Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Comment anticiper au mieux le choc à venir (organisation de la société, questions politiques, conseils financiers, etc).

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Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 17 mai 2021, 19:00

suite de ce post du 6 janvier 2019 viewtopic.php?f=6&t=3931&p=2278325&hili ... s#p2278325

Global BioEnergie fait des molécules biosourcées utilisables en cosmétique :

lire : https://www.usinenouvelle.com/article/p ... e.N1092829

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Message par energy_isere » 02 juil. 2021, 08:11

Des microbes anti-plastique se cachent dans la panse des vaches

Gaël Lombart 2 juillet 2021 LeParisien

Et si une solution aux déchets plastiques se trouvait dans le fantastique système digestif des vaches ? La nourriture qu’ingèrent ces ruminants passent par quatre estomacs à commencer par la panse, également appelé rumen. A l’intérieur de ce dernier se trouveraient des microbes capables d’éliminer le plastique, selon des chercheurs travaillant en Autriche. Ils publient les résultats de leurs recherches ce vendredi dans la revue Frontiers.

On savait que les bactéries présentes dans le rumen des bovins décomposent des polyesters naturellement présents dans les plantes. « Le composant principal de la paroi cellulaire végétale est un polyester naturel appelé cutine. Vous pouvez en trouver par exemple dans des pelures de tomates ou de pommes », précise Doris Ribitsch, chercheuse en biotechnologie à l’Université des ressources naturelles et des sciences de la vie de Vienne.

Si les microorganismes qui aident les vaches à digérer viennent à bout d’un polyester naturel, pourquoi pas des plastiques, se sont demandé les scientifiques. Ils ont incubé du liquide du rumen obtenu dans des abattoirs avec trois types de plastiques, sous forme de poudre ou de film. Leur intuition fût bonne puisque microbes et enzymes n’en firent qu’une bouchée !

Un potentiel « élevé »

Les polyesters choisis pour les expériences se distinguent les uns des autres par leur structure chimique et leur biodégradabilité. Le PET, couramment utilisé dans les textiles et les emballages, est « récalcitrant et très difficile à dépolymériser », autrement dit à éliminer, souligne le Dr Ribitsch. « Le PBAT et le PEF sont plus faciles à dégrader en raison de leur structure chimique. Le PBAT est un polyester commercial et connu pour être biodégradable. Le PEF peut être produit à partir de ressources naturelles. » Les espèces de bactéries ou de champignons les plus présentes au sein du microbiote de la vache n’ont pas fait les difficiles : pour chacun de ces trois plastiques, elles ont produit les enzymes nécessaires à leur dégradation. Les poudres de plastique étaient détruites plus vite que les films.

De précédentes études avait analysé l’action isolée de microorganismes ou d’enzymes sur les plastiques. Selon les nouveaux travaux, il semblerait que c’est leur synergie, autrement dit leurs effets combinés, qui serait particulièrement efficace. « Il est connu que, dans la nature, un ensemble de microbes et d’enzymes est impliqué dans la dégradation de substrats complexes comme le cellulose ou le bois », explique Doris Ribitsch.

Pour l’instant, ces expériences n’ont été menées qu’en laboratoire. Mais « le potentiel est élevé », insiste Doris Ribitsch. Les auteurs estiment qu’en raison de la grande quantité de rumen qui s’accumule chaque jour dans les abattoirs, leur utilisation à grande échelle est envisageable. Comme le rappelle l’étude, « en Europe, la consommation généralisée de déchets plastiques a conduit à l’accumulation de 25,8 millions de tonnes de déchets dans l’environnement terrestre et marin, les polyesters représentant environ 15 % de celui-ci ».
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/tec ... d=msedgntp

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Message par energy_isere » 06 juil. 2021, 08:30

Suez et Fermentalg ont créé la coentreprise CarbonWorks


05/07/2021

Dans le cadre de la lutte contre le risque climatique, Suez annonce la création de CarbonWorks, une coentreprise à 50/50 avec Fermentalg, spécialiste de la capture et de la valorisation du CO2 grâce aux microalgues.

CarbonWorks vise à accélérer le développement et la commercialisation des solutions de capture et de bioconversion du CO2par photosynthèse micro-algale en s'appuyant sur un nouveau standard de photo-bioréacteur industriel.

'À terme, celui-ci sera capable de capter plusieurs milliers de tonnes de CO2à la source des émissions, et de produire des quantités équivalentes de biomasse algale destinées en priorité aux marchés du biocontrôle agricole et de la nutrition humaine et animale', assure Suez. Ce dispositif pourrait alors permettre aux industriels de valoriser leurs émissions de CO2 en bioproduits.

Des discussions ont été engagées et de grands fonds d'investissement spécialisés dans la transition écologique ont d'ores et déjà manifesté leur intérêt, assure Suez. Un démonstrateur sera mis en service en Gironde au cours du 3e trimestre 2021.
https://www.zonebourse.com/actualite-bo ... -35789562/

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Message par energy_isere » 24 juil. 2021, 12:19

TotalEnergies avec Véolia pour développer des biocarburants à partir de microalgues. A La Mède.

Mar 20/07/2021 Moteur Nature

microalgues en laboratoirePetit à petit, très doucement, les algues envahissent nos vies. Dans les supermarchés déjà, on trouve des produits de beauté avec des algues dans leurs ingrédients. On en trouve aussi dans des compléments alimentaires, et on devrait bientôt voir des aliments complets à base d'algues. Mais ce ne seront plus des produits de l'agriculture. Ce seront des produits industriels, et les énergéticiens s'y intéressent aussi. On sait qu'il est possible de faire des carburants automobile à partir d'algues, la difficulté est de résoudre l'équation économique. Dans cet objectif, TotalEnergies a annoncé un partenariat avec Veolia.

L'idée est d'utiliser la lumière du soleil et du CO2 pour faire croître des microalgues, et la recherche portera sur le choix de la meilleure microalgue pour croître le plus rapidement (à la base déjà, les algues ont une productivité de biomasse très supérieure aux végétaux terrestres), absorber le plus de CO2... Veolia apportera son expertise dans la gestion de l'eau, TotalEnergies apportera son savoir faire dans la captation du CO2, et la transformation de cette biomasse en carburant automobile. Tout cela se passera sur le site de La Mède. Il ne faut probablement attendre un passager à un stade industriel avant au moins 2030, mais il est déjà clair que le potentiel est énorme.
https://www.moteurnature.com/30988-tota ... icroalgues

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Message par energy_isere » 13 déc. 2021, 19:14

Le gouvernement alloue 420 millions d'euros au développement des produits biosourcés

La ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a annoncé une enveloppe de 420 millions d'euros destinée à accélérer le développement des biotechnologies industrielles et des produits biosourcés. Une filière clé pour répondre aux enjeux de décarbonation.

Valentin Hamon Beugin 13 Décembre 2021 Usine Nouvelle

Selon le gouvernement, la chimie organique basée sur des matières premières végétales représenterait près de 5% de la valeur ajoutée de l’industrie chimique française, soit environ 1 milliard d’euros. Une part déjà non-négligeable, mais qui devrait encore progresser dans les années à venir, afin de répondre au défi climatique. Dans le but d'accélérer le développement des biotechnologies industrielles et des produits biosourcés, la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher a annoncé vendredi 10 décembre une enveloppe de 420 millions d'euros.

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https://www.usinenouvelle.com/article/l ... s.N1168362

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Message par energy_isere » 08 janv. 2022, 10:16

La start-up américaine Anellotech développe un plastique PET 100% végétal

L’entreprise Anellotech a développé une technologie pour produire un polyéthylène téréphtalate (le plastique des bouteilles) à partir de ressources végétales, copeaux de bois et mélasse. Le japonais Santory (Orangina en France) a présenté un prototype d’emballage composé de ce bioplastique à l’empreinte carbone allégée.

Laurent Rousselle 07 Janvier 2022 Usine Nouvelle

Le plastique végétal a la cote. Et pour cause : il émet moins de gaz à effet de serre à la production que son cousin pétrosourcé. De quoi expliquer l’intérêt des industriels pour ce type de résine – même si elle n’est pas toujours recyclable –, engagés dans une démarche de réduction de leur empreinte carbone. C’est dans ce contexte que le producteur de boissons Suntory et Anellotech, une start-up américaine de la chimie verte, ont annoncé fin 2021 le développement d’un prototype de bouteilles à partir d’un bio-polyéthylène téréphtalate (bio PET).

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https://www.usinenouvelle.com/editorial ... l.N1173472

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Message par energy_isere » 21 mars 2022, 16:16

Polybiom transforme le miscanthus en bioplastique

PATRICK DÉSAVIE 20 Mars 2022 Usine Nouvelle

Polybiom a mis en service fin janvier, à Moret-Loing-et-Orvanne (Seine-et-Marne), son usine de plastiques 100% biosourcés, issus de la transformation d’une herbacée, le miscanthus. Cet investissement de 2,2 millions d’euros concrétise la création d’une filière d’agrobiomatériaux par un collectif de trois agriculteurs en quête de nouveaux débouchés pour leurs cultures. Ils se sont associés à la communauté de communes Moret Seine & Loing pour constituer une société d’économie mixte.

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https://www.usinenouvelle.com/article/p ... e.N1789717

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Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 24 mars 2022, 08:11

J'avais pas repéré Polybiom auparavant, alors :
Polybiom, le bioplastique made in Moret Seine & Loing récompensé par les Trophées de la bioéconomie


Polybiom, le bioplastique made in Moret Seine & Loing récompensé par les Trophées de la bioéconomie

La société Polybiom, créée sur le territoire de Moret Seine & Loing en 2017, vient de recevoir le prix Innovation des Trophées franciliens de la bioéconomie. Ce concours national organisé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation distingue des projets valorisant les bioressources. Le préfet de la Région Île-de-France, Michel Cadot, a remis le 19 février dernier cette récompense à la société Seine et marnaise qui développe à partir d’une plante, le miscanthus, un bioplastique 100 % biosourcé et 100% biodégradable.

Une distinction qui vient saluer le projet mené de front depuis 2010 par la Communauté de Communes Moret Seine & Loing et ce collectif d’agriculteurs pour développer les énergies et matériaux issus de l’agriculture locale et mettre sur pied une nouvelle filaire économique non délocalisable.

Ces dernières années, Moret Seine & Loing, les agriculteurs réunis au sein de la S.A.S. Polybiom et des chercheurs de l’Université de Picardie ont conjointement déposé plusieurs brevets relatifs à la fabrication de bioplastique à base de miscanthus, une plante au fort potentiel écologique cultivée sur le territoire. Cette alliance public-privé est ainsi à l’origine de la mise au point de l’agro-matériau développé par Polybiom, capable de se substituer au plastique fossile dans nombre d’applications. Une collectivité ne pouvant légalement exploiter commercialement un brevet, Moret Seine & Loing poursuit cet accompagnement et son implication dans le projet à travers sa société d’économie mixte MSL SEM, qui détient 21 % du capital de la société Polybiom et garantit ainsi les intérêts de la communauté.

Polybiom exploite aujourd’hui 5 brevets pour une gamme de produits inédits tous intégralement biosourcés et biodégradables. Après un premier pilote industriel, la société s’apprête à construire son usine de production qui sera située au Pôle Économique des Renardières (Moret-Loing-et-Orvanne). Cette unité de production sera en capacité de produire 300 tonnes/an de bioplastique pour remplacer les plastiques d’origine pétrochimique dans leurs utilisations les plus courantes : emballage, ameublement, barquettes alimentaires, gobelets, assiettes, couverts …
https://www.ccmsl.fr/news/2834/268/Poly ... nomie.html

le site de cette boite : https://www.polybiom.com/

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Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par Jeudi » 13 août 2022, 23:41

ces années de travail sur les mélanines ont permis de faire une découverte sur la conductivité des molécules organiques.

C'est une des premières fois où un matériau organique biosourcé transporte des électrons et non des ions, explique-t-elle, précisant qu'il n'y a pas de première fois absolue, car la recherche se bâtit sur les connaissances précédentes.

Des capteurs biodégradables

Ce n'est pas que dans cinq ans les microprocesseurs vont être organiques, précise Mme Santato. Mais il y a plein d'applications pour lesquelles on peut penser s'en aller vers quelque chose de plus respectueux pour l'environnement, par exemple, les capteurs dans les océans, là où on ne peut pas [les] collecter en fin de vie.

Elle cite notamment des détecteurs d'humidité et de température ou encore de perte d'huile des bateaux. On ne peut pas aller chercher ces capteurs ensuite, donc on doit les concevoir dégradables, ajoute-t-elle.

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/19 ... cre-seiche
Quand rien dans l’univers ne te contredit, ça veut dire que tu n’écoutes pas.

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Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 01 sept. 2022, 15:21

Avantium provides plant-based PEF to produce recyclable packaging for LVMH Perfumes & Cosmetics

17 AUGUST 2022

Avantium has signed an agreement with luxury goods conglomerate LVMH Group (Moët Hennessy Louis Vuitton) to secure a fixed volume of the plant-based, fully recyclable polymer polyethylene furanoate (PEF) for their cosmetics packaging. It is hoped to be a step towards the commercial launch of a new and sustainable packaging material.

Avantium’s new FDCA Flagship Plant is currently under construction; the company claims it to be the world’s first commercial plant to produce furandicarboxylic acid (FDCA) from plant-based sugars. FDCA is an essential component in creating PEF, which they say is a stronger and more protective material than the average petroleum-based plastic – leading to superior product protection and reducing the amount of packaging required in any one product.

Reportedly, trials of PEF packaging for LVMH beauty brands such as Parfums Christian Dior, Givenchy Parfums and Guerlain have been successful. Packaging the products in this material is hoped to encourage the wider introduction of PEF in the cosmetics market and contribute towards a circular economy.

Claude Martinez, executive president and managing director of the Beauty Division of LVMH Group, comments, “As part of our social and environmental strategy “LIFE 360” (LVMH Initiative for the Environment), LVMH Beauty is always looking for sustainable materials with superior performance for our luxury products. The environmental and performance features of PEF are unique and meet our sustainable packaging goals without any compromise on quality.


“We are pleased to collaborate with Avantium and help to enable the commercial introduction of PEF to the cosmetics market.”

Tom van Aken, CEO of Avantium, adds, “We are delighted that LVMH has adopted PEF as a sustainable solution for its cosmetics packaging. We look forward to supporting LVMH’s sustainability strategy “LIFE 360” and the company’s target of zero plastic from virgin fossil feedstock, while delivering a high-quality, innovative packaging material that the luxury consumers of LVMH may expect.”

The news comes after LVMH’s participation in the PEFerence consortium coordinated by Avantium earlier this year. The flagship project facilitated cooperation between various leading brands and value chain partners to encourage the commercialisation of PEF.

In another integration of PEF into product packaging, Avantium joined forces with Paboco and the Paper Bottle Community to produce the Generation 2.0 Fibre Bottle for Carlsberg Group.
https://packagingeurope.com/news/avanti ... 95.article

A propos de Avantium : https://www.avantium.com/
Avantium is a pioneer in the emerging industry of renewable and sustainable chemistry. Avantium is headquartered in Amsterdam, employing approximately 200 people, with extensive R&D laboratories and three pilot plants in Geleen and Delfzijl, the Netherlands. We are an innovation-driven company dedicated to developing and commercializing breakthrough technologies for the production of chemicals from renewable sources and circular plastic materials used for a variety of consumer products. Our lead product is PEF, a novel, plant-based, recyclable and degradable plastic material with a powerful combination of environmental and performance features. PEF has huge potential in the packaging, textiles and film sectors, growing markets worth over $200 billion.

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Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 05 sept. 2022, 19:21

Bioplastiques, fibres végétales, huiles usagées... Il n’y aura pas assez de bioressources pour tout le monde!
Les besoins en déchets agricoles, huiles usagées et autres produits animaux pour substituer les matériaux fossiles ne cessent de croître. C’est sain pour le climat, mais la concurrence sera rude.


Aurélie Barbaux 05 Septembre 2022

Mieux vaut s’y préparer. Ça va tanguer fort dans le monde du biosourcé en France. L’approvisionnement en déchets agricoles, huiles usagées, amidon, sucre, résidus de bois et autre biomasse valorisable s’annonce tendu. Pour ne pas dire problématique : guerre en Ukraine, qui pousse à accélérer dans la production de gaz renouvelables pour remplacer le gaz naturel russe ; nouvelle réglementation environnementale pour la construction neuve RE 2020 qui promeut les matériaux biosourcés ; course à la neutralité carbone des industriels et son cortège de produits verts ; et arrivée d’un poids extra-lourd, TotalEnergies, dans la chimie verte - production de bioplastique PLA (acide polylactique) et de biocarburants pour l’aviation à partir de 2024 sur le site de Grandpuits (Seine-et-Marne) converti en bioraffinerie.

On ne sait pas encore où TotalEnergies compte se fournir. Le groupe peine déjà à trouver des filières durables pour sortir sa bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) de l’huile de palme importée, en 2023 comme promis. « La bioraffinerie doit pouvoir un jour remplacer les huiles végétales de première génération par des huiles provenant de déchets et résidus. Pour l’heure, l’état des gisements et des filières ne le permet pas totalement », explique Philippe Billant, le directeur du site.

En attendant les carburants de synthèse, pour incorporer 5 % de biocarburant dans les avions d’ici à 2030 puis 50 % d’ici à 2050 comme le veut la France, il va falloir énormément de graisses animales et d’huiles usagées pour compléter la production d’huile de colza. Et la France n’est pas la seule à devoir décarboner son aviation, sachant que l’avion à hydrogène n’est pas pour tout de suite.

Pour la production de gaz renouvelables via la méthanisation agricole, la pyrogazéification de résidus de bois ou de combustibles solides de récupération et la gazéification hydrothermale de déchets végétaux humides, les acteurs du secteur assurent que les ressources sont disponibles.

La biomasse va devenir une ressource rare

La forêt française ne cesse de progresser et les résidus agricoles sont loin d’être tous valorisés. En 2030, la France pourrait même produire en biogaz 20 % de sa consommation. Sauf qu’ensuite, cela va se gâter. Dans un rapport de juillet 2021, les experts de France Stratégie écrivent : « les premiers résultats montrent que la mobilisation des ressources identifiées ne sera pas suffisante pour répondre aux besoins en biomasse à long terme sans augmenter les importations ou le recours à la biomasse forestière et issue de déchets et d’algues ».

Une analyse confirmée par l’Ademe dans son étude prospective Transition 2050, publiée fin 2021. « Globalement, la biomasse va devenir une ressource rare. Il n’y en aura pas assez pour tout faire. Il faudra faire des arbitrages et développer les analyses de cycle de vie. La priorité ira à l’alimentation et aux usages de la biomasse qui permettent de stocker le CO2 à long terme », résume Grégoire David, un ingénieur performance environnementale des produits biosourcés à l’Ademe.

Mieux vaut produire des matériaux pour le bâtiment et des bioplastiques allégeant les équipements, plutôt que des emballages jetables en bagasse importée. Il faut néanmoins attendre encore pour avoir des données précises sur l’état des filières. France Agrimer ne publiera qu’à l’automne sa cartographie des gisements de biomasse disponible pour produire 12 molécules cibles. Des chiffres très attendus.

Les biodéchets arrivent à la rescousse

On sait déjà que la filière bois, de plus en plus sollicitée, n’est pas organisée pour pouvoir répondre à la demande future. « Le bois, on lui en demande un peu trop aujourd’hui, avec la loi Agec qui interdit le plastique à usage unique », observe Jean Bausset, le responsable des matériaux biosourcés du pôle Bioeconomy for change (ex-IAR). Sans parler des matériaux d’isolation, du bois énergie en bûches ou en pellets, de la production d’hydrogène et de biochar… Heureusement, les biodéchets arrivent à la rescousse pour alimenter, par exemple, des méthaniseurs de proximité comme en Ile-de-France, même si le tri et la collecte restent un défi.

Même dans la filière fibre végétale, la plus organisée pour produire des matériaux biosourcés, la montée en charge annoncée ne s’annonce pas si facile. Les pionniers, comme l’équipementier automobile Faurecia via la coentreprise Eurochanvre ou le fabricant de skis Salomon avec Terre de lin, ont sécurisé leur approvisionnement. Mais les cinq chanvrières en activité et 26 teillages restent des unités très locales, proches des cultures. Pour les multiplier, il faut convaincre d’autres agriculteurs d’inclure le chanvre, le lin, voire le miscanthus dans leur rotation de cultures, notamment en augmentant la valeur ajoutée des produits biosourcés.

Pas si simple. « La culture du chanvre entre directement en concurrence avec celle des céréales comme le blé, plus rémunératrices », reconnaît Alexandre Aquilon, un alternant à l’association Interchanvre. Pour financer ces efforts, dans le cadre de France 2030, l’Ademe a lancé deux appels à projets, « Produits biosourcés et biotechnologie industrielle » et « Industrialisation de produits et systèmes constructifs bois et autres biosourcés », en plus de l’appel à projets historique Graine (Gérer, produire et valoriser les biomasses), plus en amont.

Bioressources: changer de génération

Dans les bioplastiques, qui ne représentent encore que 1 % de la production mondiale de polymères, le problème est un peu différent. Il s’agit maintenant de passer de la première génération, à base de sucre ou d’amidon en concurrence avec l’alimentation, à la deuxième génération à base de biomasse lignocellulosique. Et même à la troisième, à base de sucres et d’huiles produits avec des micro-organismes, des champignons ou des levures, voire à la quatrième, utilisant des sous-produits d’origine animale, comme la caséine de lait. « Mais cette dernière fait débat, observe Lucie Echaniz, la directrice conseil chez GreenFlex. On préfère les deuxième et troisième générations sur lesquelles on commence à avoir une plus-value environnementale - contrairement à la première génération -, même si elle n’est pas nette ». L’huile de ricin utilisée par Arkema et BASF provient par exemple à 70 % de cultures dédiées dans la région du Gujarat en Inde.

Quant à l’exploitation d’algues envahissantes, comme les sargasses en Guadeloupe, elle bute sur des problèmes de collecte. Pour les produits de grande consommation, avant de se lancer tête baissée dans le biosourcé, GreenFlex recommande donc à ses clients industriels de chercher d’abord à « diminuer les volumes de plastiques quels qu’ils soient, puis de faire appel à des matières premières issues du recyclage mécanique plutôt qu’à des plastiques biosourcés vierges ». Tant mieux, car il n’y aura de toute façon pas assez de bioressources pour remplacer tous les produits pétrosourcés.

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Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 09 févr. 2023, 09:30

suite de ce post du 17 mai 2021 viewtopic.php?p=2319205#p2319205
Quand les carburants d'aviation durables passent par les cosmétiques

AFP le 09 févr. 2023

Les carburants d'aviation durables passent par la production de mascara: dans son usine-pilote de la campagne champenoise, Global Bioenergies mise sur la biomasse et sa "molécule magique" pour décarboner à terme le transport aérien.

Dans de grandes cuves de fermentation en inox et un entrelacs de canalisations de son site de Pomacle, près de Reims, la start-up spécialiste de chimie verte a commencé la production d'isobutène, un hydrocarbure très utilisé dans la pétrochimie.

Sauf que l'isobutène, molécule qui n'existe pas dans la nature, n'est pas synthétisée depuis des sources fossiles mais à partir de sucres provenant de résidus de betteraves, de copeaux de bois ou de céréales déclassées, un procédé développé par l'entreprise. A la clé, une réduction des deux tiers des émissions de CO2.

Dans un fermenteur de 180.000 litres, "on donne des sucres à des bactéries qu'on a reprogrammées pour qu'elles produisent de l'isobutène", explique le directeur général de Global Bioenergies, Marc Delcourt. Et "on peut faire plein de choses avec l'isobutène", résume-t-il.

Attachées deux par deux, les molécules donnent de l'isooctane, entrant dans la composition de l'essence pour véhicules routiers. Trois par trois, cela devient de l'isododécane qui entre dans la composition du kérosène d'aviation et "constitue la base de la formulation de tout le maquillage longue tenue".

Global Bioenergies a été fondée en 2008 dans le but de produire des carburants routiers durables. L'explosion du pétrole de schiste puis la chute des cours du brut ont eu raison de cette ambition.

L'entreprise mise dorénavant sur la production de carburants d'aviation durables (SAF). Mais les investissements nécessaires, 150 millions d'euros, sont pour l'heure hors de portée.

Pour atteindre la taille critique, la start-up mise donc sur les cosmétiques. Le géant du secteur L'Oréal a été séduit et détient aujourd'hui 13,5% de l'entreprise.

Pour cela, Global Bioenergies produit l'isobutène, le purifie en le débarrassant de son CO2 et le conditionne sous forme gazeuse dans des bonbonnes de 300 kilos. Celui-ci est ensuite transformé en isododécane vendu à l'industrie cosmétique.

- Cinq ans pour la certification -

La start-up a également créé sa marque de rouge à lèvres et mascara, Last, "une vitrine, notre but n'est pas de devenir une entreprise cosmétique", indique son patron.

L'usine de Pomacle, qui a nécessité 3,5 millions d'euros d'investissement, a une capacité de production de 15 à 20 tonnes par an et "permet de faire de l'amorçage commercial et de la démonstration".

L'étape suivante sera l'ouverture d'une nouvelle usine fin 2025 pour produire 2.000 tonnes par an afin de générer des revenus, amener l'entreprise à l'équilibre et avoir les moyens de financer à l'horizon 2028 un site d'une capacité de 30.000 tonnes par an dédié aux carburants d'aviation durables.

Le secteur aérien, responsable de 2 à 3% des émissions mondiales de CO2, est mis sous pression pour réduire son empreinte carbone. Les SAF sont considérés comme le principal levier de décarbonation pour les décennies à venir, mais la ressource est rare et chère: ils représentaient en 2019 moins de 0,1% des 360 milliards de litres de carburant utilisés par l'aviation en 2019.

Le marché est immense et amené à croître, alors que l'Union européenne s'apprête à imposer des obligations croissantes d'incorporation de SAF dans le kérosène d'aviation.

Sept différentes voies techniques sont autorisées pour produire des SAF, essentiellement à partir d'huiles de cuisson usagées à l'heure actuelle. Global Bioenergies espère obtenir la certification de l'ASTM, l'organisme de normalisation du secteur, pour créer une huitième voie.

Une expérimentation a déjà été conduite en 2021 avec le vol entre Sarrebourg et Reims d'un avion de tourisme alimenté par 97% de SAF produit à partir d'isobutène.

"Cela fait cinq ans qu'on a démarré le processus de certification qu'on espère obtenir d'ici l'été", précise Marc Delcourt. "Cela va faciliter la promotion de cette voie et d'attirer les investisseurs", espère-t-il.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ues-230209

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Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par Jeuf » 09 févr. 2023, 12:00

energy_isere a écrit :
09 févr. 2023, 09:30
suite de ce post du 17 mai 2021 viewtopic.php?p=2319205#p2319205
Quand les carburants d'aviation durables passent par les cosmétiques

AFP le 09 févr. 2023

Les carburants d'aviation durables passent par la production de mascara: dans son usine-pilote de la campagne champenoise, Global Bioenergies mise sur la biomasse et sa "molécule magique" pour décarboner à terme le transport aérien.

Dans de grandes cuves de fermentation en inox et un entrelacs de canalisations de son site de Pomacle, près de Reims, la start-up spécialiste de chimie verte a commencé la production d'isobutène, un hydrocarbure très utilisé dans la pétrochimie.
Pas intéressant, il y aura jamais assez de volume suffisant, avec le faible rendement surfacique de la photosynthèse, pour sauver le mode de vie des consommateurs occidentaux. La seule solution éventuelle, c'est le power-to-liquid, avec du CO2 capté en sortie de cheminée dans un premier temps, et à terme dans l'atmosphère.

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Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 19 juin 2023, 20:12

[L'industrie c'est fou] Des filets en betteraves et maïs pour une pêche responsable
Concevoir un filet de pêche à la fois biodégradable et solide, c’est un challenge de taille que s’est fixé le spécialiste breton de matériaux en bioplastique compostable, Seabird. Après trois ans d’essais en mer, les filets innovants ont réussi à convaincre les pêcheurs, séduits par leur durée de dégradation 40 fois plus courte que celle d’un filet en nylon classique.

Marion Bouche 19 juin 2023
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... e.N2142107

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Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par Silenius » 22 juin 2023, 03:23

Jeuf a écrit :
09 févr. 2023, 12:00

Pas intéressant, il y aura jamais assez de volume suffisant, avec le faible rendement surfacique de la photosynthèse, pour sauver le mode de vie des consommateurs occidentaux. La seule solution éventuelle, c'est le power-to-liquid, avec du CO2 capté en sortie de cheminée dans un premier temps, et à terme dans l'atmosphère.
Le faible rendement surfacique de la photosynthèse est un mythe, une plante C4 cultivee a un rendement de 4%
https://en.wikipedia.org/wiki/Photosynt ... ence.332-5
alors que le meilleur rendement soleil-molecule dans une cellule photo-chimique est de 1% (production d'ethylene).
Mais, comme tu le dis, le rendement est bien meilleur en reacteur conventionnel.

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