Cela signifie que le modèle que l'on s'est construit pour imaginer le futur n'a pas de lien temporel avec la réalité de la situation telle qu'elle évolue. J'aurais pu aussi parler de l'illusion du Grand Soir.
En gros, pas mal de gens s'imaginent un futur dans lequel ils auraient mieux "sorti les marrons du feu" que dans leur situation présente.
Je trouve toujours, au détour de sites sruvivalistes ou autres, de ces gens qui s'inventent un scénario "post-apocalyptique", où, comme de juste, ceux qui aujourd'hui se conduisent mal auront été punis de leur faute, sauf les Justes parmi eux auront vu la Lumière, et laisseront derrière eux 4x4 et DVDs pour biner la terre nourricière.
Ben non.
C'est un travers très répandu de la psyché humaine, mais Je pense qu'à part fonder des religions débiles ca ne sert à rien.
C'est, je crois, un écueil qu'il faut éviter, et qu'il est difficile à éviter: moi-même il m'arrive encore de m'y embourber.
L'idéal serait non pas d'anticiper (="ce que je crois qu'il arrivera") mais d'extraploer (="comment ce qui arrive sous mes yeux pourrait devenir si ca continue). On voit dans le choix des mots qu'il y a d'un côté la croyance (= ce qu'on n'a pas à démontrer, à la limite on peut le justifier) et de l'autre côté le savoir (ou la logique).
On on ne peut pas faire l'économie de la croyance, c'est bien là le problème. Je pense que pour beaucoup de gens qui s'intéressent à leur avenir, il y a à la base l'intuition que c'est un enjeu important. C'est ce qui nous pousse en fait à nous intéresser à certains enjeux, et qui nous amène à lire des documents rébarbatifs au lieu d'aller batifoler dehors.
D'après ce que j'ai compris de C.G Jung, il est utile d'être à l'écoute de notre intuition, car incosnciemment nous percevons plus que ce sur quoi notre attention se concentre.
Je pense que les évolutions sociologiques autour de nous sont ressenties et décortiquées inconsciemment (en gros, on ferait ainsi travailler une base de données géante de petites observations que nous ne saurions relier consicemment), et le résultat est fourni sout forme d'intuition.
Donc s'il faut savoir écouter le "feeling" (qqun connaît "Ashe Barrett" ?

C'est quelque chose dont il faut être conscient bien avant que la situation ne devienne dramatique, car dès lors il devient impossible de faire la part du réel et de l'émotionnel.
Ce travail est très important à faire, et il est du ressort de "celui qui s'inquiète" dans la famille ; j'imagine qu'il s'agit ici de vous dans la vôtre, cher lecteur. D'autres personnes n'ont pas pu ou pas voulu se préoccuper de la situation générale (les enfants, le beauf) ou bien reproduisent les clés de décryptage qu'on leur a généreusement fournies à la télé ("Ouais tout ca c'est ces sales arabes barbus polygames, de toutes façons faudra les buter")
Tout ca pour ca : il faut garder la tête froide.
Oui, on le savait déjà, mais il faut aussi rester réaliste dans l'extrapolation.
Lorsque je travaillais dans la Nouvelle Economie, le patron (un X) avait présenté aux actionnaires une extrapolation du nombre de clients, qui aboutissait à en gros 25% du marché à terme (alors qu'on était dans une activité de niche dans ce marché...).
Je lui avait dit qu'il n'aurait pas dû interrompre la courbe si tôt, en extrapolant la même courbe il aurait tout aussi bien plus dire qu'en 2015 la moitié de l'humanité serait notre clientèle. Il a pas apprécié, vu qu'il croyait dur comme fer à son calcul. Oups.
Bien sûr, il s'est planté, mais bon, quelle leçon en retirer : il ne faut pas tordre l'évolution actuelle pour qu'elle arrive à notre "rêve" du futur.
D'une manière générale, je pense que l'intuition ne donne qu'en tendance de fond, mais pas de "pré-cognition" du futur. Même si on fait des rêves très réalistes du monde post-apocalyptique, il ne serait pas étonnant que toute les centres d'intérêts du rêveur n'aie déjà complètement balisé ses reprères, que l'inconscient va utiliser.
Je précise ça car parfois dans ce qui concerne le monde "d'après" on trouve des ésotéristes qui parlent de précognition ou autres choses sur la base de laquelle vous ne signeriez pas un contrat immobilier.
Enfin, avant d'en arriver à la solution pratique que je préconise, il faut voir que
- le futur est toujours plein de surprises, c'est-à-dire de choses que nul n'aurait pu même imaginer
- il y a des conflits d'anticipation qui sont livrés à plusieurs échelles, par exemple les gouvernements entre eux, ou bien il n'y a plus de fraises Tagada parce que tout le monde anticipe une pénurie de fraises Tagada à l'avenir, la provoquant du même coup
- une évolution globalement négative peut avoir des éléments positifs dedans (et inversement). Ca se trouve, tout le monde autour de vous va être ruiné et vous non, par un pur effet du hasard. Ce n'est pas parce qu'en moyenne tout va mal que dans l'absolu tout va mal. Ce n'est pas parce que la moyenne de la classe est de 02/20 qu'il y en a pas qui ont 18/20.
La solution que je préconise est très connue, c'est (l'arbre décisionnel <-je me suis gouré ) le tableau de bord. On peut aussi utiliser l'image du portfeuille d'actions.
N'oubliez pas que la Bourse, c'est un travail fait sur le futur. C'est pas plus bête de voir si les méthodes financières ne pourraient pas être bricolées pour nous, qui d'une certaine manière spéculons aussi sur l'avenir.
Avant de détailler, une précision importante : nul plan n'est fiable à 100%, nul ne peut prétendre survivre mieux que les autres. Il se rend moins vulnérables à certaines choses, mais c'est tout. Le manque de bol existe.
En gros, on doit s'attacher à suivre l'évolution de plusieurs indices que l'on a choisi soi-même. Il n'existe pas d'indice synthétique comme le S&P 500 ou le CAC 40 en ce qui concerne le futur, aussi chacun devrait faire le sien - et confronter ses vues.
Les indicateurs dont je parle ne sont pas obligatoirement chiffrés. Au contraire même, ils relèvent de l'émotionnel.
Une conversation avec le coiffeur permet de comprendre comment une partie de l'environnement immédiat pense.
Le visionnage du journal de 20h permet de voir ce qui est prévu pour gérer les masses (sensibilisation pré-guerre pour l'Iran en ce moment, par exemple).
Les indicateurs resteraient à définir, c'est pourquoi j'ai écris tout ce long texte en fait. Voilà voilà.
En tout cas, cette méthose permettrait de rester près du terrain du réel, et on évite d'être braqué sur son univers post-apocalyptique de fantaisie ("mais ca peut pas se dérouler comme ca, parce que j'ai prévu de fuir à la campagne dans mon 4x4 vers la maison de campagne que je suis en train de chercher en ce moment")