kercoz a écrit :MathBreizh a écrit :Et t'as pas une version un petit peu plus "peace and love" en stock... Je ne te demande pas Byzance, hein !... Juste de quoi éviter d'avoir à ouvrir d'urgence le suicide-pack.
Je ne vois pas ce qui t'effraie ! Cette situation (2) est celle ou je prends le plus de plaisir a petite échelle , bien sur . A echelle réelle , je risque de déchanter sévère ! mais les seuls buts vitaux ne semblent pas si difficile d'acces : nourriture, chaleur, abrit , vetements .
La crainte peut venir des urbains plus en galère , et pour moi , ils ne sont pas trop loin (20 km).
Je me demande tout de même si sans hydrocarbure, un tel système du "je cultive ma parcelle" est possible
Sans doute mais pour quelle fraction de la population? Il faut pas oublier que nos sols jadis fertiles sont lessivés (en gros rien ne pousse si on ajoute pas un max d'engrais), que le rendement actuel est aussi du aux pesticides et aux machines agricoles sans mêmes compter l'irrigation (pomper de l'eau sous-terre).
Cultiver un potager ok, on parle, cependant ici, de subvenir à l'ensemble des besoins d'un humain sur un terrain très limité (densité de population, un certains nombres de terrains sont inutilisables sans apports externes). Selon la FAO, c'est 11% de la surface immergée du globe:
http://www.fao.org/NOUVELLE/FACTFILE/FF9713-F.HTM qui ne sont pas trop humides ou sèches ou trop polluées. Autrement dit qui n'ont pas besoin de système d'irrigation efficace. Terrain qui par ailleurs est inégalement réparti entre les pays. Et on ne mentionne même pas les effets du réchauffement climatique ou de la diminution de la biodiversité!
6 milliard (sans parler des 9 régulièrement prévus pour 2050) d'humains dans de telles conditions sans hydrocarbure c'est impossible même en tablant sur le renouvelable.
Il y aura forcément une perte d'un certain nombre d'humains:
Dans le meilleur des cas, ce sont des gens qui n'existerons jamais (perte de la natalité), dans ce cas il s'agit forcément de diminuer le nombre de jeunes. Avec pour conséquence de se retrouver avec plusieurs milliards de vieux à un moment donné incapables de subvenir à leurs besoins. Puisque dans ce meilleur des cas on suppose qu'il n'y a pas de modification sur l'espérance de vie.
Plus réaliste serait une diminution régulière des deux côtés: jeunes et vieux... Pour les vieux, cela veut dire moins de médicaments (qui coûtent de l'énergie pour être fabriquer), plus de maladies, plus de famines... Bref une explosions de la mortalité, une diminution de l'espérance de vie qui compense la diminution de la natalité (mais diminution moindre que dans le cas un). Cela signifie que pour moi par exemple (25 ans aujourd'hui), mon espérance de vie est moindre que celle de mes parents, que j'aurai plus de chances de mourir de maladie que de vieillesse. Est-ce que nous l'accepterions sont élire un gars qui nous dit que c'est la faute aux chinois?????
Ce sont les deux versions softs du problème: diminution très lente et régulière de la quantité de pétrole et donc de la population humaine, pas de guerres majeures, les démocraties se maintiennent et la population humaine s'adapte régulièrement à la décroissance énergétique sans problèmes majeurs. Est-ce réaliste? L'histoire nous démontre que malheureusement non, les changements se font généralement par à-coup suivit autrement dit de phase de brusques changement entre-coupés de phase stables +- longues.
Un autre cas serait donc une déplétion régulière et assez lente mais occasionnant des perturbations par à-coup nous entrainant vers le bas. On peut imaginer des circonstances favorables pendant un certain nombre d'années malgré la déplétion, puis des famines dramatiques et des millions de morts. Comme la démographie ne suit pas pile poil la diminution régulière d'énergie, celà signifie période de surabondance de main d'oeuvre (bien plus de travailleurs que d'énergie pour les faire tous travailler) et donc de chômage massif. Dans un tel scénario, les démocraties ne peuvent se maintenir très longtemps. Probablement qu'un monde bougeant de façon très irrégulière mais toujours vers le bas, serait un monde périodiquement en guerre à l'échelle mondiale, nationalisme exacerbé, frustré puis désespéré aidant. Dans un tel monde, entre 2 guerres mondiales ou de niveau mondial, il y aurait des périodes de paix et d'accalmies. Bien entendu dans ce cas la diminution de la démographie se fait par les guerres et les famines, et c'est le plus fort qui diminue le moins rapidement.
Le cas le plus dramatique, serait la version pente très forte dans lequel même un état totalitaire ne pourrait se maintenir, on serait en situation de guerre civile permanente, la règle serait qu'il n'y aurait plus de règle, des bandes se feront la guerre pour prendre les terres et les communautés pacifiques seraient la proie de convoitises parfois désespérées (on te prend tes terres ou de toute façon on meure de faim) ... Dans un tel monde il n'y aurait que deux types de métiers: soldats ou fermier... Tout en sachant que le fermier doit aussi être soldat et le soldat fermier. Il n'y aurait en tout cas plus d'Etat.
Pour le moi, le modèle 1 équivaux à un effondrement progressif et pas trop brutal, le modèle 2 un effondrement si brutal que même les dictatures ne savent pas se maintenir (ou se maintiennent au niveau très local style mairie). Le modèle "0" est illusoire malheureusement car il stipule que l'homme accepte son sort sans broncher et que ce sort soi régulier et monotone.
Un tel univers parai totalement irréaliste et pourtant si j'en crois tout ce que je lis et ma faible expérience des promesses politiques et de la vitesses des changements à ce niveau, on y coupera pas. Reste donc a savoir si ça arrivera dans 15, 20 ou 40 ans (la guerre et les famines).
Les forêts précèdent les hommes, les déserts les suivent.