Oui, je suis bien d'accord, le problème c'est bien d'arriver à faire prendre conscience de la déplétion.GillesH38 a écrit : ce que je vois, c'est qu'il y a une prise de conscience massive qu'on était en crise, mais pas du tout que cette crise pouvait etre due à la dépletion pétrolière.On a eu la succession suivante :
flambée du baril : c'est la faute des pays producteurs et des spéculateurs, du pétrole, y en a encore plein sous terre
chute des marchés financiers : c'est la faute des banquiers et des traders
crise économique : c'est la faute du gouvernement, et puis , les prix du pétrole sont retombés, vous voyez que c'etait de la spéculation ! et y a plus de probleme d'approvisionnement maintenant !
si ça se répète en boucle au cours du XXIe siecle, je ne vois pas du tout où est ce que les gens verraient la nécessité de remplacer leur chaudière au fioul pendant les flambées tant qu'ils auront de l'argent, et quand ils n'en auront plus, et ben ils ne pourront meme plus le faire.
Si on part de l'hypothèse que la prise de conscience a eu lieu, alors ça ne se limitera pas à la maison individuelle. Il y aura des mesures contraignantes obligeant les propriétaires à mieux isoler, les copropriétaires à installer des panneaux solaires, etc.et puis, quelle proportion RELLE de gens est capable de faire ça, c'est à dire habite dans une maison individuelle, dont il est propriétaire, et avec un revenu suffisamment confortable (et une espérance de vie suffisante !!) pour pouvoir se permettre un investissement de plus de 10 000 euros qui soit "rentable" (et n'a pas DEJA un mode de chauffage électrique ou à bois?)
Ensuite, pour les maisons individuelles, je n'ai pas de chiffres, mais je pense que le %age de propriétaires est assez important, au moins les 2/3 et que parmi ceux-là au moins la moitié peut se permettre un investissement de 10 000 euros. Je ne sais pas non plus combien ont un chauffage électrique (sans gain, je ne compte pas les pompes à chaleur), mais c'est pas contradictoire, rien ne dit que l'électricité va rester au même prix dans les 30 prochaines années (le prix actuel du kWh TTC en période creuse est équivalent au prix du kWh solaire thermique).
Si tu veux une estimation chiffrée réaliste, il vaut mieux partir du potentiel d'économies, 13 Mtep sur le fuel domestique, 27 Mtep de gaz en résidentiel, tertiaire, petite industrie et voir quelle part en maison individuelle, pour le fuel je pense que c'est au moins la moitié, pour le gaz c'est surement moins, disons au moins 7*2=14 Mtep pour l'individuel propriétaire. Mais il faut y ajouter les petites entreprises qui chauffent au fuel ou au gaz (commerçants, artisans) pour lesquels la décision est individuelle.
D'autre part, le solaire peut aussi pour un investissement moindre, servir aux chauffe-eaux, le ticket d'entrée minimum doit être à moins de 5000 euros. Et il y a bien sur tous les travaux d'isolation (par exemple changer de fenêtres dans un appart dont on est propriétaire). Enfin, on peut peut-etre espérer que les administrations vont s'y mettre, l'université de Grenoble 1 ne m'a pas l'air très en avance là-dessus, mais j'ai vu cet été à la TV un reportage sur une université française (je ne me souviens plus laquelle) qui avait fait de gros travaux d'isolation.
Donc je dirais un potentiel de 20 Mtep (dont 10 de fuel) sur la base de décisions individuelles, et autant sur la base de décisions collectives (nécessitant des modifications des lois et donc plus difficiles à mettre en oeuvre et concernant essentiellement le gaz). De toutes façons, ça ne pourrait se faire que progressivement sur 20-30 ans, il suffit donc pour commencer d'une prise de conscience d'une proportion suffisante des gens concernés.
Avec une couverture aux 2/3 des besoins par le solaire (1/3 appoint), on arrive à économiser 13 Mtep (décisions individuelles) et 13 Mtep (collectives). On peut faire mieux, en supposant qu'une partie de l'appoint est électrique, l'autre au bois, et qu'une partie du chauffage électrique actuel est converti en solaire ou autre EnR.