[BRF] Rémanents de foréts et BRF

Comment anticiper au mieux le choc à venir (organisation de la société, questions politiques, conseils financiers, etc).

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[BRF] Rémanents de foréts et BRF

Message par kercoz » 18 juin 2008, 09:18

Question aux "hommes de terrain" :
Un des problèmes qu'on m'oppose a la pratique des BRF comme solution en marraichage voire en grande surface est la quantité de broyat. On m'oppose fréquement les chiffres de l'ONF sur la production par hectare d'une foret ou d'une haie .
Ce qui , pour une autonomie donnerait pres d la moitié de la surface cultivable.
Je suis persuadé que des haies a courte rotation (rejets sur 3à 4 ans ), installées sur un système racinaire dense , donnerait les productions du type "trogne" et ramènerait l"autonomie a 20/30% du sol ; ce qui , soutenu par un apport externalisé (elaguages , autoroutes , rémanences de coupes ....) pourrait descendre sous les 20%
De plus , je ne suis pas persuadé que les chiffres officiels ONF tiennent compte des branches de diam inf a 5 cm (les seules interessantes) qui sont pour les pro que du "rémanent" de contrainte a éliminer.
Ma question porte surtout sur l'évaluation de production.
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Re: [Céréales] Production, stocks et prix des céréales

Message par vincent128 » 19 juin 2008, 07:44

kercoz a écrit : De plus , je ne suis pas persuadé que les chiffres officiels ONF tiennent compte des branches de diam inf a 5 cm (les seules interessantes) qui sont pour les pro que du "rémanent" de contrainte a éliminer.
Ma question porte surtout sur l'évaluation de production.
Plusieurs confusions ici. La première, c'est d'être HS par rapport au fil... Si un modo veut scinder pour en faire un fil ad hoc...

La deuxième, c'est que l'ONF est le gestionnaire de la forêt publique. Il n'a pas vocation à donner des "chiffres officiels" sur l'ensemble des forêts. Ca c'est le boulot de l'IFN : Inventaire Forestier National. On trouve plein d'infos et de résultats ici : http://www.ifn.fr/spip/ Voir aussi le glossaire : http://www.ifn.fr/spip/article_special. ... rticle=279

Pour ce qui est des volumes de bois, ils sont toujours exprimés en volume "commercial", c'est à dire la tige de diamètre > 7 cm (ou 8 cm selon les sources), qu'on peut encore décomposer entre bois fort (>14 ou 20 cm selon les essences) et petit bois (entre 7 et ce dernier diamètre). Les branches ne sont jamais comprise dans le volume commercial, même si elles font plus de 7 cm de diamètre.

Très peu de gens s'intéressent au compartiment "menus bois et branches". Tu trouveras ici une estimation des parts respectives : http://www.boisenergie.ifn.fr/methode.php?page=1#p12
D'après cette source, si un feuillu contient 38 % de menus bois et branches, ça veut dire qu'au volume commercial, il faut rajouter 38/62 = + 60 %. Pour un résineux, c'est 25 % de l'arbre entier, soit 25/75 = + 33 % par rapport au volume commercial. Or, les exploitants forestiers estiment que c'est beaucoup moins, de l'ordre de + 20 % pour les résineux, + 33 % pour les feuillus (exprimés en % de bois suplémentaire par rapport au volume commercial). Ca reste à vérifier avec d'autres sources.

Pour ce qui est des productivités à l'hectare de taillis à courte ou très courte rotation, je ne connais pas. A toi de faire ta recherche.

A noter quand même deux problèmes :
1) broyer et exporter les menus bois et branches, c'est aussi exporter les minéraux, donc appauvrir le sol et augmenter les risques d'érosion. Voici un bouquin sur la récolte raisonnée de rémanents en forêt : http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?nam ... 383574.pdf C'est complexe car ça dépend du type de sol. On peut retenir, en moyenne, qu'on ne doit pas les récolter plus d'une fois sur la durée de vie de l'arbre (soit une récolte tous les 100 ans pour un résineux, ou encore une récolte toutes les 5 opérations sylvicoles, sur la base d'une intervention sylvicole tous les 20 ans). De plus, ces rémanents sont déjà très convoités pour le bois-énergie.
2) suivant l'origine de l'arbre, le bois peut être chargé en métaux lourds. Personnellement, le broyat résultant d'élagage de bord de route et d'autoroute, je ne le mettrai pas dans mon jardin ! Si ça fait plus de 10 ans que l'essence est sans plomb, le sol en contient encore ! De plus, la circulation routière produit toujours de nombreux autres polluants, même si plus de plomb. On retrouve tout cela dans le bois !
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Re: [Céréales] Production, stocks et prix des céréales

Message par energy_isere » 19 juin 2008, 08:28

vincent128 a écrit : Voici un bouquin sur la récolte raisonnée de rémanents en forêt : http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?nam ... 383574.pdf
Merci pour cet excellent lien. Vais le lire. ;)

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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par kercoz » 19 juin 2008, 09:32

Superbe lien , vincent .
Je m'en vais le balancer illico sur les "jardins de brf".

Sur le tableau suivant les essences , il y a une constante : la somme des deux lignes de rémanents qui nous interessent se situe env a 50%. C'est sympa pour la mémoire.

""""Les rémanents sont les résidus laissés sur le sol après une coupe (récolte ou amélioration). Dans l’étude, ils constituent l’essentiel du gisement de bois énergie."""""
Ca , ça me gène (concurence BRF /energie/ethanol). et l'ademe ne semble plus avoir d'etats d'ame :
vincent128 a écrit : A noter quand même deux problèmes :
1) broyer et exporter les menus bois et branches, c'est aussi exporter les minéraux, donc appauvrir le sol et augmenter les risques d'érosion. Voici un bouquin sur la récolte raisonnée de rémanents en forêt
Actuellement C Bourguignon es bloqué ds ses essais BRF, l'ONF refusant D'exporter les branches pour des raisons de biodiversité ;
Gilles DOMENECH des "jardins" est farouchement protecteur des forets . Perso , je pense que suivant les sols , une ponction apres coupe rase , sur bon sol , n'est en rien traunatisante.Une pondération de récoltes"controlée" peut etre mise en place et gérée par sondage periodique de l'humus en des points fixes.
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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par vincent128 » 19 juin 2008, 10:22

kercoz a écrit :Superbe lien , vincent .
Je m'en vais le balancer illico sur les "jardins de brf".

Sur le tableau suivant les essences , il y a une constante : la somme des deux lignes de rémanents qui nous interessent se situe env a 50%. C'est sympa pour la mémoire.
Le petit bois, il n'y a pas que toi que ça intéresse ! Typiquement, il part en papeterie. Et il est comptabilisé dans le bois commercial, donc dans les volumes IFN.

C'est pour ça que je retenais uniquement le compartiment "menus bois et branches".
""""Les rémanents sont les résidus laissés sur le sol après une coupe (récolte ou amélioration). Dans l’étude, ils constituent l’essentiel du gisement de bois énergie."""""
Ca , ça me gène (concurence BRF /energie/ethanol).
Cette concurrence est évidente. C'est pour ça que je suis très sceptique sur la généralisation du BRF. C'est sûr, on peut trouver localement des gisements de BRF. La forêt privée, les haies, les arbres isolés, les arbres d'alignement (sauf ceux des routes et autoroutes)...

A mon avis, ça peut permettre, localement, d'améliorer un sol avant de repasser à une culture bio plus classique (engrais verts, etc.).

Mais pour une généralisation de cette technique, les volumes nécessaires font que la concurrence serait très rude avec l'ensemble des usages de ces petits bois ; les usages "modernes" : bois déchiqueté pour le chauffage, biocarburants, mais aussi, n'oublions pas les usages traditionnels : fagots, bûches, piquets, balais, etc. qui sont encore vivaces, selon les régions.

Je l'avais déjà dit il y a quelques temps : on ne peut pas demander à la forêt de fournir massivement et durablement de la fertilité aux sols agricoles. C'est déséquilibré, à tous points de vue. On irait vers de la concurrence, un appauvrissement des sols, de la déforestation, etc.
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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par karmai » 19 juin 2008, 14:34

Je l'avais déjà dit il y a quelques temps : on ne peut pas demander à la forêt de fournir massivement et durablement de la fertilité aux sols agricoles. C'est déséquilibré, à tous points de vue. On irait vers de la concurrence, un appauvrissement des sols, de la déforestation, etc.
Oui et non,

Tout depend de l'equilibre entre la foret et l'aire cultivée et ce que l'on cultive. Alors vous me direz, bravo le relativisme! Je vais etre plus precis. En agriculture, pour ne pas faire de grossiere erreurs il est important de bien comprendre comment se forment les agro-ecosystemes. En gros, tous les systemes en milieu tempéré ont un equilibre entre saltus (paturage), Sylva (la foret), l'Hortus (le jardin) et l'ager (les cultures). On ne le voit plus beaucoup dans le paysage aujourd'hui car cela a ete externalisé entre regions d'un meme pays voir entre differents pays. Bref.

La relation entre ces quatres esapces agricoles conditionne la viabilité et la durabilité du systeme.

La sylva fournit traditionellement le bois de chauffe, quelques produits alimentaires et du materiau de construction. Aujourd'ui ces fonctions sont largement minoritaires en agriculture. Beaucoup d'agriculteurs n'ont meme plus de Sylva et ont externalisé les fonctions de la foret en le substituant par des derives petroliers (ou d'autres energies fossiles), chauffage gaz, fioul, construction en beton et autres.

La foret a donc ete tres longtemps un element essentiel de la reproduction de la fertilité. Protegeant souvent les parcelles de l'erosion (haies et racines) et des trop forts coups de chaleurs (humidité), abritant une partie de la faune necessaire a un bon fonctionnement de l'agro-ecosysteme (pollinisation, equilibre des nuisibles aux cultures), assurant parfois le role de paturage (arbres legumineuse, glanage par les cochons...), etc.

Nous avons pu nous passer de la foret du fait que le petrole a permis de se soustraire de ses fonctionnalitées. Le petrole assure la fertilisation, le chauffage, et les machines amenent une telle productivité que les pertes de rendement en terme de fertilité du sol, de polinisation et d'erosion (qu'elle soit eolienne ou hydrique) en sont devenues negligeable.

Seulement voila, et ce n'est pa sur ce site que je vais vous apprendre quelquechose, l'energie petroliere devient rare, et un retour a l'energie contenu dans le bois des forets retourne dans les bonnes graces de nombreux secteurs. Le chauffage au bois effectivement, egalement les agro-carburants de deuxieme generation et le BRF.

Or mis le fait que le BRF rentre en concurence avec d'autres utilisations a venir, il ne faut pas oublié que dans un monde au petrole rare, la foret devra assurer des fonctions qui nous paraissent aujourd'hui ne plus etre de son ressort (logement, outils, alimentation, lutte contre erosion...). Lui demander, en plus de ses utilisations traditionelles d'etre en plus la source de la fertilité de l'Ager et de l'Hortus est bien au dela de sa capacité.

En effet, la fertilite de l'ager et de l'hortus sont aujourd'hui assuré par des apports de fertilité exterieur (fertilisants chimiques derives du petrole et dans une moindre mesure par les restes du saltus (fumier, lisié...) mais en absence de fertilisant petroliers, il va falloir etendre de nouveau le saltus...sur la foret! Donc je plussois sur la remarque de vincent128 sur le risque élevé de déforestation.

Quelquepart si le BRF etait vu aujourd'hui comme la solution ultime je suis sur que des gens seraient capable d'acheter du Brf d'Amazonie! (un peu de provoc ne fais pas de mal)
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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par vincent128 » 19 juin 2008, 14:55

karmai a écrit :
La relation entre ces quatres esapces agricoles conditionne la viabilité et la durabilité du systeme.

La sylva fournit traditionellement le bois de chauffe, quelques produits alimentaires et du materiau de construction. Aujourd'ui ces fonctions sont largement minoritaires en agriculture. Beaucoup d'agriculteurs n'ont meme plus de Sylva et ont externalisé les fonctions de la foret en le substituant par des derives petroliers (ou d'autres energies fossiles), chauffage gaz, fioul, construction en beton et autres.

La foret a donc ete tres longtemps un element essentiel de la reproduction de la fertilité. Protegeant souvent les parcelles de l'erosion (haies et racines) et des trop forts coups de chaleurs (humidité), abritant une partie de la faune necessaire a un bon fonctionnement de l'agro-ecosysteme (pollinisation, equilibre des nuisibles aux cultures), assurant parfois le role de paturage (arbres legumineuse, glanage par les cochons...), etc.
Analyse très juste et très intéressante.

Mais il faut compléter cette description presque iddylique par un rappel historique : à l'époque où on demandait tout à la forêt, on n'était pas du tout à l'équilibre. Entre la fin du moyen-âge et le XIXe siècle, les forêts se sont réduites comme peau de chagrin en surface comme en qualité, compte tenu de la très forte demande résultant de l'augmentation de la population, de l'augmentation de la demande de confort (chauffage), et de l'activité pré-industrielle : forges, verreries, etc. La révolution française a été un particulièrement mauvais quart d'heure, le peuple se ruant sur des forêts auparavant relativement préservées car propriétés de seigneurs ou de moines.

Non seulement il n'y a jamais eu d'équilibre idyllique entre la forêt et les besoins de la population, mais en plus on ne se baignera pas à nouveau dans le même fleuve : la population a fortement progressé, ses besoins d'énergie et de confort se sont envolés...

Il est donc très très clair qu'on ne peut pas demander soudainement à la forêt de produire à nouveau les matériaux de construction, l'énergie et la fertilité.
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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par karmai » 19 juin 2008, 15:38

Oui, tres bonne remarque. Comme tout processus agricole, l'equilibre dont je parle est dynamique et inclue des boucles de regulations, des crises et des sorties de crises. Effectivement, l'accroissement demographque a souvent fait diminuer le rapport Sylva/Saltus et ou Sylva/ager jusqu'a arriver a une crise. Les revolutions agricoles du ;oyen age sont nées dans ces contextes de crises. L'apparition de la charrue lourde (qui a doublé les rendemenst en cereales et donc diminuer la pression sur les terres), la production de fourrages sur l'ager et la mise en etable a egalement permis cette revolution. Donc une nouvelle fois je plussoie sur cette analyse qui corrobore tout a fait la realite agricole et les evolutions historiques. D'ailleurs je n'idealisais pas du tout le systeme en soi, mais j'ai essayé de definir l'interrelation entre les differents element de tout systeme agro-ecologique.
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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par kercoz » 19 juin 2008, 17:52

Bon , je me sens un peu seul . Allons y qd meme : (mon problème c'est un charisme insuffisant ; essayons le messianisme!)
karmai a écrit :. Lui demander, en plus de ses utilisations traditionelles d'etre en plus la source de la fertilité de l'Ager et de l'Hortus est bien au dela de sa capacité.
Se chauffer et rouler en voiture.....ou manger , va falloir choisir.On peut aussi moduler : certains se chauffent et roulent et vendent la bouffe qui reste aux autre pour se payer l'énergie . GENIAL!
Je rappelle qd meme que pour se chauffer on peut trouver autre choses : les branches sup a 10 cm , le solaire et l'eolien .
Je rappelle aussi que la lignine qui constitue le bois juvénile est carrément un mauvais combustible et emmerde tout le monde, des papetiers aux ébènistes a tel point que les canadiens sortent des OGM avec peu de lignine!
karmai a écrit :) mais en absence de fertilisant petroliers, il va falloir etendre de nouveau le saltus...sur la foret! Donc je plussois sur la remarque de vincent128 sur le risque élevé de déforestation.
Abjection , votre honneur!
Tu n'es pas sans savoir qu'un certain Pisani , sinistre gaullien a naguère négocié le monopole de notre appro en cultures fourragères (soja_maiis bien transgénique) avec les ricains qui ont partiellement sous traité aux canadiens et autres brésiliens...ce qui fait qu'au jour d'aujoud'hui , les 3/ 4 de notre appro est externalisée. Le PO aidant , relocalisons pour ces cochons roses et millions de poulets inbouffables que meme mon chat il gerbe.
Leroy ladurie ds une vidéo access sur le forum , malgrés une certaines liquidité a qd meme pu caser que nous étions déficitaires en terme calorique. Et tu voudrais continuer poulets et veaux gras, cochons qui s'en dédit!
Je crois qu'il va falloir se résoudre a se contenter des terres difficilement valorisables autrement comme paturages(montagnes , ou tres pauvres , peu accessibles ) ; Avec comme corolaire incontournable : PEU de lisiers et Fumiers.
D'ailleur , passer par l'animal pour la fertilité des sol me parait peu cohérent depuis les découvertes des BRF : Compost ou fumiers , on reste dans l'herbacé (monocotélydon) et l'humus qui en résulte est de moins bonne qualité et quantité que l'humus issu de ligneux (ref thèses LEMIEUX , LAROCHELLE , STEVANOVIC de l'U. LAVAL Quebec.
S'oil s'avère que le ligneux peux nous nourrir de façon plus bio que bio , tout en augmentant le taux d'humus de nos sol, il serait obscène de le consacrer a faire rouler des bagnoles, ou a se chauffer?
Mon modèle (critiquable, bien sur , et a la louche) visualise : 20% des sols agraires en haies de courtes rotation(de production proche des "trognes" , avec un surplus provenant des tailles et élaguages non agricoles (lignes elec , chemin de fer , routes et urbanité). ainsi que pour les rémanents des coupes rases (c'est a dire ponction ts les 20 ans sur la foresterie ou elaguage "choisi" et controlé en foret .
vincent128 a écrit :Le petit bois, il n'y a pas que toi que ça intéresse ! Typiquement, il part en papeterie. Et il est comptabilisé dans le bois commercial, donc dans les volumes IFN
J'ai bossé en papeterie , a l'époque ils n'en voulaient pas , trop de lignine.
vincent128 a écrit :A mon avis, ça peut permettre, localement, d'améliorer un sol avant de repasser à une culture bio plus classique (engrais verts, etc.).
vincent128 a écrit :e l'avais déjà dit il y a quelques temps : on ne peut pas demander à la forêt de fournir massivement et durablement de la fertilité aux sols agricoles. C'est déséquilibré, à tous points de vue. On irait vers de la concurrence, un appauvrissement des sols, de la déforestation, etc
Grogneugneu !! Tu n'as rien compris, ce n'est pas parce que j'ai une grande gueule et que je vends mal mon produit: le BRF est un aggradant , c'est a dire un nutriment et un amendement .
Tu en mets 2 cm ts les 4ou 5ans ! et tu laisse faire ! les pedomesofaune/flores bossent a ta place et te restructure le sol en moins d'un an . plus d'engrais , arrosage au 1/3 . C'est quoi "culture bio classique": pour moi c'est du kiff avec Npk en moins crado : tes plantes sont en perfusion , tu nourris les racines , tu lui donne des truc qu'elle t'a pas réclamé. Et tu "élague" les 2/3 des interractions plantes /sol ;
vincent128 a écrit :Je l'avais déjà dit il y a quelques temps : on ne peut pas demander à la forêt de fournir massivement et durablement de la fertilité aux sols agricoles. C'est déséquilibré, à tous points de vue. On irait vers de la concurrence, un appauvrissement des sols, de la déforestation, etc.
Je me permets de repeter parceque je pense que tu te trompes:les besoins peuvent tres facilement etre couverts pour le maraichage et avec planification pour les grandes cultures (haies plus externalisation).
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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par karmai » 19 juin 2008, 19:41

Bravo Kercoz,

Voilà qui est tres bien répondu. Ce que ton argumentation prend en compte c'est un changement radicale de mode de vie. Cela n'était pas tout à fait introduit dans l'équation initiale. Si nous acceptons l'idée de décroissance, bien sur le Brf reste une situation très acceptable pour beaucoup de situations. Je suis d'accord avec toi sur le fait que l'éolien et le solaire peuvent aider à minimiser nos besoins en énergie. Mais en Creuse en plein hiver, je prefererais avoir un bon poele pour me chauffer plutot que de dépendre de mon eolienne ou de mon panneau photovoltaïque. Si nous devenons bien plus raisonnables en produits carnés, alors les potentialités de libération de terres sont gigantesques.(des liberations de terre qui auront effectivement des consequences aux quatres coins du monde).

Donc pour résumé, le brf est potentiellement une tres bonne option (que je n'hésiterais pas du tout à utiliser et que je conseille bien volonté aux gens autour de moi sous deux ou trois réserves), et tout dépend de l'équilibre entre ce que l'on veut de la foret et ce que l'on souhaite obtenir comme production. Bien entendu, plus nos besoins en terme de production seront raisonnables plus la pression sur la foret et le risque de faire rentrer le système dans une crise de fertilité sera faible. Comme toutes les idées novatrices, elles ne sont pas universellement bonnes et il faut donc bien percevoir ses limites potentielles. La limite d'une telle production à base de Brf est dans l'instauration de systeme agro-forestier qui de fait sont ultimes, car on n'a plus besoin de reproduire la foret comme avec la brf puisqu'on est est dans une foret! Le brf n'est donc pas la solution mais fait certainement parti de la boite à outil indispensable de celui qui veut créer un systeme de production soutenable.
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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par Geispe » 19 juin 2008, 21:06

Donc pour résumé, le brf est potentiellement une tres bonne option (que je n'hésiterais pas du tout à utiliser et que je conseille bien volonté aux gens autour de moi sous deux ou trois réserves), et tout dépend de l'équilibre entre ce que l'on veut de la foret et ce que l'on souhaite obtenir comme production. Bien entendu, plus nos besoins en terme de production seront raisonnables plus la pression sur la foret et le risque de faire rentrer le système dans une crise de fertilité sera faible. Comme toutes les idées novatrices, elles ne sont pas universellement bonnes et il faut donc bien percevoir ses limites potentielles. La limite d'une telle production à base de Brf est dans l'instauration de systeme agro-forestier qui de fait sont ultimes, car on n'a plus besoin de reproduire la foret comme avec la brf puisqu'on est est dans une foret! Le brf n'est donc pas la solution mais fait certainement parti de la boite à outil indispensable de celui qui veut créer un systeme de production soutenable.
cultiver dans une forêt j'ai des doutes... et les besoins en BRF seront plus que raisonnables s'ils faut les faire à la hache (au fait quel est le rendement ?) alors que l'on fait simultanément et manuellement tout le reste dont nous avons aussi besoin...

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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par karmai » 19 juin 2008, 21:44

cultiver dans une forêt j'ai des doutes...
Entendons nous bien, sous une foret dense comme nous les connaissons il est bien sur impossible de faire pousser du blé, soyons sérieux. Mais des maillages très serrés du style bocage sont des options tres efficaces pour assuré une présence notable de l'arbre à coté des cultures. En effet, l'écosysteme de clairiere est tout à fait semblable à un maillage serré de bocage. On retrouve des solutions analogues dans les eclaircies des systemes d'abbatis brulis que l'on peut encore observé de nos jours dans les zones forestieres a faible densité de population (Amazonie, Afrique centrale, asie et papouasie)
L'agro-foresterie n'est en rien une chimère mais une pratique tres courante dans les quatre coins du monde. Dans les régions méditerranéennes par exemple, la culture de blé entre les oliviers à été souvent pratiquée, ou encore le pâturage dans les foret clairsemée de chênes lièges, les acacia albida en alternance avec sorgho et mill au Sahel puis pâturage des chaumes en saison seche, ou d'autre systèmes agro-forestier haricot-vanillers cocotiers papayer et cacaoyer sont des véritables bijoux agronomiques qui atteignent des niveaux de productivité incroyables! En Europe on oublie souvent que les arbres peuvent servir de nourriture de base. Certains indiens d'Amérique du Nord se nourrissaient des glands de certaines variétés de chêne comme nous nous mangeons du blé.

Il n'y a pas de solution toute faite en terme d'Agro-foresterie en Europe de l'Ouest. Nos systèmes sont tellement basé sur la viande et les céréales qu'une telle option est irréaliste à grande échelle aujourd'hui, mais tout a fait possible à élaborer individuellement (mais il faut avoir les reins solides sur les premieres années). A ce titre, le Brf me parait etre une pratique de transition à long terme excellente: style brf avec plantation clairsemé et plannifiée d'arbres choisis (fourragers, alimentaires (fruit et glucides), energie, medecine (saule),source de brf...) qui ne pénaliseront pas les cultures sur brf les premières années, puis transition progressives des cultures annuelles en fonction de l'arrivée en production des arbres plantés sur un laps de 5 à 20 ans. Le but étant d'orienter cette "foret" en fonction de l'inclinaison du soleil pour qu'en été des clairières éparses puissent être toujours cultivés, mais de manière minoritaire par rapport à la foret cultivée.

Enfin, voilà, j'espere t'avoir convaincu que c'est possible...
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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par vincent128 » 19 juin 2008, 22:57

karmai a écrit :Il n'y a pas de solution toute faite en terme d'Agro-foresterie en Europe de l'Ouest. Nos systèmes sont tellement basé sur la viande et les céréales qu'une telle option est irréaliste à grande échelle aujourd'hui, mais tout a fait possible à élaborer individuellement (mais il faut avoir les reins solides sur les premieres années)..
Oui, et le meilleur système de conception d'agroforesterie adapté à chaque climat et à chaque contexte est la permaculture. La permaculture étant un système de design d'ensembles durables (ma définition, préférée, à peu près impossible à traduire, est : "permaculture is about designing sustainable human settlements") et non pas un système de culture en tant que tel.

Dans la boîte à outil de la permaculture pour l'agroforesterie en milieu tempéré, il y a, entre autres : le sylvopastoralisme, les cultures entre rangées d'arbres, et le jardin forestier (forest garden : système tendant à établir un jardin comportant divers étages de végétation, reproduisant plus ou moins une lisière de forêt, mais avec des plantes qui se mangent).
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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par vincent128 » 19 juin 2008, 23:02

kercoz a écrit :
vincent128 a écrit :Le petit bois, il n'y a pas que toi que ça intéresse ! Typiquement, il part en papeterie. Et il est comptabilisé dans le bois commercial, donc dans les volumes IFN
J'ai bossé en papeterie , a l'époque ils n'en voulaient pas , trop de lignine.
La papeterie a beaucoup évolué en 20 ans... tout comme l'ensemble de la filière forêt et bois. Concrètement, une papeterie en France s'approvisionne souvent pour une part importante en petits rondins : 2 mètres de long, diamètre en 6 et 15 cm (et pas au-dessus, car comme il y a d'autres valorisations, le prix augmente nettement). Soit en feuillus, soit en résineux, car en général, une usine est spécialisée, soit feuillus, soit résineux. Ces rondins sont pesés, puis écorcés puis déchiquetés, à la réception de l'usine. L'autre part de l'appro, ce sont les plaquettes de scierie (dosses et délignures broyées après écorçage).
Le fond de l'air est frais.

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Re: Rémanents de foréts et BRF

Message par kercoz » 19 juin 2008, 23:19

Pour nos lecteurs qui ne connaissent pas , je mets le lien du site principal FR du BRf:
http://www.lesjardinsdebrf.com/

Sur ce site plusieurs sont tres portés sur le coté agro-foresterie et vous trouverez aussi un site super sur les haies du 32.
Ce qu'il faut dire que si l'on peut concevoir le concept BRF comme bio machin durable equitable tsoin tsoin (pour moi c'est le seul qui mourrait utiliser l'adjectif bio puisqu'il nourrit le sol et non la plante), il faut dire aux agri ou jardiniers interessés que le concept peut s'utiliser en sus des autres méthodes (compost , fumier , meme npk) , bien que ce soit inutile (peut etre utile pour la premiere année et contrer la "faim d'azote résultant de l'invasion des mycéliums).
Le seul truc a retenir , c'est que la lignine(bois est de loin plus efficace que l'herbe(fumier ou compost=herbacés), pour produire de l'humus et que de surcroit les lignines sont gavés de nutriments, antibio naturels , etc qui dispensent tout engrais pendant 4à5 ans (meme delais que la culture sur brulis) .
Mon modèle serait le demi hectare (terrain de foot) entouré de 3 m de haie pour autosuffisance au 2/3 . Ca ne me parait pas Obscène! Les haies de plus on bien d'autre vertus (nottement pour les peintres , les bassins versants et les piafs.
D'apres les essais de L'U. LAVAL en Ukraine , le robinier , faux accacia qui demarre en trombe a chaque coupe est le mieux noté.
Pour anecdote , le chiffre qui me plait le plus ds les résultats c'est le +20à30% de matieres seches sur patates et seigle.
Geispe a écrit :les besoins en BRF seront plus que raisonnables s'ils faut les faire à la hache (au fait quel est le rendement ?) alors que l'on fait simultanément et manuellement tout le reste dont nous avons aussi besoin
Nous avons depuis longtemps des broyeurs a main pour le maiis ou les grappes de vigne et moult cyclistes qui rongent leur frein. Avec un derailleur , on peut lancer un train de 4 roues de camion remplis de béton ou d'eau , qui te fourniront une energie cynétique suffisante.
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L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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