Krom a écrit :Donc plutôt que de se contenter d'une stagnation et d'essayer de changer de mode de vie, on abandonne d'essayer de changer de mode de vie pour aller vers une diminution de la population?
Je sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que si l'écologie arrive pas à percer politiquement, il y a des raisons.
Mauvaise foi bonsoir.
D'une part, aller vers une diminution de la population et changer de mode de vie ne sont pas incompatibles (c'est même plutôt le contraire !)
D'autre part, Mr Largo a bien insisté - mais visiblement pas assez - sur le fait que son discours s'intéressait aux occidentaux (voire même uniquement à certains de ces occidentaux).
Il s'agit de prendre un peu de recul, d'être un minimum pragmatique et réaliste. Le monde entier raffole d'énergie, l'homme est prêt à tout pour en consommer toujours davantage. Cependant, à remuer la terre pour y trouver les fossiles dont il a tant besoin, l'homme, s'empressant de brûler ces derniers sitôt extraits, remue indirectement le ciel. Ceci, la menace du CC, ainsi que d'autres signaux tout aussi alarmants (qu'ici nul n'ignore), montrent que cette coïncidence d'un grand nombre d'humains et d'un tel niveau de vie moyen ne saura durer. Deux choix s'offrent alors : laisser la voiture en roue libre, peu importe le mur qui se rapproche, ou bien en prendre le contrôle, et tout tenter pour atténuer le choc (voire même peut-être réussir à totalement l'éviter, mais c'est un autre débat). Mettons que l'on opte pour la seconde alternative. Quels sont les moyens de freiner, de tourner le volant, ou... de sauter de l'engin en marche ? Ils sont légion. Mais tous peuvent en effet être rangés dans deux cases : diminution de la consommation énergétique par tête, et diminution du nombre de têtes. A nouveau, pourquoi diable croire que travailler à l'un empêcherait de réaliser l'autre ?
Une question intéressante à se poser est de savoir si l'on ne pourrait pas se passer de l'un, pour ne se contenter que de l'autre. Il s'agit ici encore de faire preuve de réalisme, d'être objectif et pragmatique : pour le moment ni l'un ni l'autre ne sont achevés globalement. A plus petite échelle, il est cependant possible de distinguer des régions où l'un ou l'autre sont réalisés. Ce qui ressort surtout est la difficulté à la mise en œuvre de chacune de ces solutions. La tâche est pénible, les résultats lents à venir. Pourtant, le mur se rapproche à grande vitesse. Il apparaît donc clairement que se priver totalement d'un des deux seuls bras de levier dont nous disposons pour atténuer le choc est très dangereux.
Edit : une autre lecture de la situation, qui pourrait paraître plus pessimiste, est la suivante. Faire diminuer le nombre de têtes n'aura au final pas d'impact sur la consommation de fossiles, qui continueront dans tous les cas à être extraits (et brûlés) peu ou prou au maximum des capacités (techniques, humaines et... économiques). Alors effectivement chercher une diminution de la population est inutile (du point de vue du CC, pas forcément pour d'autres problématiques).