Démographie, naissances...

Discussions libres mais portant sur le thème général de la déplétion.

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Message par mobar » 17 sept. 2007, 18:10

Quelle serait la situation de la Chine (et du monde) si les chinois étaient aujourd'hui 3 ou 4 fois plus nombreux.

La planète s'en porterait elle mieux?

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Message par sylva » 17 sept. 2007, 18:15

certes non...
mais voir la situation de manière globale n'interdit pas de regarder les choses d'un point de vue humain, individuel... (et même féminin ;) )
c'était un point de vue...
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Il n'y a que la fiction qui dise le vrai. Vladimir Nabokov
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Message par Cassandre » 17 sept. 2007, 18:17

sylva a écrit :mais on voit 2 situations : 1)décision étatique, 2)choix individuels, qui, combinés avec la technique moderne, des vieilles traditions dans ce qu'elles ont de plus imbécile :evil: , et des problèmes économiques..., qui aboutissent à des catastrophes (toujours au détriment des femmes, :smt013 soit dit en passant....)

.....alors comment faire ? :smt102 :
Déjà appliquer le droit… une telle situation en France serait régulée par l'impossibilité d'épouser une fratrie, ni de revendre une femme à qui que ce soit…
En plus, ici, on ne connaît le sexe du bébé qu'une fois passé le délai légal d'avortement : le choix du sexe reste alors impossible.

Donc, se contenter de faire bien attention… ;)
regarder Oléocène
« No fate but what we make » (Sarah) « If you're listening to this, you are the resistence. » (John)

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Message par sylva » 17 sept. 2007, 18:20

Cassandre a écrit :
sylva a écrit :mais on voit 2 situations : 1)décision étatique, 2)choix individuels, qui, combinés avec la technique moderne, des vieilles traditions dans ce qu'elles ont de plus imbécile :evil: , et des problèmes économiques..., qui aboutissent à des catastrophes (toujours au détriment des femmes, :smt013 soit dit en passant....)

.....alors comment faire ? :smt102 :
Déjà appliquer le droit… une telle situation en France serait régulée par l'impossibilité d'épouser une fratrie, ni de revendre une femme à qui que ce soit…
En plus, ici, on ne connaît le sexe du bébé qu'une fois passé le délai légal d'avortement : le choix du sexe reste alors impossible.

Donc, se contenter de faire bien attention… ;)
oui bien sûr...
sauf qu'en Inde aussi, le délai légal pour l'avortement est limité.... (et violé allègrement par quantité de médecins..)
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Message par mobar » 17 sept. 2007, 18:28

L'idéal serait que pour un territoire disposant d'une quantité de ressources définie on se limite à la population dont le niveau de consommation n'altèrerait pas l'écosystème.

C'est le genre d'évaluation que l'on sait bien faire aujourd'hui.

A partir du moment au l'on connait le niveau de population limite soit on décide de croitre et de diminuer ses consommations soit on gére la décroissance et chacun peut consommer plus.

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Message par kraveunn » 18 sept. 2007, 06:08

kraveunn a écrit :
Cassandre a écrit :Ouais, c'est sans compter l'immigration hein… ;)
Je suppose oui ;)
En fait, peut être pas finalement, après vérification, la plupart des modèles prennent en compte un certain taux migratoire...je posterais un doc là dessus tantôt ;)
mobar a écrit :L'idéal serait que pour un territoire disposant d'une quantité de ressources définie on se limite à la population dont le niveau de consommation n'altèrerait pas l'écosystème.
Certe et on peut discourir de ça longtemps, seulement il y a malheureusement un abîme entre ce qui est souhaitable, ou ce que l'on devrait/pourrait faire ou ne pas faire et la réalité qui adviendra (ce qui va effectivement être fait) et là, perso, je pense que ça ne correspondra pas aux considérations ici présentées.

Perso, je pense que le réajustement va se faire par la force des chose. Ce n'est que mon humble avis, mais j'ai bien peur qu'il ne soit hélas déja trop tard pour faire quoi que ce soit.
La démographie ayant une certaine inertie, le temps qu'une quelconque mesure fasse effectivement diminuer la pop risque d'être long. Il faut en effet une génération (environ 20 ans), voir 2 ou 3 générations, pour que des effets tangibles fassent suite à la ré-orientation d'une tendance démographique ; la population, sauf guerre, crash post PO, ou épidémie de masse va de toute façon continuer à croître (ou tout du moins diminuer faiblement au cas ou l'on appliquerait les mesures de régulation dont tu parles) tout au long de ce siècle (même suite à une chute de la natalité et ceci par simple vieillissement de la population.)
Donc, la pression démographique sur l'environnement va continuer à s'accroitre, tandis que, d'un autre côté, les ressources risquent de se faire rares suite au PO...bref, ça risque de bloquer quelque part en ce qui concerne la survie de pas mal de personnes.
Enfin bon, ça c'est le scénar traditionnel, la démographie à papa quoi :-D ; le PO risque bien de chambouler ce beau scénario.

Perso et PO oblige, je doute que la population continue à augmenter ainsi, c'est bien plutôt l'inverse qui risque de se produire. Les projections de l'ONU et des démographes en général n'incluent pas le PO et d'autres joyeusetés qui nous pendent au nez ; qui plus est, leurs scénarios sont caduques avant même que les échéances qu'ils s'imposent ne soient arrivées à terme (passer d'une estimation de 15 milliards d'humains à 9 milliards en même pas 20 ans, ce n'est pas ce que j'appel une bonne prévision). Il y a parfois (souvant) des ruptures (de croissance ou de décroissance) et le PO risque bien d'être une rupture sévère.

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Message par mobar » 18 sept. 2007, 10:09

kraveunn a écrit : Certe et on peut discourir de ça longtemps, seulement il y a malheureusement un abîme entre ce qui est souhaitable, ou ce que l'on devrait/pourrait faire ou ne pas faire et la réalité qui adviendra (ce qui va effectivement être fait) et là, perso, je pense que ça ne correspondra pas aux considérations ici présentées.
Ce qui va être fait (ou pas fait) dépend uniquement de nous, je veux dire de la volonté collective de faire qui est elle même le résultat d'une conscience collective d'un état de fait et du champ des possibles.

L'ignorance des masses peut être un frein à l'action mais ce n'est pas rédhibitoire, une prise de conscience collective est toujours possible surtout si les "élites" prennent conscience de l'urgence de la situation et décident d'agir.

Pour l'instant il semble que le sujet ne soit pas à l'ordre du jour mais il suffira que les prix de l'énergie explosent et que le spectre de la récession apparaisse pour que les choses changent rapidement.

Même si le PO est déja arrivé il nous reste quelques années pour se mobiliser et inverser le cours des choses. Il y aura surement des années de "vaches maigres" mais ce ne sera que transitoire. Après un rééquilibrage du à la conséquence de la disparition des fossiles un autre mode de croissance apparaitra.

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Message par kraveunn » 18 sept. 2007, 14:44

mobar a écrit :Ce qui va être fait (ou pas fait) dépend uniquement de nous, je veux dire de la volonté collective de faire qui est elle même le résultat d'une conscience collective d'un état de fait et du champ des possibles.

L'ignorance des masses peut être un frein à l'action mais ce n'est pas rédhibitoire, une prise de conscience collective est toujours possible surtout si les "élites" prennent conscience de l'urgence de la situation et décident d'agir.
Comme je le dits souvent :-D : "le futur n'est pas écrit !" et en ce sens tu as raison ; toutefois, la conscience collective qu'est-ce que c'est t'y donc et comment fonctionne t-elle ?
Cette conscience n'est pas toujours bien éclairée (opinion publique fabriquée) et il faudra pour qu'il y ait réveil des consciences une info (propagande ou matraquage idéologique) de masse qui vienne du haut (sera t-elle réellement objective ?). Je doute perso de la thèse de la contagion spontanée d'individu à individu du seul fait de la prise de conscience venant du bas (mais je suis un éternel pessimiste ;) )
Seulement, cette info sérieuse venant du haut me parait peu probable, avant tout parce que nous (occident) allons entrer en récession démographique très marquée (vers 2010 2015) et je vois donc mal les gouvernements occidentaux en remettre une couche et encourager la pop à décroitre en nombre ; quand aux pays tiers, je doute qu'ils en aient tous la possibilité.

Le phénomène démographique que nous connaissons aujourd'hui (forte croissance passée, transition rapide et probable décroissance d'une bonne partie de la pop mondiale) est du jamais vu à l'échelle de l'histoire...ceci ne s'est jamais produit et ne se reproduira plus jamais.

J'ai encore pas mal d'info dans ma hotte (je posterais certains liens tantôt ;) )et toutes les études (si on les croit) montrent une décroissance d'une fraction importante de la pop...je le répète donc : la croissance que nous connaissons encore est avant tout liée au vieillissement de la pop et à la croissance d'une minorité de la pop (Afrique notamment)..; la population mondiale va croitre encore (quoi que nous fassions...sauf extermination), connaitre un pic et chuter (surtout s'il y a PO et rupture) plus ou moins rapidement (même sans PO). Il n'y aura pas comme disent certains démographes de stabilisation de la pop ; jamais population humaine ne fut vraiment stable...c'est un mythe (les décès n'égalent jamais précisément les naissances et il y a des ruptures : révolutions agraires ou épidémies par exemple).

Sur le long terme nous avons connu une lente puis rapide progression de la pop, mais sans énergie dispo (la nourriture c'est du pétrole et l'homme pour se multiplier a besoin de nourriture), nous ne pouvons que décroitre (pas rester stable) et cette décroissance est déja virtuellement (sauf revirement) engagée.

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Message par kraveunn » 18 sept. 2007, 15:18

Démographie: l'explosion a pris fin http://perso.infonie.be/le.feu/ms/divfr/zeellb.htm
Baby Boom
La formidable croissance du XXe siècle ne se reproduira plus jamais
Analyse par Jacques Zeegers
La Libre Belgique
Supplément La Libre Entreprise, samedi 6 novembre 99
Le XXème siècle qui s'achèvera bientôt aura été absolument unique dans l'histoire démographique. Il a été le témoin d'une croissance exponentielle de la population mondiale, mais ce phénomène ne se reproduira plus jamais. De l'an 1900 à l'an 2000, la population de la planète sera passée, selon les estimations de la Division de la population des Nations unies de 1,65 à 6,06 milliards.1
Il y a quelques semaines, on s'en souvient, on a symboliquement fêté à Sarajevo la naissance du six milliardième habitant de la terre. Le nombre d'habitants de la Planète a donc augmenté de 4,41 milliards au cours du vingtième siècle alors qu'il ne s'était accru que de 280 millions d'unité au dix-neuvième.
Au XXème siècle, l'accroissement ne sera plus "que" de 3,4 milliards selon les prévisions de l'Onu et, au siècle suivant, la population mondiale aura atteint la stabilité après une augmentation de 540 millions d'unités seulement.
Les propos alarmistes de ces dernières années relatifs à la surpopulation mondiale n'étaient donc pas fondés. D'année en année, les projections démographiques sont revues à la baisse. La population continue à croître, certes, mais le taux de croissance diminue régulièrement: il est revenu de 2,04 pc (maximum jamais atteint) à la fin des années soixante à 1,3 pc aujourd'hui. Quant au nombre d'enfants par femme, il a aussi fortement diminué pendant la même période, venant de 5 enfants par femme en moyenne à 2,7.
Il apparaît donc qu'aujourd'hui, le principal facteur de croissance de la population doive bien davantage être trouvé dans l'augmentation de la longévité que dans la fertilité. La structure de la population mondiale par âge se modifie rapidement à l'échelle mondiale, dans le sens du vieillissement bien entendu. L'âge médian (c'est-à-dire l'âge pour lequel le nombre de personnes plus âgées est égal au nombre de personnes plus jeunes) est passé de 23,5 ans en 1950 à 26,4 ans en 1999. En 2050, il devrait atteindre 37,8 ans.
Quant aux proportions respectives de personnes âgées de moins de 15 ans et de plus de 60 ans, elles seront passées de 34 pc et 8 pc en 1950 à 20 et 22 pc en 2050.
Il faut donc se rendre à l'évidence: il n'y aura pas d'explosion démographique à l'échelle de la Planète et ce qui s'est passé au XXème siècle du point de vue de la démographie ne se répétera pas. La population mondiale se stabilisera à 10 milliards au XXIème siècle.
La population mondiale dans les principales régions du monde

Image

Sans compter les progrès technologiques qui interviendront d'ici là, on peut dire que la terre sera toujours assez grande pour nourrir l'ensemble de ses habitants, pour autant bien entendu qu'on parvienne à répartir équitablement les ressources et, surtout, que chaque pays soit capable de les utiliser efficacement.
Ce constat qui peut apparaître rassurant d'un point de vue global, ne doit pas, bien évidemment, masquer les problèmes spécifiques de chacune des régions du monde. Dans les pays développés, les conditions sont réunies pour un véritable crash démographique à relativement courte échéance, alors que dans le tiers monde, les problèmes de surpopulation que connaissent encore certains pays n'empêcheront qu'ils devront faire face au problème du vieillissement. Les politiques démographiques malthusiennes menées par certains pays en voie de développement n'y changeront rien. Au contraire, elles risquent d'aggraver les problèmes.
Dans les pays développés, le remplacement des générations n'est plus assuré depuis de nombreuses années déjà: alors qu'il faut 2,1 enfants par femme pour assurer ce remplacement, on n'en est plus aujourd'hui, en moyenne qu'à 1,6 enfant (1,15 en Espagne, 1,20 en Italie et 1,30 en Allemagne). La conséquence de cette évolution est inéluctable: d'abord une forte baisse de la croissance démographique (plus que 0,3 pc par an actuellement) suivie d'une diminution en chiffres absolus. En 2050, l'Europe aura une population de 628 millions d'habitants contre 729 millions actuellement. Elle ne représentera plus que 7 pc de la population mondiale contre 12,2 pc aujourd'hui et 24,7 pc en 1900.
Ceci n'ira pas sans conséquence, naturellement, tant du point de vue de l'équilibre interne que de l'équilibre externe de notre continent. Sur le plan interne, le vieillissement de la population posera de sérieux problèmes du point de vue du financement de la sécurité sociale, plus particulièrement dans les secteurs des soins de santé et des pensions. Le nombre de bénéficiaires ne cessera d'augmenter tandis que celui des contributeurs se rétrécira. Certains imaginent que la croissance économique permettra de résoudre ce problème, mais c'est évidemment une illusion. Le poids que devront supporter les jeunes générations actives doit être mesuré en termes relatifs et non en termes absolus. Ce qui importera, ce n'est pas le montant absolu des prélèvements, mais ce qu'ils représentent par rapport au revenu des actifs.
Les petites pensions actuelles permettent aux retraités d'aujourd'hui d'avoir un niveau de vie largement supérieur à celui des ouvrier du XIXème siècle, mais cela ne suffit naturellement pas à faire leur bonheur. Encore faut-il d'ailleurs que les taux de croissance actuels puissent être maintenus. Car le dynamisme d'une population vieillissante, ou son taux d'épargne, n'égalent pas nécessairement celui d'une population jeune.
D'autre part, on peut penser qu'une population où la majorité du corps électoral est relativement âgée privilégiera les dépenses de santé ou de sécurité plutôt que celles d'éducation ou d'investissement. Le choix sera vite fait entre un relèvement des pensions ou un relèvement des allocations familiales. Il serait intéressant à cet égard d'analyser les derniers programmes électoraux.
D'un point de vue externe, la baisse de la part de l'Europe dans la population mondiale diminuera son influence relative dans le monde. Ce sera dommage pour les valeurs qu'elle représente. De quel poids pèseront encore dans le monde les discours vieillissants et moralisateurs d'une population en déclin? Il ne faut pas, bien sûr, mépriser la vieillesse. Elle porte en elle beaucoup de valeurs qui ne sont sans doute pas assez reconnues. Mais elles n'ont pas de sens que si elles peuvent être transmises, que si elles sont orientées vers l'avenir. D'autre part, un continent qui se vide devient naturellement une cible pour l'immigration en provenance des pays les plus pauvres, avec tous les problèmes qui y sont liés.
En ce qui concerne les pays du tiers monde, la situation démographique n'est pas encore stabilisée, bien entendu, et la croissance restera encore importante pendant les cinquante dernières années. La population de l'Afrique passera ainsi de 767 millions à 2,3 milliards et celle de l'Asie de 3,6 à 5,3 milliards. Ces pays auront donc besoin d'une importante croissance économique pour libérer leurs populations de la misère. Toute la question est de savoir si les mesures draconiennes préconisées par un certains nombre de spécialistes éclairés militant dans les organismes spécialisés de l'Onu ou de la Banque mondiale sont vraiment indiquées, compte tenu des dernières prévisions. Celles-ci indiquent en effet on ne peut plus clairement une forte décélération de la croissance et une baisse importante de la fécondité.
Le professeur Michel Schooyans a donné une interview très éclairante à ce sujet dans "La Libre Belgique" du 12 octobre et il s'en explique longuement dans son livre "Le Crash démographique" (éditions Fayard) qui constitue un cri d'alarme aussi salutaire que passionné. La structure de la population des pays du tiers monde dans les prochaines décennies importe sans doute davantage que le nombre de leurs habitants. On peut en tout cas douter de ce que le vieillissement de la population constitue un bon moyen pour accélérer le développement. Or tout indique dès à présent qu'en 2050, plus de 20 pc de la population des pays en développement sera âgée de plus de 60 ans en 2050 (23,5 pc en Asie).
On doit toujours se préoccuper des conséquences à long terme des politiques démographiques que l'on mène. Et en aucun cas, ces politiques "démographiques", surtout si elles sont malthusiennes, ne peuvent servir de substitut à des politiques de développement.
_______________________________________________________
Pour des statistiques détaillées, voir le site de cette institution: http://www.popin.org/
Dernière modification par kraveunn le 18 sept. 2007, 15:31, modifié 1 fois.

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Message par kraveunn » 18 sept. 2007, 15:28

Conférence du 24 Janvier 2001
Fin de la transition démographique.
Soulagement ou inquiétude ?

Par Jacques Vallin
Directeur de Recherches à l’Institut National d’Etudes Démographiques.

L’exposé que je vais vous présenter aujourd’hui est celui que j’ai déjà présenté en Février 2000 à l’Université de tous les savoirs.
Commençons par un bref rappel historique. 1870-71, la défaite, comme tout peuple battu les Français vont chercher des boucs émissaires et à côté du Maréchal Bazaine ils vont trouver un autre motif : la dépopulation. C’est de ce sentiment que naîtra en 1896 l’Alliance Nationale pour l’accroissement de la population française qui deviendra en 1936 , après la saignée de 1914-18 et le déficit des naissances correspondant, l’Alliance Nationale contre la dépopulation.
Autre rappel, en sens inverse celui-là, l’extraordinaire accroissement de l’humanité qui passe de 2,5 milliards à la fin des années 50 à 6 milliards en l’an 2000, phénomène sans précédent dans l’histoire et sans doute aussi sans lendemain.
Y a-t-il contradiction entre ces deux phénomènes ? Non ils sont tous deux différents aspects d’un phénomène plus général : la transition démographique.
En l’an 2000 nous sommes 6 Milliards mais avec le sentiment que nous approchons du terme de la transition.
Cependant il y a une autre théorie, celle de la révolution démographique d’Adolphe Landry et Alfred Sauvy : transition = étape entre deux états d’équilibre, révolution = modification fondamentale ; et certes depuis 1980 et surtout depuis 1990 il y a , se répandant avec rapidité sur toute la planète, un changement fondamental des comportements de fécondité dont nous verront quelques aspects et qui conduit à un tout autre futur que le calme plat et l’équilibre final promis par la théorie de la transition démographique.
En 1982 les études sur la " stabilisation finale " de l’humanité prévoyaient celle-ci vers 2100 avec environ 10 milliards d’êtres humains. Depuis les corrections se succèdent toujours dans le même sens, la date du futur maximum de l’humanité se rapproche et celui-ci est de moins en moins élevé sans que l’on sache trop s’il sera suivi d’un plateau ou d’une décrue plus ou moins prononcée.
D’ores et déjà des inquiétudes nouvelles s’élèvent, même en ce qui concerne le futur proche, cette " fin de la transition démographique " soulève trois sortes de préoccupations.
A) L’exacerbation des déséquilibres, en particulier le déséquilibre Nord-Sud avec un Sud encore fourmillant de jeunesse et un Nord vieilli où le nombre des jeunes est décroissant.
B) Les conséquences de la transition se prolongent après la fin de celle-ci. L’enfant unique des Chinois n’empêche pas, ou du moins pas encore, la population chinoise d’augmenter considérablement, tout en préparant une pyramide des âges désastreuse.
C) La troisième préoccupation concerne la validité du modèle de la transition lui-même, comme nous venons de le voir. Que valent les prévisions les mieux argumentées des instituts de l’ONU si le modèle est mauvais ?
Mais pour bien comprendre le bouleversement il faut revenir un peu sur l’Histoire.
La révolution agricole du néolithique a permis une première augmentation très importante du nombre des hommes, mais c’était avec des hauts et des bas très sévères, des guerres, des famines et des épidémies. Les dernières grandes famines européennes ne sont pas si anciennes : Irlande 1846-48 ; Finlande 1868 ; Ukraine 1933 . Dans ce dernier cas, aggravé par la politique délibérée de Staline, les taux de mortalité étaient si élevés qu’ils correspondaient à une espérance de vie de ...sept ans seulement !
Dans ces conditions il est aisé de comprendre l’importance de la lutte immémoriale contre la maladie et la mort ainsi que toutes les règles et organisations pour une forte fécondité. C’est presque darwinien : les peuples qui n’avaient pas su comprendre ces questions décisives ont tous disparus.
Mais voici que surviennent la révolution industrielle et celle de l’hygiène et de la médecine. La transition va correspondre à la prise de conscience de la nouvelle situation ce qui fatalement se fait avec un certain décalage : on ne change pas en cinq ans des règles essentielles et immémoriales.
Prenons l’exemple de la mortalité infantile : on ne peut plus penser de la même façon quand il fallait avoir huit enfants pour être (presque) sûr d’en garder au moins deux et quand les taux de mortalité infantile descendent au-dessous de 10%, pour ne pas parler des taux voisins de 1% des actuels pays développés...
Mais la prise de conscience ne suffit pas, il faut aussi oser transgresser les lois et les habitudes et pendant ce temps les pays du tiers-monde s’accroissaient à des rythmes qui sont allés jusqu’à 4% par an durant dans les années soixante.
Voilà pourquoi la proportion européenne de la population mondiale , proportion qui avait crût de 15% à 30% entre 1750 et 1950 - d’où la colonisation et l’Europe envahissant le Monde, forte de sa démographie - cette proportion redescend et va bientôt passer en dessous de 10%.
Monsieur Vallin présente diverses cartes de la population mondiale, le recul de l’Europe est flagrant, la Chine et l’Inde prennent une place démesurée, la croissance de l’Afrique est récente mais spectaculaire. Cependant presque partout la baisse de la natalité est en cours voire très largement amorcée.
Une question sur l’importance du sida, en particulier pour l’Afrique. Réponse : nos études et nos projections tiennent compte de l’épidémie de sida, avec des suppositions raisonnables en ce qui concerne les progrès de la lutte contre cette maladie.
Parmi les conséquences différées de la fin de la transition démographique il y a l’augmentation de la proportion des plus de soixante ans. Cette proportion est de 20% dans la France de l’an 2000 et montera sans doute vers 30% en 2050 (en utilisant l’hypothèse optimiste de 2,07 enfants par femme en moyenne) pendant le même temps la Chine la rattrape et passe de 10% à 30%...elle connaîtra son " âge d’or démographique " vers 2025 avec 70% de la population entre 20 et 60 ans.
Un autre exemple, celui-là caricatural : dans les années 70 les entreprises japonaises utilisaient souvent comme argument publicitaire l’âge moyen de leurs membres. Cet âge moyen était alors parfois inférieur à 25 ans. Bien entendu cet argument publicitaire a aujourd’hui complètement disparu.
Monsieur Vallin présente diverses projections chiffrées illustrant les différentes hypothèses, aussi bien en matière de natalité avec un nombre moyen d’enfants par femme variant de 2,1 (équilibre) à 1,4 (Allemagne) 1,2 (Italie, Espagne, Grèce) et même 0,8 (Ligurie, Romagne) qu’en matière d’espérance de vie depuis 85 ans jusqu’à même 150 ans. Les différences sont impressionnantes mais il souligne combien tout cela reste aléatoire.
Il faut toutefois noter que la célèbre ‘’loi de Gompertz’’ : [ à partir de quarante cinq ans, le risque de mortalité double tous les sept ans ] cette loi tend aujourd’hui à s’adoucir pour les âges très élevés. Mais ce n’est nullement l’immortalité : si vous avez 95 ans et faites désormais face à un risque non plus croissant mais constant de 20% par an, cela ne vous donne tout de même qu’une espérance de vie à venir de cinq ans seulement.
Monsieur Vallin termine son exposé par un court examen de la théorie concurrente : la " révolution démographique " d’Adolphe Landry et Alfred Sauvy. Il faut reconnaître que les faits actuels donnent raison à ces deux Français : la natalité est de plus en plus déliée de ses déterminants sociaux traditionnels et de plus en plus liée aux " utilités individuelles ", rien n’assure que l’on s’achemine spontanément vers un équilibre naturel entre natalité et mortalité et l’effondrement démographique, après la phase actuelle de vieillissement, est une chose très possible. Nos sociétés sont devant un défi : donner aux femmes les moyens de concilier vie professionnelle et vie familiale.
Mais, conclut-il, la prise de conscience est très lente ; voyez les blocages des Français à propos des retraites...
___________
Questions
Et l’environnement, et l’écologie dans tout ça ?
Réponse : En ce domaine nous allons fatalement assister à de grandes disparités selon les pays. Les pays du Sud vont donner, donnent déjà, la priorité au développement au détriment de l’environnement, ils ne peuvent guère faire autrement. Toute amélioration en ce domaine, n’entravant pas le développement, sera bienvenue et rendra de très grands services...
Validité des prévisions démographiques de l’ONU ?
Monsieur Vallin fait une réponse prudente. Certes les prévisions de l’ONU ont été constamment révisées à la baisse ces dernières années, mais l’idée de la nécessité de changer de paradigme et de modèle fait son chemin. On peut espérer une bonne amélioration des études prochainement. De toute façon les études et les statistiques de l’ONU sont très utiles aux pays du Sud qui n’ont que peu de moyens.
Quel serait a votre avis l’idéal démo-économique ?
Réponse : On peut rêver d’une démographie stable et d’une économie en croissance, mais je vous invite à regarder plutôt le monde tel qu’il est avec ses énormes disparités aussi bien démographiques qu’économiques, c’est à cela qu’il nous faut trouver des remèdes.
La discussion finale porte sur les taux de natalité et de mortalité, l’importance des liens économie-natalité et des politiques familiales, la lenteur des prises de conscience et les retards des hommes politiques dont le regard est trop souvent myope : il ne porte guère au delà de la prochaine élection....

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Message par marc0 » 18 sept. 2007, 15:39

mouaif... on n'y est quand meme pas encore a la decroissance demographique... :-(

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Message par kraveunn » 18 sept. 2007, 15:42

marc0 a écrit :mouaif... on n'y est quand meme pas encore a la decroissance demographique... :-(
Non, inertie du phénomène aidant, mais c'est pour avant la fin de ce siècle (on connaitra, ou tout au moins nos enfants...enfin pour ceux qui déciderons d'en faire ;) )

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Message par Berthier » 22 sept. 2007, 23:25

Goupil666 a écrit :Dès que le pétrole à disposition diminuera, et donc notre capacité à produire des surplus de nourriture diminuera,
.
Cette approche simpliste traine souvent sur le site. L'agriculture mécanisée ce n'est que quelques % de la consommation. Le transport du blé se fait par bateau, ce qui réclame peu de fioul lourd.
Pour les engrais P et N nécessite du gaz naturel, pas du pétrole.
Les pesticides c'est 100 000 tonnes sur 90 millions de tonnes de pétrole, même si il a des sous-produits, ça ne fait pas grand chose.
Le pic ça fait baisser le traffic aérien : moins de fruits exotiques et les retraités retournent à leus potagers au lieu de brûler le kérosène de leurs petits enfants.

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 23 sept. 2007, 07:40

Berthier a écrit :
Goupil666 a écrit :Dès que le pétrole à disposition diminuera, et donc notre capacité à produire des surplus de nourriture diminuera,
.
Cette approche simpliste traine souvent sur le site. L'agriculture mécanisée ce n'est que quelques % de la consommation. Le transport du blé se fait par bateau, ce qui réclame peu de fioul lourd.
Pour les engrais P et N nécessite du gaz naturel, pas du pétrole.
Les pesticides c'est 100 000 tonnes sur 90 millions de tonnes de pétrole, même si il a des sous-produits, ça ne fait pas grand chose.
Le pic ça fait baisser le traffic aérien : moins de fruits exotiques et les retraités retournent à leus potagers au lieu de brûler le kérosène de leurs petits enfants.
je suis d'acccord avec toi (sauf que le gaz naturel ne fournit que l'azote N par conversion en ammoniac, la seule source de phosphate P est dans les mines de phosphates, qui ont probablement passé leur pic et pour lesquels nous n'avons pas non plus d'alternative viable). Ici aussi je pense que c'est plutot la baisse de l'économie qui provoquera une baisse générale de niveau de vie, et donc mécaniquement moins de consommation, pas des pénuries directes de carburant et d'engrais...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Thibaud
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Message par Thibaud » 23 sept. 2007, 07:49

Avez-vous considéré le facteur agro-carburantsdans votre belle mécanique ?

Si le prix à la pompe augmente outrageusement, et que le super éthanolcontinue à être faiblement taxé au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, les demandeurs seront de plus en plus nombreux .

Pas besoin de pénurie pour se retrouver dans une situation critique .

:roll:

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