PROPOSITION : PREPARONS LE PIC DANS LE CANTAL !
Bonjour à tous,
Ca faisait un an que je n’avais pas regardé les posts de la rubrique « préparer l’avenir » et j’ai vu que mon post « emprunt et stratégie à long terme » générait toujours des messages. J’ai lu aussi que certains parlaient d’acheter du terrain ou de se trouver un point de chute à la campagne. Comme je suis précisément dans cette optique-là, voici comment je vois les choses.
Ca fait plus de deux ans que je m’intéresse au peak oil et personnellement, plus je gratte le problème, plus je suis pessimiste. Je ne vois pas comment on peut s’en sortir sans casse. Ma vision de l’existence a pris une sacrée claque dans la gueule. Après avoir lu des centaines de documents, de post, de newsletter, avoir étudié à fond les arguments des penseurs du pic, il semble qu’on se dirige vers le scénario le plus pessimiste ( pic dans les mois qui viennent et déclin très sévère quelques années après ). La théorie d’Olduvai et l’effondrement de notre civilisation industrielle me semblent de moins en moins être du domaine de la science fiction.
OK, je pense qu’il nous reste peu de temps avant le début des ennuis sérieux ( j’estime ça entre 1 et 3 ans ). Je ne détaillerai pas ici les arguments qui me poussent à dire ça mais les gens qui fréquentent oléocène depuis un moment doivent avoir leur propre opinion.
Je ne pense pas qu’il faille attendre quoi que soit des gouvernements, qui ne feront rien avant qu’on ne soit dans une merde noire et il sera sans doute trop tard alors. Je ne crois pas non plus à des solutions trop individuelles car beaucoup de savoir-faire ont été oubliés et un individu seul ne peut les apprendre en si peu de temps. Donc, on ne peut s’en sortir qu’en petit groupe restreint.
Les choix de vie sont à faire assez vite car ce n’est pas quand la crise sera là qu’il faudra commencer à réfléchir à ce qu’on va faire. Il sera alors trop tard et
on subira les évènements.
A quoi ça sert de venir angoisser sur oléocène si l’on est aussi démuni que n’importe quel couillon en 4x4 une fois la crise arrivée ?
Les dangers que je vois à court terme :
1) Un crash financier mondial qui fait plonger les bourses, ruine les petits porteurs, fait exploser les taux d’intérêt bancaires voire dévalue considérablement les monnaies. Si vous vous demandez quel effet ça fait de voir toutes ses économies fondre en quelques jours, reportez-vous au crash monétaire de l’Argentine, excellent exemple…
Après ça, il sera très difficile, sinon impossible d’emprunter de l’argent auprès des banques.
2) une récession économique sévère et un chômage qui s’envole. Pas besoin de vous faire un dessin. Le premier secteur touché sera celui des services. Puis progressivement l’industrie. L’agriculture devrait manquer de bras ( sauf la pêche ; on ne va pas repêcher la morue à la voile !). L’artisanat sera, à mon avis, un des rares secteurs à ne jamais connaître de chômage et ceux qui auront des compétences seront sans doute la nouvelle bourgeoisie post-pic.
3) Une hyperinflation qui accompagne la récession économique. Pour acheter des matériaux de construction, c’est pas le top !!
4) Les grandes villes ( Paris, Toulouse, Bordeaux, Lyon, etc ) deviendront rapidement invivables à cause de l’augmentation exponentielle de la violence, des difficultés d’approvisionnement et du rationnement de l’essence.
Vous ne croyez pas à ce scénario apocalyptique ? Peut-être effectivement qu’il n’arrivera pas. Mais honnêtement, je n’ai pas envie de prendre le risque connaissant les conséquences. [Et puis, si rien de tout cela n’arrive, les solutions que j’envisage sont réversibles ]
La seule solution que je vois est de partir vivre à la campagne, où le choc sera beaucoup moins violent.
Justement, le département où je vis, Le Cantal, me semble tout à fait propice :
-Densité de population très faible. Pas de grandes agglomérations à proximité ( à moins de 1h30 de voiture ). Donc moins de problème de violences, d’agressions et de vols.
-Le sud-ouest du département ( La Châtaigneraie, entre Aurillac et Maurs ) est une terre où on peut faire pousser des légumes et du blé.
- Climat tempéré ( altitude variant de 400 à 800m, moyenne 600 ) ; on va plutôt moins cuire en été avec le réchauffement climatique.
- Le foncier est parmi le moins cher en France. Le prix du terrain tombe à 8/10 euros/m² à 25 km d’Aurillac.
- Trois lignes SNCF Aurillac-Toulouse, Aurillac –Brive et Aurillac-Clermont.
Toutes ces raisons m’incitent à penser qu’il faut acheter du terrain le plus vite possible ou, à la rigueur acheter de l’ancien et le retaper. Mais la meilleure solution consiste pour moi à autoconstruire sa maison. J’étudie cela depuis deux ans et j’ai fait plusieurs chantiers. Je pense qu’on peut faire une maison en bois, en terre pisé ou en botte de paille pour la moitié, voire le tiers d’une construction classique en parpaing. Il faut aussi rechercher un maximum d’autonomie ; récupérer l’eau de pluie, 10 m² de panneaux solaires doivent fournir le minimum vital en électricité, un poêle à bois doit suffire à chauffer une maison bien isoléee ( Bioclimatisme ), un capteur solaire thermique ( pour faire de l’eau chaude ) est simple à fabriquer pour un bricoleur.
Avoir un potager et quelques animaux sera sans doute un bien appréciable en cas de pénurie alimentaire ou de difficulté d’approvisionnement en nourriture.
Le mieux : apprendre un métier de base dont la société aura toujours besoin, même sans énergie : boulanger, maçon, électricien ( ? ), artisans divers, menuisier, charpentier, cuisinier,etc.
J’ai essayé il y a quelques mois de trouver des personnes motivées par un projet d’écovillage mais il s’avère très difficile de trouver des gens fiables, conscients des changements qu’implique le peak oil. Et puis vivre dans un bled perdu en effraie beaucoup. Voilà, si vous envisagez comme moi, un repli stratégique à la campagne, on peut peut-être se regrouper, voire acheter des terres à plusieurs. Il doit également être possible de se préparer un point de chute progressivement, en n’y vivant pas forcèment tout de suite mais en étant prêt à tout quitter rapidement quand les ennuis arriveront.
Dernier petit détail au passage, destiné aux ‘oléocéniennes’ célibataires ( on ne sait jamais

); trouver l’âme sœur avant le crash serait également d’un grand réconfort ( on peut vivre sans prendre l’avion, sans voiture, sans télé, sans chocolat 73% et même sans électricité mais sans doute pas sans amour ). Je referme la parenthèse-digression [J’espère ne pas être ‘bac-à-sablé’ par le modérateur pour mon audace inouïe…]
Bien amicalement.
POSTCARBON15