Le carbone de nos smartphones
Les émissions de carbone du numérique sont en expansion, en émettant aussi bien lors de la fabrication du matériel ou bien l’utilisation des ressources numériques.
La fabrication des smartphones a un impact environnemental assez important de par ses processus de fabrication ainsi que par sa large adoption avec déjà plus de 10 milliards de smartphones produits et vendus dans le monde depuis 2007 (1).
Leur fabrication requiert en effet de nombreux métaux (aussi varié que de l’or ou du tantale), des terres rares, ce en plus des batteries, qui requièrent des ressources minières importantes (cobalt, lithium) en plus de terres rares. Ces minerais ont un impact sur l’environnement direct via les rejets liés aux processus d’extraction, d’autant plus dans certains pays aux normes peu protectrices de l’environnement (par exemple l’Asie, dont la Chine pour les terres rares, en Afrique avec la RDC pour le cobalt, l’Amérique du Sud et la Bolivie pour le lithium).
D’un point de vue CO2, l’impact des smartphones est non négligeable entre la production des minerais, puis des composants électroniques des smartphones, comme les semi-conducteurs fabriqués principalement en Asie, un continent au mix énergétique encore très carboné,
Outre la production, les matériaux et pièces sont envoyés à travers le monde puis finalement assemblés en Asie pour la plupart des smartphones (à l’exception de certains fabricants comme Fairphone en Europe).
120 kgCO2/eq pour un smartphone neuf
Les émissions de CO2 pour la fabrication d’un smartphone sont ainsi estimées pour des modèles comme l’iPhone 12 ou le Samsung S21 à environ 120 kg CO2 / smartphone (2).
Une solution qui émerge pour en diminuer l’empreinte carbone est d’acheter un smartphone reconditionné, c’est-à-dire un appareil existant dont certaines pièces ont été changées pour le remettre comme à neuf. Selon l’ADEME (3), un tel smartphone émet jusqu’à 75% de moins de CO2 que d’acheter un appareil neuf.
Réduire son empreinte carbone avec le smartphone reconditionné
Or les français changent de smartphone tous les 2 ans en moyenne (4). Passer à un smartphone reconditionné représente donc une baisse des émissions moyennes, qui, lissées sur 2 ans, décroissent de 60 kgCO2 éq/an (appareil neuf de 120 kgCO2 sur 2 ans) à environ 10 kgCO2 éq/an, soit -50 kgCO2/eq sur un an.
D’après notre article précédent qui suggèrait un effort de chaque français de 200 kgCO2 eq/an d’économie annuelle incrémentale à réaliser, choisir un smartphone reconditionné plutôt qu’un appareil neuf répresente donc 1/4 de l’effort d’économie de CO2 à faire pour une année par français.
Au niveau de la fiabilité de ces appareils, sachez que la loi impose aux revendeurs agréés de ces téléphones reconditionnés de les garantir 1 an (3).
Penser à recycler vos vieux téléphones…
Aussi lors de l’achat de votre smartphone (reconditionné si possible!), pensez à rapporter votre ancien smartphone. Il est estimé qu’environ 700 millions de smartphones dorment dans les tiroirs des européens (4) et ne sont plus utilisés, et a fortiori ni réparés, ni reconditionnés. Ils pourraient également être recyclés pour économiser des ressources minières.
… et à acheter des téléphones réparables comme le Fairphone 3!
Si vous êtes amené à acheter un téléphone neuf, essayez de choisir un téléphone qui soit le plus facilement réparable, pour le faire vous-même ou bien pour rendre facile sa réparation et la remise sur le marché de la seconde main. En France, depuis janvier 2021, un indice de réparabilité a été mis en place pour aider le consommateur à choisir un matériel plus facilement réparable (5) même si cet indice peut avoir quelques lacunes.
Un exemple de smartphone facilement réparable est le Fairphone 3 (6). Un tournevis est même fourni lors de l’achat du téléphone pour changer la batterie ou l’écran soit-même.