Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Comment anticiper au mieux le choc à venir (organisation de la société, questions politiques, conseils financiers, etc).

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GillesH38
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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par GillesH38 » 11 sept. 2009, 16:44

Alter Egaux a écrit :
GillesH38 a écrit : Si tu économises DEJA l'eau (en vivant dans le désert par exemple ) et que tu as EN PLUS une sécheresse, eh ben en général tu en meurs !
L'économie peut te permettre de passer la sécheresse, justement parce que tu as économisé.
non, on ne "passe pas" une sécheresse permanente. On s'y adapte. Comme les Touaregs se sont adaptés au Sahara quand il est devenu un désert. Je dis simplement que ça n'aurait pas changé énormément si ils avaient essayé de s'y "préparer" bien avant qu'il le devienne réellement - à commencer par le fait qu'ils n'auraient probablement pas su trouver les bonnes solutions : auraient-ils eu l'idée qu'il fallait des dromadaires pour traverser le désert avant d'essayer en vrai ?
C'est assez déplorable qu'après tant de temps passer sur oléocene, tu en arrives à cette conclusion.
Pourtant, en citant Simon du Fleuve, "...c'est dans les pays les plus évolués matériellement qu'elle fut le plus cruellement ressentie," la dépendance au pétrole est telle que la principale menace est alimentaire. Rien à battre de vivre "pauvrement", d'autant qu'un paysan est globalement bien plus heureux qu'un ouvrier dans une usine (voire d'un cadre à France Télécom).
ce n'est ni déplorable, ni pessimiste comme dit kercoz !!!

en réalité, ce que vous appelez "transition", en dernière analyse, c'est de vouloir à tout prix garder notre mode de vie , ou l'essentiel, malgré la dépletion. A quoi servent des milliers d'éoliennes, des VE, des panneaux solaires, pour le mode de vie du Tiers Monde ? si tu en as "rien à battre" de vivre comme début du siècle, alors le PO n'est aucunement un problème, et il n'y a absolument pas besoin de tout ça. Il est tout à fait probable qu'en vivant sans voiture, en ayant un petit bout de jardin, en ne sortant pas de son village, en ne partant pas en vacances loin, et en faisant des travaux locaux genre maraichage, commerce de proximité, instituteur, médecin, on puisse très longtemps comme ça malgré le PO. Et même si c'est agréable d'avoir de l'électricité, elle n'est jamais indispensable !! - et plein de gens dans le monde n'en ont pas encore; revenir à ce genre de vie ne demande pas de gros investissements, autres que psychologiques !!! mais ce que je dis, c'est que ce n'est pas spécialement gênant d'attendre d'y être obligé pour le faire - parce que ça n'apporte rien de très spécial de le faire en avance. SI on accepte de restreindre notre niveau de vie, alors ce n'est pas difficile. Si il faut des investissements lourds , c'est dans l'espoir de continuer à vivre comme des riches. Et là, effectivement, ce n'est pas garanti, et on risque des grosses déceptions.
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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par Alain75 » 11 sept. 2009, 17:05

GillesH38 a écrit :Il est tout à fait probable qu'en vivant sans voiture, en ayant un petit bout de jardin, en ne sortant pas de son village, en ne partant pas en vacances loin, et en faisant des travaux locaux genre maraichage, commerce de proximité, instituteur, médecin, on puisse très longtemps comme ça malgré le PO.
C'est au contraire extrêmement improbable, et certainement tout à fait impossible au niveau mondial

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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par Alter Egaux » 11 sept. 2009, 17:31

GillesH38 a écrit : mais ce que je dis, c'est que ce n'est pas spécialement gênant d'attendre d'y être obligé pour le faire - parce que ça n'apporte rien de très spécial de le faire en avance.
Tu parles d'un point A connu (actuel) et d'un point B inconnu (futur) (je parle pour un pays riche comme la France). Mais pas comment on y arrive. La transition, c'est justement se préparer au choc d'une part, mais en plus d'essayer si possible de créer une société durable d'autre part pour éviter si possible le point B plus ou moins prévisible suivant nos connaissances actuelles.
Et ton propos ne parle jamais du chemin à parcourir entre les 2 points (bien plus important à mes yeux que la projection de se que serait le point B), et de l'inutilité de démarrer une planification de ce que d'évidence nous avons admis sur ce forum (PO).

C'est absurde. Les USA ont fait comme si le PO de 1971 n'avait pas existé en allant chercher le pétrole là où il était, et nous voyons aujourd'hui le résultat probant : une course dans un mur, ainsi qu'un niveau de vie revu totalement à la baisse, alors que les pays européens légèrement plus prévoyants avaient heureusement taxés l'essence.

Désolé, personne ici ne peut prévoir quel sera le point B pour la France et pour les autres pays, mais une chose est certaine, TOUT le monde doit s'y préparer. Nous jugerons plus tard de la pertinence d'une taxe carbone, mais à l'évidence, la TIPP (et équivalent européen) a été pertinente.

Désolé, Gilles, je ne suis pas convaincu par ton fil : la réponse est oui, optimiser la consommation prépare mieux à la déplétion.
Rappelons que le baril de pétrole est coté en bourse, il est donc susceptible de nous refaire un avertissement à 147 dollars passé, avant d'entamer la montée vertigineuse et définitive dû à la déplétion du pétrole. Ce qui a pour conséquence de "cultiver votre jardin", monseigneur Voltaire, et de rendre encore plus attractives les maisons passives et bioclimatiques, voire une inscription sur une longue liste d'attente d'une AMAP, à défaut d'en créer une soi même...

Ce qui a de marrant dans un projet collectif comme une AMAP, c'est de côtoyer des gens qui ont : un jardin, une maison passive ou presque, un habitat au centre ville à proximité d'une gare, des vélos, des récupérateurs d'eau, des poêles, etc...
A l'évidence, il y a quand même un raisonnement complet et mature chez les AMAPIENs, mais tous me le dire : il faut du temps pour optimiser tout ceci, beaucoup de temps, vraiment beaucoup de temps.

En gros, éviter l'effet de surprise,...
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par Yves » 11 sept. 2009, 21:58

En fait, Gilles, que ce soit au niveau individuel ou auniveau général, ta question n'est pas assez précise car il y a deux paramètres différent, et finalement contradictoires.

Premièrement, ce que j'appèlerai "la marge de manoeuvre". En gros, ce que tu gaspille et que tu peux facilement supprimer sans changer vraiment ta qualité de vie.

Les USA avec leurs SUV ont une bonne marge de manoeuvre rapidement accessible, nous, européens, avec nos voiture moyenne, une marge immédiate bien plus faible.
La chose importante pour la marge de manoeuvre (et c'est là que Gilles à raison), c'est qu'une fois qu'elle a été utilisée, y en a plus, aussi utiliser cette marge le plus tard possible est finalement le choix optimale (mais qui n'est évidement jamais fait, on choisi d'abord la facilité). J'y reviens à la fin.

Mais, c'est là que ça se corse, ce qui est important pour savoir si tu dois ou pas réduire ta consommation, c'est ta "sensibilité à la pénurie". (= sensibilité au prix élevé, à la chute du PIB ...) Une bonne approche pour les toutes prochaines années, c'est, "quel est le % de tes revenu directement inverti dans l'energie ?".

Un parisien CS++ qui travail au pied de chez lui, mais possède des voitures de collections qu'il fait rouler tout le we a une sensibilité plutôt faible, mais beaucoup de marge de manoeuvre.
Un banlieusard qui bosse à 100 bornes AR de chez lui au smic à une sensibilité élevée et pas de marge de maneouvre.

On est , je pense tous d'accord pour dire que le scénario, c'est que quel que soit notre "sensibilité à la pénurie", on sera touché un jour, mais que les moins sensibles seront touchés plus tard.
Donc on a bien intéret à devenir moins sensible à la pénurie avant que d'être touché par elle. De manière idéale, juste avant les premières manifestation négatives.


Je résume et reprend : Pour que ça se passe bien, il faut être insensible avant que cela tourne mal. Sachant qu'on ne connait pas exactement le moment où cela tourne mal pour soit, il est préférable d'avoir une longueur de préparation d'avance. (et là Gilles se trompe)

MAis ...
Je reviens donc sur les marges de manoeuvre. Pourquoi est-il préférable de les utiliser au dernier moment (en contratiction avec l'optimum précédent donc, ).
Le plus simple est de prendre l'exemple du triathlon. La course à pied, c'est l'ultime épreuve, celle que tous commencent fatigués. Celle où on doit tout donner, mais où c'est le plus dure de le faire. Alors, simplement, il vaut mieux être à l'aise dans cette discipline que de piocher... avoir "de la marge de manoeuvre". Simplement parceque quand les conditions sont bonnes, fait un effort est plus simple que de le faire quand les conditions son mauvaises. Et que, s'il faut avancer quand même dans les conditions mauvaises, c'est avec des solutions faciles qu'on a plus de chance de progresser.
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Message par GillesH38 » 12 sept. 2009, 08:54

Yves a écrit : Un parisien CS++ qui travail au pied de chez lui, mais possède des voitures de collections qu'il fait rouler tout le we a une sensibilité plutôt faible, mais beaucoup de marge de manoeuvre.
Un banlieusard qui bosse à 100 bornes AR de chez lui au smic à une sensibilité élevée et pas de marge de maneouvre.

On est , je pense tous d'accord pour dire que le scénario, c'est que quel que soit notre "sensibilité à la pénurie", on sera touché un jour, mais que les moins sensibles seront touchés plus tard.
Donc on a bien intéret à devenir moins sensible à la pénurie avant que d'être touché par elle. De manière idéale, juste avant les premières manifestation négatives.
en principe tu as raison, mais tu me sembles oublier un truc : la sensibilité principale n'est pas dans la consommation directe d'essence, qui représente toujours une partie faible de la dépense, mais dans la décroissance de l'économie. Les deux sont sensibles, pour la même raison : c'est que leur boulot en dépend ! la flambée du baril a été provisoire, et n'a pas conduit à une dépense supplémentaire énorme pour les ménages. La crise subséquente en revanche a fait baisser le nombre d'emplois, et probablement de manière durable et longue.

Et ça, c'est vrai que tu habites près ou loin de chez toi. Individuellement, bien sur, on peut prévoir ça en choisissant des métiers plus durables : un boulanger a plus de chance de continuer à bosser qu'un monteur de voitures. Mais ça ne sert à rien d'anticiper trop ce changement, parce que les gens se sont toujours adaptés aux changements sociaux (ne serait-ce que par le renouvellement des générations). Les décisions à prendre, encore une fois, sont plus politiques (sur la répartiton des efforts dans la société, la mise en place de mécanismes de protection des pauvres), ou même financières (en évitant des économies fondées sur l'hypothèse de la croissance qui payerait tous les risques - le contraire de ce qu'on a fait jusque là), que techniques. Les solutions techniques seront cherchées au fur et à mesure de leur nécessité. (Je ne suis pas très convaincu par exemple que des centaines de milliers d'éoliennes soient nécessaires au monde post PO , parce que je ne suis pas sur que le mode de vie futur ait besoin d'autant d'électricité sous cette forme !)
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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par kercoz » 12 sept. 2009, 09:10

GillesH38 a écrit :. Les décisions à prendre, encore une fois, sont plus politiques (sur la répartiton des efforts dans la société, la mise en place de mécanismes de protection des pauvres), ou même financières (en évitant des économies fondées sur l'hypothèse de la croissance qui payerait tous les risques - le contraire de ce qu'on a fait jusque là), que techniques. Les solutions techniques seront cherchées au fur et à mesure de leur nécessité.
Je ne mets pas la phrase suivante avec laquelle je suis en complet accord.
Par contre celle de cidessus , me parait fausse . Fuite en avant . On ne peut soigner les consequences négatives d'un système en utilisant les memes outils que le système (Einstein a dit un truc ds ce genre).
Ce matin sur Terre a terre , un type de NEGAWATT disait le meme genre de chose et nous a monté une usine a gaz de décvideurs copulant avec des donneurs d'ordre avec deja en bouche un ou deux élus qui l'ont petite .......
Ce système est pervers , centralisateur , marginalisant . 90% de l'energie et de l'argent se pert ds les frottements érotiques des tuyaux.
Il n'y a que des solutions individuelles , qui elles peuvent , par croissance exponentielle forcer une globalité a modifier son comportement .
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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par GillesH38 » 12 sept. 2009, 09:37

ben, c'est là où on diverge , entre toi ou Pierre et moi : c'est que ça ne m'interesse pas de porter un jugement moral sur notre système. Je ne sais pas si il est plus centralisateur que l'Empire Romain, celui de Sargon d'Akkad, de la Chine, ou du Japon. Je ne sais pas si il est plus pervers que l'Inquisition, les Mongols ou les Aztèques. Et non seulement je ne sais pas, mais je m'en fous complètement. les sociétés ont toujours eu des systèmes de valeurs complexes et mouvants, évoluant suivant leurs modes de vie. Elles ne sont pas plus "jugeables" dans l'absolu que ne le sont les espèces vivantes entre elles (c'est qui le plus gentil? le lion ou la gazelle?) . La seule chose sur laquelle je peux dire quelque chose de sensé, c'est sur ses cactéristiques objectives, c'est à dire les ordres de grandeurs de sa consommation énergétique et sa production d'artefacts, qui sont effectivement bien plus grandes que pour les précédentes; encore une fois ça ne m'interesse pas de savoir si c'est bien ou mal.

(je remarque juste que ceux qui le jugent "mal" se polarisent en général sur les comportements extrêmes du genre des traders qui roulent en 4x4 et vont en vacances à l'autre bout du monde, et trouvent "normal" en revanche d'avoir une petite vie tranquille dans une petite maison ou un petit appart convenablement chauffé, avec l'eau courante, l'électricité, et des magasins dont l'approvisionnement en nourriture ne pose pas de problème, et un ordinateur sur lequel on peut vitupérer contre la société de consommation. Sans se rendre compte que ce mode de vie simple est DEJA d'un ordre de grandeur au dessus des consommations ancestrales, et qu'on est très loin de pouvoir déjà l'assurer à toute la planète, ni le garantir dans l'avenir !!! ).

Donc pour en revenir au sujet, je pense que toutes les sociétés se sont adaptées à leur condition aux limites, et que finalement l'esprit humain est assez changeant et adaptable pour trouver du bonheur dans enormément de conditions de vie. La "nécessité" de l'adaptation de la société , quand on analyse un peu en détail le genre "d'adaptation" auquel on pense, revient à dire qu'il faut tout faire pour garder le maximum de notre mode de vie : se mettre au VE pour continuer à avoir des voitures, construire des éoliennes pour continuer à avoir de l'électricité , etc, etc... On oublie juste que rien de tout ça n'est indispensable ! je ne sais pas si ça se fera ou pas : je dis que si c'est possible de le faire, à un coût raisonnable, on le fera, et sinon, ben on le fera pas, voila tout ! et on vivra autrement. ca sera surement dur pour ceux qui vivront la décroissance, parce que c'est jamais agréable de vivre moins bien à la fin de sa vie qu'au début (contrairement aux périodes de croissance), mais après, les gens trouveront à nouveau leur mode de vie normal. Le discours qui dit en gros "il faut absolument faire ça pour garder le maximum du mode de vie actuel, pour éviter de souffrir" est à mon avis illusoire. Il faut surtout ne pas espérer garder le mode de vie actuel, pour éviter de souffrir !
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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par Alain75 » 12 sept. 2009, 09:44

GillesH38 a écrit :Les décisions à prendre, encore une fois, sont plus politiques (sur la répartiton des efforts dans la société, la mise en place de mécanismes de protection des pauvres), ou même financières (en évitant des économies fondées sur l'hypothèse de la croissance qui payerait tous les risques - le contraire de ce qu'on a fait jusque là), que techniques. Les solutions techniques seront cherchées au fur et à mesure de leur nécessité.
Et c'est bien pour ça qu'une taxe redistribuée sur les hydrocarbures est une décision politique et non technique.

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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par GillesH38 » 12 sept. 2009, 09:48

j'ai déjà dit que je n'avais rien en principe contre les taxes, y compris sur les hydrocarbures ! je dis juste que la taxe telle qu'elle est proposée , et dans le contexte de la dépletion, aura une efficacité quasi nulle sur les problèmes fondamentaux , et a un caractère de justice sociale plus que douteux; c'est pas parce que tu n'es pas contre le principe d'un impot que tout impot est nécessairement utile et intelligent non plus !
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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par kercoz » 12 sept. 2009, 10:31

GillesH38 a écrit :Elles ne sont pas plus "jugeables" dans l'absolu que ne le sont les espèces vivantes entre elles (c'est qui le plus gentil? le lion ou la gazelle?) . La seule chose sur laquelle je peux dire quelque chose de sensé, c'est sur ses cactéristiques objectives,
Tu n'as pas le monopole de l'absence de coeur (essai d'humour).
En aucun cas je ne parle d'affect ds ma démo , mais de math et de structure. Certains termes portent a l'ambivalance comme "pervers" ou vertueux , mais ils ne se rapportent qu'a la stabilité du système ou au rapport qu'a l'individu avec ce système .
GillesH38 a écrit :c'est que ça ne m'interesse pas de porter un jugement moral sur notre système.
Relis mon propos sans cette connotation morale.
J 'essaie de dire que tes solutions , comme celle de la taxe, ou la pluspart de celles proposées , ne remettent pas en cause le modèle centralisateur , mais ne proposent que de le "corriger". Causons scientos : si une stabilité apparente est le résultat précaire de 2 ou 3 additions d'exponentielles antagoniste , la correction d'un écart par une approximation immédiate intuitive a autant de chance de ralentir le problème que de le booster (tu tues les phoques qui bouffent trop de saumons ///résultat : les saumons disparaissent parce que le phoque bouffait aussi un predateur d'alvins des saumons///

Revenir a un mode de gestion archaique parcellisé , n'est peut etre pas possible (avant le crash), mais il serait peut etre bon de s'interesser a la difference structurelle des deux modèle afin de voir si , comme avec le rond point ,on ne peut , en tirer un outil complexe.
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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par kercoz » 12 sept. 2009, 11:50

Entre morale , mathematiques et rationalisme , petite aparté amusante :
//////////////////////////////
Émile, ou De l’éducation de Jean-Jacques Rousseau

Livre V : l’Âge Adulte : le mariage, la famille, et l’éducation des femmes

Émile va devoir ,sur les prescriptions de son gouverneur, quitter momentanément Sophie, pour lui revenir citoyen. C’est là qu’apparaissent le moment des voyages d’une part, afin de comprendre les mœurs et usages d’autres peuples et ainsi pouvoir choisir les plus convenables, et le moment du résumé du « contrat social » ; ces deux étapes sont deux faces – l’une pratique, l’autre théorique – d’un même enseignement : assimiler les fondements et les raisons de la société civile, pourtant corrompue alors. Car où qu’Émile soit allé, c’est l’intérêt particulier, l’abus de pouvoir, et le dépérissement de l’État qui règne. Où habiter quand tout est corrompu ? Le choix sera le suivant : là où Émile est né ; Quel sera la fonction de l’homme éduqué selon la nature au milieu d’une institution pervertie ? Émile évitera au maximum cette perversion en habitant en campagne, là où les mœurs et les usages sont les plus stables ; sa mission sera d’exercer sa nature, c’est-à-dire être juste, et de fonder une famille avec Sophie.
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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par Yves » 12 sept. 2009, 11:57

@Gilles :

Bien évidement que la "sensibilité à la pénurie" est, pour beaucoup, la sensibilité de leur source de revenu. Mais c'est en fait un effet d'optique.

On est d'accord pour dire que tout vas bien tant que l'équilibre entre revenu et dépenses n'est pas rompu. De nombreux foyers dépense chaque mois exactement ce qu'ils gagnent.
Leur sensibilité à la moindre hausse de dépense est donc élévée, de même que celle à la moindre baisse de revenu. Mais là où il existe quelques "marge de manoeuvre" dans les dépenses (le forfait du second portable par exemple...), il y en a aucune dans l'acquisition des ressources.

En réalité, ils ne perdront pas leur emplois avant d'avoir reçus quelques signaux clairement audibles comme quoi leurs dépenses dépassent leur revenus. Et ils choisiront, à tord, de réagir en éliminant le gaspillage, le superflu, bref, en utilisant leur marge de manoeuvre la plus facile ...

Considérer que leur sensibilité est uniquement celle de leurs revenu est donc un trompe l'oeil.

Disons que dans l'exemple caricatural que je donnais, le banlieusard entre typiquement dans cette catégorie, sa sensibilité est aussi forte coté revenu que coté dépense, alors que le cadre sup' ne sera sensible que par son travail.


Pour revenir au coeur du sujet, le problème individuel est de savoir quand faire les changements.
Tu ne peux pas changer tant que tu ne sais pas qu'il faut le faire, mais quand tu le sais, il peut être trop tard.
Ceux qui perdent leur emploi aujourd'hui ont moins de chance d'en retrouver que ceux qui ont cherché à en changer il y a 1 ans et demi....

La taxe est censée donné un signal "c'est le moment de s'adapter" à tout le monde. Mais déjà, au niveau des changements de métiers, elle tombe "bêtement" au creux de la vague, c'est à dire que le signal de la taxe est opposé au signal que donne le monde du travail. C'est comme à la bourse, on change de métier quand les conditions sont bonne, tant pour l'emploi en général que dans son propre métier. (parceque sinon, en se retrouve en concurrence directe avec ses propres collègues ...)

Ce que nos amis "libéraux" du forum font comme raisonnement est implicitement le suivant : puisque je ne peux pas savoir à l'avance ce qui sera le meilleur moment pour changer (de métier, de voiture, de chauffage, de maison, d'isolation etc etc ..) alors ils proposent A PRIORI de changer dès que possible. Pourtant, alors que les signaux sont disponibles au forum depuis 2005, rares sont ceux qui ont changé autre chose que les marges de manoeuvre les plus faciles.
Car dans ce changement, tout le monde confond les "marges de manoeuvre" avec la "sensibilité réelle". L'important n'est pas ce qui peut facilement être économisé, mais ce qui ne peut pas l'être facilement mais qui est suffisement important pour mettre en péril la situation des individus.

L'important pour le patron pêcheur, c'est pas vraiment de réduire la consomation de sa voiture en profitant de la prime à la casse et des bonus ... C'est de changer son métier.
MAis si individuellement le message est perçu, il n'en reste pas moins que concrètement ils n'y a pas de solution individuelle aujourd'hui (moins pêcher, c'est mettre la clef sous la porte ; s'accrocher en espérant ne pas faire partie de la prochaine casse, c'est de l'espoir déraisonné, revenir au bateau à voille, c'est mettre la clef sous la porte tant que des chalut à pétrole pêchent, chercher un autre boulot, c'est pas le moment ...). Au final, il n'y a pas de bonne solution aujourd'hui. LA seule solution à court terme qu'on peut envisager, c'est de changer de métier à la moindre opportunité et à la moindre embélie niveau chomage . MAis ça n'est ni maintenant, ni la taxe qui le dit. Et concrètemnet, c'est sans doute trop tard, c'était en 2007 qu'il fallait changer ...
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par Alain75 » 12 sept. 2009, 11:58

Les travaux anthropologiques montrent que les Chasseurs-cueilleurs, toujours plus ou moins nomades, n'étaient pas du tout matérialistes au sens "il faut prendre soin du matériel", et que même leurs outils ils s'en foutaient un peu, ne pouvant de toutes manières emporter que ce qu'ils pouvaient porter, et si on leur présente un objet "moderne", ils s'intéressent 1h ou 2 au truc et le balance. D'autre part ils "travaillaient" peu, genre 2 heures par jour.

Par contre, ils avaient/ont une excellente connaissance de leur environnement (espèces animales et végétales, géographie, liens avec les saisons, points d'eau etc), ainsi que la connaissance sur la manière de faire de nouveaux outils, couchages ou autre.

On peut donc dire que leur "capital" était/est exclusivement intellectuel*, et que dans le monde "matériel", tout est considéré comme du consommable (ou carburant).

Pour nous c'est un peu différent car si le capital intellectuel est toujours très important (et grossi sans cesse, cf la science et la technique par exemple), la partie capital matériel (plus ou moins du capital intellectuel cristallisé) est aussi très importante, et quand même notre vie en dépend pas mal. D'autre part en termes écologiques la population actuelle en chasseurs-cueilleurs ça ne le fait pas.
Ce capital matériel ou infrastructure nécessite souvent de l'énergie pour fonctionner, et aussi de l'énergie (et beaucoup de temps) pour être construit réparé ou modifié. Donc voilà tout, il s'agit ici de le faire évoluer vers une moindre consommation de carburant en utilisant aussi le capital intellectuel.

* Capital intellectuel d'ailleurs non réservé à l'espèce humaine voir par exemple :
http://indianapublicmedia.org/amomentof ... nt-memory/
(une autre étude que je ne retrouve plus montre que de jeunes éléphants deviennent cinglés suite à une rupture avec ce capital intellectuel pour je ne sais plus quelle raison)

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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par Alain75 » 12 sept. 2009, 12:32

Pierre M. Boriliens a écrit : C'est très juste, sauf que précisément le mot "capital" est tout-à-fait inapproprié. Ces sociétés ont évidemment une économie, mais elle repose sur tout, sauf, précisément, sur l'accumulation de capital... quel qu'il soit ! Cf tous les travaux de Marshall Sahlins, par exemple...
Oui mais j'emploie là le mot capital au sens comptable ou "partie statique" (qui évolue aussi mais à une échelle de temps très différente), sans forcément de relation à l'accumulation, quel mot emploierais tu ?

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Re: Optimiser la consommation prépare-t-il mieux à la dépletion?

Message par kercoz » 12 sept. 2009, 14:08

Alain75 a écrit :Oui mais j'emploie là le mot capital au sens comptable ou "partie statique" (qui évolue aussi mais à une échelle de temps très différente), sans forcément de relation à l'accumulation, quel mot emploierais tu ?
Effectivement , le "capital" intellectuel est "statique" a l'échelle historique , me semble t il . J'emploierai le terme "Capital culturel" qui est propre a la civilisation ou meme au groupe local ds un temps limité.
L. Strauss , parle de groupe rétrogrades et non archaiques pour des groupes de steppes , nomazdes , peu cultivateurs , mais démontre leur coté "réteograde ds le fait d'une rémanence culturelle forte liée a des pratiques culturales qui existent chez leurs cousins des forets.
A noter que ces groupes , repoussés vers les steppes sont obligés a des pratiques nomades qui sont contraignantes au point de vue reproduction (on ne peut porter qu'un enfant pendant 3 ou 5 ans). Ce qui régule l'ENSEMBLE de la population de l'ethnie .
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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