rico a écrit :Seuls ceux qui sauront se tenir à distance de l'édifice en train de s'effondrer
V'là qu'mobar nous parle d'effondrement !

Tous aux abris ?

Il y a effondrement et effondrement!
quand ça tombe (54") suffit de ne pas être sous les décombres
http://www.ina.fr/video/PAC00027506
Pas d'effondrement sans dynamiteurs
La comptine des Black Bloc :
l. Le sujet politique de la démokratie est la population, soit un conglomérat de corps éthiquement hétérogènes, à gérer et à administrer.
2. Le citoyen, l’atome qui constitue cette population, n’est ni honnête homme ni criminel, ni pauvre ni riche, il n’a pas de classe, pas de sexe, pas d’odeur, mais il a des droits (parmi lesquels le droit de vote qui assure la persistance du système qui l’a produit), un pouvoir d’achat variable et des désirs.
3. La démokratie écoute les désirs des citoyens, car elle ne peut pas faire autrement. Du moment qu’elle gère et ne commande pas, elle a besoin du consensus comme le poisson de l’eau. Et celui-ci ne saurait faire défaut puisqu’il est lui-même le principal produit de la démokratie. Hors de rares expressions d’antagonisme violent que l’on conjure en permanence, ON veillera juste à calibrer le consensus, à faire converger en quelques points précis les désirs singuliers.
4. Tant que le capitalisme se survie, cette convergence est dans une large mesure assurée par la consommation et tout ce qui, universellement, la préserve (le travail, la police, la famille, les rapports médiés par l’argent, etc.).
5. Quand le citoyen se met à "exister", à désirer en dehors des diagrammes publicitaires, à détraquer les fatalités de sa vie quotidienne, à jeter des regards trop insistants ou empreints d’une sympathie trop dénuée de charité vers les non-citoyens, il devient un "sujet potentiellement dangereux", un presque-plus-citoyen, quelqu’un qui ferait mieux de regarder la télé. Et certes, il n’est pas indifférent de ne plus voir dans le pacte social qu’une fable pour endormir les enfants sages des démokraties, dans nos "droits" qu’autant d’incitations à ne pas sortir d’une pitoyable conformité orthopédique, pas indifférent non plus de savoir que l’on est seul et surveillé, que nos "libertés" ne sont que les jouets que l’ON nous laisse pour nous distraire pendant que les gestionnaires·optimisent, comptent et redistribuent le nombre de morts et de malades dans le monde pour les années à venir.
6. Le bon citoyen n’existe pas et le mauvais citoyen est le criminel potentiel. Le seul horizon possible de l’idéologie citoyenne est donc celui de la surveillance, et le seul garant de sa perpétuation le système pénal. D’où l’équation : citoyen = flic.
7. En dernier ressort, le flic est le véritable détenteur du monopole de la violence légitime. C’est en échange de cela qu’il supporte l’humiliation d’être réduit à l’obéissance ; puisqu’en obéissant il peut frapper, opprimer, bref : lâcher la bonde à son ressentiment d’esclave. Le citoyen est celui qui délègue sa violence au flic, mais cette fois c’est en échange d’esclavages multiples (droits de consommer, travailler, s’amuser, se balader sous l’oeil vigilant de la loi punitive) qui ont pour seul finalité de le tenir à sa place, de le faire gentiment rester dans sa chambre pendant que les "autres" exercent leur arbitraire en toute impunité. Autrement dit : le citoyen est le flic en civil, désarmé, de l’Empire cybernétique, celui qui croit avoir des droits et qui se trompe.
8. Les "autres", c’est ceux qui n’ont pas à s’inquiéter de cette connerie qu’ON appelle la "Loi", qui l’écartent d’un geste vexé quand elle leur barre le chemin, qui la changent à loisir en fonction des nécessités du profit er de leur hégémonie ; ce qui, au reste, est la seule position cohérente au sein d’une société capitaliste. La coopération la plus rentable sera donc celle des mafieux, des hommes d’Etat, des capitalistes et de la police ; et ce sera aussi la plus naturelle. Entre-temps, ON paiera quelqu’un pour chanter une berceuse social-démokrate et pacifiste aux citoyens ; qu’ils ne pleurent pas trop entre un cauchemar et l’autre. Et cela durera jusqu’à ce que la violence frappe à leur porte, jusqu’à ce que quelqu’un mette le feu à leur banque, à leur voiture, à leurs stations-service, à leurs rêves publicitaires qui ne se réalisent jamais. Alors la berceuse changera : "Ne vous inquiétez pas, c’est la police qui infiltre les manifestants ou le contraire, bref : ce sont des fous, c’est du n’importe quoi, ça n’a pas de sens.
Mais quelle horreur ! regardez tout ce sang, ce n’est pas de la sauce tomate cette fois, ce n’est pas beau à voir, hein ? On vous fera pareil si vous ne dormez pas, vous avez bien vu ? Vous avez bien vu ? Vous n’avez rien vu, allez dodo !"
