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concours de scénarios post PO
Publié : 09 mars 2006, 21:27
par metamec
dans la dernière lettre de l'ASPO on parle d'un concours de scénario post PO ça devrait en interessser certains.
On peut même ne pas croire ce qu'on écrit, ils cherchent des scénarios optimistes
Scenarios must be submitted electronically on or before March 31, 2006. First place winner will
receive $100 cash, second place $50, and third place $25. Fourth and fifth places get glory and an
Honorable Mention. All of the top five scenarios will be posted on the Beyond Peak website and shared
with other websites as well. As Winter reluctantly admits, it may be that no one concerned about Peak Oil
actually has any optimism. But he hopes that some do. In fact, he encourages pessimists to write an
optimistic scenario—just as an intellectual exercise, if for no other reason. They don’t even have to
believe it themselves.
Seulement pour les anglophones je pense.
http://www.beyondpeak.com/scenarios-beyondpeak.html
Publié : 10 mars 2006, 00:57
par Fish2
Je verrais bien Tiennel concourir, c'est sa spécialité et en plus il est à l'aise en anglais.
Publié : 10 mars 2006, 08:48
par Geispe
on pourrait très bien faire la même chose sur oleocene en français...
(en se contentant juste de "honorable mention" pour le vainqueur... puisqu'il n'y a pas trop de sous et d'ailleurs qu'on n'en a pas besoin

Publié : 10 mars 2006, 09:05
par Tiennel
Fish2 a écrit :Je verrais bien Tiennel concourir, c'est sa spécialité et en plus il est à l'aise en anglais.
Il y en a qui me connaissent bien sur ce forum
Rien ne nous empêche d'essayer de construire tous ensemble sur ce fil un scénario optimiste
Je veux bien le retranscrire en anglais à la fin et on partagera les $100 au prorata du résultat du Jeu du Baril, histoire de ne pas subventionner les trolls
En voici un pour commencer :
"Le 1er avril 2006, Colin Campbell découvrit que le Bug de l'An 2000 avait pourri le modèle de l'ASPO et que le Peak Oil avait en fait été franchi en 1910"
Publié : 10 mars 2006, 18:42
par :-)
Salutation à vous tous,
Je ne speak pas very bien l’english ; si quelqu’un pouvait m’indiquer en quoi consiste exactement ce concours, je lui vouerais une reconnaissance éternelle.

Combien de pages sont demandées (mini maxi) ? A t-on droit à fournir des annexes (illustrations, cartes, etc) ? Date limite du concours ?
Publié : 11 mars 2006, 12:22
par Tiennel
Le site BeyondPeak lance un concours de scénarios optimistes. Les 5 meilleurs seront publiés sur le site, les 3 premiers recevant une prime de $100, $50 et $25 respectivement.
Il suffit d'envoyer son scénario par voie électronique. Il ne doit pas reposer sur des hypothèses trop éloignées de ce qu'est actuellement l'humanité, ses cultures et ses comportements (genre tout le monde abandonne ses biens matériels et joue de la guitare en s'embrassant les uns les autres). Le décrire en se plaçant d'un point de vue pratique et subjective (ce que c'est de vivre dans un tel scénario) est suggéré. Idéalement, pas plus de 2000-2500 mots, texte ou HTML, images et graphiques acceptés du moment qu'ils sont petits.
Date limite 31 mars 2006.
Publié : 12 mars 2006, 10:36
par mahiahi
Tu ne veux pas que Geispe participe?

Publié : 13 mars 2006, 22:38
par Tiennel
Allez, je me lance...
Bienvenue en 2048
Anne rendit à sa fille Sophie le magazine jauni que celle-ci venait de lui donner avec malice.
« Tu peux le remettre au grenier, dit-elle avec un sourire en coin. Tu comprends maintenant pourquoi deviner l’avenir est une chose si difficile.
- Je trouves en tout cas que ça fait un bon préambule à l’émission qui va bientôt démarrer. Il est bourré d’articles creux et de pages de publicité, ce journal : quel incroyable gaspillage ! c’est vraiment le témoin d’une autre époque. »
Elles se renfoncèrent dans leurs fauteuils, face à un vieil écran plasma haute définition dont les montants mal ajustés trahissaient de nombreuses réparations, et chaussèrent leurs lunettes polarisées 3D. Un générique animé, fusant d’images de synthèse et de couleurs vives défilant au rythme d’une musique martiale, laissa la place à un groupe de personnes très bien habillées, assises en demi-cercle autour d’une table basse. L’animatrice, une femme grande et maigre d’une trentaine d’années, rappelant l’archétype de la maîtresse d’école, regarda son public dans les yeux :
« Chers téléspectateurs, bonsoir ! Merci de participer avec nous à ce débat sur nos futurs enjeux environnementaux. Comme à mon habitude, je vais vous présenter mes invités au fur et à mesure de leurs interventions, plutôt que de faire le tour de table traditionnel. Et pour commencer, je vais laisser la parole à notre Ministre de l’Energie, M. Jancovici, qui va nous rappeler, en quelques phrases bien ciselées, où nous en sommes aujourd’hui. »
Elle se tourna vers un vieil homme aux yeux pétillants, qui devait bien avoir quatre-vingt-ans :
« Merci, Madame. En synthèse, je dirais que l’humanité a connu deux Eres de l’Energie, la frontière entre les deux étant l’année 2011. La Première Ere, que j’appelle aussi l’Ere de l’Abondance, est celle qui a permis à notre civilisation moderne d’émerger, grâce à un charbon - puis un pétrole - abondant et bon marché. L’homme s’en est servi pour le pire – les deux Guerres Mondiales – comme pour le meilleur – là, je ne donne pas d’exemple car chacun a un point de vue différent, termina-t-il en traînant sur le dernier mot.
- Vous considérez donc que 2010 fut la dernière année glorieuse de cette ère révolue ?
- Arithmétiquement, la dernière, mais certainement pas la meilleure. Cela faisait plusieurs années qu’on s’était aperçu que ce modèle de l’Abondance présentait des failles structurelles ; notamment, à l’époque, un des grands débats était d’estimer avec précision la date du Peak Oil qui marquerait fatalement le début de la décadence, voire du chaos pour certains ; les esprits commençaient donc déjà à se préparer au changement, il n’y avait plus cette confiance inébranlable dans des lendemains encore plus glorieux. Si on me demandait de fixer une date pour l’apogée de cette Ere de l’Abondance, je dirais le 21 juillet 1969. L’homme marche sur la Lune, moins de dix ans après l’avoir décidé : l’homme croit pouvoir aller aussi loin, aussi haut qu’il le peut, plus rien ne semble l’entraver.
- Et donc en 2011, tout a vraiment changé ?
- Moi qui l’ai vécu, laissez-moi vous raconter cela : nous étions alors en France dans une situation morose, avec une classe politique qui paraissait pour beaucoup incapable d’adresser les ruptures nécessaires à engager dans le domaine de l’assurance-maladie, des retraites… et de l’énergie. Le baril de pétrole doublait de prix tous les 2 ans, l’électricité commençait à manquer de partout face à la soif inextinguible des sociétés développées… et à la faible volonté des Etats comme des industriels d’investir massivement dans des centrales nucléaires – on peut les comprendre, d’ailleurs, indépendamment de la question des investissements, vu que l’une des plus grandes déceptions qu’on puisse avoir du progrès technologique, c’est son incapacité à apporter une solution pour le problème des déchets ultimes. Enfin, le terrorisme d’alors, financé par l’argent du pétrole, devenait chaque jour plus menaçant.
- Et vint alors la chute de la Maison Saoud…
- Exactement. Je m’en souviens comme si c’était hier : la nouvelle qui tombe de mon radio-réveil, alors que j’émergeais encore d’un demi-sommeil, l’impression d’un cauchemar qui ne s’en va pas… Cette journée fut comme, comme en septembre 2001, vécue en direct par plusieurs milliards d’individus, accrochés à leur télé ou leur radio.
- Vous n’aviez pas Internet à l’époque ?
- Si fait, ma jeune dame, mais tous les serveurs furent rapidement saturés, seules les liaisons hertziennes résistaient à cette fringale généralisée d’information. On a vécu en direct ces images que vous ressortez souvent des archives : les combats de rues dans Riyad après le massacre de la famille royale, puis, les jours suivants, les incendies des puits de pétrole, des terminaux pétroliers et gaziers, des raffineries… Et en même temps, on a vu en même temps, en vrai cette fois-ci, les pompes à essence fermer, les coupures de gaz se généraliser… et la pénurie s’installer durablement. »
Sophie se tourna vers sa mère.
« C’est dingue, cette famille d’émirs contrôlait vraiment tout le pétrole ?
- Non, un peu plus d’un dixième en fait, mais la guerre civile s’est rapidement étendue à toute la péninsule arabique, les oléoducs et les pétroliers ont été pris pour cible par les différentes factions combattantes… Et le tiers de la production mondiale a disparu en quelques semaines. Chut ! J’écoute.
- Il fallu plusieurs mois à l’ONU, reprit le Ministre qui semblait avoir attendu la fin de l’explication d’Anne, pour définir le mandat multinational d’intervention. Entretemps, les économies avaient dû brutalement se convertir à la sobriété. Ce ne fut pas drôle pour tous au début ; heureusement, l’Union Européenne lança rapidement un programme keynésien de développement d’énergies alternatives, qui fut complété par des dispositifs d’allègement des impôts pour les citoyens et entreprises qui réduisaient sensiblement leur consommation énergétique. Car on n’avait pas le temps de construire de nouveaux gazoducs depuis les gisements russes et encore moins de construire de nouvelles centrales nucléaires.
- Il oublie de parler des mines de charbon, souligna Anne. On les a vite rouvertes pour employer les millions de chômeurs supplémentaires…
- Du charbon ! Mais ça devait terriblement polluer, interrogea sa fille.
- On n’a jamais réussi à en brûler assez pour contrebalancer le pétrole qui manquait… Et, heureusement, la plupart des collectivités ont accepté, pour les faire fermer, de s’engager sur encore plus de sobriété énergétique. C’était le premier pas le plus dur.
- Et les chômeurs ?
- L’économie s’est petit à petit restructurée ; la bio-industrie a notamment absorbé une partie d’entre eux. Mais écoute plutôt !
-…nul doute, c’est en 2014 que l’Ere de la Sobriété commença vraiment avec la mise en application du Protocole de Rimini généralisé à toutes les Energies Fossiles. C’est grâce à ce protocole que l’enviro-business a pu décoller et que des multinationales comme Mahiahi Solar ou Geispe AGreen ont pu évincer les dinosaures Microsoft et Coca-Cola du peloton de tête de Fortune 500...
- Tiens, elles existent encore, ces grosses bouses ? ricana Sophie. Vous aviez quand même de drôles de centres d’intérêt à l’époque, asséna-t-elle à sa mère qui faisait semblant de ne pas entendre.
- Merci pour cette brillante leçon d’Histoire, Monsieur le Ministre. »
Aux pieds de Sophie, un vieil exemplaire racorni du journal l’Expansion était ouvert ; en haut de la page, un titre en lettres sombres : le désespoir de l’énergie.
Publié : 13 mars 2006, 23:25
par MadMax
J'aime bien.
Publié : 14 mars 2006, 01:12
par energy_isere
mais c'est qu' il a du talent notre ami Tiennel !

Publié : 14 mars 2006, 09:17
par Dagobert
Tu peux continuer comme ça si tu trouves encore matière à disserter.

Publié : 14 mars 2006, 09:53
par Glycogène
Tiennel a écrit :C’est grâce à ce protocole que l’enviro-business a pu décoller et que des multinationales comme Mahiahi Solar ou Geispe AGreen ont pu évincer les dinosaures Microsoft et Coca-Cola du peloton de tête de Fortune 500...
Mmmmm, le développement de multinationales en période de décroissance... C'est bête, c'était crédible jusque là

Publié : 14 mars 2006, 10:07
par Tiennel
C'est pourtant ce qui s'est passé, durant les deux premiers chocs pétroliers, avec le développement de FRAMATOME (maintenant AREVA), via la construction des centrales nucléaires françaises puis étrangères, dans un contexte de crise économique (et de décroissance), non ?
Publié : 14 mars 2006, 10:34
par Glycogène
Qu'il y ait un développement de nouvelles entreprises au niveau national ou continental (Europe, EU, Asie SE,...), peut être. Mais qu'elles aient assez de force pour pouvoir se développer à l'échele mondiale, c'est moins sûr.
Je pense plutôt que chaque région du monde aura ses entreprises, mais qu'il n'y aura plus de gros monstres genre GE.
Dans ton exemple, il faut bien comprendre que les multinationales Mahiahi et Geispe se développent à partir de 0 ! Pouvoir dominer ses concurrents qui existent déjà aujourd'hui suppose un contexte de croissance à mon avis.
Publié : 14 mars 2006, 10:39
par Dagobert
Pas sûr; n'oublions pas que tous les géants finissent par avoir des pieds d'argile et pour finir pfuit
