Démographie, naissances...

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Message par Tiennel » 13 oct. 2007, 18:55

arabie saoudite 3.83
Je vous laisse devinez ce qui va se passer quand les pétrodollars vont décliner... En Arabie aussi, la paix sociale cela s'achète.
Méfiez-vous des biais cognitifs

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Message par Cassandre » 13 oct. 2007, 19:05

Ce qui ma fait halluciner dans ce graphique c'est que si j'ai bien tout compris, la contraception recule aus US, en Chine… :shock:
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Message par hyperion » 13 oct. 2007, 19:12

en chine , je n'ai pas l'impression mais en effet au us c'est impressionantsur les dsrenieres annees(cliquez sur us et ensuite play)
dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Message par ABC » 13 oct. 2007, 19:36

hyperion a écrit :en chine , je n'ai pas l'impression mais en effet au us c'est impressionantsur les dsrenieres annees(cliquez sur us et ensuite play)
Pour les USA, il est possible que ce soit lié à la montée en puissance de la population "hispanique".

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Message par hyperion » 13 oct. 2007, 19:46

non ,c'est bien une regression us car si tu fais mexico tu verras qu'il progresse constamment et regulieremnt vers moins d'enfants par femme et plus de pourcentage de contraception
dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Message par ABC » 13 oct. 2007, 19:49

Cela ne veut rien dire, oar exemple, les populations immigrées en France ont un taux de fécondité souvent supérieur à celui de leur pays d'origine.

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Message par nemo » 13 oct. 2007, 19:53

Trés interessant merci hyperion
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Message par hyperion » 13 oct. 2007, 20:42

dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Message par Cassandre » 13 oct. 2007, 22:31

ABC a écrit :
hyperion a écrit :en chine , je n'ai pas l'impression mais en effet au us c'est impressionantsur les dsrenieres annees(cliquez sur us et ensuite play)
Pour les USA, il est possible que ce soit lié à la montée en puissance de la population "hispanique".
… ou des religieux ! Là bas j'ai pris une brochure du planning familial « Methods of birth control »
Ben devinez ce qu'il y a parmi les moyens de contraception ?

« Abstinence, effectiveness : 100% »
(si l'on s'en sert… va prôner l'abstinence chez des ados en plein boom hormonal…)

Le pire, c'est que s'ils le mettent pas, ils ont les conservateurs sur le dos, et vu que c'est un pays de procès, on a pour habitude de se couvrir…
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Message par frgo84 » 13 oct. 2007, 22:54

les populations immigrées en France ont un taux de fécondité souvent supérieur à celui de leur pays d'origine.
Chez la premiére vague, c'est vrai. Mais ceux qui sont nés en france ce n'est pas le cas, mais collégue arabe français ont de 0 à 2 enfants pas plus.

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Message par nemo » 14 oct. 2007, 00:08

Chez la premiére vague, c'est vrai. Mais ceux qui sont nés en france ce n'est pas le cas, mais collégue arabe français ont de 0 à 2 enfants pas plus.
Il semble même que la 2em vague fasse plutot moins d'enfant que les français de "souche". Les raisons semblent être essentiellement économique (en moyenne ce sont de spopulations plus pauvre).
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Message par Cassandre » 14 oct. 2007, 02:09

Depuis quand les pauvres font moins d'enfants ? :shock:
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Message par kraveunn » 14 oct. 2007, 08:03

Salut,

Attention, ce qui suit n’est pas un parti pris (je ne suis ni pro ni anti natalité, ni pro ni anti immigration) ; j’essaye juste d’être un tant soit peu objectif et d’analyser le problème de façon la plus objective possible…en faisant fi des idées reçues et autres raccourcis faciles.

Attention, ça va être un peu long.


D’accord avec ABC sur bien des points, je voudrais juste y apporte quelques nuances :
« le facteur principal de baisse est l'éducation des filles »et « population devrait se stabiliser au cours du siècle prochain »
. Pour le premier, c’est une partie du problème, mais il faut lui en lier bien d’autres (perte des valeurs religieuse et morales (sans prise de parti de ma part ;) ), travail des femmes (difficulté d’associer maternité et vie active), modes de vie (difficulté de lier surconsommation et famille), etc. Pour le deuxième, ce sera plus une baisse qu’une stabilisation, car on ne peut raisonnablement espérer que mortalité et natalité s’équilibrent.
De toute façon le PO, Le RC, etc. vont changer radicalement la donne.

marc0 a écrit :
en France, il me semble que l'on est a 2.3 (ce qui n'est pas une reussite)... d'ailleurs il me semble meme qu'il existe une medaille pour les familles nombreuses : si ca c'est pas de l'incitation a la multiplication...

Je ne sais pas où tu as trouvé ce chiffre de 2,3 marcO, mais il doit dater des années 70 tout au plus. Nous sommes actuellement autour de 1,9 (1,5 en faisant abstraction de l’immigration) et l’Europe dans son entier en est à 1,4 (immigration comprise))…nous sommes donc loin du taux de simple renouvellement de la population (qui est, soit dit en passant, non de 2,1 (taux théorique…qui est en fait de 2,07 exactement…le 0,07 étant lié à la surnatalité masculine (il naît plus de garçons que de filles) et à la mortalité en bas âge), mais de 2,5 à 2,7 : taux prenant en compte la mortalité et l’infertilité)).
Nous sommes donc à 1,9, mais ce n’est que provisoire ; les femmes en âge de procréer actuellement appartiennent à une population qui fut surnuméraires par rapport aux précédentes et aux suivantes (mini baby boom des années 70). Dans les années à venir ce taux va retomber en deçà, par simple inversement de la pyramide des âges (moins de femmes en âge de procréer = moins de naissances ; moins de naissances = moins de femmes pour procréer plus tard = moins de naissances, etc.)

Il existe en effet une médaille récompensant les mères de famille nombreuses, mais je doute que ce simple hochet constitue en lui-même une bien forte incitation à la procréation ;)
La politique démographique française, et ceci contrairement à ce que l’on aime propager dans les milieux malthusiens n’est pas fortement incitative ; sinon comment expliquer que nous ne soyons qu’à un taux de 1,9 enfants par femme ? Ce ne serait pas là une politique réellement efficace, puisqu’elle ne nous permet même pas de renouveler la population du pays sans avoir recourt à l’immigration.

L’aide à la natalité ne recouvre pas, et de loin, les frais qu’entraînent une maternité et l’éducation d’un ou plusieurs enfants. Rappelons que le premier enfant n’est pas pris en compte par les allocs et que le deuxième ne l’est que depuis quelques années seulement.
La France n’est pas un pays activement nataliste, preuve en est le manque cruel de crèches, de reconnaissance du travail des femmes (et des pères) dans l’éducation des enfants, des difficultés des mères à concilier travail et vie de famille (lié à un déplorable aménagement de la vie socioprofessionnelle et de souplesse du temps de travail), la non reconnaissance de l’éducation et de la prise en charge des futurs cotisants dans le maintien des solidarités intergénérationnelles (paiement des retraites de demain), la non reconnaissance des femmes à vouloir plus d’enfants qu’elle n’en ont effectivement (elle en souhaitent environ un de plus en moyenne), etc.

Avoir une descendance a un coût qui n’est pas négligeable et pénalise financièrement plus qu’il ne rapporte ; ce que l’on investit dans « l’élevage » d’un enfant ne peut pas être utilisé dans la consommation de biens, de loisirs ou de standing (bagnole, voyages, etc.) Socialement, c’est un handicap pour les familles pauvres et moyennes qui font souvent le choix entre avoir un premier ou un deuxième enfant ou une vie matérialiste « mieux remplie » ; ou bien entre famille et ascension sociale (éduquer un nain ou monter dans la hiérarchie et accroître son pouvoir d’achat).

Avoir un polichinelle, dans une société matérialiste et sur consommatrice, c’est renoncer souvent à bien des « plaisirs » (loisirs) et bien des facilités (pas de souci, ni de contraintes liés à l’enfant).
Que l’on ne s’y trompe pas avoir un gosse, c’est une sacrée contrainte (travail, argent, souci, temps consacré, compromis, sacrifices, etc.) par chez nous et un frein sérieux à la consommation personnelle (pour soit).


Les idées ont la vie dure ; toutefois, non, la France n’encourage pas activement la natalité et lui préfère l’immigration (déplacement du problème et délestage sur des populations extérieures), qui soit dit en passant lui épargne les frais d’une politique nataliste et l’éducation et la formation de futurs citoyens et cotisants.
Une politique clairement nataliste n’est pas possible en France du simple fait de son passé vichyste ; appeler directement et clairement à la natalité serait ainsi perçu comme une atteinte à la liberté de disposer de son corps, mais aussi comme une ingérence de l’état dans la vie privée et une atteinte aux libertés individuelles (voir comme une forme d’autoritarisme et de paternalisme rampant).


Ceux qui ont des enfants savent ce qu’il en est réellement ; toutefois, si avoir des mioches était une sinécure et une rente et si l’argent était une motivation principale pour se reproduire, je ne pense pas que nous en serions à seulement 1,9 enfants/femme, mais à bien plus.

Si la France a une natalité en meilleure santé que ses voisins, c’est en effet pour partie parce qu’elle offre quelques « petits plus » (allocs à partir du deuxième nain notamment), mais surtout parce qu’elle a engagée une politique d’assimilation de l’immigration précoce et efficace (la France fait appel à l’immigration depuis plus longtemps, car elle a effectuée sa transition démographique bien plus tôt ; qui plus est, elle assimile là où d’autres sont plus communautaristes), mais aussi parce que son taux de natalité n’est pas totalement représentatif de la réalité : il tient en effet compte de la natalité d’outre mer (plus importante qu’en métropole), intègre en métropole une immigration venant des DOM TOM qui ne peut donc pas être reconnue comme étrangère et intègre une population immigrée naturalisée importante (à la natalité plus forte lors des premières générations). Le vrai taux (hors immigration) est en fait assez proche des autres pays européens…environ 1,5.

Pour que la population française se « stabilise » (d’elle-même et en situation isolée s’entend), il faudrait en fait (un taux de 2,5 enfants/femme environ), que toutes les femmes en âge de procréer aient deux enfants au moins et qu’une d’entre elles sur deux en aient un troisième…nous en sommes très loin et l’enfant unique, voir pas d’enfant du tout, est désormais assez commun.
Nous le voyons, en cas de politique malthusienne, il serait très difficile d’arrêter la décroissance démographique et de stabiliser une population de type occidentale ; car par essence, je vois mal 50% des occidentales accepter de faire trois gosses et la totalité des autres en faire deux…ça ne passerait pas.


Autre idée reçue : « l’explosion démographique ».

Pour ceux qui l’ignorent encore, nous sommes dans une phase de transition démographique ; la croissance nataliste ralentit sévèrement. Nous ne sommes plus qu’à 2,6 enfants/femme et l’accroissement actuel n’est dû qu’à un vieillissement marqué de la population et à la forte fertilité de quelques pays seulement. De nombreux pays à travers le monde sont en dessous du seuil de renouvellement et de plus en plus nombreux sont ceux qui chaque année les rejoignent.

L’explosion démographique (de la natalité), c’est fini…inutile de faire croire aux gens que nous allons continuer à monter vers des sommets apocalyptiques (l’écrasante majorité des démographes le soutient : « nous sommes dans une phase de transition).

Ces 2,6 enfants/femme sont à peine au dessus du taux de renouvellement (de 2,5-2,7) et ne reflètent pas la diversité des taux mondiaux. Comme je l’expliquais sur le topic « démographie et naissances », il existe deux mondes démographiques distincts : un qui est en expansion et l’autre qui est en contraction ; les problèmes de l’un ne sont pas ceux de l’autre et inversement.
Un taux de 2,6, voir plus n’est pas forcément suffisant dans des sociétés où la mortalité est très importante. Par exemple, un pays où la natalité est de 8 enfants/femme, mais qui voit 6 de ses enfants mourir avant l’âge de la reproduction va décroître inexorablement…pour être stable, il lui faudrait diminuer sa mortalité ou augmenter sa natalité.
Donc, dans l’absolu, un pays à très forte natalité n’est pas forcément un pays à la démographi e explosive (toutefois, ne me faite pas dire ce que je n’ai pas dit, c’est en effet souvent le cas).


Un peu d’objectivité ne serait pas mal venu dans un discours écolo malthusien souvent par trop idéologique et orienté.
Le problème n’est pas seulement de savoir si l’on doit continuer à augmenter la population ou la diminuer, mais et surtout de savoir si nous devons continuer à accroître la croissance économique et matérielle ou décroître.
Le vrai problème pour nous occidentaux est non de diminuer notre nombre (en Europe), car nous diminuons effectivement depuis plusieurs décennies (phénomène masqué par le vieillissement de la population et par l’immigration), mais de remettre en question nos modes de vie.
Le vieux lieu commun malthusien consistant à diminuer la population mondiale pour continuer la croissance matérialiste ne changera rien au fond du problème ; même moins nombreux, mais sur-consommant comme des fous, nous condamnerions la pérennité de l’écosystème (je parle d’écosystème en l’état, c'est-à-dire capable de supporter l’homme).


Pour ceux qui insinuent que la croissance démographique est le simple fait des religions monothéistes, je rappellerais qu’il en est de même pour les espèces animales qui cherchent elles aussi à occuper les espaces (libres ou non) et à proliférer jusqu’à rencontrer leurs limites physiques d’expansion. Nos ancêtres eux-mêmes avaient besoin de constituer une grande descendance afin d’espérer en voir subsister une infime partie ; notre problème actuel (pour la plupart des pays du sud), est que l’on est passés d’une situation de mortalité et de natalité forte à une situation de natalité forte et de mortalité faible (grâce à la médecine et à l’hygiène notamment) très rapidement.
Les mécanismes démographiques connaissent une certaine inertie (il faut plusieurs générations pour qu’un changement soit assimilé) et un changement radical peut être virtuellement noyé dans le prolongement de ceux qui l’ont précédés.
Exemple : limitez les naissances sur terre à deux enfants/femme et permettez à tous de vivre 100 ans (changement immédiat) ; nous allons observer une chute de la mortalité (on meurt beaucoup moins sur plusieurs décennies) et donc à une augmentation rapide et forte de la population (on meurt moins donc il y a plus de vivants) et cela même si le taux de 2 enfants/femme est insuffisant pour renouveler la pop et puis, au bout d’un certain temps, nous assisterons à une remontée de la mortalité (les centenaires d’une même génération meurent en masse) et enfin à une baisse lente, puis rapide de la population et à long terme (si la tendance de 2 enfants (insuffisante au renouvellement) par femme se poursuit), à une extinction lente de la population….ceci est très caricatural je vous l’accorde, mais offre un exemple simple et parlant.


Je constate dans le mouvement malthusien une certaine insistance quand à la volonté de faire baisser la natalité en occident (jugée importante), toutefois, tous les chiffres le démontrent : il n’y a pas un seul pays occidental qui, actuellement, renouvelle, de lui-même, sa population.

Virtuellement, l’occident connaît une implosion démographique marquée (1,4 enfant/femme en Europe continentale) qui s’accentuera de plus en plus à partir de 2010 ; plusieurs pays perdent déjà, (hors émigration de leur population endogène), des habitants (Russie, Ukraine, etc. et le peloton ne cesse de s’accroître). En Allemagne, une femme sur 3 n’a pas de descendance ; plusieurs villes sont majoritairement peuplées de non allemands. Des régions entières (nord de l’Italie et de l’Espagne sont même en dessous d’un enfant/femme (0,8) et se préparent pour l’avenir à un véritable effondrement démographique, menant (même si la tendance s’inversait, parce que l’on ne peut pas combler l’absence de générations qui ne sont pas nées) à une forte marginalisation et voir même, si les tendances se poursuivent en l’état, à leur extinction en tant que population particulière et culturelle.
A terme, l’Europe va connaître de fortes disparités de peuplement, avec des zones très peuplées et d’autres « sous peuplées » ; des régions entières se dépeuplent déjà (Lozère, Creuse et Corrèze en France).

Exemple : prenons une population constituée d’une même génération (en âge de se reproduire) de 100 000 âmes et estimons la descendance à 1 enfant/femme (taux des basques) ; la génération suivante est donc de 100 000 : 2 = 50 000 âmes ; toutefois, si l’on veut être exacte, nous nous devons d’enlever les décès des personnes n’ayant pas atteint l’âge de procréer, ou stériles, disons 20 000 personnes (ce qui correspond en gros aux 0,5 à 0,7 de décès et de stérilités (voir le chiffre de 2,7 enfants/femme) soit 20% ou 1 cinquième…donc 100 000 – 20 000 = 80 000…80 000 : 2 = 40 000…la deuxième génération est donc de 40 000 âmes.
Passons à la troisième, toujours dans les mêmes conditions : 40 000 – 20% = 32 000…32 000
: 2 = 16 000 …troisième génération 16 000 ; quatrième 6400… etc. etc.
En quatre générations (l’espace d’un siècle à peine), nous sommes donc passé de 100 000 à 6 400 âmes….c’est tout simplement spectaculaire et ceci je le rappel sans guerres, sans épidémies, mais du simple fait d’une natalité insuffisante pour se stabiliser... La perte démographique est quand même de 93 600 âmes sur 100 000 en 100 ans.

Nous voyons que si nous prolongeons une tendance démographique donnée, nous pouvons assister à une chute très rapide de la population ; d’autant plus rapide et spectaculaire que la population donnée est réduite. La chute est encore plus spectaculaire si nous passons à 0,8 enfant par femme, voir moins.
En fait, une population peut baisser bien plus rapidement et surtout brutalement qu’elle ne monte.

A l’inverse d’une explosion démographique, que l’on peut minimiser très rapidement, les conséquences d’une implosion démographique ne peuvent pas l’être aussi radicalement et rapidement ; d’abord il faudrait pouvoir passer à 3 ou 4 voir plus d’enfants/femme (ce qui, dans nos sociétés occidentales semble tout bonnement impossible), mais toute augmentation possible bloquerait inexorablement sur le faible nombre de femmes en âge de procréer…en gros, avec le taux inverse et proportionnel de l’exemple ci-dessus cité, il faudrait un taux de 4,5 enfants/femme pour faire le chemin inverse en un même temps donné (un siècle)…est-ce possible en occident actuellement ?…je ne le pense pas ; peut être tout au plus pourrait-on espérer la moitié de ce taux, soit 2,25 enfants par femme, ce qui n’empêcherait pas de continuer de décroître, puisque le simple taux de renouvellement est de 2,5 à 2,7.

Toute croissance démographique (dans des conditions occidentales), se joue à partir du troisième enfant…même en ayant deux enfants/femme, une pop diminue ; c’est donc le pourcentage de femme ayant un troisième enfant et plus qui jouera sur l’augmentation de la population. A l’inverse, c’est le nombre de femme ayant moins de 3 enfants, voir beaucoup moins qui influencera l’importance de toute décroissance démographique.

La mesure de l’explosion démographique est actuellement bien connue ; toutefois, celle d’une implosion démographique est totalement inconnue et ses conséquences très lourdement sous estimées.
Ok, il fallait très probablement que la population cesse de progresser vers des sommets himalayens, toutefois, nous y sommes, la population ne montera pas à plus de 9 milliards d’habitants et probablement moins s’il y a PO. Le pire de la croissance est passé et la progression actuelle et à venir sont le fait de l’inertie de la démographie. Après, nous assisterons à une stagnation, avant d’entamer une régression plus où moins marquée et rapide vers un autre niveau (inférieur) plus ou moins durable.

Je le répète donc : le problème de l’occident n’est pas à rechercher dans une augmentation incontrôlée de sa natalité (il n’y a pas surnatalité), mais, à l’avenir, dans la gestion des conséquences de son crash démographique (vieillissement de sa pop, inversement de la pyramide des âges, mise en minorité des jeunes et les problèmes qui leur sont liés (stagnation économique, immigrations de remplacement, déséquilibres dans les représentations démographiques entre vieux (très majoritaires) et jeunes (très minoritaires), aide à la vieillesse, euthanasie, émigration vers des cieux meilleurs, etc.)

Nous ne mesurons pas encore les conséquences qu’aurons effectivement l’effondrement démographique de l’Europe (et bien d’autres contrées), toutefois, il est clair qu’en résolvant un problème (croissance démographique), nous en créerons d’autres…il n’existe pas de solution parfaite et sans dommages collatéraux (effets non désirés).

Ce que l’Europe (et le japon dans un premier temps) s’apprête à expérimenter (jamais tel inversement de la pyramide des âges ne fut expérimenté à si grande échelle au court de l’histoire de l’humanité), le monde entier va le subir à sa suite (s’il n’y a pas rupture, là encore) et nul ne sait vers quoi cela va nous mener.

Ok, il semble vital de mesurer l’impact qu’aura la croissance démographique passée de la pop mondiale sur notre environnement, mais avant de proférer une idéologie malthusienne à l’emporte pièce, peut être serait-il aussi utile d’en mesurer quelques peu les conséquences, (non seulement bénéfiques, mais aussi) non souhaitées et non anticipées à venir. Il risque d’y avoir quelques désagréments imprévus et néfastes si la décroissance démographique n’est pas plus « accompagnée » que la croissance passée ne le fut.

En occident, faute d’un planning familial anti natalité, c’est donc bien plutôt à l’inverse qu’il faudrait s’attendre dans les années à venir (déjà la Russie commence timidement à l’envisager) ; à moins qu’un crash économique ne vienne remettre en cause la possibilité d’un tel programme, ou bien (ce qui semble peu probable, car les pays fournisseurs (d’émigration) eux aussi vont être confrontés à un problème de vieillissement de leur pop) que ne se développe une politique d’immigration très volontariste, ou encore qu’une incitation autoritariste nous poussent à procréer…dernière possibilité (peu probable elle aussi), on ne change rien et on laisse faire et là, sauf retournement radical, je ne vois pas bien où le crash démographique s’arrêtera (s’il n’y a aucune rupture).


Dans l’optique qui nous intéresse tous ici, où le PO va s’inviter sur la scène internationale, je ne donne pas très cher de la survie des vieux (pauvres et nouveaux pauvres) en surnombre et de l’espérance de vie. Nous allons probablement vieillir dans un monde, (nous en occident), non seulement vide de jeunesse (tout du moins avant que la natalité ne remonte, peut être suite à l’arrêt ou au ralentissement des contraceptifs), mais dominé par les vieux et donc par une politique initiée par et pour les vieux (électorat le plus représenté). Nous nous acheminons vers un monde radicalement différent, tant énergétiquement, qu’économiquement mais et surtout socialement…un nouveau monde transitoire, en attente d’autre chose.


J’ai été un peu long, mais tout ça nous amène à la conclusion que toute politique malthusienne ne peut s’appliquer en n’importe quel lieu et en n’importe qu’elle circonstance.
Face à la dualité de la situation démographique, nous ne pouvons, comme le suggèrent certains malthusiens et certains écolos, mettre toutes les populations sur un même pied d’égalité. Nous ne pouvons demander à des populations en forte baisse démographique, dont la perpétuation est menacée, de consacrer un effort supplémentaire à accélérer leur marginalisation, voir leur disparition. D’un autre côté, n’est-ce pas aux populations qui ont les taux les plus élevés de faire un effort particulier pour rejoindre les populations à moindre croissance ?

Il faut que ceux qui soutiennent une politique anti nataliste, prennent compte de la réalité physique de la situation démographique mondiale et de ses particularités régionales ; il n’y a pas une démographie mondiale propre, mais des disparités régionales et locales. On ne peut traiter des excès antagonistes en employant une solution unique ; on ne peut traiter décroissance et sur-croissance avec les mêmes remèdes…les maux n’étant pas les mêmes, les remèdes ne peuvent être identiques.

Qui plus est, forcer des population en décroissance à adopter des mesures encore plus décroissantes, ne feraient que rendre leur décroissance dangereuse et fatale. Si l’on peut difficilement influer sur la surnatalité, il l’est plus encore de relancer la natalité d’une population en situation de crash démographique.

A mon sens, les malthusiens jouent les apprentis sorciers et ne mesurent pas la force et la possible irréversibilité décroissantiste que leurs mesures pourraient entraîner.

Concluons donc : le planning familial, en ce qui nous concerne (Europe), ne peut pas être initié dans une optique dénataliste, ce serait suicidaire (au sens où nous sacrifierions la population du continent) ; les mesures malthusiennes ne peuvent êtres appliquées au continent sans provoquer l’accélération du crash démographique déjà effectif et relativement bien marqué.

Ce qui concerne notre avenir (Europe) est plus à rechercher du côté de l’atténuation (ou du contrôle) de ce même crash et de l’anticipation de ses conséquences sur la société future, qu’à son éventuelle accélération et amplification.
Ce qui nous concerne au plan environnemental est non à rechercher du côté de la décroissance démographique (déjà clairement effective), mais du côté de la décroissance matérielle (énergétique, industrielle, etc.) ; car si notre population décroît d’elle-même (hors apport extérieur), elle continue à accroître sa consommation énergétique et matérielle. La solution pour l’Occident ne se trouve non pas dans une quelconque idéologie malthusienne, mais dans la remise en question de ses modes de vie et de ses paradigmes.
Le malthusianisme ne nous permettra pas l’économie d’une décroissance matérielle ; pire, il nous prépare un contre choc démographique (un crash démographique).


Pour les pays en forte croissance démographique, un planning pourrait en effet être mis en place, mais quand à ce qu’il le fassent ???

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Message par nemo » 14 oct. 2007, 13:15

Excellent post kraveunn. Toute fois le but d'une stabilité démographique ne me parait pas inatégnable en europe. Les pays scandinave ont obtenus certain résultat avec une politique sociale volontariste. La même chose est possible en France, je pense. Reste a savoir si c'est souhaitable.
Depuis quand les pauvres font moins d'enfants ?
Si tu lis attentivement le post de kravenn tu trouvera les éléments qui expliquent qu'en occident les pauvres font moins d'enfant. Dans le Tiers Monde c'est une autre histoire...
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Message par Krom » 14 oct. 2007, 13:46

hyperion a écrit :iran 2.07 us 2.05 japon 1.26 allemagne 1.36 france 1.92 arabie saoudite 3.83 (atlas eco 2008)
http://tools.google.com/gapminder/#$maj ... AU_tHt,,,,
Ah formidable, c'est l'outil qui était présenté dans la vidéo.

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