Un nouveau fléau menace notre monde : l'huile de palme. Cauchemar écologique et sanitaire mais Eldorado financier pour de nombreux acteurs économiques.
L'Industrie agro-alimentaire tout dabord (mais également l'industrie cosmétique), pour qui l'huile de palme est une aubaine. Extraite à pression à chaud de la pulpe des fruits de la palme à huile, elle produit 22 kgs d'huile pour 100 kgs de fruits. Son rendement exceptionnel est de 7250 kg d'huile par hectare et par an. C'est donc une huile tellement rentable que l'on finit par en retrouver partout, bien souvent sous l'appellation "matière végétale" ou "huile végétale" : biscuits, glaces, nutella etc. , bref, dans la plupart des aliments transformés nécessitant de l'huile (presque tous donc). A titre indicatif, trouve en moyenne 60% d'huile de palme dans les chips, 50% dans les pâtes à tartiner, 35 % dans les soupes, 30% dans les biscottes, 40% dans les biscuits apéritifs etc. dans la plus parfaite opacité au niveau des étiquettes.
Un européen moyen consomme annuellement l'équivalent de 25 m² de plantation d'huile de palme. Utilisée aussi dans les cosmétiques, elle pourrait bientôt servir d'agro-carburant. Le constat est clair : notre société est devenue addict à l'huile de palme au moins autant qu'elle ne l'est au pétrole.
Pour faire face à l'explosion de la demande présente et future (qui sera phénomènale), il faut trouver des terres agricoles dans les régions tropicales et equatoriales. C'est à dire, actuellement, en Malaisie et en Indonésie principalement. C'est donc sur les forêts primaires que sont exploitées ces palmiers à huile, accentuant une déforestation massive et sans doute totale à terme. Des sociétés comme Wilmar ( dont les investissements proviennent de la BNP et de Calyon) et d'autres qui fournissent Unilever, Nestlé et Cargill, brûlent les forêts primaires, exproprient les habitants de Borneo qui iront remplir les bidonvilles de Jakarta et d'ailleurs. L'ampleur des incendies de forêts est tel que l'Indonésie est le 3ème producteur mondial de CO2 après les Etats-Unis et la Chine !!
La biodiversité de ces régions est menacée de disparition et les immenses étendues de palmiers deviennent extremement sensibles aux parasites ce qui nécessite de déverser des quantités industrielles d'herbicides et de pesticides. Les sols se fragilisent et s'érodent lentement vers la desertification à long terme. Cyniquement, la plantation de ces palmiers à huile est comptabilisée dans les programmes de reforestation destinés à compenser les consommations de CO2 sur le fameux "marché des émissions carbone".
Et ce n'est qu'un début, quand il n'y aura plus de forêts à brûler, quand le prix du pétrole rendra extrèmement rentable les agro-carburants, ce seront les exploitations agricoles alimentaires de ces pays qui seront réquisitionnées, de force et dans l'illégalité. Inutile de se faire d'illusion de ce côté là, aucun pauvre n'en profitera jamais, celà ne résoudra aucun problème de faim dans le monde, celà y participera.
Les plus cyniques diront que ce n'est pas leur problème, mais l'huile de palme, pour très rentable qu'elle soit pour ceux qui l'exploitent, ne le sera pas pour les fonds de santé publique. Composée à 79% de graisses saturées, c'est à dire de "mauvais cholestérol", celui qui augmente les risques cardio-vasculaire. En réalité, cette "huile", ou plutôt graisse (solide), dans sa forme industrielle ne devrait même pas être utilisée dans l'alimentation. Seule excéption notable, l'huile de palme rouge, non raffinée, est relativement riche en vitamine A (béta-carotène). Mais de celle-ci, vous n'en verrez jamais la couleur dans vos assiettes.
tiré de mon blog :
http://alimensonges.hautetfort.com/