Faudra t-il en passer par le 49A (devenu l'article 50) ?
Publié : 19 mars 2010, 12:54
Edit le 20 mars. En fait l'article 49A est devenu l'article 50 dans la version consolidée du TRAITÉ SUR L'UNION EUROPÉENNE .
Les deux seules différences tiennent au fait que l'article 188N est devenu l'article 218 et que l'article 205 est devenu l'article 238
Bonjour
Je viens d'ouvrir un groupe facebook " Faudra t-il en passer par le 49A ? "
Qu'est ce que le 49A (Article 50 du Traité de Lisbonne)?
Pourquoi cette suggestion sous forme de question "Faudra t-il en passer par le 49A ?" ?
Les deux seules différences tiennent au fait que l'article 188N est devenu l'article 218 et que l'article 205 est devenu l'article 238
Bonjour
Je viens d'ouvrir un groupe facebook " Faudra t-il en passer par le 49A ? "
Qu'est ce que le 49A (Article 50 du Traité de Lisbonne)?
(Le premier qui trouve l'article 188 N aura droit à toute ma reconnaissance)1. Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union.
2. L’État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. À la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié conformément à l’article 188N , paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.
3. Les traités cessent d’être applicables à l’État concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l’État membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai.
4. Aux fins des paragraphes 2 et 3, le membre du Conseil européen et du Conseil représentant l’État membre qui se retire ne participe ni aux délibérations ni aux décisions du Conseil européen et du Conseil qui le concernent.
La majorité qualifiée se définit conformément à l’article 205 , paragraphe 3, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.
5. Si l’État qui s’est retiré de l’Union demande à adhérer à nouveau, sa demande est soumise à la procédure visée à l’article 49 .
Pourquoi cette suggestion sous forme de question "Faudra t-il en passer par le 49A ?" ?
L'État, c'est-à-dire nous tous, doit payer un intérêt sur la dette publique qui ne fait que croître . 40% du montant de ces intérêts sont versés aux résidents (des français), 60% à des non-résidents (à qui, en fait, nous faisons donc quasiment cadeau de deux Airbus A320 tous les jours !).
Au fil des années, cet argent distribué aux plus riches plombe les finances publiques et il faut couvrir par l'emprunt le déficit toujours justement proche du montant des intérêts.
Et au total, c'est plus de 1300 milliards d'euros d'intérêts que nous avons payé entre 1980 et 2008!
Si nous n'avions pas eu d'intérêts à payer, la dette initiale de 239 milliards d'euros à fin 1979 aurait totalement disparue entre 2005 et 2007 (l'année 2008 correspondant à un endettement anachronique comme le seront également 2009 et 2010 et sans doute 2011). Tout au long de ces années, les soldes auraient été positifs pour un total de 217,8 milliards d'euros qui auraient pu être utilement utilisé pour le bien être collectif de la population. »
Nous payons donc, chaque jour, 150 millions d’euros d’intérêts … 1 milliard par semaine, sans rembourser évidemment aucun centime du « capital » !
Comment se sortir de la spirale de la dette
Le document Natixis N° 24 du 25 janvier 2010 (http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=51403), signé Patrick Artus, fait le point sur cette question et estime qu’il n’y a que 4 possibilités :
(1) soit les épargnants acceptent de détenir une dette publique croissant rapidement, sans demander en conséquence des taux d’intérêt de plus en plus élevés (C’est bien ce qui s’est produit au Japon depuis 20 ans)
(2) soit le taux d’endettement public est réduit par l’inflation ; C’est ce qui s’était produit dans les années 1970, après le premier choc pétrolier
(3) soit les États passent à des politiques budgétaires plus restrictives ;
C’est l’option choisie par beaucoup de pays au début des années 1990, par exemple Suède, Finlande, Italie
On sait aussi que ces programmes de consolidation budgétaire ont un coût en emploi et en croissance plus faible s’ils sont basés sur la baisse des dépenses publiques et non sur la hausse des impôts.
Pour qu’une politique budgétaire plus restrictive puisse être mise en place, il faut évidemment qu’elle soit acceptée politiquement et socialement.
(4) soit il y a défauts sur une partie de la dette publique.
Nous estimons qu’il y a une 5° possibilité qui serait une sortie « douce » pour les pays endettés de la zone euro.
Cette solution ne nécessiterait quasiment que l’adjonction d’un 3° paragraphe à l’article 123 du Traité de Lisbonne et une très légère modification des Statuts de la BCE
Actuellement :
Article 123
1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales", d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.
2. Le paragraphe 1 ne s'applique pas aux établissements publics de crédit qui, dans le cadre de la mise à disposition de liquidités par les banques centrales, bénéficient, de la part des banques centrales nationales et de la Banque centrale européenne, du même traitement que les établissements privés de crédit.
La proposition d’adjonction pourrait être sensiblement celle ci :
123/3 – Dans le but de soutenir l’économie des pays membre, et par exception au paragraphe 1, un seul établissement de crédit sous contrôle de l’État et nommément désigné pour chaque État peut obtenir de la part de la Banque Centrale Européenne les fonds correspondants aux obligations d'État déposées en contrepartie, pour une utilisation exclusive d'investissements reconnus d'utilité publique ou collective, dans des domaines d'application dont la liste aura été préalablement définie et votée par le parlement de chaque État. Le taux d'intérêt appliqué à cette émission monétaire sera celui dit "de refinancement" appliqué aux établissements de crédit privés.
Évidemment, ce faible intérêt payé par un pays reviendrait dans un "pot commun" dans les comptes de la BCE (zone euro) et serait repartagé au prorata des parts de chaque État de la zone euro: un État qui emprunterait proportionnellement plus que les autres en rapport de sa participation dans la BCE serait donc redevable d'une partie des intérêts qu’il ne récupérerait pas mais qui deviendrait donc un bénéfice supplémentaire pour les autres pays.
Comme l’écrit Jacques Sapir : « pourquoi la Banque Centrale Européenne prête-t-elle à 1% aux banques alors que le gouvernement doit emprunter à 3,50% ? »
Toute la question est de savoir qui va contrôler et donc interpréter "la liste préalablement définie" pour obtenir le refinancement de la banque centrale : est ce que c'est la Banque centrale elle-même ? c'est la solution alors monétariste qui l'emporte puisqu'elle a toujours comme mission principale de lutter contre l'inflation, et qu'à ce titre elle pourrait toujours refuser de tels financements en adoptant par exemple une vision très restrictive des critères d'éligibilité.
Ou bien, autre solution, la Banque centrale sera tenue d'obtempérer, mais elle perd alors le contrôle de la politique monétaire.
Réflexions complémentaires:
- J’ai du mal à croire que l’obligation de payer des intérêts limite le gouvernement dans ses choix budgétaires de dépenses. Nous voyons bien qu’actuellement il n’en est rien et que même le montant brut de la dette (qui paraît faramineux mais je pense qu’il faut être naïf pour penser qu’elle puisse être « naturellement » remboursée) n’a aucun effet sur les décisions de dépenses, si ce n’est peut être au détriment des moins favorisés.
- Si nous étions dans un monde « raisonnable » (et sans Traités européens) je suggèrerais que la Banque de France puisse financer (par monétisation d’obligations sans intérêt) tous les besoins raisonnables d’investissements collectifs (je reste conscient du débat nécessaire concernant cette délimitation) , mais que le montant des amortissements comptables annuels des biens financés par ce circuit soit remboursé par prélèvement sur les recettes fiscales à la banque de France, et donc déduit de la dette. Ce serait peut être un des freins opposable aux monétaristes. Et dans tous les cas, à charge pour les recettes fiscales de financer le fonctionnement.
Comme nous l’avons écrit par ailleurs, si une collectivité a:
1 – un besoin,
2 – la volonté de le satisfaire,
3 – les moyens techniques et énergétiques,
4 – un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,
… l’impossibilité souvent alléguée du manque de financement est une mauvaise excuse car une vraie richesse équilibrera « le bilan » d’une création monétaire éventuellement nécessaire pour la réaliser. Il faut évidemment par la suite « détruire » cette monnaie. L’impôt y pourvoira.
Quelles « menaces » possibles vis-à-vis des partenaires de l’U.E.
- Commencer par la « désobéissance européenne» sur les points que nous sommes obligés d'appliquer alors qu'ils nous affaiblissent (monnaie, dette, commerce extérieur, TVA, etc), sans demander l'avis des autres pays de l'U.E..
- Poursuivre par la menace de quitter la zone euro par application de l’article 49A de Lisbonne
- Le faire si nécessaire.
Quel parti politique soutiendra ce programme ?
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