Le Main Stream et la Décroissance .

Comment anticiper au mieux le choc à venir (organisation de la société, questions politiques, conseils financiers, etc).

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Le Main Stream et la Décroissance .

Message par CP3 » 16 janv. 2011, 13:35

Depuis peu , un curieux revirement semble s' opérer de la part d' un certains nombre de personne issus , pourtant , de la pensée Main Stream non moins conservatrice .

Après Jacque Attali et son néologisme ' l' Adéqroissance ' , puis ' Accélération ' Ouvrage critique du Sociologue allemand Hartmut Rosa , Voici ' la dictature de l' urgence ' de Gilles Finchelstein , directeur de la Fondation Jean Jaurès et Publicitaire .

http://blogs.lexpress.fr/attali/2009/12 ... roissance/

http://www.editionsladecouverte.fr/cata ... 54828.html

http://www.bibliosurf.com/La-Dictature-de-l-urgence

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Re: Le Main Stream et la Décroissance .

Message par Rahan » 20 janv. 2011, 20:22

S'agit-il d'une action psychologique coordonnée pour préparer la foule, ou au contraire un petit mouvement de panique élitiste ?

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Re: Le Main Stream et la Décroissance .

Message par CP3 » 20 janv. 2011, 20:38

De mon côté , j ' opte plutot pour l' action psychologique .

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mobar
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Re: Le Main Stream et la Décroissance .

Message par mobar » 09 mars 2024, 15:52

https://elucid.media/environnement/la-d ... _ts=crises
L’approche « philosophique » de la décroissance est très différente. Historiquement, elle trouve sa source dans les débats des années 1960 et 1970, à une époque où la question climatique ne se posait pas comme elle se pose aujourd’hui. Cette approche s’appuie sur les réflexions de philosophes tels que Jacques Ellul (1912-1994), Ivan Illich (1926-2002), Cornelius Castoriadis (1922-1997), ou sur celles de l’économiste Serge Latouche (né en 1940).

Durant les années 1970, la désillusion vis-à-vis du « socialisme réel » suscite l’apparition de nouveaux mouvements politiques parmi lesquels l’écologie politique. Cette dernière entend renouveler le discours de la gauche radicale en portant le double rejet du capitalisme occidental et du socialisme étatique. Tous deux sont accusés de proposer deux versions d’un même modèle fondé sur « l’expansion illimitée de la maîtrise rationnelle », pour reprendre les mots de Castoriadis. L’écologie politique entend rompre avec la logique du système « techno-industriel » et proposer un autre modèle de société. De ce fait, ses partisans s’opposent autant à la croissance pour ses effets écologiques que pour le modèle de société qu’elle induit.

Quelle est donc cette société que refusent les partisans de la décroissance philosophique et pour quel type de société militent-ils ? Ce sont ces questions qu’il nous faut à présent aborder. Nous verrons à cette occasion pourquoi la question du développement occupe une place centrale dans cette approche et les raisons pour lesquelles ils en rejettent la logique.
La critique du développement

La croissance n’est pas le développement. La première est quantitative alors que le second est qualitatif. La croissance peut se calculer de manière objective, à partir de l’évolution du PIB ou de tout autre indicateur. Le développement est soumis à un jugement politique en partie subjectif. Il inclut une dimension de progrès, c’est-à-dire un processus d’amélioration continue de la société dans son ensemble. Le développement possède en outre une dimension téléologique dans le sens où il se présente comme un processus d’évolution qui prend une direction prédéterminée. C’est cette téléologie qui est contestée par les partisans de la décroissance. L’idée de développement impliquerait que la destinée de toutes les sociétés serait de se conformer à des normes imposées par la civilisation occidentale. Il faudrait nécessairement passer par un progrès technique et scientifique, par une phase de révolution industrielle, pour parvenir enfin à une modernité sociétale susceptible de transformer les mœurs.

Critiques de cette vision du développement, les partisans de la décroissance estiment qu’il n’est pas possible de comparer la société occidentale moderne aux sociétés traditionnelles. « Nous ne pouvons donc absolument pas dire qu’il y a progrès de 1250 à 1950, car nous tenterions de comparer des incomparables ; nous dirions aussi bien qu’un avion est un progrès par rapport à un souvenir », écrit Jacques Ellul en 1954 dans La Technique ou l’enjeu du siècle. Pour Ellul, toute comparaison nécessite d’établir des normes objectives. Or, les normes sont nécessairement le produit des sociétés elles-mêmes :

« Lorsque tout un peuple est orienté vers la recherche de la justice ou de la pureté, lorsqu’il obéit en profondeur au primat du spirituel, il n’éprouve pas de souffrance à ce qui lui manque matériellement ; exactement et inversement comme aujourd’hui la masse ne souffre pas de ce qui lui manque spirituellement. C’est une affaire de jugement et de civilisation. »

La critique du développement s’appuie sur deux principes. Tout d’abord, il y a le fait que la société moderne, entièrement façonnée par la technique, possède sa propre normativité. Elle excelle donc, mais uniquement dans les dimensions qui lui sont propres. Certes, l’homme médiéval est matériellement plus pauvre ; mais si nous devions juger la société contemporaine à l’aune des valeurs médiévales, ce serait notre société qui serait pauvre.

Le second principe est que le capitalisme industriel ne serait que le produit d’un occidentalisme qui ne peut prétendre à l’universalité. Le siècle des Lumières aurait engendré une rupture anthropologique fondamentale portée par le culte de la science, du progrès et de la raison, lesquels auraient enfanté l’homo economicus, c’est-à-dire un être mû par le seul intérêt et détaché de toute valeur qui ne soit pas économiquement rationnelle.

Ainsi, pour les partisans de la décroissance, accepter le développement ne serait rien d’autre qu’accepter un néocolonialisme qui pourrait éradiquer ce qui reste des sociétés traditionnelles.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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