matthieu25 a écrit :Est il au courant du peak oil?

M'étonnerais qu'il ai posté 654 fois sans comprendre le sujet du forum !
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matthieu25 a écrit :Est il au courant du peak oil?
Le deutérium a été formé lors du Big Bang. La mesure de l'abondance du deutérium (D) dans les galaxies lointaines confirme la théorie du BigBangzozo a écrit :Le deuterium est un isotope de l'hydrogène: l'hydrogène est composé d'un proton et d'un electron, tandis que le deuterium est composé d'un proton, d'un neutron et d'un electron. C'est donc chimiquement l'équivalent de l'hydrogène.
C'est effectivement très dur: la fusion du proton (hydrogène) en Deutérium est très difficile à faire, elle se produit dans le Soleil a un rythme lent, ce qui permet au soleil de briller depuis 5 Millards d'année et pour encore 5 millards d'annéesLa fusion consiste à produire de l'helium (2 protons et 2 neutrons) à partir de l'hydrogène (1 proton). Comme 1 neutron c'est un proton et un electron, il faut 4 atomes d'hydrogène pour produire un atome d'helium. C'est très dur.
Le principal problème sera surtout son coût (et les entraves à la technologie; déjà pour une centrale nucléaire toute simple les Etats-Unis menacent de faire la guerre!), ça ne touchera sans doute que 0,01% de la population mondiale, qui risque bien de vouloir garder cet avantage stratégique pour elle.deutérium a écrit : Seul pb, la fusion ne sera pas disponible avant 2040-2050, soit bien après le peakoil, mais avant la fin totale de celui-ci. Elle sera alors la bienvenue.
De toute façon, quelle sera le coût de l'énergie en 2050. Personne ne le sait. Les prévisions du DOE et de l'AIE de 2004 tablaient sur un cours du pétrole à 25-30 $ le bbl en 2030, hier c'était 66 $ le baril. Bravo les prévisionistes. Peut-être, tel un junkie en manque, l'humanité sera prêt à payer n'importe quel prix pour avoir de l'énergie.Rafa a écrit : Le principal problème sera surtout son coût (et les entraves à la technologie; déjà pour une centrale nucléaire toute simple les Etats-Unis menacent de faire la guerre!), ça ne touchera sans doute que 0,01% de la population mondiale, qui risque bien de vouloir garder cet avantage stratégique pour elle.
Changer la composition chimique peut avoir des conséquences tout aussi grave: transformer le carbone en C02 perturbe le climat. Même sans changer la composition chimique, le méthane (gaz naturel) est un gaz a effet de serre (de mémoire 100 fois + efficace que le CO2), et le transfert du méthane du sous-sol à l'atmosphère modifie aussi le climat.Rafa a écrit : Je me pose aussi des questions sur la fision et la fusion; à la difference des combustions qui ne changent pas les atomes et leur proportion sur terre, aussi bien la fision que la fusion changent la composition atomique de notre planète, d'accord, c'est minime au début, mais en cas d'utilisation debridée? quels pouraient en être les consequences?
C'est exactement mon sentiment. Le pétrole, à n'importe quel prix, et s'il est trop cher, le voler si nécessaire.deutérium a écrit : Peut-être, tel un junkie en manque, l'humanité sera prêt à payer n'importe quel prix pour avoir de l'énergie.
Whooaaa !deutérium a écrit :De toute façon, quelle sera le coût de l'énergie en 2050. Personne ne le sait. Les prévisions du DOE et de l'AIE de 2004 tablaient sur un cours du pétrole à 25-30 $ le bbl en 2030, hier c'était 66 $ le baril. Bravo les prévisionistes.
La fusion par voie magnétique (ie comme ITER) n'est pas proliférante. Elle ne permet pas de faire la bombe: il n'y a pas de matériaux fissile (U ou Pu). Ce qui fait une grosse différence par rapport à la fission.
Pour produire une même quantité d'énergie les réactions nucléaires sont environ 10 000 fois plus énergétique que les réactions chimiques.
Une centrale de 1 000 MWe (ie 3 GW thermique) demande par an:
- 2,1 Millions de tonnes de charbon
- 10 Millions de barils de pétrole (ie 2 j de production de Ghawar)
- 150 tonnes de conbustible d'uranium (fission)
alors qu'il faudrait seulement 100 kg de D et 300 kg de lithium (fusion).
Les reserves minières en Uranium sont de l'ordre de 4 millions de tonnes.
Les réserves de deutérium sont comparables a la durée du système solaire (5 Millards d'années).
Pas sur ITER directement, les premiers coups de pelles mécaniques (donc à pétrole) n'ont pas encore été donnés. Pour les 5 ans qui viennent, c'est bcp de génie civil, de gestion et de stratif pour un projet réparti entre 6 pays.zozo a écrit :Whooaaa !
C'est pas possible, tu travailles sur ITER ou quoi ?
Avez vous une estimation personnelle de la probabilité de réussite de la fusion à confinemement magnétique au plan industriel ? C'est une question que je pose souvent aux chercheurs, docteurs ou doctorants travaillant de près ou de loin dans la fusion. Essayez de ne pas faire l'éloge du labo mais au contraire d'être le plus "personnel" possible. Merci.deutérium a écrit : Mais je bosse bien sur la fusion. J'ai commencé ma thèse la-dessus il y a 15 ans car je pensais que l'énergie serait un des pbs du futur et que la fusion pouvait être une solution.
J'ai eu tort: la fusion n'est pas une solution (peut-être pour mon fils qui a 9 mois), car les problèmes sont apparus bien avant la fin des 40 ans de réserves de pétrole que l'on annonçait au début des années 90 et la fusion n'est pas disponible. Même si on n'avait pas tergiversé dans les années 90 sur ITER (on aurait peut-être gagné 10 ans), la 1er prototype ne serait pas prêt avant 2020. Il faut maintenant attendre 2030 si l'économie post peak-oil le permet.
Il y a dans ce post le sous entendu que la solution est d'ordre économique (il suffit d'y mettre les moyens financiers), ceci est renforcé par un argument historique (on y est déjà arrivé avec le projet Manhatan).epe a écrit :Vous avez vu combien de scientifiques et avec quels moyens (pour l'époque) on avait mobilisé pour le projet Manhatan (la bombe A)?
La même mobilisation avec les moyens proportionnels à l'époque et la puissance informatique d'aujourd'hui et je parie que dans 5 ou 10 ans tout au plus on a des centrales à fusion opérationnelles.
C'est juste une question de courage politique.
Le problème est que ce courage n'existe qu'en économie de guerre!