- l'attitude d'Aerobar est consécutive aux attaques répétées (insulte, mépris, etc.) de nombreux foreumeurs incapables d'entendre un avis différent de leur credo, sur un site qui versait de plus en plus dans la pensée unique et l'explication simpliste. Dire qu'il a pris la grosse tête après que les évenements lui aient donné raison (ou qu'il pense que les évenements lui aient donné raison) est une inversion des causalités.
C'est cela que je souhaitais éclaircir car j'étais en désaccord avec ABC qui écrivait :
Après, vous me demandez de dire en quoi les évenements lui ont donné raison. Ce que j'ai compris et retenu (en vrac et sans réviser) :vu qu'il pense qu'enfin les évènements lui donnent raison(il avait annoncé la chute du prix du baril à 100 Dollars, puis à 130 Dollars), il plane une peu et en est venu au "nous" de majesté.
- Grosse arrivée des investisseurs ces deux dernières années : cf graphique de Boursorama posté par Aérobar il y a déjà quelques temps, qui le montre clairement (je n'ai pas le temps de rechercher les liens et les messages).
- Déconnexion du prix des futures avec le marché physique. Cf. diaporama du mec qui est intervenu devant le MIT sur la bulle des matières premières, là aussi cité par Aérobar. Il y dit plus ou moins : " le prix des futures de pétrole est le prix d'équilibre entre l'offre et la demande de futures" (et non du sous-jacent). En gros, les futures sont devenus un objet spéculatif. Un peu comme le prix d'une action d'entreprise, en période d'euphorie, ne reflète pas la santé et la valeur réelles de l'entreprise, mais l'équilibre entre l'offre et la demande de cette action. Donc, une rumeur, un engouement, peuvent faire monter une action sans rapport avec la valeur intrinsèque de l'entreprise. C'est exactement ce qui s'est passé pour la bulle internet, non ?
- baisse du marché actions + premières conséquences de la crise des subprimes + baisse du dollar : les capitaux des marchés actions et obligations sont venus dans le secteur des commodities, apportant un niveau de demande inconnu dans ces marchés "relativement" réduits -> bulle des commodities.
Comprenons-nous bien : je pense qu'on est dans le 3e choc pétrolier, depuis l'automne 2000, après 15 ans de pétrole bon marché de 1985 à 2000. L'augmentation des prix du pétrole depuis l'automne 2000 correspond effectivement à un début de tension offre/demande. Baril à 20, puis 30, puis 40 dollars. On était dans un "choc mou", comme l'a dit Pierre Radanne. L'évolution "normale" de ce choc mou (hors spéculation) nous aurait mené quelque part entre 50 et 100 dollars le baril, disons 60-70 dollars (au pifomètre).
L'arrivée massive des spéculateurs (sur tout le secteur des matières premières) a amplifié la hausse et crée la bulle qui nous a mené à 147 dollars, puis, quand la bulle a crevé, leur départ a crée une redescente tout aussi vertigineuse, amplifiée bien sûr par la baisse de la demande provenant de la crise économique.
Il y a deux phénomènes qui se sont additionnés : une hausse des prix due à une croissance de la demande physique, et une hausse dûe à une bulle boursière spéculative. Il est difficile de faire la part des choses. J'ai donné mon estimation pifomètrique : le choc pétrolier "mou" aurait dû nous mener vers 60-70 dollars, la bulle spéculative nous a emmené à plus du double.
Voilà, c'est ma compréhension. J'avoue très humblement que ça ne vaut pas grand chose. A chacun de se faire sa propre idée.