Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Comment anticiper au mieux le choc à venir (organisation de la société, questions politiques, conseils financiers, etc).

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 07 mai 2018, 19:36

Violente charge de la revue Capital envers Fermentalg :
Fermentalg : comment une biotech a levé 110 millions avec des projets bidon

Publié le 07/05/2018 capital.fr

Elle promettait de faire des miracles avec les microalgues. Mais, après avoir récupéré des financements colossaux, cette start-up, basée près de Bordeaux, peine à concrétiser.

Au 4, rue Rivière, à Libourne, l’usine de Fermentalg a belle allure. Habillage bois, touches colorées bleues et vertes, un écrin parfait pour une jeune pousse de la greentech. Mais, quand on demande à la visiter, le P-DG, Philippe Lavielle, oppose un refus poli mais ferme. Cacherait-elle des procédés top secret ? Non. Le bâtiment, érigé en 2016 pour la bagatelle de 10 millions d’euros, est tout simplement vide. Fermentalg promettait d’industrialiser la fabrication de microalgues. Et, grâce à elles, de produire en masse des molécules magiques, DHA 350 contre le vieillissement ou oméga 6 pour la nutrition. Mais à ce jour, ses projets ont tourné court. Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui lui ont manqué : depuis sa création, cette biotech a réussi à collecter 110 millions d’euros, dont pas mal d’argent public. Ses fondateurs ont-ils berné tout le monde ? Les documents secrets recueillis par Capital amènent à s’interroger.

Quand il a créé l'entreprise, en 2009, Pierre Calleja, docteur en biotechnologie de l’université de Compiègne, semblait cocher toutes les cases pour séduire les investisseurs : une technologie de rupture, la "mixotrophie à dominante hétérotrophe", qui consiste à faire pousser des algues dans des fermenteurs soumis à des flashs de lumière ; une équipe scientifique internationale ; enfin, des promesses de débouchés innombrables, dans l’alimentation animale, la cosmétique, les biocarburants. Sur la foi de cet avenir tout bio, Fermentalg a fait le plein de financements : auprès de la région Aquitaine, de la Banque publique d’investissement Bpifrance, des fonds de capital-risque et, pour finir, de la Bourse. Le 16 mai 2014, le P-DG annonçait ainsi une mise en production imminente, alors qu’il venait de lever 40 millions d’euros sur l’Euronext. Introduite à 9 euros l’action, la biotech est depuis tombée à 3 euros. Mais, fin 2015, Pierre Calleja, incapable de tenir ses promesses successives, était écarté. Un nouveau P-DG, Philippe Lavielle, lui succédait en novembre 2016, avec un objectif : sauver les meubles. Rencontré par Capital, il affirme que désormais tout est sur de bons rails.

Fermentalg : la grandeur et la décadence en un temps éclair
•Création en 2009 en vue de produire des huiles et des protéines à partir de microalgues.
•Cotation sur Eurnonext en 2014, lui permettant de lever 40 millions d'euros.
•Départ forcé fin 2015 du fondateur, non sans de confortables indemnités.
•Arrêt courant 2016 de projets industriels les plus emblématiques.

Doutes sur les brevets et les projets
Pour l’heure, Fermentalg collectionne les projets avortés. Son plan phare de production à bas coût de microalgues, démarré en 2011, s’est achevé en août 2016. Le programme Prolealg, lancé en 2011, pour produire le DHA 350, une huile riche en acides gras essentiels au développement du cerveau , monté avec le géant Sofiprotéol, a été abandonné en 2016. Ce partenaire a eu en effet des doutes sur "la capacité de Fermentalg à assurer la production et la logistique de ce produit de manière pérenne et à un niveau de coût compétitif ". Même punition pour Polaralg, visant à produire et à commercialiser des oméga 6 pour la nutrition humaine. Enfin, Trans’Alg, un projet classé investissement d’avenir, en chimie verte et biocarburants, n’a pas davantage abouti.

Cette succession d'échecs amène à s’interroger sur le sérieux des brevets de Fermentalg. La direction elle-même a été saisie d’un doute, en demandant un audit au directeur scientifique, Hywel Griffiths. Dans son mémorandum du 10 février 2016, celui-ci se dit "consterné". "La plupart, si ce n’est la totalité, des brevets déposés avant 2013 étaient moins solides que ce que l’on imaginait", écrit-il. Le scientifique procède alors "au retrait de six brevets qui risquaient de causer de graves préjudices à la réputation scientifique ou commerciale de la société (…)".


Un salarié chargé de la propriété intellectuelle chez Fermentalg témoigne par écrit de curieuses directives du management jusqu’en 2012 : "Même si les équipes techniques exprimaient des réserves sur les fondements ou la véracité des éléments scientifiques, cela n’a jamais remis en cause le dépôt d’un brevet." Autrement dit, ce n’était pas une question de science, mais de stratégie commerciale. Quant à la "mixotrophie à dominante hétérotrophe", elle semble tout simplement bidon. Le directeur scientifique lui-même le pense : "Elle n’a pas d’effet de stimulation de la croissance particulièrement pertinent sur le plan industriel», écrit-il. Au Japon et aux Etats-Unis, le brevet a été refusé. De là à penser que le fondateur Pierre Calleja et, à travers lui, la société ont menti, il y a un pas que certains ont déjà franchi.

Dysfonctionnements signalés

Arrivé comme directeur financier fin 2015, Andrew Echatti a estimé qu’il était de son devoir de donner l’alerte. En juin 2017, il a écrit au parquet national financier ainsi qu’à l’Autorité des marchés financiers (AMF), en dressant une liste de faits "susceptibles de constituer plusieurs manquements aux obligations du Code monétaire et financier". Chose surprenante, l’AMF a autorisé une nouvelle levée de fonds de 12,6 millions d’euros en octobre 2017. Contacté par Capital, le gendarme financier n’a pas répondu. Dans son signalement, Andrew Echatti (il a été licencié pour avoir dénoncé en interne ces dysfonctionnements) pointe en particulier les communiqués parfois trompeurs de Fermentalg. Ce que confirme le courrier du 23 mai 2016 d’Oleon, filiale de Sofiprotéol : "Les annonces dans la presse annonçant qu’Oleon allait commercialiser le DHA produit par Fermentalg, nous obligent à réitérer formellement notre demande pour que cesse toute communication de ce type."

Dans la même veine, Polaris, un spécialiste de la nutrition santé, s’est plaint par lettre d’avocat, le 11 février 2016, intimant l’ordre à Fermentalg "de retirer sans délai toute référence à un partenariat de sa documentation commerciale". Ce qui fut fait. Enfin, un audit pénal réalisé par le cabinet d’avocats Hogan Lovells, à la demande de Fermentalg, mentionne plusieurs gros risques concernant Pierre Calleja : délit d’initié (il a cédé beaucoup d’actions entre juillet 2015 et juin 2016, à une période où la société connaissait des difficultés inconnues du public) et abus de bien social (il a fait racheter sa maison par l’entreprise), notamment.

Relations et subventions
Alors comment tout le monde a-t-il pu être dupe ? Difficile de répondre. D’abord, Pierre Calleja a pu compter sur le soutien du président de la région, Alain Rousset. En avril 2016, l’élu a ainsi "sommé Bruno Heuclin, le directeur régional de Bpifrance, de réagir" pour sauver Fermentalg, selon un article du quotidien Sud Ouest. Interrogé par nos soins sur ses relations avec Pierre Calleja, Alain Rousset a déclaré ceci : "J’ai beaucoup d’amis chefs d’entreprise. Disons que je le connais un peu mieux que d’autres." Toutefois, la région a bloqué le versement de la seconde tranche de subventions pour l’usine. De son côté, Bpifrance, qui siège au conseil d’administration de la biotech, s’est-elle fait tordre le bras ? La banque jure que non et minimise la gravité de la situation.

Fermentalg peut-elle rebondir ? La biotech assure disposer de 26 familles de brevets et d’une riche souchothèque de microalgues. Elle promet pour bientôt la commercialisation de son DHA 350, avec un nouveau partenaire, ARD. Un projet de colorant alimentaire a fait l’objet d’un accord de co-développement de trois ans avec le japonais DIC Corporation. A plus longue échéance, elle travaille avec Suez sur la mise au point de puits de carbone grâce aux microalgues. Pour motiver les équipes, la société a décidé l’an dernier d’attribuer un maximum d’un million d’actions gratuites à ses salariés et aux mandataires sociaux. 250.000 ont déjà été offertes le 1er janvier 2018 au P-DG, Philippe Lavielle. Même à 3 euros l’action, cela fait une belle somme.

Par Jacques Duplessy et Guillaume de Morant
https://www.capital.fr/entreprises-marc ... on-1286710

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 13 juil. 2018, 12:30

suite de ce post du 05 avril 2018 viewtopic.php?p=2268160#p2268160
GLOBAL BIOENERGIES : et AUDI renouvellent leur partenariat sur l'essence renouvelable

13/07/2018

Global Bioenergies et Audi ont signé un nouvel accord centré sur l'utilisation de résidus, la préparation du déploiement commercial et le test de nouveaux mélanges d'essence renouvelable. Faisant suite à la première série d'essais moteur et aux avancées techniques sur le procédé de bioproduction d'isobutène, les deux entreprises s'engagent dans un nouveau programme. Le contexte réglementaire sera défini pour la conversion de matières premières non alimentaires telles que la paille de blé et les copeaux de bois en essence renouvelable.

Il s'agira aussi de préparer le déploiement commercial avec d'autres industriels. La livraison à Audi d'un lot d'essence renouvelable fait également partie de l'accord, afin d'effectuer des tests moteur additionnels.

L'essence renouvelable produite par Global Bioenergies peut être incorporée en proportion élevée (plus de 30%) dans l'essence fossile. Le mélange fonctionne dans tous les moteurs à essence sans besoin d'aucune modification. Sa commercialisation à grande échelle ne nécessitera aucun investissement spécifique dans des infrastructures de stockage ou de distribution, ce qui en fait une option efficace pour les pays cherchant à atteindre leurs objectifs de réduction d'émissions de CO2 et pour les villes soucieuses d'améliorer la qualité de leur air.
https://www.zonebourse.com/GLOBAL-BIOEN ... -26921430/

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 01 août 2018, 17:42

GLOBAL BIOENERGIES : la France accorde à deux dérivés de l'isobutène renouvelable le bénéfice du soutien public aux biocarburants durables

01/08/2018 Évry

Le bio-isobutène incorporé sous forme d'ETBE et d'isooctane apparait sur la liste des biocarburants dans l'arrêté relatif à la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP) paru au journal officiel du 18 Juillet 2018 (texte N°8).

Grâce au soutien public, les carburants routiers consommés en France, - essence et gazole -, contiennent, aujourd'hui et en moyenne, près de 7% d'énergie renouvelable et durable, conformément aux critères environnementaux et sociétaux adoptés par le Parlement européen.

Avec ce nouvel arrêté conjoint du ministre d'Etat, ministre de la transition écologique et solidaire, du ministre de l'agriculture et de l'alimentation et du ministre de l'action et des comptes publics, les distributeurs de carburant routier français, notamment les compagnies pétrolières et les sociétés de grande distribution, sont dorénavant incités à intégrer ces deux dérivés de l'isobutène renouvelable dans la formulation des essences, en complément de biocarburants durables traditionnels comme l'éthanol.

Les usines qui se construiront à l'avenir pour exploiter le procédé de production d'isobutène renouvelable bénéficieront de ce dispositif qui se matérialise par une fiscalité avantageuse. En effet elles convertiront, sur place, le bio-isobutène en composés renouvelables et durables, directement utilisables par les distributeurs pour formuler des essences de qualité, conformes aux attentes de tous les conducteurs, sans restriction ni modification sur les véhicules ou sur le réseau de distribution.

Bernard Chaud, Directeur de la Stratégie Industrielle de Global Bioenergies déclare : « Cette décision consolide le projet de Global Bioenergies. Elle nous permet déjà d'entrevoir le déploiement à grande échelle de notre procédé de production d'essence renouvelable, qui porte une double promesse d'amélioration de l'empreinte carbone du transport routier et de réduction des émissions de particules, avec un impact positif sur la santé. »

A propos de GLOBAL BIOENERGIES

Global Bioenergies est l'une des rares sociétés au monde et la seule en Europe à développer un procédé de conversion de ressources renouvelables en hydrocarbures par fermentation. La société s'est focalisée dans un premier temps sur la fabrication biologique d'isobutène, une des plus importantes briques élémentaires de la pétrochimie qui peut être convertie en carburants, plastiques, verre organique et élastomères. Global Bioenergies continue d'améliorer les performances de son procédé, mène des essais sur son démonstrateur industriel en Allemagne et prépare la première usine de pleine taille au travers d'une Joint-Venture avec Cristal Union nommée IBN-One. Global Bioenergies est cotée sur Euronext Growth à Paris (FR0011052257 - ALGBE).
https://www.zonebourse.com/GLOBAL-BIOEN ... -27037395/

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 04 nov. 2018, 14:58


GLOBAL BIOENERGIES : DE BONNES NOUVELLES SUR L’ISOBUTÈNE


PUBLIÉ LE 08/10/2018

Global Bioenergies annonce qu'une nouvelle étape a été franchie dans le développement de son procédé Isobutène. Ainsi, la société a obtenu en laboratoire un rendement dépassant 87% de la cible finale de rendement, pendant l'intégralité de la phase de production. Le niveau de productivité progresse lui aussi très rapidement. « Le rendement et la productivité ont atteint un niveau qui permettrait déjà l'exploitation profitable du procédé à échelle commerciale pour les marchés à haute valeur ajoutée, tel que celui des cosmétiques », précise le groupe, dans un communiqué.

" Ces progrès remarquables sont de très bon augure pour notre premier projet d'usine porté par IBN-One, notre Joint-Venture avec Cristal Union, le n°2 du sucre en France ", a déclaré Marc Delcourt, le directeur général de Global Bioenergies

L'isobutène est utilisé dans une large gamme d'applications, allant des carburants aux cosmétiques en passant par les produits chimiques de commodité.

L'objectif de Global Bioenergies est d'obtenir un procédé de production biologique d'isobutène exploitable sur l'ensemble de ces applications, c'est-à-dire concurrentiel vis-à-vis des carburants et des matériaux issus du pétrole.

Plus les performances du procédé sont élevées, plus large est la gamme d'applications dans laquelle le procédé peut être exploité profitablement. Puisque la matière première (sucres résiduaires de l'industrie de la betterave) représentera plus de 70% des coûts globaux à l'échelle commerciale, le paramètre le plus important est le rendement de conversion de ces sucres en isobutène.

Pour mémoire, Global Bioenergies développe un procédé de conversion de ressources renouvelables en hydrocarbures par fermentation.
https://www.capital.fr/entreprises-marc ... ne-1310211

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 10702
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par Remundo » 04 nov. 2018, 16:44

à noter que l'isobutène peut s'associer à l'éthanol pour former du ETBE qui s'incorpore dans l'essence conventionnelle
Dernière modification par Remundo le 04 nov. 2018, 17:32, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
kercoz
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 12936
Inscription : 18 nov. 2007, 21:46
Localisation : SUD GIRONDE GRAVE DE GRAVE

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par kercoz » 04 nov. 2018, 17:10

Quid de dérogations accordées à des cultures non alimentaires en terme de pratiques agricoles ?
Le pouvoir énergétique étant moindre, j' ai lu 1/3 de km en moins... ce que peu de gens savent, calculez le rendement exact du binz et le gain sur la taxe, sachant que le carburant agricole n'est pas taxé ...vous avez 2 mois.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 10702
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par Remundo » 04 nov. 2018, 17:37

l'utilisation d'éthanol de betteraves réduit de 2/3 les émissions de GES par rapport à l'essence fossile pour une énergie de combustion équivalente.

les betteraves fournissent des coproduits alimentaires, comme la pulpe : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pulpe_de_betterave, excellents en complément du fourrage pour les bovins.

pour les céréales, c'est une réduction de 50%, et là je te rejoindrais, il vaut mieux limiter la culture de céréales à vocation énergétique, sans pour autant l'interdire, car certaines années sont excédentaires sur les marchés mondiaux, et il faut les valoriser... ou alors vendre à perte...

la taxation des carburants est un autre sujet ; mais il me semble, du carburant renouvelable et made in France ne doit pas être taxé.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 04 déc. 2018, 00:01

Total et Corbion démarrent leur usine de bioplastiques en Thaïlande

AFP le 03 déc. 2018

Le géant français du pétrole Total et le producteur néerlandais d'acide lactique Corbion ont annoncé lundi le démarrage de leur usine de bioplastiques biodégradables en Thaïlande.

L'usine, dont le projet avait été annoncé fin 2016 avec la création d'une coentreprise détenue à parité par les deux groupes, pourra produire 75.000 tonnes par an d'acide polylactique (PLA), un plastique utilisé notamment dans l'emballage alimentaire, les textiles, l'industrie automobile ou la cosmétique, ont-ils détaillé dans un communiqué.

Le PLA sera obtenu à partir de canne à sucre sans OGM, originaire de Thaïlande.

"Ce démarrage marque une étape majeure à la fois pour la coentreprise et pour l'ensemble du marché des bioplastiques", assurent Total et Corbion, car elle permet d'augmenter la production mondiale de PLA "de près de 50%, pour atteindre 240.000 tonnes par an".

"La mise en service de cette usine de pointe positionne Total Corbion PLA en tant que producteur de bioplastiques PLA de taille mondiale, idéalement situé pour servir les marchés en croissance d'Asie-Pacifique, d'Europe et des Amériques", selon Stéphane Dion, directeur général de la coentreprise basée aux Pays-Bas, cité dans le communiqué.
https://www.connaissancedesenergies.org ... nde-181203
Total Corbion démarre une usine de bioplastiques en Thailande

Sylvie Rantrua Usine Nouvelle le 04/12/2018

Bonne nouvelle La joint venture Total Corbion PLA démarre début décembre une usine de bioplastiques d’une capacité de 75 000 tonnes par an en Thaïlande. Elle entend bousculer un marché quasi-monopolistique.

Image

Total Corbion PLA, une joint venture détenue à part égale entre le géant pétrolier Total et le hollandais, leader mondial de l’acide lactique, Corbion, a annoncé officiellement le 3 décembre le démarrage de son usine de bioplastiques PLA (Poly Lactic Acid) à Rayong, en Thaïlande.

Une solution verte pour la gestion des déchets.

Cette unité de production, construite sur le site de Corbion à Rayong, a nécessité sur deux ans plus de 3 millions d’heures de travail et représente un investissement supérieur à 100 millions d’euros. D’une capacité de 75 000 tonnes par an, l’usine va fabriquer des résines de PLA sous la marque Luminy®. Elles devraient offrir des solutions respectueuses de l’environnement pour la gestion des déchets.

Le PLA (acide polyactique) est un plastique biosourcé fabriqué à partir de matières premières renouvelables (sucre et amidon). "C’est l’un des premiers polymères renouvelables capable de rivaliser avec les polymères classiques en termes de performance", précise le communiqué. A titre de comparaison, "la production d’un kilo de PET émet 2 kg de CO2, alors que la production d’un kilo de PLA n’émet que 0,5 kg de CO2", détaille Stéphane Dion, le directeur général de Total Corbion PLA.

PLA à base de canne à sucre sans OGM

La nouvelle usine fabriquera une large gamme de résines de PLA Luminy® à partir de canne à sucre sans OGM produite en Thaïlande : du PLA standard mais aussi des produits innovants comme du PLA résistant à une chaleur élevée. Ces produits doivent répondre à des besoins très divers : conditionnement, biens de consommation, impression 3D, fibres et pièces automobiles... Ils sont optimisés pour les processus d’extrusion, de thermoformage, de moulage par injection et de filage de fibres.

Bousculer un marché quasi-monopolistique

Avec cette usine, la joint-venture constituée en mars 2017 compte bien bousculer un marché quasi-monopolistique et se positionner tout de suite en numéro deux sur le marché en pleine croissance des bioplastiques. "Nous pensons aussi que notre arrivée va donner un coup de fouet à la croissance, dans un contexte de marché également favorisé par la prise de conscience des enjeux de l’économie circulaire et par l’évolution des réglementations. La Chine est un exemple – de taille – de pays qui prend le chemin des bioplastiques", analyse Stéphane Dion

Grâce à cette nouvelle installation d'une capacité de production de 75 000 tonnes par an, la production mondiale de bioplastiques à base de PLA augmentera de près de 50 %, pour atteindre 240 000 tonnes par an. Tiré par une demande forte, ce marché progresse de 10 à 15 % par an d’ici 2025.

"La mise en service de cette usine de pointe positionne Total Corbion PLA en tant que producteur de bioplastiques PLA de taille mondiale, idéalement situé pour servir les marchés en croissance d’Asie-Pacifique, d’Europe et des Amériques, précise Stéphane Dion. La hausse de la capacité de production mondiale de PLA va permettre aux fabricants et aux distributeurs d’entrer dans l’économie circulaire et de fabriquer des produits biosourcés à plus faible empreinte carbone et offrant de nombreuses solutions pour leur fin de vie."

Intégrée dans le site de production de Corbion

La nouvelle usine bénéficie de son intégration dans le site de production de Corbion qui produit du lactide, le monomère nécessaire à la production de PLA et dont la capacité de production a été portée à 100 000 tonnes par an. La coentreprise possède également à Rayong une usine pilote de 1 000 tonnes de PLA par an, opérationnelle depuis fin 2017. "Elle servira au développement de nouveaux produits et elle a déjà servi à qualifier les produits auprès de nos clients et obtenir les autorisations auprès des régulateurs comme la FDA américaine (Food and Drug Administration), ce qui sera très utile pour la montée en puissance commerciale", ajoute Stéphane Dion.
https://www.usinenouvelle.com/article/t ... de.N778089

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 06 janv. 2019, 21:46

Global Bioenergies reçoit des intentions d’achat couvrant la capacité de production d’IBN-One, le premier projet d’usine mené conjointement avec Cristal Union.

27 nov 2018 Communiqués de presse

Global Bioenergies reçoit des intentions d’achat couvrant la capacité de production d’IBN-One, le premier projet d’usine mené conjointement avec Cristal Union.


Global Bioenergies annonce aujourd’hui la signature de treize lettres d’intention émanant de leaders industriels français et internationaux, portant au total sur l’achat de 49 000 à 64 000 tonnes d’isobutène et dérivés par an, soit la totalité de la capacité de production de la future première usine. Ces lettres viennent des domaines de la cosmétique, des carburants spéciaux, des carburants routiers et du transport aérien.

Plus de la moitié des lettres d’intention et une part significative des volumes (environ 20%) correspondent à des marchés de niche à forte valeur ajoutée dans les carburants spéciaux et la cosmétique. Plusieurs de ces lettres d’intention contiennent des indications de prix confirmant que les dérivés d’isobutène biosourcé peuvent être vendus à un prix très supérieur à celui de leurs équivalents d’origine pétrolière.

Marc Delcourt, Directeur Général de Global Bioenergies, précise : « Nous observons une très forte progression de la demande dans le domaine de la cosmétique. Elle s’explique par une évolution profonde du marché : les dérivés d’isobutène, déjà largement utilisés par le secteur, sont recherchés pour substituer une classe d’ingrédients, appartenant à la famille des silicones, qui sont en voie de remplacement systématique. Nous estimons le marché mondial des molécules dérivées de l’isobutène biosourcé dans la cosmétique à plusieurs dizaines de milliers de tonnes par an. Une partie importante de la production d’IBN-One pourrait y être destinée, rendant alors l’usine très rentable. »

Bernard Chaud, Directeur Général d’IBN-One, ajoute : « Dans notre hypothèse de référence, le taux de rendement interne (TRI) serait d’environ 18%, ce qui est très au-dessus de la valeur moyenne des projets industriels. Dans les scénarios optimistes, où les marchés appellent une capacité plus importante dans les segments à fort premium, le TRI serait encore supérieur. La banque d’affaires Vulcain assiste aujourd’hui IBN-One dans la structuration du financement du projet et la recherche de partenaires financiers. »

Xavier Astolfi, Directeur Général Adjoint de Cristal Union, quatrième sucrier européen, conclut : « Cristal Union poursuit le projet de construction de la première unité de production d’isobutène au sein d’IBN-One, qui nous permettra de trouver des débouchés supplémentaires. La signature de ces lettres d’intention est une étape importante. La poursuite de l’amélioration des performances du procédé par Global Bioenergies reste un facteur clé de la réussite du projet. »
https://www.global-bioenergies.com/glob ... tal-union/

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 23 janv. 2019, 20:34

7,5 millions d’euros pour développer le biorecyclage du PET

le 21/01/2019

Carbios et Toulouse White Biotechnology ont obtenu un financement du Programme d’investissement d’avenir (PIA), opéré par l'Ademe. -


À l’origine du biorecyclage du polyéthylène téréphtalate (PET), un procédé de chimie verte réalisé par voie enzymatique et permettant de valoriser les déchets d’emballages comme les bouteilles et les barquettes ainsi que les fibres textiles, Carbios et son partenaire Toulouse White Biotechnology (TWB) décrochent un financement de 7,5 millions d’euros pour monter en échelle. La somme a été octroyée par le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir (PIA), dont l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) est l’opérateur pour les projets d'économie circulaire. Elle accompagnera les deux entreprises sur une durée de 39 mois.

Accélérer l'industrialisation

Quelque 4,1 millions d’euros reviennent directement à Carbios, en tant que chef de file du projet. « Nous tenons à remercier l'État français pour sa confiance renouvelée dans les innovations développées par Carbios. L'obtention de ce financement marque une étape importante qui va nous permettre d'accélérer l'industrialisation de notre technologie », a indiqué Jean-Claude Lumaret, directeur général de Carbios. Pour mémoire, la start-up a récemment annoncé le lancement d’un démonstrateur à Saint-Fons (Rhône) avec Kem One pour valider industriellement le biorecyclage enzymatique du PET.

Fondé en 2011, Carbios opère dans plusieurs domaines allant de la biodégradation des polymères au biorecyclage, en passant par la fabrication de plastiques biosourcés.
https://www.emballagesmagazine.com/tous ... -pet.48736

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 09 mai 2019, 20:17

La chimie verte fait son come-back

Julien Cottineau Usine Nouvelle le 07/05/2019

Bousculée mais pas laminée par la baisse des cours du pétrole, la chimie du végétal a encore une marge de croissance sur les marchés à haute valeur ajoutée.

Ce sera le plus grand investissement de l’histoire d’Arkema. Le chimiste français va engager cette année 300 millions d’euros pour construire une usine de polyamide11 en Asie, sa quatrième du genre après celles implantées à Serquigny (Eure), Birdsboro (États-Unis) et Zhangjiagang (Chine). Ce polymère 100 % biosourcé, utilisé dans les conduites pour l’automobile et les flexibles sous-marins de pétrole et de gaz, est dérivé de l’huile de ricin. Il a fêté ses 70 ans en 2017. « Les produits issus de ressources renouvelables ne sont pas quelque chose de nouveau », commente Jean-Luc?Dubois, le directeur scientifique d’Arkema. Environ 10 % du chiffre d’affaires du groupe, sur un total de 8,82 milliards d’euros en 2018, provient déjà de produits issus de matières renouvelables. La chimie verte est à l’industrie chimique ce que le vinyle est à l’industrie musicale : un come-back. Avant l’avènement du pétrole, les chimistes piochaient leur carbone dans le biosourcé. « Historiquement, la chimie organique a commencé par la chimie du végétal », rappelle François Monnet, le président de l’Association de la chimie du végétal (ACDV), citant les huiles, le bois, les plantes comme premières sources de contenus énergétiques valorisés. Le concept de chimie verte n’a pourtant été théorisé qu’en 1998. Outre la chimie du végétal, il englobe la chimie durable, qui minimise le recours aux réactifs, la génération de sous-produits et les rejets. Car après cette chimie verte de première génération, l’ère des hydrocarbures à bas coût a drastiquement changé la donne, au point de créer une corrélation forte entre le prix du baril et ceux des dérivés de la chimie, quels qu’en soient les intrants.

De l’âge d’or du pétrole cher…

Le début des années 2000 a été un âge d’or pour les chimistes du végétal et les pionniers des biotechnologies. « La peur d’une raréfaction des ressources pétrolières et les augmentations de coûts ont poussé vers des solutions alternatives », décrit François?Monnet. « Il y a dix à quinze ans, nous avons relancé beaucoup de programmes de R & D pour refaire des produits à base de bioressources, car le pétrole devenait cher », confirme le directeur scientifique d’Arkema. Metabolic Explorer, qui fêtera ses 20 ans en juillet, est né de l’idée d’exploiter « la biochimie des bactéries pour mettre au point des solutions compétitives et fabriquer des produits par fermentation en lieu et place des procédés pétrochimiques », relate Benjamin Gonzalez, le fondateur et PDG de l’entreprise située près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). « Nous avons connu une grande phase de développement en 2007-2008. L’activité bénéficiait de la problématique de trouver des solutions industrielles pour produire autant, en étant moins dépendant du pétrole. »

Global Bioenergies a été fondé à la même époque, en 2008, sur la conversion de ressources renouvelables (sucres, céréales, déchets agricoles et forestiers) pour produire de l’isobutène. Cette brique de base de la chimie adresse des marchés colossaux, de l’essence au kérosène jusqu’au caoutchouc butyle, à certains plastiques et même à la cosmétique. Marc Delcourt, son cofondateur et directeur général, se rappelle « l’élan très fort, de 2011 à 2014, au moment où le pétrole s’est approché de la barre des 120 dollars le baril ». Sauf qu’en dessous de ce seuil, il estime que « le carbone végétal n’est pas concurrentiel sans premium par rapport au carbone d’origine fossile ». Non contente de bouleverser la géopolitique pétrolière, la révolution des gaz de schiste aux États-Unis a aussi sérieusement freiné l’essor de la chimie verte. La chute du cours du baril a douché les espoirs. Les investissements dans les start-up ont faibli, notamment dans les bioplastiques. La chimie verte a heurté de plein fouet le mur de la compétitivité. Mais elle n’a pas rendu les armes, malgré les milliards de dollars d’investissements en pétrochimie qui ont fleuri depuis 2014, en premier lieu sur le sol nord-américain.

Début 2019, le Centre commun de recherche de la Commission européenne (JRC) a publié un rapport conséquent sur le secteur, estimant que la chimie verte disposait d’un réel potentiel de marge. Les chimistes de l’Union fabriquent chaque année 155,6 millions de tonnes de produits chimiques, dont seulement 4,7 millions de tonnes biosourcés, soit 3 % du total. En valeur, la chimie biosourcée atteint 9 milliards d’euros, contre 577 milliards d’euros en 2018 pour l’ensemble de l’industrie chimique. Sans changement politique ni réglementaire, la production biosourcée devrait progresser de 2 % par an en volume, et de 3,6 % en valeur d’ici à 2025. C’est faible, mais plus performant que l’industrie chimique dans son ensemble, qui a vu sa production faiblir de 0,7 % en 2018, pour une croissance de 3,3 % en valeur.

… à la pression des consommateurs

Bioplastiques mis à part, l’évolution de la chimie verte n’est pas liée au seul prix du baril. Outre la compétitivité, la différenciation est une donnée essentielle. Une substance biosourcée qui offre des fonctionnalités supérieures à celles d’une substance pétrosourcée trouvera son marché. Les réglementations limitant le recours à certaines matières premières et les aides fiscales, qui ont pour le moment surtout concerné les agrocarburants, ouvrent aussi des voies. Aujourd’hui, un élément fondamental est la pression des consommateurs. « Le consommateur ne se demande pas encore si les matières de sa paire de tennis sont bonnes pour la santé, note Benjamin Gonzalez. Mais dès que ça touche ce qu’il met sur sa peau, ce qu’il respire, ce qu’il mange, il y a un tournant irréversible. Dans l’alimentation et les cosmétiques, les cahiers des charges des grands donneurs d’ordres ont changé pour satisfaire la demande de naturalité ». « C’est dans tout ce qui touche directement le consommateur final que les changements seront les plus rapides », acquiesce Marie Verdier, associée chez Simon-Kucher & Partners. Avec la chute du prix du baril, de nombreux acteurs de la chimie verte, comme Metabolic Explorer et Global BioEnergies, ont délaissé de vastes marchés, tels les bioplastiques, pour se recentrer sur des secteurs plus porteurs, en premier lieu la cosmétique. À l’avenir, d’autres segments pourraient devenir de nouveaux axes de croissance. D’autant que la disparité du recours au biosourcé entre les secteurs est gigantesque [lire l’encadré plus bas].

La chimie verte n’est pas pour autant omnipotente. « On ne peut pas tout remplacer, certaines molécules issues du gaz ou du pétrole sont indispensables », note François Monnet. « Un produit se vendra avant tout pour ses performances techniques, s’il est biosourcé c’est un plus », précise Jean-Luc Dubois. À l’heure où l’opinion publique s’émeut de la calamité des résidus plastiques dans les océans, et où les limites du recyclage commencent à peser, Martin Stephan, le directeur général adjoint de Carbios, souligne que « le biosourcé pour les plastiques ne règle en rien la question des déchets », puisqu’on arrive à la même molécule. L’entreprise française, spécialiste des procédés enzymatiques, se concentre sur des bioprocédés pour améliorer le recyclage, et sur la conception de plastiques incorporant des enzymes qui en provoquent la biodégradation. En se positionnant en aval du consommateur, et plus seulement en amont, la chimie verte prouve qu’elle a bien des atouts.
Les champions et les cancres du biosourcé
Le rapport du Centre commun de recherche de la Commission européenne sur les produits chimiques biosourcés, « Insights into the european market for bio-based chemicals », paru en début d’année, observe de grandes disparités de pénétration selon les segments. Dans l’Union européenne, les champions sont les tensio-actifs (substances actives des détergents et des lessives) et la catégorie des cosmétiques et produits de soins, qui affichent des taux respectifs de 50 % et de 44 % de biosourcé. Loin derrière, les fibres (13 %) précèdent de peu la catégorie peintures, encres et colorants (12,5 %). Les segments des adhésifs et des plastifiants plafonnent à 9 % chacun. Le trio de cancres rassemble les solvants (1,5 %), les polymères pour plastiques (0,4 %) et les intermédiaires (0,3 %).
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... ck.N834455

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 27 sept. 2019, 20:00

Michelin, Axens et l’Ifpen construisent leur démonstrateur de butadiène bio près de Bordeaux

JULIEN COTTINEAU Usine Nouvelle 27/09/2019

Dans le cadre de leur projet Biobutterfly, Michelin, Axens et l’Ifpen ont annoncé la mise en chantier avant la fin de l’année de leur démonstrateur de butadiène biosourcé à Bassens, près de Bordeaux , sur un site de Michelin. Les premiers lots seront disponibles mi-2021, avec du butadiène dérivé d’éthanol de première ou deuxième génération. Lancé en 2012 et prévu jusqu’à 2022, Biobutterfly aura nécessité au total des investissements de 70 millions d’euros

Les trois partenaires entament la dernière phase de leur projet Biobutterfly. Michelin, Axens et l’Ifpen ont annoncé le 26 septembre le démarrage avant la fin de l’année de la construction de leur démonstrateur de production de butadiène biosourcé, à Bassens, près de Bordeaux (Gironde), à proximité d’un site de Michelin. La construction devrait s’achever fin 2020, pour une disponibilité des premiers lots mi-2021. Ce projet devrait aboutir à la création d’une vingtaine d’emplois sur le site.

Marché potentiellement colossal

Initié en 2012, le projet Biobutterfly vise la production de butadiène, aujourd’hui pétro-sourcé, à partir d’éthanol vert. Qu’il soit de première génération - dérivé de betteraves, de blé ou de maïs -, ou de deuxième génération, donc dérivé de matières non concurrentes de celles pour l’agroalimentaire, comme des déchets agricoles et forestiers (copeaux de bois, paille, tiges). Cette forme biosourcée de butadiène dispose d’un marché potentiellement colossal. Selon les trois partenaires, la demande mondiale en butadiène, particulièrement utilisé pour la production de caoutchouc synthétique, atteint aujourd’hui 12 millions de tonnes par an, dont 40% est utilisé pour la fabrication de pneumatiques.

70 millions d'euros

Michelin, Axens et l’Ifpen indiquent qu’entre 2012 et 2022, ils auront investi 70 millions d’euros dans ce projet de butadiène vert. Lequel a bénéficié d’un soutien financier de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) à hauteur de 14,7 millions d’euros, sous formes de subventions et avances remboursables versées dans le cadre des Programmes d’investissements d’avenir. Ces dernières années, les trois partenaires ont mené plusieurs essais en laboratoire, avec des productions à l’échelle du gramme, avant de passer à des productions de centaines de grammes grâce à des unités pilotes sur le site de l’Ifpen à Lyon (Rhône). Le démonstrateur passera un cap notable puisqu’il aura pour mission d’atteindre des capacités de 20 à 30 tonnes par an.

Technologie de rupture

L’objectif est la mise au point d’une réelle technologie de rupture valable à l’échelle industrielle. En ligne de mire, il s’agit de concevoir des procédés industriels commercialisables pour des unités de bio-butadiène de capacités de 100 000 tonnes par an. Si la mission du démonstrateur est couronnée de succès, Axens sera en charge de la commercialisation du procédé Biobutterfly à des chimistes et des industriels du pétrole dans le monde. Michelin se pose déjà comme un grand client potentiel. Le géant français des pneumatiques vise une incorporation de 80% de matières premières durables dans ses pneus d’ici à 2050, en précisant que le butadiène biosourcé devrait compter pour 20% de cet objectif.
https://www.usinenouvelle.com/article/m ... ux.N889179

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 04 févr. 2020, 21:16

Au CEA de Cadarache, les micro-algues cherchent leur voie vers les biocarburants

XAVIER BOIVINET le 04/02/2020

Au CEA de Cadarache, le futur bâtiment de l’Institut biosciences et biotechnologies d'Aix-Marseille (Biam) est en cours de construction. Cet été, les chercheurs devraient se rapprocher de leurs collègues de la plateforme bioprocédés et micro-algues. De quoi faciliter les synergies et les échanges entre recherche fondamentale et appliquée sur les micro-algues. Et, peut-être, lever les verrous à leur utilisation pour produire des biocarburants.

............
Long article : https://www.industrie-techno.com/articl ... ants.58844

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 19 juil. 2020, 15:00

Produits biosourcés : Afyren obtient une subvention européenne de 20 millions d'euros

Par E.G, le 11 juin 2020

L’entreprise de biotechnologie Afyren et le consortium After-Biochem, annoncent l’obtention d’une subvention européenne de 20 millions d’euros pour la production industrielle de produits biosourcés.

Afyren et le consortium After-Biochem, composé de 12 acteurs de la bioéconomie, ont décroché une subvention européenne « par le partenariat public privé ’Bio-based Industries Joint Undertaking’, à hauteur de 20 millions d’euros », annonce Afyren ce jeudi 11 juin.

Sur une durée de 4 ans, le projet d’After-Biochem a pour objectif de créer « de nouvelles chaînes de valeur durables à partir de matières premières renouvelables [co-produits d’une filière de la betterave sucrière] et non alimentaires, conduisant à la mise sur le marché d’un éventail de nouveaux produits à haute valeur ajoutée », peut-on lire dans un communiqué. Les applications concerneront les marchés des parfums et arômes, de la beauté et de l’hygiène, de la nutrition humaine et animale, les produits pharmaceutiques ou encore la chimie de spécialité. Pour cela une bioraffinerie sera construite via la filiale Afyren Neoxy, selon le processus développé par Afyren. A savoir « un processus de fermentation couplé à des étapes de séparation et de transformation, sans OGM et zéro déchet », explique Afyren. « zéro-déchet »

L’installation de l’usine à Carling Saint-Avold dans la région Grand Est, devrait créer 50 emplois directs et jusqu’à 200 emplois indirects. « En outre, le consortium étudiera la reproductibilité du projet afin d’étendre ses résultats à d’autres co-produits agricoles », est-il précisé.
https://www.environnement-magazine.fr/c ... ions-euros

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89342
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Bio-raffineries / Bio-plastiques / Chimie verte

Message par energy_isere » 05 sept. 2020, 11:38

Unilever alloue 1,2 milliard $ pour le remplacement des dérivés pétroliers dans ses produits de nettoyage

Agence Ecofin 3 sept 2020

Unilever éliminera d’ici 2030, les dérivés des produits pétroliers des ingrédients composant ses produits de nettoyage. Le groupe compte pour cela investir 1,2 milliard $ dans la recherche, l’implantation des solutions et le soutien des fournisseurs dans cette transition.

Le groupe Unilever investira 1,2 milliard de dollars d’ici 2030 pour réduire ses émissions de CO2 et celles de ses fournisseurs. Il ambitionne en effet d’éliminer les combustibles fossiles de la production de ses produits de nettoyage.

Grâce à une série de réactions chimiques, les composés de carbone contenus dans le pétrole sont transformés en produits chimiques capables d’enlever les taches d’huile. L’abandon de l’utilisation de ces combustibles fossiles est techniquement faisable depuis plusieurs décennies à un coût cependant élevé.

Unilever est le premier grand investisseur du secteur qui s’est engagé à remplacer ces dérivés d’hydrocarbure par des ingrédients provenant du bois, de la fermentation microbienne ou par du carbone recyclé.

Le financement prévu servira principalement à la recherche, à la mise en œuvre des solutions trouvées et au travail avec les fournisseurs.

« Ce qu’Unilever essaie de faire est très complet. Avec une grande ambition, il s'intéresse à l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement », a affirmé Katy Armstrong, chercheuse à l’Université de Sheffield travaillant sur le recyclage du carbone.
https://www.agenceecofin.com/hydrocarbu ... -nettoyage

Répondre