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Re: Le lobby nucléaire

Message par th » 27 sept. 2006, 09:40

echazare a écrit :Pi Janco est lié au lobby nuk pour plusieurs raisons, EDF est son client, les gars derrières le nuk francais sont tous issue de la même formation intellectuelle.
James Lovelock, pour ne citer que lui, n'est pas X, n'est pas francais, n'est pas lié au lobby nuk et n'a surement par EDF pour client, et pourtant il a les mêmes opinons que Jacovici : http://www.ac-versailles.fr/PEDAGOGI/se ... elock.html

Notes que, reciproquement, Jean Pierre Dupuys, X-Mines, est anti-nucleaire.

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Message par hugy » 27 sept. 2006, 10:41

Si je me souvient de certaines de ses interventions sur la cinq en particulier, il prône :
1- diminution de la conso
2- utilisation du nucléaire en phase de transition, mais me semble qu'il a aussi dit que sur le long terme ce n'était pas non plus la solution
3- je ne me rapelle pas de ce qu'il évoque pour la suite...???? :?

en tous les cas, même s'il bosse pour EDF, j'ai quand même l'impression qu'il est sincère et qu'au moins on entend "un peu " plus parler des question de changement climatique depuis qu'il intervient

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Re: Le lobby nucléaire

Message par echazare » 27 sept. 2006, 10:44

th a écrit :
ktche a écrit :Oui, car ce n'est pas leur part qu'il faut baisser, mais le niveau de consommation absolu.
Mais ce n'est pas exclusif ! Jancovici, puisque c'est de lui dont on parle, ecrit aussi qu'il faut d'abord, et avant tout, reduire la consomation energetique !

Et, d'un point de vue CO2, il est bien plus efficace de commencer à reduire la production fossile que celle nuke.
Ce qui n'est pas le cas ; des centaines de centrales au gaz ou au charbon sont en construction dans le monde.
Ne serait il pas mieux, toute chose etant egales par aleurs, qu'elles soient nukes ?
En l'occurrence les centaines de centrales en construction se rajoute aux autres, donc si on construit les nouvelles en nuk, on ne réduit pas mais on stabilise la part de CO2 concernant seulement la production d'électricité...
Mais il ne sert a rien de parler technique tant que la question de la prestation à fournir n'est pas élucidée:
Combien on veut mettre à disposition par habitant, pour quel usage veut on utiliser l'électricité.
Sans cela, on n'a pas d'objectif de production clair et donc on ne sait pas avec quelle technique on devra travailler.
C'est pour cela qu'aujourd'hui, on a un développement anarchique qui répond a la seule exigence de surconsommation.
[/quote]

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Re: Le lobby nucléaire

Message par ktche » 27 sept. 2006, 10:59

th a écrit :Jancovici, puisque c'est de lui dont on parle, ecrit aussi qu'il faut d'abord, et avant tout, reduire la consomation energetique !
Il est assez paradoxal de préconiser une baisse de la consommation d'un coté et un investissement dans de nouvelles capacités de production de l'autre. Je comprends bien que dans son esprit il s'agit d'une substitution, mais, dans les faits, la logique industrielle est incapable de jouer à ce jeu là. L'existence même du parc électro-nucléaire, par les usages qu'il va soutenir, voir continuer à faire émerger, est une incitation à mettre aussi en place des capacités de production fossile. Je ne parle même pas des problèmes de fourniture pour les pointes de consommation, mais bien de la course à l'échalotte qui alimente nos modes de production et de consommation.
th a écrit :Et, d'un point de vue CO2, il est bien plus efficace de commencer à reduire la production fossile que celle nuke.
Ce qui n'est pas le cas ; des centaines de centrales au gaz ou au charbon sont en construction dans le monde.
Ne serait il pas mieux, toute chose etant egales par aleurs, qu'elles soient nukes ?
Il serait mieux, effectivement, toute chose étant égale par ailleurs... Mais les choses ne seront pas égales justement, car nous n'avons pas à résoudre qu'un problème technique. La disponibilité d'un parc électro-nucléaire ne représente pas en soi une incitation à abandonner le fossile si nous n'avons pas AU PREALABLE engager une réflexion sur nos limites. J'ai la conviction que la relance du nucléaire est justement un obstacle à cette démarche indispensable. C'est un "écran", au double de sens d'espace de projection des fantasmes de puissance et d'obstacle à perception des conséquences de son déploiement.

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Message par ktche » 27 sept. 2006, 11:02

Ah tiens, echazare a fait la réponse que j'aurais pu m'abstenir de faire puisqu'elle fait doublon maintenant...

La prochaine fois, je prends pas une pause de vingt minutes entre le début de la rédaction et l'envoi de ma réponse :-D

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Re: Le lobby nucléaire

Message par th » 27 sept. 2006, 11:35

ktche a écrit :Il est assez paradoxal de préconiser une baisse de la consommation d'un coté et un investissement dans de nouvelles capacités de production de l'autre.
Il n'y a pas de paradoxe : il y a actuellement, dans le mode réel, des investissement considérables faits en capacités de production, et on peut preferer que ces nouvelles capacités soient nuke plutôt que fossile.
Or ce n'est pas le cas , même en France.

On pourrait effectivement imaginer de demander aux chinois et aux indiens de limiter leurs consomation et leur developpement anarchique.... on peut aussi demander aux electeurs francais de reflechir aux limites et de voters pour une taxe sur le carburant, les climatiseurs, ...
Mais il est peu realiste que ces demandes suffisent pour inflechir rapidement les emissions de GES... et il faut les diviser par 4 !

Il faut jouer sur tout les tableaux à la fois : produire de l'energie contenant le moins de CO2 possible (nuke, EnR, biomasse, ..) et reduire les consos, en engageant une réflexion sur nos limites, et en commancant par celles d'origine fossile.


@echazare : toute baisse des emissions de CO2 commencera par une stabilisation :D

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Re: Le lobby nucléaire

Message par echazare » 27 sept. 2006, 11:48

th a écrit :
ktche a écrit : @echazare : toute baisse des emissions de CO2 commencera par une stabilisation :D
;) ouai mais pour qu'il y ai baisse d’émission de CO2, il faut que le reste de la consommation d'hydrocarbure baisse et la je suis septique (pas le forumer ) :lol: .
Parce que toute quantité de charbon libérée par le nuk servira à d'autres usages et ne sera pas gentiment laissé dans la mine. Par exemple pour faire du carburant synthétique ou accroître la production industrielle.
Comme tu le dis fort justement, « personne » ne veut ouvrir le bal de la sobriété, surtout pas les pays comme la chine et l'inde, donc l'équation est toujours mauvaise, on ne réduit rien en terme de CO2 au niveau mondial...

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Message par Alter Egaux » 27 sept. 2006, 13:12

echazare a écrit :Comme tu le dis fort justement, « personne » ne veut ouvrir le bal de la sobriété, surtout pas les pays comme la chine et l'inde, donc l'équation est toujours mauvaise, on ne réduit rien en terme de CO2 au niveau mondial...
Il y a 2 stratégies parallèles :
1. Faire une transition nationale,
2. Pousser pour que les autres pays (et en particulier les pays émergeant comme l’Inde et la Chine) réduisent leur CO2.

La transition nationale est une obligation pour pouvoir être logique avec soi même : le truc « ne faites pas ce que je fais », surtout lorsque l’on a bousiller le capital futur de pas mal de générations, c’est moyen en terme de communication. ;)
En d’autres termes, nous avons peu de leçon de donner aux autres : la France est hyper corrompue (pas besoin que je m’étale sur ce sujet), elle devient ultra libérale et broyant un modèle social qui mérite pourtant d’être sauvé, et fait du développement en Chine son objectif international, comme par exemple pour le textile (les PME ont été sacrifiées sur le totem de la concurrence chinoise).

Un tournant a 180° doit être fait : restauration de la sobriété financière des politiques, indépendance des médias avec les milieux d’affaire (voir Bayrou), transition énergétique comme grande cause nationale : sortir des énergies fossiles par la sobriété et l’efficacité, toutes les techniques étant bonne à prendre du moment que cela soit débattu démocratiquement. Le but étant effectivement de protéger la nation, lieu géographique et politique encore très pertinent, à défaut d’une Europe qui ne ressemble à rien et d’un monde chaotique.

La stratégie mondiale pour la baisse des émissions de CO2 n’est pas à négliger : la diplomatie, des accords comme ceux de kyoto, les partenariats avec des pays vertueux, une aide au développement accès sur les énergies renouvelables, etc…, bien des choses peuvent être faite.

Mais il faut être pragmatique : « balayons devant notre porte » et le monde suivra, lorsqu’il n’est pas en avance de phase : de nombreux pays commencent à dessiner leur propre transition, même dans certains états des USA (Californie en l’occurrence).
En d’autre terme, nous devons au moins nous appliquer ce que nous souhaiterions que les autres face, avec si possible une rigueur d’esprit digne de la phrase suivante « agir localement, pensée globalement ».

Echazare, si nous attendons que les chinois ou les indiens deviennent vertueux écologiquement parlant, en hurlant à tout va comme notre président que « la maison brûle », alors que nous leur donnons toute la production de tous nos bien de consommation, il faut parfois redevenir raisonnable et arrêter d’alimenter la machine de destruction plus que massive. :-D

Commençons par relocaliser avec des process écologique et de circuits courts.

Franchement, cela ne vous arrache pas le cœur de voir que, par exemple, vos vêtements aient fait le tour du monde en avion (production en chine) avant d’être vendu en France avec un bénéfice de 1000%, alors que cela a mis sur le carreaux de nombreux ouvrières, employés, cadres et patrons de PME familiales en France et en Europe.

Un peu de logique : commençons par virer les libéraux qui nous dirigent, qui dirigent les médias et qui font du très court terme avec leur boursicotage infâme. :evil:
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Message par ktche » 27 sept. 2006, 17:00

Pour th :

Qu'il n'y ait pas d'ambiguïté : je considère, tout comme toi, que l'accumulation de gaz à effet de serre est une catastrophe dont nous avons déjà largement entamé la mise en route. Il est primordial d'en limiter dès aujourd'hui les mécanismes. C'est d'ailleurs un constat que je généralise à l'ensemble des nuisances dont nous ne maitrisons plus la multiplication et que je relie pour ma part directement à l'épuisement des ressources comme deux facettes d'un seul problème.

Là où il me semble que nous divergeons, c'est que mon analyse conduit à penser qu'une vague d'équipements électro-nucléaires aurait pour résultat une augmentation des nuisances, dont le rejet de gaz à effet de serre, et ceci pour des raisons qui ne sont pas intrinsèques aux techniques mises en oeuvre mais relèvent d'une vision systémique dans laquelle elles s'insèrent.

Les deux phénomènes que nous mettons chacun en avant (substitution pour ta part, rebond pour la mienne) pour appuyer nos convictions respectives sont certainement présents simultanément. C'est le bilan de leur superposition sur lequel il y a désaccord. Les recoupements que j'ai pu mener jusque là tendent à me montrer que la substitution est du deuxième ordre, alors que le rebond est du premier ordre. Je pense aussi que cela est dû à des conditions socio-culturelles particulières que l'on peut renverser. Les conditions de possibilité de ce renversement passent justement par le renoncement à des solutions techniques "démobilisantes"

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Message par echazare » 27 sept. 2006, 17:06

Alter Egaux a écrit : Echazare, si nous attendons que les chinois ou les indiens deviennent vertueux écologiquement parlant, en hurlant à tout va comme notre président que « la maison brûle », alors que nous leur donnons toute la production de tous nos bien de consommation, il faut parfois redevenir raisonnable et arrêter d’alimenter la machine de destruction plus que massive. :-D
J'attend personne pour m'y mettre, j'ai deja plus de vehicule à moteur, n'en utilise plus, je fais attention à mon alimentation, à mes achats...
Perso dans le contexte actuel mis à part devenir un marginal je ne sais pas quoi faire de plus... :cry:

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Message par th » 27 sept. 2006, 17:27

@ktch :
Comment alors explique tu que la France emet moins de CO2 que ces voisins ? Il y a bien eu substitution, non ?
Les chinois et les indiens ont en projet ou en construction 800 centrales au charbon ou au gaz. Si une partie de des centrales etaient nuke, il y aurait substitution, non ? Je vois pas l'effet rebond ...
Rien qu'en france il y a pour 10 TW de centrales au gaz en projet, d'apres un article recent du Monde. Idem dans tous les pays du monde ou presque. L'augmentation des nuisance est déja là !

Et pourquoi les centrales au charbon ne sont pas des solutions techniques "démobilisantes" ? Il n'y a pas de penurie, c'est soit disant propre (pour la majorité des gens), personne ne proteste quand on en construit, ... et c'est nos enfants qui paieront la facture CO2 Qui va renoncer à cette energie, si le nuke est barré par l'opinion publique ?

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Message par Alter Egaux » 27 sept. 2006, 17:28

ktche a écrit :Là où il me semble que nous divergeons, c'est que mon analyse conduit à penser qu'une vague d'équipements électro-nucléaires aurait pour résultat une augmentation des nuisances, dont le rejet de gaz à effet de serre, et ceci pour des raisons qui ne sont pas intrinsèques aux techniques mises en oeuvre mais relèvent d'une vision systémique dans laquelle elles s'insèrent.
C’est intéressant et joliment formulé =D> , mais c’est en parti faux. Non pas parce que les pro nucléaires occultent foncièrement la problématique énergétique (comme si le nucléaire était La solution), mais parce que le débat sur le nucléaire, certes souhaitable, monopolise toutes les synergies des groupes résistants (comme « sortie du nucléaire » ou Greenpeace) et focalisent les divergences de ses même groupes résistants.
En d’autre terme, le nucléaire est un pare feu à nos vrais combats stratégiques, assez facilement accessible, finalement : la sobriété et l’efficacité.
Et même le scénario Négawatt a péché par dogmatisme.

Oui, à l’instar d’une guerre contre le terrorisme et d’une guerre civilisationnelle, le nucléaire fixe nos peurs, et évite de se poser les bonnes questions, autant chez les pro que chez les anti.

Attention, je ne néglige pas le fait qu’il faudra un jour poser la question de la pertinence de cette source d’énergie, mais il faut être ridicule pour se battre comme des chiffonniers sur ce thème, alors que le combat pour un climat soutenable est devenue une urgence et une fin en soi.

Certes, une objection de taille peut m’être présenté : le coût d’un projet comme Iter (ou autres projets venant du lobby nucléaire). Il est parfaitement recevable, et un débat démocratique est à faire au plus tôt, sans conteste, mais légèrement noyé dans la question fondamentale : de quel climat voulons nous ?

Cette question remet en cause totalement, je dis bien totalement, notre société de consommation, et notre contexte économique ultra libéral qui fixe le contexte de nos choix. Comment en serait il autrement lorsque l'on parle de sobriété et d'efficacité ?
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La France nucléaire

Message par paradigme » 27 sept. 2006, 17:41

La France nucléaire,

On a aliéné une majorité de Français avec le nucléaire, visite d'une centrale zéro défaut, zéro risque, pour plein de croissance, vente de la techno à l'étranger... Irak, Iran (le shah) et consort compris, pseudo retraitement des déchets alors qu'avec La Hague on en crée encore un peu plus mais il nous faut bien du plutonium pour nos p'tites bombes.


Bien-sûr on ment effrontément sur le coût du nucléaire, quid du démantèlement, des risques sismiques, etc.

Enfin on s'aperçoit que d'autres pays veulent le nucléaire, chouette, l'Inde et encore mieux la Chine (plus grande dictature de la planète), on va leur vendre nos centrales et se faire un peu de fric...

J'arrête là, mais on peut continuer longtemps sur la folie du nucléaire en France, tout est mensonge car le nucléaire est le paroxysme du scientisme , paroxysme d'une société qui malgré les voyants rouge qui s'allume de partout continue à appuyer sur l'accélérateur.

Et pour finir sur la folie nucléaire, je poserai seulement deux questions :

Quid du nucléaire avec le réchauffement climatique ?
Quid du nucléaire avec la montée de ceci : (en Allemagne, en France, ou ailleurs)
-------------------------------
Le pays où les néonazis font la norme
LE MONDE | 27.09.06 | 15h35 • Mis à jour le 27.09.06 | 15h35
BERLIN CORRESPONDANT

Le long des routes droites qui traversent des groupements de fermes proprettes en briques rouges, les affiches de l'extrême droite allemande, une semaine après les élections régionales du 17 septembre, donnent encore le ton : "Défendez-vous !", "Courage pour le changement", "Ça suffit !" Près de la frontière polonaise, dans l'est du Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, certains villages ont voté jusqu'à plus de 30 % pour les néonazis du Parti national démocrate (NPD). Un score qui vient jeter une ombre sur cette région peuplée de champs, de forêts et de lacs, prisée des vacanciers berlinois et, au nord, ses plages de sable blanc baignées par la mer Baltique.

Bourgade de 12 000 habitants, Pasewalk passerait presque pour modérée : "seulement" 9,7 % de l'électorat ont opté pour le NPD. Le clocher en ardoise de l'église se voit de loin dans cette plaine qui fut l'un des greniers de l'ex-République démocratique d'Allemagne (RDA). Sur la place du marché, surdimensionnée au regard de la faible activité qui y règne, trois jeunes assis sur un banc s'ennuient ferme. "Il n'y a rien à faire ici", bougonne Andreas, un blond filiforme de 23 ans au crâne presque rasé. Pour passer le temps, lui et ses amis se racontent les cancans du coin et commentent le feuilleton vu à la télé la veille au soir.

Les élections du 17 septembre ? "Non, on n'en parle pas entre nous. De toute façon, elles ne changeront rien", lâche Andreas. Au fil de la discussion, le jeune homme, qui refuse de donner son nom de famille, admet toutefois qu'il a donné sa voix au NPD. Approuvé par ses copains, Andreas "espère que ce parti fera quelque chose" pour lui trouver un travail. Depuis qu'il a quitté le lycée, il a décroché quelques stages chez des artisans, mais rien de durable. Il attend, comme tant d'autres. Le chômage frappe près de 30 % de la population active de Pasewalk.

Le canton d'Uecker Randow est l'un des plus pauvres du pays. Le tourisme vert n'a pas suffi à remplacer les emplois garantis par les abattoirs et les entreprises agricoles d'Etat, du temps de la RDA. Depuis la réunification du pays, il y a seize ans, plus de 200 000 des 2 millions d'habitants de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale - le "Meck-Pom" dans le jargon local - l'ont quitté pour trouver du travail dans l'ouest de l'Allemagne, voire à l'étranger. Andreas y pense parfois, mais il ne se sent pas armé pour. "Ce sont surtout les filles qui s'en vont, elles sont plus débrouillardes que les garçons", note Jutta Hartlich. Psychothérapeute, elle tient permanence en haut de la place du marché de Pasewalk, pour conseiller les alcooliques et les drogués du canton. "Beaucoup d'hommes du coin ont perdu tout espoir d'amélioration." Les plus fragiles sont "dans un état dépressif proche de la léthargie". Hélas, souffle-t-elle, bon nombre de communes n'ont plus les moyens ou l'idée de proposer à la jeunesse des activités pour briser le désoeuvrement.

Le NPD et ses sympathisants se sont engouffrés dans cette brèche. Depuis quelques années, ils ont multiplié les initiatives au niveau local. Pas seulement en organisant, ici et là, des concerts de rock nationaliste ou de musique dite "white power", vantant la suprématie de la race blanche. Ils ont voulu ratisser plus large en s'adressant, de manière anodine, aux adolescents et aux jeunes parents.

A Ueckermünde, l'extrême droite a organisé un tournoi de football. A Hammer, c'est une kermesse folklorique, avec danses en costumes traditionnels, qui a permis de célébrer les racines germaniques. Ailleurs, d'autres fêtes ont eu lieu en l'honneur des moissons ou des nouveau-nés du village, dont les parents ont été réinvités plus tard autour d'une bière gratuite.

"Là où il sent qu'il y a du répondant, le NPD multiplie ses efforts pour enfoncer le clou", constate Markus Birzer, qui dirige une organisation régionale de prévention contre l'extrême droite, l'Académie pour la politique, l'économie et la culture. Elle est installée à Schwerin, la capitale du "Meck-Pom," où siègent désormais six élus du parti néonazi. Selon lui, la stratégie du NPD se révèle payante. Peu à peu, les idées qu'il véhicule, grâce aux revues et aux CD de musique distribués gratuitement devant les lycées, deviennent la norme chez les adolescents des campagnes de l'ex-RDA.

Ici, désormais, mieux vaut arborer une coupe de cheveux ultra-courte pour éviter les ennuis. Ceux qui refusent ou se rangent dans le camp des "antifascistes" font attention de ne pas sortir seuls dans la rue. Le fils de l'oculiste d'Ueckermünde s'est fait tabasser pour l'avoir oublié. Dans ces zones rurales, Markus Birzer constate "un début d'hégémonie culturelle" de l'extrême droite. Un exemple : lorsqu'on a demandé au public comment baptiser des louveteaux qui venaient de naître au zoo d'Ueckermünde, ce sont les noms de Thor et Wotan qui sont arrivés en tête. Deux divinités issues de la mythologie, reprises à son compte par le régime d'Adolf Hitler et très en vogue dans les milieux d'extrême droite actuels.

Dans la circonscription la plus défavorisée d'Ueckermünde, bourgade de 10 000 âmes, le NPD a recueilli plus de 30 % des voix. Le parti n'y a toutefois pas pignon sur rue, non plus que dans la plupart des communes de la région. Tout juste existe-t-il une boîte postale et, sur le site Internet du parti, un numéro de téléphone portable - qui sonnait dans le vide lors de nos nombreux appels. Tino Müller, le candidat NPD dans la circonscription, n'est pas dans l'annuaire. Son visage souriant de jeune homme propre sur lui, tempes dégagées et chemise à carreaux, trône pourtant sur de nombreuses affichettes accrochées aux lampadaires et aux poteaux du moindre hameau du coin.

Ancien des Jeunesses vikings, cet ancien maçon de 28 ans dirige une des "camaraderies libres", groupuscules locaux de néonazis, sur lesquelles le parti s'est appuyé en vue des régionales. Il s'est distingué en prenant la tête d'une "initiative de citoyens" contre le transfert d'un camp de demandeurs d'asile à Ueckermünde - où seulement 1 % de la population est d'origine étrangère, comme dans le reste du "Meck-Pom". En dépit de ce maigre pedigree, Tino Müller a été élu le 17 septembre au Parlement régional. Tout comme le chef de file régional du NPD, Stefan Köster, condamné pour avoir frappé une femme à terre lors d'une manifestation antiraciste. Ou encore Udo Pastörs, tête de liste, qui a publiquement regretté qu'"un Hitler ne naisse que tous les mille ans".

Le chômage et le désoeuvrement des jeunes ne suffisent pas à expliquer la percée du NPD. Il y a aussi l'insécurité psychologique provoquée par l'adhésion à l'Union européenne de la Pologne voisine, en mai 2004. "L'extrême droite a exploité la peur du Polonais qui vient prendre le travail ou les allocations des Allemands, en oubliant de dire que nos voisins créent des emplois chez nous", souligne Lothar Meistring, le maire de Löcknitz, la dernière bourgade avant la frontière.


Seize ans après la réunification, ajoute cet ancien cadre de l'ex-Parti communiste est-allemand, les gens qui sont dans le pétrin se sont tournés vers le NPD parce que "c'est le seul parti qui, depuis, n'a pas encore participé au gouvernement régional". Dans sa commune (2 900 habitants), ce vote protestataire a valu au NPD 19 % des voix, alors qu'un de ses deux sympathisants déclarés a été condamné pour avoir dégradé le monument à la mémoire des juifs persécutés ici, lors de la Nuit de cristal, en 1938.

Pour Jutta Hartlich, il y a aussi un problème d'éducation. Le fait que, du temps de la RDA, le nazisme était assimilé, dans le discours public, à l'Allemagne de l'Ouest a laissé des traces dans l'esprit des gens. "A l'école, on apprenait que nous, à l'Est, nous n'avions rien à nous reprocher", se souvient la quinquagénaire. Aujourd'hui encore, dit-elle, "ce n'est pas perçu comme un problème nous concernant directement".

Enfin, le NPD a mené une campagne électorale nettement plus active que ses adversaires. Sur les affiches, ses slogans se font souvent ciblés, en phase avec les préoccupations des gens : "Gardez les écoles !", "L'avenir plutôt que l'ANPE". En face, le Parti social-démocrate (SPD), qui dirige la coalition sortante au pouvoir depuis huit ans, proclamait : "Le succès continue"... Il a perdu dix points par rapport au précédent scrutin, à 30 %.

Pour sa campagne dans le "Meck-Pom", estimée à plus de 400 000 euros par les autorités, le NPD a pu compter sur l'argent et le coup de main de militants venus de Saxe, le seul autre Land du pays où il siégeait déjà dans un Parlement régional, grâce à un score de 9,2 % en 2004. Deux ans après, le bilan de son action à Dresde donne de l'espoir à certains opposants. Le parti est en perte de vitesse dans les sondages.

Ses provocations incessantes commencent à lasser ses électeurs d'un jour. Le NPD, simple feu de paille ? A Pasewalk, Detlef Nase, responsable de la Croix-Rouge locale, n'y croit guère : "Hélas, ce parti est là pour durer, déplore-t-il. Ses cadres vont gagner en expérience et les jeunes d'aujourd'hui continueront à voter pour lui."



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Message par Alter Egaux » 27 sept. 2006, 17:58

paradigme a écrit :La France nucléaire,

On a aliéné une majorité de Français avec le nucléaire, visite d'une centrale zéro défaut, zéro risque, pour plein de croissance, vente de la techno à l'étranger... Irak, Iran (le shah) et consort compris, pseudo retraitement des déchets alors qu'avec La Hague on en crée encore un peu plus mais il nous faut bien du plutonium pour nos p'tites bombes.
Tu oublis Israël (je dis cela parce que tu sites l’Irak et l’Iran): les français ont donné la bombe à Israël sur la pression américaine. Le nucléaire était de toute façon une prolifération induite par le combat anti communiste. Les américains avaient besoin de puissances nucléaires alliées disséminées en Europe et en Orient.

Certes, le nucléaire pose la question de la prolifération.
Mais c'est aussi de la poudre au yeux, comme le terrorisme.

La sobriété et l'efficacité, associé à des énergies renouvelables font une politique foncièrement basé sur la paix. C’est bien plus puissant et progressiste que d’agiter le chiffon rouge.
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
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Message par echazare » 27 sept. 2006, 18:00

Alter Egaux a écrit :
La sobriété et l'efficacité, associé à des énergies renouvelables font une politique foncièrement basé sur la paix. C’est bien plus puissant et progressiste que d’agiter le chiffon rouge.
:smt041

L'argument des pro nuk, il faut mettre des centrales dans les pays démocratiques, comme si il y avait une garantie qu'ils le restent....

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