Philippe a écrit :Il n’y a pas de taux de déclin standard des gisements de pétrole. Le déclin se gère avec des investissements (le forage de puits supplémentaires). Dans les années récentes, les investissements ont été possibles, et ont enrayé le déclin, grâce au prix élevé du pétrole. C’est pour cela que l’on n’a pas observé les déclins annoncés de 4% à 6% par an. Avec la chute des investissements qui fait désormais suite à la chute des revenus des sociétés productrices, on peut s’attendre à un sévère changement de pente de la courbe de production des gisements géants, ceux qui comptent. Les nouvelles Arabie Saoudite, c’est maintenant qu’on va voir si elles existent.
Merci Philippe. Cela correspond bien à ce que je pensais.
Sur le site de Oil Man et ailleurs on trouve par exemple ce genre de contradiction :
1) Le pétrole classique décline au taux "hallucinant" de 6% depuis son pic en 2008.
2) Le pétrole classique représente toujours 80% de la production.
Un simple calcul donne 0.94^6 = 0.69
donc en supposant qu'en 2008 le classique représentait 100% actuellement cela devrait faire 69%
Comme tu le dis ces taux de déclin sont vrais si le pétrole est peu cher. Dans le cas contraire on peut faire de lourds investissements qui vont réduire, voire annuler ce taux. Par exemple, pour la Mer Du Nord, les anglais ont (avaient ?) prévu de gratter à fond et d'aller chercher tous les petits gisements pour atténuer le déclin et produire plus au final.
La Mer Du nord est intéressante d'ailleurs. A l'origine (années 70) ce pétrole offshore était très couteux. Mais avec le choc pétrolier rentable. Les techniques s'améliorant le cout a baissé et il est resté rentable après le contre choc.
Je pense que c'est la même chose pour les hydrocarbures de schiste. Les techniques se sont vite améliorées (aussi vite que la croissance de l'extraction ?). Du coup les annonces "peakistes" du genre le pétrole de schiste n'est rentable qu'avec un pétrole à 80$ étaient peut être vraies il y qq années au tout début. Mais peut être que maintenant, pour les meilleurs gisements, le point équilibre est à 50, 40 ou 30$.
Et puis il faut distinguer le cout d'amortissement du cout marginal.
En gros le premier permet de prendre la décision d'investir (ou non !) des grosses sommes pour commencer à creuser.
Le deuxième, beaucoup plus bas, permet de prendre la décision de continuer ou de tout arrêter. Dans ce dernier cas cependant la perte est totale. Alors que si on continue même avec une marge nulle on peut espérer se refaire plus tard.
C'est exactement ce qui s'est passé en Mer Du Nord. L'exploitation massive n'aurait probablement pas commencé sans le premier choc. Et une fois les investissements faits, et les techniques affinées le cout marginal a beaucoup baissé, préservant l'exploitation.
Mais enfin comme tu dis, Philippe, c'est maintenant que l'on va voir. Fini le poker menteur !