[Biodiesel] Piste à creuser : le produire à partir d'algues
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- Roland
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L'un des articles de l'UNH parle de "challenges" à résoudre, en prenant bien soin de ne pas les décrire. Voilà un autre article qui fait le tour de ces défis :
http://www.energybulletin.net/1330.html
Visiblement y'en a qui ont essayé et ils disent :
"Our field work showed that it was not a practical as a way of harnessing solar energy."
ou encore :
"The energy required to grow (and more particularly to harvest and process) the algae is considerably greater than what you can get out of it."
http://www.energybulletin.net/1330.html
Visiblement y'en a qui ont essayé et ils disent :
"Our field work showed that it was not a practical as a way of harnessing solar energy."
ou encore :
"The energy required to grow (and more particularly to harvest and process) the algae is considerably greater than what you can get out of it."
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- Charbon
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- Roland
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C'est l'inverse en fait :
"One difficulty is that the conditions which increase growth rates reduce oil content."
Pour que les algues poussent très vite, il leur faut peu de lumière ('low light levels, e.g., 10% of full sun') et qu'elles soient affamées ('Starving the algae of nutrients raises their oil content').
L'auteur dit aussi : "Little information is available in view of patent applications". En d'autres termes, on a plutôt affaire à des gens qui promettent la lune en espérant qu'on leur donne de l'argent pour développer leur affaire. Donc il ne faut pas trop y compter malheureusement.
"One difficulty is that the conditions which increase growth rates reduce oil content."
Pour que les algues poussent très vite, il leur faut peu de lumière ('low light levels, e.g., 10% of full sun') et qu'elles soient affamées ('Starving the algae of nutrients raises their oil content').
L'auteur dit aussi : "Little information is available in view of patent applications". En d'autres termes, on a plutôt affaire à des gens qui promettent la lune en espérant qu'on leur donne de l'argent pour développer leur affaire. Donc il ne faut pas trop y compter malheureusement.
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- Hydrogène
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- Eric
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Je ne suis pas d'accord. Le but des algues (ou, plus généralement, des biocarburants) n'est, à mon sens, pas de remplacer le pétrole. C'est simplement d'offrir un moyen à une société post-pétrole de fabriquer un carburant synthétique qui sera utilisé pour les besoins les plus importants.Et voilà. Le magnifique sujet sur les algues rélève, peu à peu, au fil de la discussion, la non valabilité de l'idée. Nous fûmes enthousiaste au début, mais le crible du doute, très efficace, est sans pitié; on efface les espoirs de ce côté là.
En résumé, on ne parviendra pas à faire voler des milliers de longs couriers et à faire rouler des millions de véhicules, mais on arrivera peut être à sauvegarder un noyau d'activités essentielles : la police, les pompiers, le samu, le transport de nourriture, etc.
- Roland
- Charbon
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T'as raison Eric, c'est comme ça qu'il faut envisager l'utilisation des biocarburants : faire tourner les services essentiels d'une société très économe en énergie.
Mais dans le cas des algues, avec ce que j'ai pu lire dessus, le rendement global est négatif : il faut dépenser plus d'énergie pour le produire qu'on en récupère. Y'a quelques détails qui tuent, par exemple le fait que les algues poussent dans l'eau, par conséquent pour obtenir du carburant il faut sécher la biomasse, ce qui demande énormément d'énergie...
Mais dans le cas des algues, avec ce que j'ai pu lire dessus, le rendement global est négatif : il faut dépenser plus d'énergie pour le produire qu'on en récupère. Y'a quelques détails qui tuent, par exemple le fait que les algues poussent dans l'eau, par conséquent pour obtenir du carburant il faut sécher la biomasse, ce qui demande énormément d'énergie...
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- Hydrogène
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Oui, Eric, sauf que les algues pouvait produire l'huile en abondance (selon leur promoteurs), alors que les biocarburants on sait qu'en couvrant le monde entier de colza on ferait pas tout notre pétrole, et de loin.
Pour la question de l'énergie de séchage par contre, si c'est fait en zone chaude, je vois pas le problème : il n'y a pas de grosse difficulte à faire du séchage solaire, il suffit de prévoir des surfaces supplémentaire pour des serres. Ce qui ont présenté cette argument le savait-il peu pertinents?
Pour la question de l'énergie de séchage par contre, si c'est fait en zone chaude, je vois pas le problème : il n'y a pas de grosse difficulte à faire du séchage solaire, il suffit de prévoir des surfaces supplémentaire pour des serres. Ce qui ont présenté cette argument le savait-il peu pertinents?
- Roland
- Charbon
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L'argument du séchage est pertinent pour des raisons pratiques : un séchage au soleil implique des bassins à l'air libre, d'une façon ou d'une autre, or on ne peut pas cultiver ces algues à l'air libre sous peine de voir les cultures envahies par divers parasites (autres algues, champignons, etc.).
C'est comme ça qu'on cultive des algues, pour le moment :
http://www.photolib.noaa.gov/fish/images/fish5089.jpg
Les étaler pour les sécher au soleil à l'air libre implique des manipulations et du transport qui font partie des nombreux facteurs qui rendent le principe finalement trop inefficace.
C'est comme ça qu'on cultive des algues, pour le moment :
http://www.photolib.noaa.gov/fish/images/fish5089.jpg
Les étaler pour les sécher au soleil à l'air libre implique des manipulations et du transport qui font partie des nombreux facteurs qui rendent le principe finalement trop inefficace.
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- Hydrogène
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attendez..pas forcément..Déjà, on les cultive, et après, on les met à l'air libre ou sous serre, pour les sécher solairement, mais elles ne se reproduisent pas en séchant!. Il est vrai que ça demande un peu de tranport, mais pourquoi est-ce si compliqué que ça? le transport semblre moins compliqué que le ramassage...
- Roland
- Charbon
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Chaque opération n'est pas très compliquée, mais comme il y en a beaucoup, et qu'à chaque fois il est question de manipuler de la biomasse par millions de tonnes, ça revient cher en énergie, à tel point que la solution n'est probablement pas rentable d'un point de vue énergétique tout en posant des risques massifs pour l'environnement.Jeuf a écrit :mais pourquoi est-ce si compliqué que ça? le transport semblre moins compliqué que le ramassage...
- jersiaise
- Goudron
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Par contre à petite échelle elle pourrait être intéressante cette idée des algues. Par exemple, en cas de famine suivant le crash pétrolier, c'est une bonne source de protéines, et si en prime on peut en extraire de l'huile...
Les tourteaux obtenus pourront nourrir les animaux, comme actuellement avec les tourteaux d'extraction de colza et de tournesol, non? Donc rien de perdu!
De plus la spiruline peut être cultivée dans un bassin, dans votre jardin ou pour les citadins, pourquoi pas sur le toit des immeubles...
Le mode d'emploi de la culture de la spiruline dans votre jardin :
http://viard.eric.free.fr/spiruline.pdf
Malheureusement, il faut des engrais... Et avec quoi fabriquer des engrais sans pétrole?
Les tourteaux obtenus pourront nourrir les animaux, comme actuellement avec les tourteaux d'extraction de colza et de tournesol, non? Donc rien de perdu!
De plus la spiruline peut être cultivée dans un bassin, dans votre jardin ou pour les citadins, pourquoi pas sur le toit des immeubles...
Le mode d'emploi de la culture de la spiruline dans votre jardin :
http://viard.eric.free.fr/spiruline.pdf
Malheureusement, il faut des engrais... Et avec quoi fabriquer des engrais sans pétrole?

plus désespérée que jamais
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- Kérogène
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algue ou pas, transgénique ou pas, la plante nécessitera autant de nutriments, de CO2 que ce qui est nécessaire pour faire pousser le bio-carburant sur 3 fois la France (cultivable)
à moins de faire venir les nutriments d'une autre planète, de plonger des cheminées de centrales au charbon directement dans l'eau des algues pour obtenir une forte teneur en CO2, je vois mal comment ce système pourra perdurer
oublier les bio-carburants, mêmes pour les services d'urgence. Tant qu'il y aura le choix de faire autrement (H2, quel qu'en soit le coût), il faudra... faire autrement
à moins de faire venir les nutriments d'une autre planète, de plonger des cheminées de centrales au charbon directement dans l'eau des algues pour obtenir une forte teneur en CO2, je vois mal comment ce système pourra perdurer
oublier les bio-carburants, mêmes pour les services d'urgence. Tant qu'il y aura le choix de faire autrement (H2, quel qu'en soit le coût), il faudra... faire autrement
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- Charbon
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Pour faire pousser des algues on peut utiliser des eaux usées clarifiées (sans les boues), en revanche ce qui manque sur Terre n'est pas l'eau tout court mais bien l'eau potable, plus précieuse que le pétrole même si moins chère.
Le promoteur du biodiesel algal, Michael Briggs, de l'Université du New Hampshire, participe à un forum (en anglais) http://forums.biodieselnow.com/default.asp où il donne plein d'explications techniques au sujet de la production de ce biodiesel, qu'il estime toujours faisable et rentable à moyen terme (5 à 10 ans), et a fait un pdf qui synthétise un peu la question http://www.changethis.com/pdf/9.03.Biodiesel.pdf
Le promoteur du biodiesel algal, Michael Briggs, de l'Université du New Hampshire, participe à un forum (en anglais) http://forums.biodieselnow.com/default.asp où il donne plein d'explications techniques au sujet de la production de ce biodiesel, qu'il estime toujours faisable et rentable à moyen terme (5 à 10 ans), et a fait un pdf qui synthétise un peu la question http://www.changethis.com/pdf/9.03.Biodiesel.pdf
- Roland
- Charbon
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- Inscription : 20 mars 2005, 02:10
- Localisation : 35, Rennes
Et puis dix ans plus tard, on mesure les métaux lourds qui traînent, les résidus de pesticides et compagnie... En constatant que les rendements délirants attendus ne sont pas au rendez-vous... Mais bon, surtout : "Large effects on US energy supplies would probably not be plausible with wastewater treatment systems". C'est une citation d'un rapport du NREL.n.g a écrit :Pour faire pousser des algues on peut utiliser des eaux usées clarifiées
C'est ce qui était déjà cité à l'origine du fil, je crois.Le promoteur du biodiesel algal, Michael Briggs, de l'Université du New Hampshire,
...
http://www.changethis.com/pdf/9.03.Biodiesel.pdf
Dès la première phrase, le détecteur à conneries s'active : "As more evidence comes out daily of the ties between the leaders of petroleum-producing countries and terrorists". On a affaire à un document de propagande politique, certainement pas une étude scientifique.
Puis, page 10 : "NREL's research showed that one quad (ten billion gallons) of biodiesel could be produced from 200.000 hectares of desert land".
Bon, ben voilà : ça nous fait un rendement de 190.000 litres de biodiesel à l'hectare. Wouarf... Les documents du NREL parlent plutôt d'une production de 10 grammes par mètre carré et par jour dans les meilleures conditions en moyenne (avec des pointes à 50, mais pour que la moyenne soit à 10, il faut pas mal de jours à 0...). Soit 36.000 litres à l'hectare par an, qu'il faut probablement diviser par deux ou par trois avec les infrastructures, puis par deux ou trois encore pour le raffinage.
Evidemment, le bonhomme précise : "if the remaining challenges are solved". Ben ouais, on pourrait aussi mettre Paris en bouteille.
A noter que ces algues miraculeuses ne produiraient rien si elles n'étaient pas trafiquées génétiquement (les gènes intéressants ont déjà été brevetés).
De plus, les algues ont besoin de CO2 pour grandir, alors sur les schémas du NREL, on trouve généralement dans un coin une usine qui fume... Genre une centrale thermique au charbon, par exemple... Du coup ce n'est même pas une énergie renouvelable.