L'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir ?

Discussions libres mais portant sur le thème général de la déplétion.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Yves
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1999
Inscription : 02 déc. 2005, 09:49

Message par Yves » 31 déc. 2005, 17:17

Extrait de John Jeavons : Sens de l'Humus :
(disponible sur http://www.kokopelli.asso.fr/actu/new_a ... brique=art)
Voici ce qui est magnifique avec la micro-agriculture durable et Biointensive : en réinsufflant la vie dans le sol, nous avons été capables d’élaborer l’équivalent de 500 ans de sol en l’espace de huit années et demies, quant à sa structure de carbone humifère, selon une Maîtrise tenue à l’Université de Californie à Berkeley, dans la section des sciences des sols. En nous focalisant sur la création d’un sol riche, nous avons développé la capacité de générer des productivités très élevées (de type Révolution Verte) avec une fraction seulement des intrants. Ce type d’agriculture peut générer de deux à six fois plus de productivité, par unité de terre, que l’agriculture commerciale tout en consommant de 67 à 88 % moins d’eau par kilo de nourriture produite que l’agriculture conventionnelle. Cela veut dire concrètement que la micro-agriculture durable et Biointensive utilise de 6 à 8 fois moins d’eau que l’agriculture conventionnelle. Récemment, la Californie a subi une sécheresse de sept ans. Si l’on avait eu recours à ce type d’agriculture depuis déjà un certain nombre d’années, il n’y aurait pas eu du tout de sécheresse car une “année normale d’eau” aurait duré de 6 à 8 années. L’agriculture Biointensive utilise également de 50 à 100 % moins de nutriments organiques achetés par kilo de nourriture produite en comparaison des intrants que l’agriculture conventionnelle achète. Toujours en comparaison avec cette agriculture conventionnelle, l’agriculture Biointensive utilise 99 % moins d’énergie. Ainsi, les semences véritables, telles que celles que nous protégeons, peuvent produire tout autant et même plus que les semences de ce que l’on appelle la Révolution Verte. De plus, dans le cas des céréales, les variétés traditionnelles peuvent produire plus de carbone que les variétés de la Révolution Verte qui ont été développées pour ne produire qu’une petite quantité de carbone. Dans une certaine mesure, il se peut que les variétés de la Révolution Verte ne soient pas des variétés d’agriculture durable en termes de production de carbone pour le compost sans même parler du fait qu’elles ont été développées pour un spectre de températures très étroit. Ces variétés ne vont plus fonctionner aussi bien si la température de la planète augmente ou décroît de façon significative. Dans ce cas, cela va prendre de cinq à dix années pour en développer de nouvelles qui soient adaptées aux variations climatiques. Et que ferons-nous pendant ce laps de temps?
Donc 8 ans et demi semble être le maximum nécessaire (si on fait pas d'erreurs)
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

coronado
Kérogène
Kérogène
Messages : 57
Inscription : 03 nov. 2005, 17:39
Localisation : Pointe du Finistère, Ex-Marseillais

Message par coronado » 05 janv. 2006, 11:27

fabinoo a écrit :Sinon, c'est bien joli, mais aura-t-on encore le droit de planter quelque chose sans l'aval des grands groupes industriels ?
http://forum.decroissance.info/viewtopi ... highlight=
T'inquiete quand on commencera a manquer de nourriture,je me priverait pas pour les recevoir a la carabine et je pense pas etre le seul ;)

Avatar de l’utilisateur
jersiaise
Goudron
Goudron
Messages : 138
Inscription : 30 mars 2005, 18:41
Localisation : Aisne

Message par jersiaise » 07 janv. 2006, 18:36

je reviens à la question de base : l'agriculture sans pétrole peut-elle nous nourrir?
effectivement elle pourrait MAIS :
- Les semences actuelles des principaux aliments (blé, PdT et autres féculents) sont très rarement capables de doner des rendements corrects sans engrais et pesticides ;
- Le savoir faire agricole ancien est quasiment perdu (je suis fermière mais je ne sais pas faucher à la main, c'est très difficile, et je ne sais même pas semer correctement à la main!) ; ceux qui savent encore faucher et semer (ou guider un cheval, sans parler de le dresser) ont au moins 80 ans dans mon village (vite, le monde sans pétrole! avec un peu de chance il en restera quelques-uns de vivants! :twisted: )
- Le matériel de travail est perdu (araires, faux, herses sont rarissimes et pas en état de marche, elles servent surtout à décorer les jardins)
-sans parler des animaux de trait... Bovins et chevaux ont vu leur morphologie considérablement évoluer (20 générations depuis 1940, avec une sélection très poussée dans le sens inverse du travail), maintenant ils sont stupides et juste bons à donner de la viande ou du lait, sans force musculaire (attention, ne rentrez tout de même pas dans l'étable où est le taureau :? ), et les chevaux de traits sont rares.

Alors oui, c'est possible... A condition que tout le monde s'y mette.
franchement, les gamins devant leurs game boy (ah pardon ça n'existe plus :lol: ), ça va les changer...
plus désespérée que jamais

Avatar de l’utilisateur
matthieu25
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 3356
Inscription : 21 juil. 2005, 00:17
Localisation : passenans

Message par matthieu25 » 07 janv. 2006, 18:43

Conclusion, il faut reselectionner des animaux musclés ou les entrainer dans nos salles de musculations..... :-D
La religion est la maladie honteuse de l' humanité.la politique en est le cancer(Millon de Montherlant)

Avatar de l’utilisateur
jersiaise
Goudron
Goudron
Messages : 138
Inscription : 30 mars 2005, 18:41
Localisation : Aisne

Message par jersiaise » 07 janv. 2006, 22:28

Autre chose : le gros problème de la micro-agriculture durable et autres, c'est que les jardiniers, maraîchers et agriculteurs (enfin 99%) ne s'y intéressent pas et qu'en cas de crise, c'est pas ça qu'on apprendra à faire, c'est les bonnes vieilles méthodes labour-hersage-semis-hersage à la levée.
plus désespérée que jamais

Geispe
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1550
Inscription : 09 mars 2005, 17:16
Localisation : Vosges du Nord

Message par Geispe » 07 janv. 2006, 22:36

merci de ton avis Jersiaise, et je suis bien d'accord.
Je pense pour cela que nous allons passer par une inévitable période d'agriculture manuelle pour tous : je ne vois que 60 millions de fourmis pour s'en sortir... (un peu l'agriculture "miniaturisée" de Jeavons - j'appelle çà de l'agriculture d'orfèvre) quitte à améliorer ensuite progressivement, en essayant de ne pas en revenir à un système de fric et de rendement pour le fric, ni un système où une partie des gens bossent et les autres regardent, mais çà ce sont des problèmes pour plus tard.

fabinoo

Message par fabinoo » 10 janv. 2006, 22:41

Au fait, on a fait une réunion de décroissants dimanche à Paris.
On a lancé divers thèmes, et je suis référent (la classe !) pour le thème (se) Nourrir. On va essayer de faire une réunion la semaine prochaine (mardi me plairait bien), donc s'il y a des oléocéniens franciliens qui veulent participer, ils sont les bienvenus. ll y sera bien sûr question d'agriculture.

Il y aura un thème énergie aussi, ça serait bien qu'il y ait du monde dessus, mais je sais pas quand ça va se réunir sur ce thème.

n.g
Charbon
Charbon
Messages : 250
Inscription : 01 déc. 2004, 23:25

Message par n.g » 11 janv. 2006, 13:34

jersiaise a écrit :Les semences actuelles des principaux aliments (blé, PdT et autres féculents) sont très rarement capables de doner des rendements corrects sans engrais et pesticides
D'où l'intérêt de conserver et développer les variétés anciennes (blé rouge de bordeaux, maïs indiens ou maïs européens anciens, vieilles variétés de patates ou autres tubercules comme les topinambours, etc).
jersiaise a écrit :je suis fermière mais je ne sais pas faucher à la main
Hou, la honte ;)
jersiaise a écrit :Alors oui, c'est possible... A condition que tout le monde s'y mette.
C'est le gros du problème
jersiaise a écrit :Autre chose : le gros problème de la micro-agriculture durable et autres, c'est que les jardiniers, maraîchers et agriculteurs (enfin 99%) ne s'y intéressent pas et qu'en cas de crise, c'est pas ça qu'on apprendra à faire, c'est les bonnes vieilles méthodes labour-hersage-semis-hersage à la levée.
S'il y en a un sur 100 qui fait de la micro-agriculture 100% (ou quasi) végétale sans se ruiner la santé, et que les autres voient que ça marche, il y a des chances qu'ils envisagent de changer leur façon de faire. Ceci bien entendu hors critères commerciaux.
Le truc c'est qu'avant personne ne faisait d'agroécologie, le seul moyen de travailler la terre et d'endiguer les adventices c'était au labour, ce qui nécessitait d'avoir des animaux de trait (plus le matos qui va avec et le savoir-faire pour attacher et mener un attelage), et donc de leur consacrer une surface et un temps de travail conséquents. Par exemple avant d'avoir un tracteur mon grand-père avait 4 vaches dont il vendait le lait en ville, et dont il se servait comme animaux de trait. Il fallait les traire le matin et en fin d'après-midi (ce point là ne concerne que les vaches laitières, pas tous les animaux de trait), il leur fallait une certaine surface de pâturage, et pour la bouffe en étable (notamment en hiver) il fallait leur consacrer une grosse partie de la récolte de maïs (surface + temps + une partie du fumier), il fallait leur cultiver des betteraves (surface + temps + une partie du fumier), qu'il stockait au grenier et les couvrait quand ça gelait, elles avaient aussi des citrouilles, cultivées en bordure du maïs, et bien sûr il leur fallait du foin (surface), qu'il fauchait à la faux (temps), ensuite il étalait le foin au soleil, quand il menaçait de pleuvoir tout le monde se dépêchait de mettre le foin en petits tas, dès qu'il refaisait soleil hop on re-étale, etc. jusqu'à ce que soit sec, ensuite on allait chercher le foin avec une charrette en x voyages, on en mettait une partie au grenier et avec le reste on faisait des meules. Ça prenait un temps fou (sans parler de la fougère et des ajoncs qu'il allait faucher à la montagne) et une surface énorme, + plein de flotte (une vache quand ça boit ça fait pas semblant), et tout ça pour avoir du lait, et tirer charrette, charrue et herse à l'occasion.
Vu les montagnes de foin que ça faisait et vu le petit tas de fumier qu'il y avait devant l'étable, si on se passe de vaches il y a moyen de faire carrément plus d'humus en compostant directement le foin plutôt qu'en comptant sur le fumier des vaches.
Et les paysans qui travaillaient comme ça n'étaient excédentaires qu'en lait, pour le reste ils étaient tout juste autosuffisants, même pas de quoi vendre au marché ou très occasionnellement. Le fait qu'ils nourrissaient toute le population, c'était parce-que la population était majoritairement paysanne. Moins de 5% d'agriculteurs aujourd'hui, ça peut pas durer.
Par rapport à tout ça, le gros point faible de la micro-agriculture est la nécessité de tout faire à la main, notamment le semis de céréales (par exemple je compte semer mes 400 pieds de maïs grain par grain), mais en terme de <bouffe obtenue/temps de travail> c'est quand-même bien mieux que d'utiliser le labour et les bêtes de trait.
Donc tout ça pour dire que s'il y a 99% des gens qui se remettent à travailler à l'ancienne et 1% qui fait de la micro-agriculture végétale avec trois fois rien comme matériel (pas de charrue, de joug, de herse...), c'est logiquement la solution la moins crevante qui sera favorisée.

Geispe
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1550
Inscription : 09 mars 2005, 17:16
Localisation : Vosges du Nord

Message par Geispe » 11 janv. 2006, 14:14

Par rapport à tout ça, le gros point faible de la micro-agriculture est la nécessité de tout faire à la main, notamment le semis de céréales (par exemple je compte semer mes 400 pieds de maïs grain par grain), mais en terme de <bouffe obtenue/temps de travail> c'est quand-même bien mieux que d'utiliser le labour et les bêtes de trait.
il me semble bien également... (mais je ne trouve pas tellement que c'est un point faible) d'où l'intérêt de réfléchir à l'opportunité de l'animal de trait qui demande en fait beaucoup de travail... qu'on peut s'épargner si on trouve les solutions pour s'en passer.
C'est pour cela que je pense que la société de l'après-pétrole ne ressemblera pas à celle d'avant : on avait besoin des animaux - pas toujours bien traités - pour faire du rendement pour subvenir aux besoins d'une partie de la population qui ne participait pas aux travaux de production, et pour faire du profit...
Mais comme je pense que nous aurons de nouveau un certain luxe, il est fort envisageable de penser à travailler par exemple avec un cheval puisque c'est très agréable, ou de faire avec lui des travaux lourds pour lesquels il est très doué... Tout cela n'est qu'une question de bonne organisation et de limites, le plus dur étant de ne pas retomber dans le "toujours plus" qui nous a conduit à notre système actuel...

fabinoo

Message par fabinoo » 11 janv. 2006, 15:13

Ce qui est notre chance aujourd'hui, c'est que nous avons potentiellement accumulé beaucoup plus de savoir qu'il y a un siècle, même si c'est souvent théorique.
Ce que nous devons faire, nous oléocéniens, décroissants et autres, aujourd'hui, c'est réunir ces savoirs et les mettre en application.
Il faut s'efforcer de penser à tout. Essayer, du moins. Notre grande force, comme notre grande faiblesse, c'est la société telle qu'elle est actuellement. Nous devons utiliser un peu de la puissance qui existe aujourd'hui (savoirs, argents, techniques, énergis...) pour organiser la société de demain.

Pour ce qui concerne cette discussion, il faut articuler les connaissances de micro-agriculture, celles de nutrition, celles d'énergétique, celles d'économie, pour mettre en place des lieux les plus intelligemment conçus possible. Le jour venu, d'avoir choisi la bonne ou la mauvaise graine à planter, le bon ou le mauvais mode de travail de la terre, d'avoir commencé un an plus tôt ou un an plus tard, peut faire la différence entre la vie et la mort.
Nous devons penser le plus largement possible.

fabinoo

Message par fabinoo » 11 janv. 2006, 19:24

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14 ... 347,0.html

Projet de construction d'une banque mondiale des semences en Norvège
AFP 11.01.06 | 19h00

La Norvège projette de construire sur son territoire une banque génétique dans laquelle seraient stockées les deux millions de différentes graines du monde entier, en cas de catastrophe naturelle ou guerre nucléaire, rapporte la revue britannique New Scientist.Les semences du monde entier, issues du travail de la terre des 10.000 dernières années, seraient stockées dans une cavité creusée dans une montagne de l'archipel norvégien du Spitzberg, à 1.000 km du Pôle nord, selon le projet d'un coût de trois millions de dollars cité dans l'édition à paraître samedi de l'hebdomadaire britannique.La préservation des graines nécessite une température en permanence inférieure à zéro degré celcius, mais la température au Spitzberg, ajoutée aux mesures d'herméticité et de protection envisagées, assureraient la sûreté du projet même en cas de réchauffement climatique majeur, selon les promoteurs de l'idée."Cela sera de loin la banque génétique la plus sûre", a assuré Cary Fowler, directeur de la fondation Global Crop Diversity Trust à l'initiative du projet. "Mais ses semences ne seront utilisées que quand tous les autres exemplaires, pour une raison quelconque, auront disparu. C'est plus un dépôt à l'abri de tout incident qu'une banque génétique classique", a-t-il ajouté.Le projet a été soutenu dès son lancement par le gouvernement norvégien, qui avait envisagé un projet similaire dans les années 80 avant de devoir y renoncer en raison du risque d'accès des forces soviétiques au Spitzberg.

Avatar de l’utilisateur
jersiaise
Goudron
Goudron
Messages : 138
Inscription : 30 mars 2005, 18:41
Localisation : Aisne

Message par jersiaise » 15 janv. 2006, 22:20

Geispe a écrit : il est fort envisageable de penser à travailler par exemple avec un cheval puisque c'est très agréable, ou de faire avec lui des travaux lourds pour lesquels il est très doué...
Travailler avec un cheval c'est très agréable, mais dans ce cas tu ne t'es pas demandé pourquoi les fermiers ont largué si viet leurs chevaux dans les années 50?
Je ne connais pas une famille de fermiers qui ne compte un grand-père ou un grand-oncle mort ou estropié sous les pattes d'un cheval.
Et ton cheval, le jour où tu as la grippe tu dois quand même aller le nourrir et le soigner.

Alors non c'est pas marrant de s'occuper d'un cheval. Un étalon peut devenir aussi dangereux qu'un taureau. Et il est beaucoup plus rapide.

n.g. , je suis d'accord que la micto-agriculture est une très bonne solution au problème, et réduirait considérablement le temps passé à se nourrir.
mais le problème c'est le temps. Ces tecghniques ne se répandront pas comme une traînée de poudre une fois que nous commencerons à manquer de pétrole. Et très vite la désorganisation de toute la société empêchera une communication efficace, au moment ou les gens en auraient besoin pour savoir ce genre de choses.
Bien sur qu'il faut expérimenter les différents types de micro-agriculture, et bien sur qu'il en restera des traces. Mais je fais partie des pessimistes qui pensent que sur tout ce qu'on a accumulé come science sur les deux derniers siècles, il en restera bien peu dans deux siècles. Sans parler des deux décennies de tentatives en microagriculture. Un peu comme après l'effondremet de la civilisation romaine.
plus désespérée que jamais

Mery Claude
Kérogène
Kérogène
Messages : 35
Inscription : 09 janv. 2006, 22:13

Message par Mery Claude » 15 janv. 2006, 22:42

Bien sur. Au moins en france. Il ne faut pas oublier que la recherche fondamentale en biologie végétale a fait des progrés remarquables.
Si on compare à ce que nous avions avant la révolution industrielle, on connait bien mieux les besoins des plantes,on sait lutter contre les parasites et les maladies. Impossible d'énumérer ici toutes les avancées qui ont été faite et qui resteront quoi qu'il arrive.

De plus, de grands espaces nouveaux sont irrigués, je pense par exemple aux landes, un million d'hectare autrefois quasi stériles qui donnent maitenant des rendements parmi les plus élevés. Seul bémol, un changement brutal dans le climat. Sinon, je n'ai pas d'inquiètude sur cette question, les agriculteurs ont de formidables capacité d'adaptation.

Avatar de l’utilisateur
mahiahi
Modérateur
Modérateur
Messages : 6952
Inscription : 14 sept. 2004, 14:01
Localisation : île de France

Message par mahiahi » 16 janv. 2006, 08:57

Un autre bémol : "on" sait faire plus de chose, mais "on" représente bien peu de monde ; les citadins ne connaissent presque plus rien de la terre et les agriculteurs connaissent de moins en moins les produits qu'ils répandent
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

n.g
Charbon
Charbon
Messages : 250
Inscription : 01 déc. 2004, 23:25

Message par n.g » 16 janv. 2006, 09:21

Jersiaise a écrit :je suis d'accord que la micto-agriculture est une très bonne solution au problème, et réduirait considérablement le temps passé à se nourrir.
mais le problème c'est le temps. Ces techniques ne se répandront pas comme une traînée de poudre une fois que nous commencerons à manquer de pétrole. Et très vite la désorganisation de toute la société empêchera une communication efficace, au moment ou les gens en auraient besoin pour savoir ce genre de choses.
Dans la mesure où il s'agit de se nourrir, on peut penser que c'est le genre d'info qui pourra circuler assez prioritairement malgré le manque de pétrole. Enfin, on ne peut pas trop le savoir, dans tous les cas faisons ce qu'on peut ;)
Mery Claude a écrit : De plus, de grands espaces nouveaux sont irrigués, je pense par exemple aux landes, un million d'hectare autrefois quasi stériles qui donnent maitenant des rendements parmi les plus élevés.
Et à quel prix! Si le coût écologique et énergétique de tels systèmes était inclus dans le prix du maïs, ça ferait cher le quintal. Des variétés gourmandes en eau, cultivées sur des sols sableux à grands renforts d'engrais azotés de synthèse, des nappes phréatiques polluées aux herbicides, et une irrigation qui représente 80% de la consommation estivale en eau dans le Sud Ouest de la France : http://www.rivernet.org/garonne/debatpublicprojet03.doc
http://www.local.attac.org/attac64/bayo ... TTACPB.pdf
Par ailleurs, en cas de gros pépin technique dans le système d'irrigation, je ne donne pas cher de ce type de culture. En ce sens, mieux vaut développer des techniques agricoles plus ingénieuses et moins gourmandes en ressources naturelles.

Répondre