Modèle Campagne VS Ville

Comment anticiper au mieux le choc à venir (organisation de la société, questions politiques, conseils financiers, etc).

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mobar
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Re: Modèle Campagne VS Ville

Message par mobar » 12 mars 2024, 10:59

https://www.frustrationmagazine.fr/capi ... campagnes/
Dans la société capitaliste, l’activité économique est une fin en soi. Cela signifie que « nos moyens tendent à devenir fins en soi. Et du coup la fin – l’homme – devient moyen ».

Pour vivre, une collectivité humaine doit produire. Toutefois on ne vit pas pour produire. C’est un des penchants morbides du capitalisme. Ce productivisme, qui est confondu avec le progrès, est si fort qu’il n’est pas propre au capitalisme et que les tentatives de systèmes alternatifs (l’URSS en tête) l’ont également repris.

La quête de rentabilité et d’optimisation a ruiné la qualité de vie à la campagne. Là où il y avait un maître pour 12 élèves, on ferme désormais les écoles rurales faisant perdre aux écoliers des heures et des heures dans les transports.

Expansion perpétuelle, urbanisation et métropolisation à marche forcée, croissance démographique et économique, marchandisation de tous les aspects de la vie, progrès de l’agro-industrie et soumissions à la fausse nécessité technologique…c’est bien le capitalisme qui est responsable du sort de nos campagnes.
Le progrès ? Quel progrès ?

Au fond, c’est la notion même de progrès, bien souvent limitée au « progrès matériel », que Bernard Charbonneau invite à questionner. Bien sûr notre confort a augmenté (pour combien de temps ?), nous avons la sécurité sociale, nous vivons plus longtemps… Mais nous avons aussi des habitats laids, la bombe atomique, la police partout. Dans le cas des campagnes, l’auteur n’hésite pas à évoquer un « ethnocide » c’est-à-dire la destruction de l’identité culturelle d’un groupe, dissimulé derrière le progrès technique.
Si notre durée et niveau de vie se sont élevées, est-ce que nos vies sont plus « pleines » ? Sommes-nous plus heureuses et heureux ?

Bernard Charbonneau s’intéresse par exemple à la nourriture en soulignant l’impuissance de l’industrie agricole à produire « des nourritures dignes de ce nom ». Il donne l’exemple du jambon du Béarn, réputé pour sa qualité et d’abord « produit social » qui participait aux modestes ressources du paysan des Pyrénées. Par soucis de rentabilisation, en 1970, les subventions aux entreprises ont été accordées prioritairement à celles qui pratiquaient l’élevage industriel de porc. Il prédit alors qu’il arrivera au jambon ce qui est arrivé au vin « à côté du produit courant, il y aura celui du cru », d’un côté la porcherie de luxe pour quelques privilégiés et touristes, de l’autre le porc industriel.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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