parisse a écrit :sceptique a écrit :Tous ceux qui avaient investi dans du non-conventionnel (sables bitumeux, CTL ...) enclenchent la marche arrière.
Mais rien ne dit que c'est ce qui va se passer a nouveau! Je vais faire une analogie qui ne vaut peut-etre pas grand chose, mais quand on parle d'effets economiques de toutes facons... c'est le passage de l'ete (prix petrole bon marche) a l'hiver (petrole durablement cher), ca ne se fait pas d'un coup, il y a une saison intermediaires (le plateau) ou on voit alterner des periodes chaudes et froides, puis le froid s'installe.
A priori, je suis d'accord, rien ne dit que le processus va se reproduire :
demande trop forte -> hausse du baril -> recession -> baisse demande -> baisse du baril.
Mais, en y réfléchissant, je ne vois pas comment cela pourrait être différent.
En effet, dans le cycle précédent, on était parti d'un baril à 20-30$ et il était lentement monté, couplé avec la croissance économique et l'insuffisance de l'offre à partir de 2005.
Or, le cycle suivant de croissance (si on sort de la récession actuelle ...) va démarrer avec une offre aussi contrainte et un baril déjà à 70$ ! Très vite (1-2-3 ans), le baril va grimper et provoquer une nouvelle récession. Alors que les préparatifs seront à peine entamés pour mettre sur le marché de nouvelles ressources non conventionnelles.
Car il faut au minimum 5 ans (plutôt 10) pour mettre en service des projets comme les tar sands, les schistes, le ultra-deep-offshore, ou encore CTL ou Kasaghan. Les "pétroliers" d'Oleocene pourront expliquer cela mieux que moi.
Et, dés la récession entamée, ces projets vont de nouveau être mis en hibernation. Peut être même seront-ils abandonnés. Ou alors au cycle suivant.
Il est probable que l'on gardera quand même ce qui tourne déjà (1 Mb/j de tar sands par exemple). Mais cela ne compensera en rien le déclin du pétrole classique.
Justement, c'est cela qui est "intéressant". D'abord reconnaître qu'il y a un cours maxi (en dollars constants) au delà duquel l'économie et le cours s'effondre. Ensuite, tenter de l'évaluer : 150, 200, 250 $ ?
Oui, et je ne crois pas que ca soit 100$. En fait, ce prix depend certainement de l'intensite energetique moyenne. Donc en ce sens, je reconnais un point a Gilles, si on n'anticipe rien et qu'on optimise moins, je pense qu'on utilisera moins de non conventionnels. Mais on subira plus les consequences de la depletion et surtout on diminue les chances de passer au renouvelable.
J'ai justement indiqué comme fourchette 150 200 250.
Petite note : dans ce fil je n'étudie pas ce que l'on pourrait faire pour tenter de pallier au problème, qui sera le plus impacté (les cigales ou les fourmis ?

), j'essaye simplement de voir si il y a une chance (malchance ?) que le non conventionnel soit exploité massivement.
Dans le cas "business as usual" je viens de montrer que cela n'est pas possible.
Dans le cas ou on fait "autre chose" (économies, renouvelables, changement de société pour faire plaisir à Pierre

) il est encore plus évident que le non conventionnel sera abandonné.
Donc, dans tous les cas, les "merdouilles bitumeuses" resteront, dans leur immense majorité, au fond du trou.
