Développement des "bio"carburants 2ème génération

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Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

Message par energy_isere » 23 mai 2021, 01:24

ah, enfin !
Première production de biokérosène lignocellulosique à Dunkerque pour BioTfuel

PAR FRÉDÉRIC DOUARD · 18 MAI 2021

C’est l’IFPEN qui l’annonçait en avril 2021, onze ans après le lancement du projet, la société Bionext qui porte le projet BioTfueL® est parvenue à produire du biokérosène à faible teneur en carbone, par la production de produits de synthèse Fischer-Tropsch à partir de déchets de bois. Cette production à l’échelle semi-industrielle valide la chaîne torréfaction-gazéification-synthèse Fischer-Tropsch pour la production flexible de carburants alternatifs durables destinés à l’aviation, de biodiesel synthétique à partir de biomasse lignocellulosique. La technologie BioTfueL® est une solution qui permet de réduire les émissions de GES de plus de 90 %.

Une gazéification stable et continue de diverses biomasses lignocellulosiques prétraitées par torréfaction a ainsi été réalisée pendant plusieurs semaines sur les unités préindustrielles, permettant la conversion du gaz de synthèse en produits Fischer-Tropsch.

Plusieurs charges renouvelables issues de déchets de biomasse ont déjà été qualifiées. Le programme se poursuit actuellement avec la validation de charges supplémentaires et l’optimisation des conditions opératoires.

Le procédé

La technologie BioTfueL®, dont les unités de démonstration sont situées à Venette (Oise) pour la torréfaction et à Dunkerque pour la production du gaz de synthèse et la synthèse Fisher-Tropsch, repose sur quatre étapes clés : la torréfaction de la biomasse, la gazéification, le traitement et la purification du gaz de synthèse produit, puis, sa conversion en biocarburants avancés par synthèse Fischer-Tropsch.

Le concept novateur de BioTfueL® repose sur sa capacité à traiter un large spectre de biomasses lignocellulosiques, qui n’entrent pas en concurrence avec les usages alimentaires. Grâce à sa grande variété de charges potentielles, cette technologie peut être déployée partout dans le monde. Cette flexibilité permettra de garantir la continuité de l’approvisionnement des futures unités industrielles tout en réduisant le coût de production.

La synergie d’un partenariat industriel

Le projet BioTfueL® a été lancé en 2010 en vue de tester, de valider et d’optimiser une chaîne complètement intégrée pour la production de biokérosène et biodiesel avancés. Le programme a été soutenu par les partenaires de Bionext, par le gouvernement français via une subvention de l’ADEME et son Fonds Démonstrateur de Recherche, par la région Hauts-de-France et la Communauté Européenne via le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), ainsi que par l’association française des producteurs d’oléagineux via le fonds FASO.

Le projet est piloté par Bionext, qui assure la coordination de l’expertise apportée par ses six partenaires et actionnaires : les organismes de recherche (IFP Energies nouvelles et le CEA), les fournisseurs de technologies (Axens et Thyssenkrupp Industrial Solutions) et les acteurs industriels (Avril et Total).

Données clés du projet BioTfueL®

Partenaires : Avril, Axens, le CEA, IFP Energies nouvelles, Thyssenkrupp Industrial Solutions, Total.
Budget : 190 millions d’euros dont 33,2 millions de financement public.
Localisation du démonstrateur de prétraitement de la biomasse : site d’Avril à Venette.
Localisation du démonstrateur de gazéification, purification et synthèse : site de l’ancienne raffinerie Total de Mardyck à Dunkerque.
https://www.bioenergie-promotion.fr/894 ... -biotfuel/

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Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

Message par energy_isere » 29 juil. 2021, 21:54

À Venette, le site Bionext participe à la production de biocarburant avancé grâce à la biomasse
C'est une première mondiale : le projet BioTfueL®, lancé en 2010, a terminé d'être testé fin juin et a été approuvé après avoir été validé et optimisé sur les sites Bionext à Venette et Dunkerque. L'objectif ? Fabriquer du biocarburant avancé (de 2e génération) à base de biomasse (paille et bois) pour les secteurs de l'aérien. Porté par des partenaires et industriels européens, ce projet est prêt à être industrialisé à plus grande échelle et préfigure la bioraffinerie de demain.

PAR VIRGINIE KUBATKO 28 JUILLET 2021

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Le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari (à dr.), est venu visiter le site Bionext à Venette en pésence de Laurent Bournay, directeur de projet, et Corinne Orzechowski, préfète de l'Oise.

C'est une grande avancée pour la filière de biocarburants de 2e génération. Il aura fallu onze ans pour approuver le projet de démonstration BioTfuel®, une technologie de pointe permettant de fabriquer du biocarburant de 2e génération – notamment du biokérosène - à partir de biomasse produites à base de résidus agricoles et forestiers. Ce projet a été en démonstration (de 2019 à 2021) afin de tester la viabilité de sa production et de son environnement (chaîne complète, transports, logistique, etc.) sur les sites industriels de Bionext à Venette (60) et à Dunkerque (59). Le premier accueille l'unité de torréfaction de la biomasse, il est également situé sur le site industriel du partenaire Avril. Le second – mis à disposition par TotalEnergies - gazéifie cette biomasse torréfiée avant de synthétiser les biocarburants liquides. L'opération de ces unités de démonstration a permis de prouver avec succès la technologie BioTfuel®. Et l'enjeu est majeur et impressionnant : cette technologie permet de réduire des émissions de gaz à effet de serre de plus de 90% !

Une technologie qui rentre dans le cadre du rapport gouvernemental visant notamment à éclairer la représentation nationale sur la possibilité d'atteindre un niveau de production suffisant pour permettre l'obligation d'incorporation de 1% de biocarburants de nouvelle génération pour les carburéacteurs aéronautiques au 1er janvier 2022. « La décarbonation est nécessaire pour la transition énergétique », rappelle-t-on chez Bionext. Car le biocarburant avancé 2e génération représente la voie du thermo-chimique où l'hydrogène est essentiel, un gaz qui double la production du biocarburant avancé.

Une économie circulaire

Concrètement, le projet BioTfuel® est basé sur un concept novateur reposant sur sa capacité à traiter la plus large diversité possible de biomasse, constituée de déchets forestiers (feuillus, bois dur ou tendre), de résidus agricoles (paille), pour l'essentiel. Cette flexibilité permettra de garantir la continuité de l'approvisionnement des futurs unités industrielles tout en réduisant le coût de production. Et les sites industriels sont un véritable bijou de technologie. Quatre étapes sont nécessaires à la fabrication du biocarburant avancé à partir de la biomasse : le pré-taitement par torréfaction de la biomasse, la gazéification, la purification et la synthétisation Fisher-Tropsch. « La technologie de torréfaction (thyssenkrupp Industrial Solutions) consiste en un séchage poussé de la biomasse qui est chauffée quelques minutes à plus de 250°C en l’absence d’oxygène et qui en ressort friable et imputrescible et densifiée énergétiquement. Ensuite, la biomasse torréfiée est ensuite transportée sur le site de Dunkerque pour être gazéifiée », précise Sébastien Gonnard, responsable de l’unité de torréfaction. Des étapes effectuées dans les Hauts-de-France, entre Venette et Dunkerque où se trouve également la matière première. « L'idée est d'être au plus près de la matière première et des ressources pour créer une économie circulaire », précise-t-on encore chez Bionext.

Si la région des Hauts-de-France s'inscrit, encore une fois, dans la troisième révolution industrielle avec ce projet révolutionnaire, le projet BioTfuel® est porté, au sein de l'entreprise Bionext, par des partenaires européens leaders dan leurs secteurs ainsi que des organismes de recherche (IFP Energies nouvelles et CEA) et des industries (Axens, Avril, TotalEnergies et l'allemand Thyssenkrupp. Ces partenariats représentent un réel atout pour le développement de BioTfuel® au niveau mondial... pouvant même propulser la France en leader mondial dans ce domaine. « La technologie BioTfueL® peut également évoluer en fonction des conditions et des opportunités du marché. Par exemple, un approvisionnement externe en hydrogène permet d’améliorer de façon significative le rendement global de la chaîne. Cette solution permet de plus d’envisager l’introduction d’hydrogène vert dans les transports sous forme de e-Biofuels en s’affranchissant des difficultés de manipulation, de stockage et d’utilisation de l’hydrogène pur dans les transports en général et pour les aéronefs en particulier (le carbone de la biomasse constituant alors le stockage de l’hydrogène », explique Jean-Pierre Héraud, ingénieur développement des procédés de production. Au total, 180 millions d'euros dont 33,2 millions de financement public (Ademe, Région Hauts-de-France, Feder) ont été nécessaires pour mettre en place les sites de démonstration.

Vers l'industrialisation
Après la phase de démonstration, l'heure est à l'industrialisation et la future commercialisation. Alors que les sites produisent actuellement 2 tonnes de biocarburant avancé par heure, l'objectif est d'en produire de 50 à 200 000 tonnes par an. Bionext en appelle au Gouvernement pour cette étape cruciale. « La démonstration est finie, l'heure est à la confiance pour passer à l'étape de l'industrialisation et l'aide de l’État est nécessaire », a rappelé l'équipe de l'industrie au ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, venu visiter le site de Venette, le 27 juillet. « Cette première démonstration est la preuve que l'enjeu de faire de la France le leader mondial dans ce domaine est possible, a confié le ministre. L'idée est d'aller le plus vite possible pour intégrer le biocarburant dans le secteur aérien. »

Lors de cette visite, le ministre a annoncé la mise en place d'un Appel à projets de 200 millions d'euros à destination des projets de décarbonation. Un premier appel sera lancé le 15 octobre, pour une secondé étape prévue à l'été 2022.
https://www.gazetteoise.fr/article/a-ve ... a-biomasse

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Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

Message par energy_isere » 09 août 2021, 08:28

Le biokérosène, espoir dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre par l'aviation, franchit une nouvelle étape

Par Loïc Chauveau le 06.08.2021

Les partenaires français du programme "bioTfuel" annoncent ce début août 2021 le succès de leurs tests sur les unités de démonstration du processus de fabrication d’un kérosène issu de déchets agricoles et forestiers. L’enjeu : la réduction des émissions de gaz à effet de serre du transport aérien.

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Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 90% des transports aériens et routiers, c’est tout l’enjeu du programme "BioTfuel" engagé en 2010 par Bionext, un organisme coordonnant les efforts de six partenaires, deux organismes de recherche (IFP Energies nouvelles et le CEA), les fournisseurs de technologie (Axens société qui commercialise les innovations de l’IFPen, et Thyssenkrupp) et deux industriels, Avril qui regroupe les activités en biocarburant des filières agricoles et Total Energies nouvelles. Il a fallu une dizaine d’années de recherche pour prouver la validité d’une technologie différente permettant de produire un carburant à partir de résidus végétaux qui n’entrent pas en concurrence avec la production alimentaire.

La première génération des biocarburants utilise en effet les fruits et graines des plantes cultivées pour en extraire huiles et sucres. L’alcool extrait des plantes sucrières - principalement la betterave et la canne à sucre - est la base du bioéthanol ajouté à l’essence (le symbole E5 ou E10 sur les pompes des stations-service). Les huiles produites à partir du colza, du tournesol, du maïs, du soja, du palmier à huile sont transformées soit par réaction avec du méthanol, soit par hydrotraitement produisant un gazole paraffinique de synthèse. Cette voie est condamnée à court terme tant par les règlements européens que français du fait d’une concurrence sur l’usage des terres. Elle devrait s’arrêter à la fin de la décennie. Ces biocarburants sont déjà très critiqués tant par les scientifiques dans le récent rapport commun de l’Ipbes et du GIEC que par les ONG. Ainsi, Total Energies nouvelles vient-il d’annoncer qu’il renonçait à traiter des huiles de palme dans sa raffinerie de la Mede (Bouches-du-Rhône) tout en maintenant l’utilisation d’huiles de colza et de tournesol.

De la torréfaction à la synthèse Fischer-Tropsch

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https://www.sciencesetavenir.fr/nature- ... lle_156377

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