GillesH38 a écrit :Contrairement à la dépletion physique, qui est nécessaire pour des raisons mathématiques, il n'y a rien qui oblige le prix à rester élevé dans l'avenir.
N'oublions pas que le prix du baril est surtout coté en bourse. Certes, l'offre et la demande fait son prix, mais la spéculation à la haute ou à la baisse à parfois plus de répercussion sur le prix de la demande. Il suffit pour s'en convaincre des bonds du prix à la hausse et de la chute vertigineuse depuis l'été dernier, alors que les valeurs des entreprises cotées en bourse n'ont plus elles aussi de valeurs réélles.
Dans ce contexte, la déplétion physique aura une influence forte sur la spéculation à la hausse, tempéré par le contexte géopolitique et économique (comme actuellement).
Mais le contexte peut être différent : le prix du baril basé sur un pool de monnaie (autre que le seul dollar, par exemple), ou que le prix peut être fixé tous les 6 mois (ex : prix du gaz en France), ou corrélé à une taxe internationale donnant un prix lissé ex : taxes sur l'essence en Europe), etc...
Bref, prévoir le prix du baril a toujours été un jeu stupide sur Oléocene, et je ne me suis jamais gêné pour le faire remarquer.
Par contre, une déplétion brutal de la production au Mexique ou en GB a des effets réels sur l'économie de ses pays, et de façon plus pernicieuse sur l'économie mondiale et la redistribution des cartes géopolitiques mondiales.
A noter qu’un fait essentiel sur ce que j'appelle la transition énergétique, transition qui a commencé, démontrant que les pays sont conscients du pic pétrolier :
- la stratégie énergétique des pays les plus conscients du problème est la diversification des sources d'énergie (hors cas extrême comme la France et son nucléaire civil).
- Sécuriser ses sources d'énergie, c'est ne pas dépendre d'un seul pays en approvisionnement (gaz, pétrole, charbon, uranium, ...).
- Une méthode radicale (ou plutôt extrême) est d'aller directement en Irak, comme les USA.
- Une méthode plus douce est de relocaliser la production d'énergie en se basant sur le renouvelable (biomasse, éolien, solaire, ...).
- Je rappelle que la meilleur source d'énergie est celle que l'on n'a pas consommée : accord de Kyoto, Grenelle de l'environnement, norme HQE, plan d'économie de consommation d'énergie, isolation renforcée dans les bâtiments, transport en commun, etc..., tout cela voulu par les Etats avertis.
Ses points montrent clairement que la "sortie du pétrole" (dans la mesure du possible) est un fait stratégique et géopolitique discuté chaque jour par les élites, sans compter les rapports alarmistes des sénateurs et députés de nombreux pays.
Et je ne vois pas comment faire semblant aujourd'hui de ne pas le voir. Pourquoi sécuriser l'approvisionnement d'une source d'énergie si elle était "infinie" et "abondante" ? La mauvaise répartition géologique du pétrole n'explique pas tout.
La rupture de l'approvisionnement du pétrole entraine en 2 semaines la réduction de plus de 50% du trafic routier, 3 semaines la disparition des aliments dans les supermarchés, 4 semaines la fin de l'économie de marché, 5 semaines les premiers grands black-out et les premiers pillages, ...
La réalité du pétrole, c'est que la société actuelle n'a pas plus de visibilité au delà de 2 mois, suite à une rupture d'approvisionnement pétrolier. Ceci est la réalité et un terraplatiste n'a pas compris ce fait simple : les 2000 ans de civilisations ont conduit les pays riches a une fragilité inédite et extrême. Autant Rome n'est pas tombé en 2 mois, autant je ne donne pas cher d'un pays moderne à se maintenir si rupture d'approvisionnement de pétrole il y a.
Alors, on peut se rassurer en se mentant que le pétrole, il n'en manquera jamais...
Mais la géologue, la physique, la mise en perspective de l'équivalent énergétique d'un baril de pétrole contredit assez simplement le terraplatisme.
La sobriété, de fait dans de nombreux pays, va s'imposer aux pays riches. Elle s'est déjà imposée de fait avec la crise systémique actuelle.
La fête est finie, Porteco...
