiser de l'énergie calorique pour le chauffage ou la production d'électricité.
Selon l'Agence internationale de l'énergie, elle a un avenir radieux pour répondre aux besoins croissants de la planète et des industries en énergie, à condition que ses coûts baissent.
Or elle a encore un rôle très limité dans l'industrie, note l'AIE dans un rapport publié vendredi, concentrée essentiellement sur des sites industriels en Chine et en Nouvelle-Zélande.
De nombreux constructeurs automobiles tentent de réduire au maximum l'empreinte environnementale de l'assemblage des véhicules. Si l'assemblage ne représente qu'une petite partie des émissions liées au véhicule (entre les matériaux qui le composent et son utilisation), ils ont un contrôle direct sur cette partie de son cycle de vie.
En Allemagne, Stellantis étudie également l'alimentation en géothermie de l'usine historique d'Opel à Rüsselsheim, où sont fabriquées la DS 4 et l'Opel Astra. Le constructeur a annoncé début 2023 un projet de récupération d'énergie auprès de la mine de lithium voisine de la start-up Vulcan Energy, qui a démarré en novembre.
Renault avait aussi prévu de se baser sur la géothermie avec Engie pour son usine de Douai (Nord), où il fabrique les R5 et Scenic.
Le constructeur comptait y puiser de l'eau chaude (à 130-140°C) à 4.000 mètres de profondeur, pour chauffer l'usine et les machines et remplacer le gaz à 70%, ou produire de l'électricité.
Mais Renault a indiqué début décembre avoir mis fin à ce projet, confirmant des informations de L'Informé.
La performance énergétique qui avait été envisagée n'a pas été atteinte, selon une source au sein du constructeur. Celle-ci assure que des "alternatives" sont étudiées pour baisser ses émissions de CO2, alors que le constructeur a déjà des projets dans l'énergie photovoltaïque et la biomasse.
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97828
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: La géothermie en France
https://www.connaissancedesenergies.org ... mie-250205Safran veut décarboner son usine de Villaroche grâce à la géothermie
AFP le 05 février 2025
Le groupe Safran a annoncé mercredi un partenariat avec le groupement Dalkia - Arverne Group, pour se doter d'une centrale géothermique, afin de réduire les émissions de CO2 de son usine d'assemblage de moteurs d'avions de Villaroche (Seine-et-Marne).
Cette installation "alliera géothermie profonde, pompes à chaleur et réseaux de chaleur modernisés", pour remplacer, à terme, "84% des besoins énergétiques aujourd'hui alimentés par des chaudières gaz, par une énergie bas-carbone, locale et renouvelable", a indiqué le groupe.
Les forages, de 1.650 mètres de profondeur, là où la température de l'eau atteint près de 75°C, "seront réalisés sur le site, en fin d'année 2025", selon le groupe, qui espère une mise en service de la centrale géothermique pour "fin 2026", précise-t-il dans un communiqué.
Safran espère éviter ainsi l'émission de 6.500 tonnes de CO2 par an, "soit une réduction de 75% des émissions carbone liées au chauffage du site".
La géothermie est une technologie complexe qui consiste à forer le sol et à y puiser de l'énergie calorique pour le chauffage ou la production d'électricité.
Selon l'Agence internationale de l'énergie, elle a un avenir radieux pour répondre aux besoins croissants de la planète et des industries en énergie, à condition que ses coûts baissent.
En France, les projets de ce type ont connu ces derniers mois des fortunes diverses.
Le géant automobile Stellantis a inauguré à la mi-décembre une centrale géothermique dans son usine de Caen (Calvados), alors que Renault, qui portait un projet similaire pour son usine de Douai (Nord), a jeté l'éponge, faute d'atteindre les performances escomptées.