Réflexions sur les messages écologiques des hommes publics
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Réflexions sur les messages écologiques des hommes publics
Ce message était initialement une réponse à Alter Egaux sur le fil "José Bové président" ( http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopic.php?t=749 ). Juste avant de le poster, je prends connaissance de sa présentation disons ... hagiographique de la carrière de N. Sarkozi ( http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopic.php?t=3676 ). Il n'est donc évidemment plus question que je lui réponde directement sans cautionner sa démarche, qui, c'est peut-être à discuter, aurait sans doute plus sa place sur un site ouvertement militant.
Si c'est le virage que doit prendre Oléocène, je me contenterai dorénavant d'essayer de me cacher dans les discussions purement techniques.
Néanmoins, comme j'ai passé pas mal de temps à concocter ce texte et n'ai pas envie de le jeter à la poubelle, je me permets de le placer ici.
---
Bien que j'essaie en général de peser mes propos, j'ai du mal m'exprimer pour m'attirer un message aussi violent. Il fallait bien que cela m'arrive un jour ici. Cela me rappelle le bon vieux temps des joutes sur Liberaux.org. Clarifions.
Comme je l'ai dit, je n'ai rien de personnel contre José Bové, que je connais mal. Son action m'est plutôt sympathique ; j'écouterai ses propositions s'il est candidat et voterai pour lui si elles me conviennent moins mal que celles des autres.
Je suis par ailleurs parfaitement conscient qu'il faut être visible - médiatiquement et physiquement - pour exister politiquement. Comment nier une chose aussi évidente ?
Je pense qu'il est nécessaire de réduire de façon importante et rapide notre consommation d'énergie fossile et de façon plus générale notre pression sur les ressources de la planète si nous voulons éviter de graves ennuis plus tard. Je ne dis pas que cela me fait plaisir, mais je ne vois pas comment l'éviter. J'estime que c'est un effort gigantesque et, contrairement à beaucoup, qu'il sera malheureusement très douloureux. Si l'on veut avoir une chance que cet effort se fasse au niveau individuel et collectif, il est urgent et vital que l'information circule. Les personnages publics sensibilisés à ces questions sont en position de faire passer l'information. Je leur demande seulement de faire passer le bon message, avec les bons ordres de grandeur et sans hypocrisie. Si vous êtes sérieux dans votre désir de sauver la planète, il ne suffira pas de trier vos déchets plastiques ou de mettre une pierre dans votre WC, il faudra aussi repenser profondément votre manière de consommer, de travailler, de vous déplacer. Vous pouvez partir en vacances à l'autre bout du monde en avion ou sauver la planète, mais pas les deux ensemble.
J.M. Jancovici explique qu'il ne pouvait pas décemment parler comme il le fait du réchauffement climatique sans montrer lui même l'exemple. Ses pages ( http://www.manicore.com/documentation/s ... ovici.html ) qui décrivent les émissions de gaz à effet de serre de son foyer sont parmi les plus intéressantes. Elle sont très pédagogiques car elles permettent de montrer les ordres de grandeur en jeu, l'importance relative de chaque poste et la difficulté que nous auront à atteindre les objectifs. En relisant ces textes, je suis tombé sur le dernier paragraphe concernant l'aviation ( http://www.manicore.com/documentation/aeroport.html ), qui reflète assez l'esprit dans lequel j'ai écrit mon post coupable.
Je suis bien certain que la plupart des Oléocéniens ont eu la même démarche lors de leur éveil aux problèmes écologiques. Pour différentes raisons, mais aussi pour celle-là ; si je dois jouer au donneur de leçons, je me dois de donner un minimum d'exemple.
Ma proposition de bilan écologique des candidats des présidentielles n'était pas faite dans le but d'établir quelque classement malsain, mais dans un but d'information, de pédagogie. Chaque candidat nous présentera ses propositions pour un "développement durable". Les plus mal informés ou les plus hypocrites vanteront leur propre action personnelle, les petits gestes faciles pour sauver la planète : "J'éteins la lumière quand je sors d'une pièce" ou "Je réutilise mes sacs en plastique".
Mon irritation devant ce type de comportement très commun explique aussi l'esprit de mon premier post. Un interlocuteur qui n'a jamais eu accès à l'information est parfaitement excusable. Il faut au contraire user d'un maximum de tact pour lui montrer qu'il se trompe sans doute. Un personnage public qui prétend nous donner des leçons alors que son message est trompeur ou mensonger est insupportable.
Dans les listes de questions que l'on pose rituellement à chaque candidat, il ne me semblerait pas indécent, bien au contraire, qu'il y en ait une sur ce sujet. Je ne comprends pas bien pourquoi ce sujet, qui est pour moi le plus important, serait tabou. Peut-être faudrait-il effectivement défalquer la part directement liée à leur nécessaire surexposition par rapport au citoyen lambda ? Si cela fait trop "chasse aux sorcières", parler alors d'"empreinte écologique moyenne des candidats" ou de fourchette.
J'aurais le plus grand respect pour l'homme politique qui à sa lecture de son bilan répondrait : "voila, j'utilise par mon mode de vie les ressources de x planètes, beaucoup plus que chaque français qui en utilise quand même 3, ce qui n'est pas soutenable. Pour moi, avoir un comportement responsable compatible avec un équilibre écologique soutenable signifierait telles et telles actions, souvent contraignantes. Tout comme vous, je ne puis évidemment pas les faire toutes sans m'exclure de la société. Mais voila le but à atteindre".
Je reviens à J. Bové. Je ne lui fais pas de procès d'intention. Qu''il construise une maison bioclimatique est une superbe initiative. Mais s'il en parle publiquement le présentant comme un exemple de comportement personnel responsable, il est alors indispensable qu'il précise aussi que son mode de vie - aussi justifié soit-il à ses yeux - est par ailleurs totalement incompatible avec la notion de partage équitable des ressources de la planète. S'il ne le fait pas, alors oui, c'est un défaut.
Pardonnez-moi la longueur de ce post, mais je suis un peu énervé.
Si c'est le virage que doit prendre Oléocène, je me contenterai dorénavant d'essayer de me cacher dans les discussions purement techniques.
Néanmoins, comme j'ai passé pas mal de temps à concocter ce texte et n'ai pas envie de le jeter à la poubelle, je me permets de le placer ici.
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Bien que j'essaie en général de peser mes propos, j'ai du mal m'exprimer pour m'attirer un message aussi violent. Il fallait bien que cela m'arrive un jour ici. Cela me rappelle le bon vieux temps des joutes sur Liberaux.org. Clarifions.
Comme je l'ai dit, je n'ai rien de personnel contre José Bové, que je connais mal. Son action m'est plutôt sympathique ; j'écouterai ses propositions s'il est candidat et voterai pour lui si elles me conviennent moins mal que celles des autres.
Je suis par ailleurs parfaitement conscient qu'il faut être visible - médiatiquement et physiquement - pour exister politiquement. Comment nier une chose aussi évidente ?
Je pense qu'il est nécessaire de réduire de façon importante et rapide notre consommation d'énergie fossile et de façon plus générale notre pression sur les ressources de la planète si nous voulons éviter de graves ennuis plus tard. Je ne dis pas que cela me fait plaisir, mais je ne vois pas comment l'éviter. J'estime que c'est un effort gigantesque et, contrairement à beaucoup, qu'il sera malheureusement très douloureux. Si l'on veut avoir une chance que cet effort se fasse au niveau individuel et collectif, il est urgent et vital que l'information circule. Les personnages publics sensibilisés à ces questions sont en position de faire passer l'information. Je leur demande seulement de faire passer le bon message, avec les bons ordres de grandeur et sans hypocrisie. Si vous êtes sérieux dans votre désir de sauver la planète, il ne suffira pas de trier vos déchets plastiques ou de mettre une pierre dans votre WC, il faudra aussi repenser profondément votre manière de consommer, de travailler, de vous déplacer. Vous pouvez partir en vacances à l'autre bout du monde en avion ou sauver la planète, mais pas les deux ensemble.
J.M. Jancovici explique qu'il ne pouvait pas décemment parler comme il le fait du réchauffement climatique sans montrer lui même l'exemple. Ses pages ( http://www.manicore.com/documentation/s ... ovici.html ) qui décrivent les émissions de gaz à effet de serre de son foyer sont parmi les plus intéressantes. Elle sont très pédagogiques car elles permettent de montrer les ordres de grandeur en jeu, l'importance relative de chaque poste et la difficulté que nous auront à atteindre les objectifs. En relisant ces textes, je suis tombé sur le dernier paragraphe concernant l'aviation ( http://www.manicore.com/documentation/aeroport.html ), qui reflète assez l'esprit dans lequel j'ai écrit mon post coupable.
Je suis bien certain que la plupart des Oléocéniens ont eu la même démarche lors de leur éveil aux problèmes écologiques. Pour différentes raisons, mais aussi pour celle-là ; si je dois jouer au donneur de leçons, je me dois de donner un minimum d'exemple.
Ma proposition de bilan écologique des candidats des présidentielles n'était pas faite dans le but d'établir quelque classement malsain, mais dans un but d'information, de pédagogie. Chaque candidat nous présentera ses propositions pour un "développement durable". Les plus mal informés ou les plus hypocrites vanteront leur propre action personnelle, les petits gestes faciles pour sauver la planète : "J'éteins la lumière quand je sors d'une pièce" ou "Je réutilise mes sacs en plastique".
Mon irritation devant ce type de comportement très commun explique aussi l'esprit de mon premier post. Un interlocuteur qui n'a jamais eu accès à l'information est parfaitement excusable. Il faut au contraire user d'un maximum de tact pour lui montrer qu'il se trompe sans doute. Un personnage public qui prétend nous donner des leçons alors que son message est trompeur ou mensonger est insupportable.
Dans les listes de questions que l'on pose rituellement à chaque candidat, il ne me semblerait pas indécent, bien au contraire, qu'il y en ait une sur ce sujet. Je ne comprends pas bien pourquoi ce sujet, qui est pour moi le plus important, serait tabou. Peut-être faudrait-il effectivement défalquer la part directement liée à leur nécessaire surexposition par rapport au citoyen lambda ? Si cela fait trop "chasse aux sorcières", parler alors d'"empreinte écologique moyenne des candidats" ou de fourchette.
J'aurais le plus grand respect pour l'homme politique qui à sa lecture de son bilan répondrait : "voila, j'utilise par mon mode de vie les ressources de x planètes, beaucoup plus que chaque français qui en utilise quand même 3, ce qui n'est pas soutenable. Pour moi, avoir un comportement responsable compatible avec un équilibre écologique soutenable signifierait telles et telles actions, souvent contraignantes. Tout comme vous, je ne puis évidemment pas les faire toutes sans m'exclure de la société. Mais voila le but à atteindre".
Je reviens à J. Bové. Je ne lui fais pas de procès d'intention. Qu''il construise une maison bioclimatique est une superbe initiative. Mais s'il en parle publiquement le présentant comme un exemple de comportement personnel responsable, il est alors indispensable qu'il précise aussi que son mode de vie - aussi justifié soit-il à ses yeux - est par ailleurs totalement incompatible avec la notion de partage équitable des ressources de la planète. S'il ne le fait pas, alors oui, c'est un défaut.
Pardonnez-moi la longueur de ce post, mais je suis un peu énervé.
- mrlargo
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Remarquable exemple en effet de contrôle de soi.
Au-delà des vérités que tu signales, il faut bien reconnaître qu'aujourd'hui les défenseurs de l'environnement sont face aux contradictions de leur société ; on s'endort confiant, et on se réveille sans avion, sans voiture, sans douche chaude...
C'est trop exiger.
Quels que soient les crimes de notre société, on ne peut en tenir responsable individuellement chacun de ses éléments ; les réelles possibilités de choix qui nous sont offertes sont trop restreintes. Je me vois mal faire la morale à un couple avec enfants qui s'est installé sur un lotissement pas cher, loin de tout TEC, dans une maison pas chère donc dispendieuse à chauffer, et qui vit avec un SMIC et demi : leur champ du possible est très étroit, et il est hors de question de les culpabiliser.
Quand on en vient aux candidats colorés en vert, il faut malheureusement faire un raisonnement similaire : pour eux aussi, exister c'est polluer à bien des égards. Il faudrait donc que, comme tu le proposes, ils s'expliquent clairement sur le sujet, afin de ne pas décrédibiliser leur message. Ils auront peut-être des difficultés, tant certains de ces soit-disant Verts (appelons-les les Verdâtres) ne maîtrisent pas la moitié des notions propres à l'Environnement.
Je resterai au contraire plus critique vis-à-vis de leurs actes dans le cadre de leurs fonctions ; je me souviendrai longtemps du silence assourdissant d'une certaine Ministre de l'environnement le jour où son gouvernement a décidé la suppression de la vignette automobile. Je ne sais plus son nom, mais c'était une grosse truie.
Au-delà des vérités que tu signales, il faut bien reconnaître qu'aujourd'hui les défenseurs de l'environnement sont face aux contradictions de leur société ; on s'endort confiant, et on se réveille sans avion, sans voiture, sans douche chaude...
C'est trop exiger.
Quels que soient les crimes de notre société, on ne peut en tenir responsable individuellement chacun de ses éléments ; les réelles possibilités de choix qui nous sont offertes sont trop restreintes. Je me vois mal faire la morale à un couple avec enfants qui s'est installé sur un lotissement pas cher, loin de tout TEC, dans une maison pas chère donc dispendieuse à chauffer, et qui vit avec un SMIC et demi : leur champ du possible est très étroit, et il est hors de question de les culpabiliser.
Quand on en vient aux candidats colorés en vert, il faut malheureusement faire un raisonnement similaire : pour eux aussi, exister c'est polluer à bien des égards. Il faudrait donc que, comme tu le proposes, ils s'expliquent clairement sur le sujet, afin de ne pas décrédibiliser leur message. Ils auront peut-être des difficultés, tant certains de ces soit-disant Verts (appelons-les les Verdâtres) ne maîtrisent pas la moitié des notions propres à l'Environnement.
Je resterai au contraire plus critique vis-à-vis de leurs actes dans le cadre de leurs fonctions ; je me souviendrai longtemps du silence assourdissant d'une certaine Ministre de l'environnement le jour où son gouvernement a décidé la suppression de la vignette automobile. Je ne sais plus son nom, mais c'était une grosse truie.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
- phyvette
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Environnement2100 a écrit : je me souviendrai longtemps du silence assourdissant d'une certaine Ministre de l'environnement le jour où son gouvernement a décidé la suppression de la vignette automobile. Je ne sais plus son nom, mais c'était une grosse truie.
http://ecolo.asso.fr/actu/20000916vignette.htmSuppression de la vignette automobile : un triple scandale. Elles démontrent une nouvelle fois l'absence quasi-totale d'influence du parti les Verts au gouvernement. Cette présence représente pourtant une fabuleuse caution pour le parti socialiste. La présence de Dominique Voynet et de Guy Hascoët au gouvernement va-t-elle se transformer en un véritable "Tchernobyl moral" pour l'écologie politique en France et en Europe ?
Elle est ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement jusqu'en 2001 et en démissionne en juillet 2001 pour être remplacée par Yves Cochet.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_Voynet
Comme on se retrouve ? Est ce la raison de sa démission ?
Phyvette

пошел на хуй пу́тин

- Kayafou
- Kérogène
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Dans le cadre des conférences de l’IRD, j’assiste mercredi 25 octobre à une présentation de Yann Arthus-Bertrand qui est de passage sur le territoire Calédonien (vient-il en Kayak de mer le bougre ?).
Nous serons un peu moins de 200 dans la salle.
Peut-être aurais-je la possibilité de poser une question relative à l’environnement.
Que pensez-vous de celles-ci.
« Hum, Hum, Hum. Monsieur Arthus-Bertrand, pourriez-vous nous donner votre sentiment sur l’état de la planète vu du ciel ? Rejoignez-vous Nicolas Hulot dans son constat ?»
« Comment estimez-vous le bilan environnemental de votre travail par rapport à l’empreinte écologique qu’il laisse derrière lui ? Est-ce positif au final ? »
Bon, ce n’est peut-être pas assez bien formulé.
Vos conseils ?
Nous serons un peu moins de 200 dans la salle.
Peut-être aurais-je la possibilité de poser une question relative à l’environnement.
Que pensez-vous de celles-ci.
« Hum, Hum, Hum. Monsieur Arthus-Bertrand, pourriez-vous nous donner votre sentiment sur l’état de la planète vu du ciel ? Rejoignez-vous Nicolas Hulot dans son constat ?»
« Comment estimez-vous le bilan environnemental de votre travail par rapport à l’empreinte écologique qu’il laisse derrière lui ? Est-ce positif au final ? »
Bon, ce n’est peut-être pas assez bien formulé.
Vos conseils ?
Ne jamais se fier aux apparences…
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- Hydrogène
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- Inscription : 21 nov. 2005, 17:42
- Localisation : versailles
Je lis toujours avec plaisir tes posts Devenson. Ils sont très instructifs. De plus, comme tu l'indiques, le militantisme n'a, à mon avis, rien à faire sur ce forum. De meme pour les professions de foi.
Je note cependant un dilemne en supposant que les hommes politiques sont au courant (par exemple en lisant Oleocene) : Si ils disent la vérité crue et annoncent en gros comme Churchill en 1940 qu'ils ne peuvent promettre que des difficultés sans espoir de sortie du tunnel, alors, ils sont "morts" politiquement. Car contrairement aux anglais en 1940 la plupart des gens refusent toute atteinte autre que symbolique à leur mode de vie.
Il faudrait peut etre distinguer le discours "public" et celui fait en privé. Pas évident.
Je note cependant un dilemne en supposant que les hommes politiques sont au courant (par exemple en lisant Oleocene) : Si ils disent la vérité crue et annoncent en gros comme Churchill en 1940 qu'ils ne peuvent promettre que des difficultés sans espoir de sortie du tunnel, alors, ils sont "morts" politiquement. Car contrairement aux anglais en 1940 la plupart des gens refusent toute atteinte autre que symbolique à leur mode de vie.
Il faudrait peut etre distinguer le discours "public" et celui fait en privé. Pas évident.
- Kayafou
- Kérogène
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- Inscription : 19 oct. 2006, 03:32
- Localisation : A côté de moi.
Micro résumé de la rencontre avec Yann Arthus-Bertrand.
Autant l’homme est un photographe hors pair, autant la rigueur scientifique lui fait défaut.
Exemple : il évoque uniquement le CO2 là où à mon sens il devrait parler des GES.
Hier, il nous a parlé de développement durable, de maisons 0 énergie Phénix, de son site web carbone quelque chose .org, et dans le même coup, nous a dit vouloir continuer jusqu’à la fin de ses jours la photographie aérienne (hélico, avion, montgolfière…) et aimer plus que tout voyager.
J’ai été quelque peu déçu par ce manque de cohérence et aussi une dispersion tout azimut de son combat contre le réchauffement climatique. Il a fait sa pub le bougre mais n’a pas contribué à clarifier le débat auprès de ceux et celles qui ne sont pas familiers d’Oleocene !
Je trouve qu’il marche trop dans les traces de Nicolas Hulot. Au final, l’individu est peu crédible et se la joue super relax et blasé des conférences.
J’ai pas aimé, et toc.
Autant l’homme est un photographe hors pair, autant la rigueur scientifique lui fait défaut.
Exemple : il évoque uniquement le CO2 là où à mon sens il devrait parler des GES.
Hier, il nous a parlé de développement durable, de maisons 0 énergie Phénix, de son site web carbone quelque chose .org, et dans le même coup, nous a dit vouloir continuer jusqu’à la fin de ses jours la photographie aérienne (hélico, avion, montgolfière…) et aimer plus que tout voyager.
J’ai été quelque peu déçu par ce manque de cohérence et aussi une dispersion tout azimut de son combat contre le réchauffement climatique. Il a fait sa pub le bougre mais n’a pas contribué à clarifier le débat auprès de ceux et celles qui ne sont pas familiers d’Oleocene !
Je trouve qu’il marche trop dans les traces de Nicolas Hulot. Au final, l’individu est peu crédible et se la joue super relax et blasé des conférences.
J’ai pas aimé, et toc.
Ne jamais se fier aux apparences…
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- Gaz naturel
- Messages : 932
- Inscription : 25 avr. 2006, 21:50
- Localisation : France
Eh bien, je pense que s'il y a bien quelqu'un qui devrait avoir le droit de continuer à voler autant qu'il veut, c'est lui. Ses photographies jouent, à mon avis, un rôle énorme dans la prise de conscience écologique de nos contemporains.Kayafou a écrit : Hier, il nous a parlé de développement durable, de maisons 0 énergie Phénix, de son site web carbone quelque chose .org, et dans le même coup, nous a dit vouloir continuer jusqu’à la fin de ses jours la photographie aérienne (hélico, avion, montgolfière…) et aimer plus que tout voyager.
Si tu vas par là, on peut se demander si les livres des écologistes valent le papier sur lequel ils sont écrit, si notre présence sur Oléocène vaut l'électricité que consomment nos ordinateurs, etc.
Pour ma part, je pense que c'est absolument dérisoire.
Si on parle de papier, parlons de la publicité adressée et non adressée.
Si on parle de carburant, parlons de ce que consomme le tour de France (pour une centaine de cyclistes qui se tirent la bourre, il faut peut-être 30 poids-lourds, 200 voitures, 3 hélicoptères, etc...).
Alors moi, je souhaite longue vie et bons vols à Yann-Arthus Bertrand.
Le fond de l'air est frais.
-
- Goudron
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- Inscription : 01 sept. 2006, 10:43
@ Vincent
attention, je suis entèrement d'accord avec toi, sa contribution et son travail pour la bonne cause sont énorme (et d'ailleurs artistiquement je trouve son travail superbe) mais ce qui me gêne c'est son attitude
je l'entendai sur RMC quand il faisait la promo du film d'AlGore, JJ Bourda lui a demandé "mais qu'en est il de votre propre empreinte écologique?"
on aurrait pu attendre une réponse du genre de ce que proposait Devon en intro de ce post :
l'aspet "je paye" me dérange un peu mais globalement , venant de sa part et vu son utilité, ça ne pose pas plus de problèmes que ça, et je suis donc aller voire de quoi il en retourne sur le site qu'évoque Kafayou :
http://www.actioncarbone.org/main_fr.php
pour les projets que finance son action
cliquer sur la page acceuil pour mieux comprendre la démarche
des projets de réduction d'émission de GES dans le tier monde
quand on sait que c'est ces pays qui émettent le moins, je trouve que c'est un peu gonflé et je n'adhère plus du tout à la démarche
pour moi c'est "on paye pour émettre, et on encourage les autres (pays du Sud) a émettre moins"
d'ailleurs je vais de ce pas essayer d'ouvrir un post sondage sur cette action de "compensation"
ce type d'attitude me laisse quand même un peu sur ma faim
je pense comme Kafayou, il marche trop dans les pas de NicolaBulo
mais encore une fois, je trouve son action globalement positive si tous le monde avait le niveau de conscience de YAB on ne serait pas là pour en causer
attention, je suis entèrement d'accord avec toi, sa contribution et son travail pour la bonne cause sont énorme (et d'ailleurs artistiquement je trouve son travail superbe) mais ce qui me gêne c'est son attitude
je l'entendai sur RMC quand il faisait la promo du film d'AlGore, JJ Bourda lui a demandé "mais qu'en est il de votre propre empreinte écologique?"
on aurrait pu attendre une réponse du genre de ce que proposait Devon en intro de ce post :
lui il propose d'adhérer à la démarche "je me rachète une conduite en compensant financièrement , les sous allant dans des projets destinés a limiter les gaz a effet de serre"J'aurais le plus grand respect pour l'homme politique qui à sa lecture de son bilan répondrait : "voila, j'utilise par mon mode de vie les ressources de x planètes, beaucoup plus que chaque français qui en utilise quand même 3, ce qui n'est pas soutenable. Pour moi, avoir un comportement responsable compatible avec un équilibre écologique soutenable signifierait telles et telles actions, souvent contraignantes. Tout comme vous, je ne puis évidemment pas les faire toutes sans m'exclure de la société. Mais voila le but à atteindre".
l'aspet "je paye" me dérange un peu mais globalement , venant de sa part et vu son utilité, ça ne pose pas plus de problèmes que ça, et je suis donc aller voire de quoi il en retourne sur le site qu'évoque Kafayou :
http://www.actioncarbone.org/main_fr.php
pour les projets que finance son action
cliquer sur la page acceuil pour mieux comprendre la démarche
des projets de réduction d'émission de GES dans le tier monde

quand on sait que c'est ces pays qui émettent le moins, je trouve que c'est un peu gonflé et je n'adhère plus du tout à la démarche
pour moi c'est "on paye pour émettre, et on encourage les autres (pays du Sud) a émettre moins"
d'ailleurs je vais de ce pas essayer d'ouvrir un post sondage sur cette action de "compensation"
ce type d'attitude me laisse quand même un peu sur ma faim
je pense comme Kafayou, il marche trop dans les pas de NicolaBulo
mais encore une fois, je trouve son action globalement positive si tous le monde avait le niveau de conscience de YAB on ne serait pas là pour en causer
- Alter Egaux
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C’est l’éternel combat entre la consommation d’un individus dans un contexte de pays riche et un individus qui a conscience de consommer trop et qui veut changer ce contexte globale. C'est un leurre.
- devenir un décroissant et militer hors champs politique avec les moyens qu’il lui reste,
- devenir un militant en utilisant les moyens à disposition pour changer globalement le contexte.
Je pense qu’il est puéril d’opposer les 2 démarches.
La première donne un sentiment fort de mettre en pratique ses idées avec ses actes de vie mais avec de forte frustration face à la masse critique dominante (risque de radicalisation, voire de sectarisme), la seconde décide de passer par une masse critique en alertant médiatiquement le plus large prisme politique (mais risque de forte empreinte écologique, amenant les critiques des puristes).
Si la décroissance a particulièrement bien rodé son discours, il lui manque un élargissement évident. Ceci dit, la décroissance prône une participation à tous les partis, mais avec des blocages inhérents à sa situation de petit groupe éveillé.
Pour le cas de Bové, ayant parfaitement assimilé Mai 68 (qui je le rappelle, n’a pas voulu prendre le pouvoir pour éviter de se brûler les ailes), je pense que le passage de son militantisme syndicale au militantisme pour une présidentiel lui a déchiré le cœur.
Mais le fait est que, faisant parti des altermodialistes, ses déplacements a travers la planète (FSM, FSE et contre sommet OMC et de Davos) lui plombe son empreinte écologique (ceci dit, pas plus que n’importe quel politicien).
Mais j’en ai souvent parler, le contexte est verrouillé, et il faudra un jour attendre une masse critique pour enfin changer le contexte.
Cela fait 30 ans que mon entourage parle des défauts de la société de consommation, et 30 ans plus tard, le mur n’a fait que se rapprocher.
En conséquence, éviter le pouvoir (et donc éviter de se donner les moyens du pouvoir) n’est pas une stratégie qui paye.
Bref, critiquer ceux qui essayent de changer le contexte me parait être suicidaire.
La décroissance a 30 ans de retard, c’est un fait, et ce mouvement n’a non seulement pas encore 30 ans devant lui mais n’a pas encore assimiler la base des échecs de Mai 68 : le monde n’a jamais été aussi impérialiste, le monde n’a jamais été aussi prêt du précipice écologique, et l’idéologie NO LIMIT (ultra libéraux) n’a jamais fait autant de petits soldats (les jeunes confondent libéralisme et liberté).
Bref, toutes les résistances sont bonnes à prendre, et j’ai bonne espoir que ses résistants issues des rangs UMP, UDF, Vert, PS, PC, LCR, associatifs et de la vie civil se rejoignent un jour pour stopper ce monde immoral : consommer jusqu’à plus soif, et donc jusqu’à plus d’eau.
Enfin, le clivage sur oléocène me parait évident : terreplatiste contre ceux qui sont conscients des limites.
Le problème, c’est qu’il ne suffit pas de comprendre les limites qui s’impose à nous, encore faut il assimiler ce que cela implique pour notre vie, et donc pour notre économie.
Le monde n’a pas besoin de charité, il a besoin que nous le changeons profondément localement et globalement.
Deux cas s’offre à nous :"Si l'histoire nous juge sévèrement, nous qui vivons dans les pays riches, ce ne sera pas pour nos choix de consommation individuels, mais pour ne pas avoir combattu les structures de domination et les rapports de pouvoir qui fixent le contexte de ces choix".
Justin Podur "Consumption, complicity and SUVs"
- devenir un décroissant et militer hors champs politique avec les moyens qu’il lui reste,
- devenir un militant en utilisant les moyens à disposition pour changer globalement le contexte.
Je pense qu’il est puéril d’opposer les 2 démarches.
La première donne un sentiment fort de mettre en pratique ses idées avec ses actes de vie mais avec de forte frustration face à la masse critique dominante (risque de radicalisation, voire de sectarisme), la seconde décide de passer par une masse critique en alertant médiatiquement le plus large prisme politique (mais risque de forte empreinte écologique, amenant les critiques des puristes).
Si la décroissance a particulièrement bien rodé son discours, il lui manque un élargissement évident. Ceci dit, la décroissance prône une participation à tous les partis, mais avec des blocages inhérents à sa situation de petit groupe éveillé.
Pour le cas de Bové, ayant parfaitement assimilé Mai 68 (qui je le rappelle, n’a pas voulu prendre le pouvoir pour éviter de se brûler les ailes), je pense que le passage de son militantisme syndicale au militantisme pour une présidentiel lui a déchiré le cœur.
Mais le fait est que, faisant parti des altermodialistes, ses déplacements a travers la planète (FSM, FSE et contre sommet OMC et de Davos) lui plombe son empreinte écologique (ceci dit, pas plus que n’importe quel politicien).
Mais j’en ai souvent parler, le contexte est verrouillé, et il faudra un jour attendre une masse critique pour enfin changer le contexte.
Cela fait 30 ans que mon entourage parle des défauts de la société de consommation, et 30 ans plus tard, le mur n’a fait que se rapprocher.
En conséquence, éviter le pouvoir (et donc éviter de se donner les moyens du pouvoir) n’est pas une stratégie qui paye.
Bref, critiquer ceux qui essayent de changer le contexte me parait être suicidaire.
La décroissance a 30 ans de retard, c’est un fait, et ce mouvement n’a non seulement pas encore 30 ans devant lui mais n’a pas encore assimiler la base des échecs de Mai 68 : le monde n’a jamais été aussi impérialiste, le monde n’a jamais été aussi prêt du précipice écologique, et l’idéologie NO LIMIT (ultra libéraux) n’a jamais fait autant de petits soldats (les jeunes confondent libéralisme et liberté).
Bref, toutes les résistances sont bonnes à prendre, et j’ai bonne espoir que ses résistants issues des rangs UMP, UDF, Vert, PS, PC, LCR, associatifs et de la vie civil se rejoignent un jour pour stopper ce monde immoral : consommer jusqu’à plus soif, et donc jusqu’à plus d’eau.
Enfin, le clivage sur oléocène me parait évident : terreplatiste contre ceux qui sont conscients des limites.
Le problème, c’est qu’il ne suffit pas de comprendre les limites qui s’impose à nous, encore faut il assimiler ce que cela implique pour notre vie, et donc pour notre économie.
Le monde n’a pas besoin de charité, il a besoin que nous le changeons profondément localement et globalement.
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett
- Kayafou
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- Localisation : A côté de moi.
Je sais bien que le travail de YAB pèse in fine plus que sa contribution aux GES. Heureusement que ces clichés sont là. Il nous restera peut-être bientôt plus que cela à nous mettre sous les mirettes !
Mais quand un jeune homme prend la parole dans la salle et dit que toutes ces photos lui ont donné envie de voyager par lui-même et que tout le monde applaudie, je me dis qu’il y a une poignée de sable dans le réducteur…
Le pire est qu’en préambule de sa conférence, YAB avait pourtant interpellé les Calédoniens, à fort juste titre, sur leur mode de vie : gros 4x4, climatiseurs partout, bateaux à moteurs, l’avion vers la métropole une fois par an, produits importés…
Il y a une certaine hypocrisie sous ces merveilleux témoignages photographiques qui chiffonne mon besoin d’honnêteté moral.
Mais quand un jeune homme prend la parole dans la salle et dit que toutes ces photos lui ont donné envie de voyager par lui-même et que tout le monde applaudie, je me dis qu’il y a une poignée de sable dans le réducteur…
Le pire est qu’en préambule de sa conférence, YAB avait pourtant interpellé les Calédoniens, à fort juste titre, sur leur mode de vie : gros 4x4, climatiseurs partout, bateaux à moteurs, l’avion vers la métropole une fois par an, produits importés…
Il y a une certaine hypocrisie sous ces merveilleux témoignages photographiques qui chiffonne mon besoin d’honnêteté moral.
Ne jamais se fier aux apparences…
- Kayafou
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Ce que Janco en pense
Pour info, voilà ce que Janco le terrible pense de ces histoires de compensations – bonnes consciences.
S'il n'y avait qu'une phrase à retenir:
"La meilleure manière de réduire, c'est encore de réduire !"
S'il n'y avait qu'une phrase à retenir:
"La meilleure manière de réduire, c'est encore de réduire !"
Ne jamais se fier aux apparences…