Mon point de chute (expérience en partage)

Comment anticiper au mieux le choc à venir (organisation de la société, questions politiques, conseils financiers, etc).

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Alter Egaux
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Mon point de chute (expérience en partage)

Message par Alter Egaux » 22 mars 2006, 18:09

Je vais vous décrire comment j'ai créé mon point de chute : un corps de ferme en Aveyron.

Au début, c'est parti sur une intuition : né en 68 sur les barricades, mes parents m'ont expliqué leurs 68 comme étant un refus de cette société de consommation (loin des repentis comme S. July et autres). J'ai eu donc ma première expérience décroissante à 5 ans. Du pur bonheur, même si de l'extérieur, on pouvait penser le contraire. J'ai un souvenir de mon enfance comme étant le paradis perdu, l'innocence de l'enfance.
Aujourd'hui, face à la violence de la société, ses souvenirs n'en sont pas moins présent.

J'ai eu la possibilité en 2001 suite à un héritage immobilier (une ruine) de projeter un rêve qui mûrissait en moi : avoir, au vue des menaces de la société (climat, peak oil, libéralisme débridé, ...), un point de chute.

J'ai consulté mes frères et soeurs en présentant le projet comme étant : la "création d'une maison familiale", en mode copropriété.
Une seule personne m'a suivi, ce qui fait que nous faisons le boulot à 4 : 2 couples.

Nous avons commencé par mettre au point à 4 notre vision du lieu (très important). Parler est essentiel. Si une vision s'écarte des autres, ça pourrit les rapports. Pas besoin d'une stratégie commune cependant.
Nous avons visité les lieux (envahie par des ronciers et du lierre, quand j'y pense, comment ai je pu convaincre !) pour être sûr, parfaitement sûr.
Nous avons fait estimé par des artisans et des personnes de confiance les travaux : très important, même si le budget est lissé dans le temps, cela détermine la capacité de financement des couples, donc de l’ambition du projet.
Suite à l'enveloppe estimé, nous sommes tombé d'accord pour faire les très gros travaux par les artisans (toit par manque de temps et compétence, une ruine, je vous dis !), et décidé de faire le reste, grâce à 3 semaines de vacances par an, voir 4 quand nous avons des ponts bien placé (merci pour les 35 heures, Martine, on t'aime !).
La machine s'est mise en marche (2 filles et 2 garçons), et d'une ruine, nous sommes passé à une maison avec un toit en 2 ans, puis de pièce habitable, gagnant chaque année des m2 habitables. Les voisins (anglais) ont hallucinés, un vrai champignon.

Tout le monde est monté en compétence, y compris les filles (très impressionantes). Maçonnerie, carrelage, plomberie, électricité, débroussaillage, enduit,..., avec quelque spécialisation pour certain.
On s'est même permis des trucs invraisemblables (genre "sol de château" : terre cuite, chêne), et comme nous l’avons fait nous même, cela coûtait moins cher que de le faire faire en carrelage classique.

Parfois, c'est difficile (couple avec enfant), mais l'expérience est inestimable. Si je perds mon boulot, je ne serais pas manchot.
On apprend aussi beaucoup sur soi, sur sa capacité de résistance physique, sa motivation, sa capacité à gérer un projet (budget, délai, livraison, fourniture, matériaux, choix écologique, etc...)
Nous avons fait appel à quelque copains (qui nous regardent comme des fous, en général, ils préfèrent faire du treks de l'autre coté du monde à 4500€ le voyage), mais ils préfèrent revenir une fois fini, sauf les fidèles.
Parfois, les artisans imposent leurs méthodes (ciment par exemple) et c'est difficilement négociable. Mais les matériaux de base sont quand même proche du "naturel" : pierre, bois, lauze, terre cuite. Et comme je maîtrise l'intérieur, l'isolant et le mode de chauffage seront écologiques.
C'est une véritable expérience humaine, que je ne regrette surtout pas.

Lorsque je suis là bas, je ne me reconnais pas : je bosse comme 15, j'ai une motivation décuplé, j'ai parfois envie de bosser la nuit (mais je me soigne ;) ), car je sais qu'il faudra revenir bientôt dans ma banlieue polluée et folle.

Important : l'air est vif, pur, et la nature envahissante. J'ai l'impression de redécouvrir chaque saison, chaque lumière de la journée, chaque parfum. Je sais que mon paradis est en ses lieux, loin de la violence du libéralisme. Les villes sont une hérésie. Nos racines sont en ses lieux paysans. Lorsque l'on part tôt bosser le matin, les chevreuils nous coupent la route, et nous continuons alors dans un silence religieux.

Conseils et critiques du projet en peu en vrac :

Les Avantages : ne pas être pris pour un dingue (le truc de la maison familiale, cela passe mieux que « point de chute en cas de chaos »), diviser le budget en 2 ou 3 (ou plus), avoir un bien immobilier, pouvoir étaler l'occupation de la maison lorsque les très gros travaux sont finis, voire louer à des amis pour amortir les charges (qui sont pour l'instant ridicule : ruine).

Les Limites : bien s'entendre avec les copropriétaires, temps pris sur les vacances, ses limites physiques, garder du temps pour les enfants...

Les Difficultés : bien estimer le budget, planifier tout (gestion de projet lourd), livrer en temps et en heure, coller les artisans pour tenir les délais, tout tracer (courrier, plan daté, conversation téléphonique), fourniture difficile (manque de choix sur place : on fait le tout des grands magasins de bricolage et on descend le maxi), mettre l'eau et l'électricité (voire le téléphone, mais avec un mobicarte, c'est inutile). Attention, l'installation de l'eau coûte cher (les salauds), alors que EDF m'a fait payé que dalle. Se renseigner à la mairie, la commune peut prendre en charge EDF (enfin, c'était avant la privatisation, faut voir maintenant). Attention, les « locaux » essayent de vous décourager, mais je les soupçonne de lorgner sur les lieux, et au contraire, cela affirme notre motivation.

Les plus : s'équiper : ne pas lésiner sur la qualité du matériel (outil de marque), et l'on veut mener ce projet à bien. Rien n’est plus terrible qu’un outil qui ne marche pas, le temps est compté les déplacements en ville coûteuse. D'autant plus que lorsque l'on voit combien l'achat de qualité pèse sur la facture global, c'est une goutte d'eau. Bien entendu, c'est difficile dans ses contraintes de temps de se passer d'essence : une tronçonneuse est indispensable, une débrousailleuse aussi, le reste étant électrique (venant du barrage pour l'instant). Les artisans n'hésitent pas à nous prêter des grosses bétonnières, car ils sont impressionnés par notre volonté (au début amusé, mais notre sérieux l'emporte dorénavant sur leurs sourires ironiques), ils sont parfois admiratifs. Soigner le voisinage et les relations avec les artisans.
L'espace intérieur n'a pas besoin d'architecte, l'évidence nous vient assez rapidement, mais une bonne réflexion est importante : disposition des chambres, point de chauffage, etc ...

Les Facilités : s'équiper au niveau meuble et électroménager en faisant le tour de la famille, vous seriez étonné du nombre de chose que l'on peut glaner ainsi. En clair, la cuisine tout équipée ne nous à rien coûté (150 € à tout casser, 5% du budget initiale), et encore, on a des trucs en double (en presque neuf). C'est l'avantage de vivre dans une société de surconsommation, tout le monde est suréquipé. Les matériaux modernes sont faciles à utiliser.

Le futur proche : je planifie le chanvre en isolant (parait que ça sens bon par rapport à l'amiante :lol: ), les points de chauffage (à bois) type Godin rond. Je pense planter des arbres fruitiers (même si j'en ai déjà). Nous commençons à provoquer des rencontres constructives avec des couples sur les lieux (éleveurs de chevaux, potiers, écologistes soixante-huitards résistants, etc…) permettant de former un réseau.

Le futur à moyen terme : je commence à réfléchir pour récupérer l'eau, et j'aimerais bien générer l'électricité, je commence à cogiter dessus, car j'ai des points froid (source) et chaud (soleil).

Le futur à long terme (dépend du peak) : monter en compétence ses moyens de survie : jardinage, cueillette (champignon, …), pêche, chasse, apprendre à pister, se documenter en livre sur ses sujets, j’ai eu une expérience de paysans (mais faut que je remonte en compétence)…

Conseils sur la situation du corps de ferme : choisir un hameau (si cela part en vrille en France, les petites communautés isolées seront les plus résistantes loin du chaos des villes) avec source, choisir un lieu bien exposé (sud), choisir un lieu pouvant résister en électricité (barrage, venteux...), si possible en microclimat, pas trop en altitude (ça gèle sur les causses), avec un environnement sain (châtaignerais à proximité, rivière à poisson, gibier en abondance), si possible avoir un four (en abondance dans la région) ou en construire (rénover) un. Avoir des caves (en abondance), avoir un puit ou un réservoir d'eau (j'estime le mien à 5000 litres).

En fait, en décrivant ce lieu, je me rend compte que c'est un point de chute presque idéal : exposition, réservoir d'eau, source, lieu, géographie, bois, robustesse des matériaux...
Seul l'Histoire me dira si c'est un lieu idéal.

De plus, et cela peu vous intéresser, les agriculteurs (subventionné par la PAC) sont 5 ou 6 ruines chacun dont il ne savent pas quoi faire à cause de la gestion de terre cultivable (et jachère). En général, ils achètent le terrain et la grange, mais délaisse le corps de ferme.

Seul point noir : l'accès difficile. A75 (gratuite) pas trop trop loin, mais la SNCF s'est désengagé au profit des TGV. Mais en même temps, c'est un avantage : très peu de monde.

Les produits locaux sont hyper riches et fait encore à l'ancienne, comme si le temps s'était arrêté. Parait qu'ils n'ont pas vu les allemands sous l'occupation. Quand j’ai appris que 70 % des juifs vivants en France ont été sauvé en grande partie à la situation géographique de la France et à la résistance de l’armée de l’ombre, si on compare ce chiffre (bien trop bas il est vrai) a celui de la Pologne, cela prouve q'un pays plat sera à bannir.
Et plus loin dans le temps, il ont survécu à la guerre de cent ans grâce aux caves aux anglais (hormis les seigneurs et leurs châteaux rasés). C’est plutôt bon signe.
Enfin, c’est la France et l'Aveyron, haut lieu de résistance à la mondialisation, et c’est mon pays, j’y suis attaché. Je sais, c’est critiquable car il y a le pire comme le meilleur, mais comme pendant les lumières, c’est un lieu qui peut rayonner encore dans l’adversité.

Une chose est sûr, plus ça va, plus je me dis que j’ai en main la clef des champs, qui un jour me servira, ou servira à nos descendants. Et si je me suis planté sur le peak oil (j’en doute), j’ai un gîte sur mesure à louer. En tout cas, je vois aujourd’hui une vraie cohérence à mon projet, même s’il peut paraître absurde aux non initiés à la décroissance énergétique.

Voila. L'aventure continue, j'essayerais de le mettre à jour de temps en temps, et de répondre à vos questions. Si elles sont un peu trop personnelles, j’ai une boite à lettre. Je suis prêt à vous donner mon expérience dans la mesure du possible et de mon temps.
Dernière modification par Alter Egaux le 11 mai 2006, 11:06, modifié 2 fois.
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Message par Dagobert » 22 mars 2006, 18:27

Merci pour le témoignage!c'est parfaitement rendu, pour peu on se laisserait convaincre de te suivre.
Mais je suis convaincu! on se demande pourquoi les campagnards sont partis pour la ville, ils ont vraiment rien compris, encore une abérration du pétrole bon marché.
A bientôt :smt039
Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort len....ente,d'accord mais de mort len.... en en te. Georges Brassens

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Message par phylippe » 22 mars 2006, 19:05

Très sympa ton compte rendu. Merci.
«Lorsque le dernier arbre aura été abattu, le dernier fleuve pollué, le dernier poisson capturé, vous vous rendrez compte que l'argent ne se mange pas» - Proverbe Cree

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Message par Andros » 22 mars 2006, 19:07

C'est un super article, c'est bien documenté et structuré, et très convaincant.

Je pense qu'on a pas grand-chose à ajouter. J'aimerais pour ma part dire qu'il faut en profiter dès maintenant, ou le plus rapidement possible, mon père avait fait à peu près la même démarche (y compris le four à pain), mais il n'en a profité que quatre ans.

Une question : est-ce qu'il existe dans ton coin des espaces boisés sauvages (de la "saloperie" comme disait un ami limousin), c'est-à-dire des friches qui n'ont pas été exploitées pendant des années ?

Il paraît que c'est une bonne source de bois de chauffe, et que le proprio du terrain est généralement d'accord que tu prennes le bois si dans la foulée tu lui nettoies son terrain.
Ca peut être une bonne ressource de chauffage.

Sinon, est-il possible/intéressant (même si tu ne l'envisages pas) d'installer une éolienne électrique là où tu es ?

Un truc pour finir : même si tout ton boulot est détruit par une météorite radiuoactive, AMHA le seul fait que tes filles aient aquis des compétences dans le processus est déjà un enrichissement considérable.
Plus fort que Bonne Maman !

Cath
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Message par Cath » 22 mars 2006, 19:16

J'aimerai tellement etre a ta place !!!
Trouver une tite maison maintenant, refaire qq travaux, preparer l'apres choc.
quand je te lis et les autres qui comme toi, se preparent, je vous envie.
Mais voila , on est bloquer sur paris, avec un credit d'un appart. et plus un sous! bouh,
j'ai parfois des regrets d'etre rester sur paris. Sinon le job, on serait surement partis.
Ca m'enerve en meme temps , vous savoir en train de vous preparer dans votre campagne, et moi, qui est pris conscience du choc qui nous attend et qui ne peut rien faire sinon me renseigner sur internet et vous lire ! ahh!
En tout cas , merci pour ton temoignage.
" Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres mais nous l'empruntons à nos enfants. " St. Exupery

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Message par Alter Egaux » 22 mars 2006, 21:16

Andros a écrit :J'aimerais pour ma part dire qu'il faut en profiter dès maintenant, ou le plus rapidement possible, mon père avait fait à peu près la même démarche (y compris le four à pain), mais il n'en a profité que quatre ans.
Je suis jeune encore, et je pense en profiter, même si je passe 90% de mon temps dans la région parisienne.
C'est aussi psychologique, je sais que j'ai un coin et cela me rassure. Et puis je suis, comme beaucoup, dans un secteur concurrentiel, je changerai surement de métier, qui, depuis que je connais mieux le peak oil, est devenu alimentaire.
Mais c'est une idée qui nous trotte dans la tête.
Andros a écrit :Une question : est-ce qu'il existe dans ton coin des espaces boisés sauvages (de la "saloperie" comme disait un ami limousin), c'est-à-dire des friches qui n'ont pas été exploitées pendant des années ? Il paraît que c'est une bonne source de bois de chauffe, et que le proprio du terrain est généralement d'accord que tu prennes le bois si dans la foulée tu lui nettoies son terrain.
Le corps de ferme à 10 hectares. Effectivement, il y a de quoi tenir un siège hivernal en bois de chauffage.
Andros a écrit :Sinon, est-il possible/intéressant (même si tu ne l'envisages pas) d'installer une éolienne électrique là où tu es ?
Plus haut sur le causse, ou cela souffle constamment. Mais heureusement, je suis en contrebas, les paysans appellent le hameau "la côte d'azur". Je pencherai plus un moteur Stirling et du solaire. A voir. Mais espérons que la commune investisse un jour en éolien.
Andros a écrit :le seul fait que tes filles aient aquis des compétences dans le processus est déjà un enrichissement considérable.
Je parlais de 2 hommes et de 2 femmes. Les enfants ne sont pas encore en âge d'écrire.
Cath a écrit :J'aimerai tellement etre a ta place !!! … Mais voila , on est bloquer sur paris, avec un credit d'un appart. et plus un sous! bouh, j'ai parfois des regrets d'etre rester sur paris. Sinon le job, on serait surement partis.
Je comprends ce que tu dis. Je sais que beaucoup de gens en ce moment ont du mal à finir les fins de mois, et je suis conscient de ma chance car ce n’est pas encore mon cas. Ceci dit, nous avons fait des sacrifices : peu de vacances hors de la France (voir pas du tout depuis 5 ans), je mets une grande partie de mes finances dans ce projet, mais qui n’est pas très dur à financer puisque je suis le maitre d’œuvre : je projette les dépenses, les finances au bon moment, et je ralentis lorsqu’il le faut. Et j’ajouterai que nous somme 4 à travailler, donc le financement est plus simple puisque c’est un projet familial au sens large.
Le plus marrant, c’est que au départ, le couple qui avait le plus d’argent (ils payent en impôt ce que je gagne par an) n’est pas dans le projet : incompatibilité de temps.

Cath, si tu ne peux le faire seule, il est possible de le faire à plusieurs. Par exemple, en 2005, une amie sur place a achetée un petit corps de ferme avec une vue imprenable pas très loin pour … 15 000 €. Elle n’avait pas la somme. Elle a fait un tour de famille, 1500 € par ci, par là, et cela a été possible. De plus, elle n’a pas le budget des travaux. Son mari et elle vont monter en compétence, comme nous l’avons fait. Et ils vont étaler dans le temps les travaux. Mais pour eux, le plus dur est fait : avoir saisie l’opportunité. Et leur avantage par rapport à nous, c’est d’être sur place.

Ceci dit, Cath, ce n'est qu'un moyen de se préparer, il en existe d'autres, le plus important est déjà de s'informer et de se protèger, et, protéger ceux qu'on aime, sa famille, ses amis...

Enfin, comme j'ai passé beaucoup de temps sur mon projet personnel, je vais me donner à fond sur mon projet collectif : préparer les gens à la transition.
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Message par Tyler Durden » 22 mars 2006, 21:46

salut Alter Egaux,
si c'est pas indiscret c'est quel coin de l'aveyron (Larzac ? La côte d'azur???, ils ont le sens de l'humour les paysans car cette année on a eu droit à 1m de neige)

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Message par Alter Egaux » 22 mars 2006, 21:49

Dagobert a écrit :on se demande pourquoi les campagnards sont partis pour la ville, ils ont vraiment rien compris, encore une abérration du pétrole bon marché.
Je suis bien placé pour te repondre : la PAC (paysans -> agriculteur productiviste) a généré 4 millions de clef sous la porte (4millions de famille).
La PAC, telle qu'elle est faite, est une saloperie. La Confédération paysanne a tout compris, loin de la FNSEA puante qui accepte Mac Donald au salon de l'agriculture et les OGM. Tu sais, les agriculteurs sont parfois déroutant, question écologie : un jour, un agriculteur nous à amener des poireaux violets énormes, mes parents lui ont demandé comment il faisait : "on met la même chose que dans nos champs". Véridique !

S'avez vous, que, le plus gros bénéficiaire d'aide via la PAC, est : le prince Albert de Monaco. Il a monté des sociétés pour optimiser les aides recues, et cela lui réussit très bien.

De plus, si le pétrole devient très cher, ce sera les ruraux les plus touchés, dans un premier temps. Car si les villes explosent (genre emeutes fin 2005), ils trouveront leurs vies douces.
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Message par Alter Egaux » 22 mars 2006, 22:08

Tyler Durden a écrit :si c'est pas indiscret c'est quel coin de l'aveyron (Larzac ? La côte d'azur???, ils ont le sens de l'humour les paysans car cette année on a eu droit à 1m de neige)
C'est le Nord Aveyron. Mais chut, faut pas ébruiter trop ce lieu paradisiaque, on peut encore y faire du ski familial l'hiver et se baigner tranquille dans la rivière l'été : ICI

C'est vrai que le temps s'y est arrêté. Chaque fois que j'y descends, j'ai l'impression de voyager dans le temps.
Un bon moyen pas cher de découvrir, c'est d'y louer un gîte, prix très raisonnable par rapport à la côte d'azur (la vraie).
Au fait, lorsque je parlais de Cote d'Azur, je parlais de microclimat par rapport à un causse. Si tu ne connais pas les causses en hiver, c'est du vent, du froid et une maison inchauffable avec des murs de 90 cm gelés, tu vois le tableau.

Pour revenir sur le sujet, cet hiver rude m'avait été prédit par un climatologue le 19 septembre 2005 : LA
Regardez l'anomalie froide au nord de l'islande, puis comparer les autres années. C'est clair, je ne sais pas si c'est le peak oil ou le dérèglement climatique qui va arriver en premier, à moins que cela soit en même temps.
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Message par tolosa » 23 mars 2006, 09:42

Alter Egaux a écrit :
Tyler Durden a écrit :si c'est pas indiscret c'est quel coin de l'aveyron (Larzac ? La côte d'azur???, ils ont le sens de l'humour les paysans car cette année on a eu droit à 1m de neige)
C'est le Nord Aveyron. Mais chut, faut pas ébruiter trop ce lieu paradisiaque, on peut encore y faire du ski familial l'hiver et se baigner tranquille dans la rivière l'été : ICI

C'est vrai que le temps s'y est arrêté. Chaque fois que j'y descends, j'ai l'impression de voyager dans le temps.
Un bon moyen pas cher de découvrir, c'est d'y louer un gîte, prix très raisonnable par rapport à la côte d'azur (la vraie).
Au fait, lorsque je parlais de Cote d'Azur, je parlais de microclimat par rapport à un causse. Si tu ne connais pas les causses en hiver, c'est du vent, du froid et une maison inchauffable avec des murs de 90 cm gelés, tu vois le tableau.

Pour revenir sur le sujet, cet hiver rude m'avait été prédit par un climatologue le 19 septembre 2005 : LA
Regardez l'anomalie froide au nord de l'islande, puis comparer les autres années. C'est clair, je ne sais pas si c'est le peak oil ou le dérèglement climatique qui va arriver en premier, à moins que cela soit en même temps.
Tu ne dois pas être loin de ma belle famille qui habite à coté d'espalion à coubizou. J'adore cette partie de l'aveyron..

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Message par Alter Egaux » 23 mars 2006, 11:07

tolosa a écrit :Tu ne dois pas être loin de ma belle famille qui habite à coté d'espalion à coubizou. J'adore cette partie de l'aveyron..
Effectivement, c'est la même vallée. Oui, une bien belle région, et de biens belles maisons, avec ses toits en goutte d'eau, des vallées vertes, sauvages, de la bruyère rose vif, du granit, des villages parmis les plus beaux de France, et des Causses superbes comme le causse de l'Aubrac (le plus beau passage du chemin de St Jacques de Compostelle en France), des vaches maquillés comme des jeunes filles, etc...

Faut que j'arrête, je ne suis pas impartial... ;)

Petit conseil : si tu as de la belle famille là bas, mets une option sur le corps de ferme familial.
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Message par Yves » 23 mars 2006, 18:35

Super bon plan et quel réussite !!

Ca me fout le moral en berne :smt022 :cry: :? car la demande de mutation de ma femme en Creuse a été refusée .... Nous comptions y faire comme toi :)

Ptète l'année prochaine ...

:cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry: :cry:
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Message par Alter Egaux » 23 mars 2006, 21:47

Yves a écrit :Super bon plan et quel réussite !!Ca me fout le moral en berne :smt022 :cry: :? car la demande de mutation de ma femme en Creuse a été refusée .... Nous comptions y faire comme toi :)
Ce n'était pas le but de mon post, bien au contraire :

1. je travaille en région parisienne
2. je sais d'en cas de pic brutale, Paris va s'enflammer
3. j'ai, malgré un emprunt, mon travail, et ma vie familiale, pu :
. Acheter une ruine à 2 couples,
. Piloter à 700 km des travaux lourds,
. Passer 80 % de mes vacances à bosser comme un forcené.

Bref, je vous dis et affirme que c'est possible, même en n'étant pas sur les lieux.
Mon post est donc plutôt un message d'espoir : créer, c'est résister et résister, c'est créer.

Ceci dit, j'aurais très bien pu acheter une bagnole neuve ou faire 2 ou 3 voyages au Népal ou à Tahiti. ;)

Comme dit Sartre à propos de 68 : "l'important, c'est que l'action est eu lieu, alors que tout le monde la jugeait impensable. Si elle a eu lieu cette fois, elle peut se reproduire".

Je pense que cette phrase résume parfaitement mon projet, je ne peux être plus clair et vous souhaite à tous une réussite dans votre propre résistance.
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Message par jerome » 24 mars 2006, 11:34

Alter Egaux, c'est avec un certain bonheur que j'ai lu ton histoir. Elle m'a remis un peu d'espoir dans la tête
Issu de la même génération que toi (enfin presque : 1973, l'année de la sécheresse), j'ai depuis quelques années un besoin de plus en plus pressant de m'exiler à la campagne.
Je suis acutellement à la recherche d'un terrain en ardeche/Drome, que je n'arrive pas à trouver à cause des prix exhorbitants. Je désespère d'y arriver (tu as parler d'agriculteur qu'y auraient des corps de ferme à vendre? Si tu as des infos je suis preneur en message privé ;) ), mais ton expérience montre, qu'une fois les premières étapes passées, celà est possible, et est même source de bonheur et de découvertes humaines et techniques.
Vivement le changement !
Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé,
Alors seulement vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas
-- un Indien Cree

ecorage
Brut léger
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Message par ecorage » 24 mars 2006, 12:14

Voilà des mois que ma femme et moi, réfléchissons à cette question.

Les réponses me semblent très différentes en fonction des âges de chacuns.

Nous somme citadins, nous avons eu la chance d'avoir eu des maisons de campagne ou de résider chez des amis un partout en France.

A présent que la retraîte approche et que les petits enfants grandissent ... et nous attirent, il nous est de plus en plus difficile de nous extraire de notre putain de ville pourrie ???

Le choix entre la qualité de vie, le peak et l'affectif est très difficile à faire.
L'affectif, pour l'instant passe en premier, d'autant que les petits ne vont pas partir de si tôt.
Il semble que nous nous tournons de plus en plus vers une petite maison en ville avec un petit jardin permettant de mettre en pratique nos idéaux écologiques.
C'est vrai qu'il y a la pollution, mais avec le peak, la circulation devrait diminuer, donc la vie sera plus agréable.
La ville possède tous les transports en communs possibles, les centres de soins, nous circulons pour l'instant en vélo, trottinette et transports en commun.
On vit plus facilement en ville sans voiture, qu'à la campagne.

Si j'avais 25 ans, je suis certain que le Larzac m'attirerait davantage ... mais je ne parlerais pas de cette question en bon soixantehuitard que je suis, ex des barricades lyonnaises.
Déjà !:twisted:

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